Le quatrième épisode de Mad Men est celui qui m’a fait basculer dans le camp des fervents admirateurs de la série. Il contient plusieurs scènes fantastiques mettant en vedette Pete Campbell et Betty Draper.
Pete Campbell, c’est le vilain de Mad Men. Le jeune frustré qui cherche désespérément à entrer dans le club des «vrais hommes» et qui passe tout cet épisode à encaisser humiliations après humiliations. Alors forcément, c’est le personnage auquel je m’identifie le plus.
Dans cet épisode comme dans les précédents, Pete se comporte en petite crapule au travail. Mais dans une scène géniale, on le voit essayer en vain d'emprunter de l'argent à son père et soudain on commence à le comprendre. Surtout quand il promet de rembourser l’emprunt et que son père lui répond: «It’s not about the money, Peter. You know that.»
Betty Draper souffre d’un problème similaire. Ce n’est pas tout à fait une adulte. Pour nous le faire comprendre, les auteurs de la série ont une idée géniale : faire interagir Betty avec un enfant dans une scène vraiment troublante. Betty n’arrive tout simplement pas à établir une relation adulte-enfant avec Glen, le fils d’une voisine qu’elle garde. Elle redevient plutôt la petite fille qu’elle n’a jamais cessé d’être.
27.6.09
22.6.09
Mad Men 1.03: The marriage of Figaro
Le troisième épisode de Mad Men ne m’a jamais particulièrement allumé. Mais il y a dedans un échange que j’aime beaucoup. Au beau milieu d’une petite fête réunissant son voisinage, Don Draper s'ennuie dans sa petite vie banlieusarde. Il jase avec un voisin et ça finit comme ça:
VOISIN: We got it all, huh?
DON DRAPER: Yep this is it.
Mad Men contient beaucoup de « déclaration choc » dans ce genre-là. AMC, le réseau qui diffuse la série aux États-Unis, a eu l’idée de se servir de ça pour créer une campagne promotionnelle. Voici ce que ça donne...
VOISIN: We got it all, huh?
DON DRAPER: Yep this is it.
Mad Men contient beaucoup de « déclaration choc » dans ce genre-là. AMC, le réseau qui diffuse la série aux États-Unis, a eu l’idée de se servir de ça pour créer une campagne promotionnelle. Voici ce que ça donne...
21.6.09
Mad Men 1.02: The ladies room
Dans le deuxième épisode de Mad Men, on apprend surtout à connaître Betty Draper, la femme du héros de la série. Même s’il est marié avec un bel homme qui fait beaucoup d’argent, même si elle a deux beaux enfants, même si elle est la maîtresse d’une maison confortable en banlieue de New-York, Betty est malheureuse parce que son mari est secret et distant. Son anxiété est telle que ses mains se mettent régulièrement à trembler, et à cause de ça elle finit par avoir un petit accident d’auto.
Ce qui est intéressant dans le scénario, c’est comment les auteurs ont réussi à lier cette histoire au travail du mari de Betty. Don Draper est concepteur publicitaire dans une agence. Dans cet épisode, il travaille sur une pub pour le tout premier désodorisant en aérosol. Il commence par rejeter un concept liant le produit aux astronautes et à la conquête spatiale parce qu’il vise les hommes. Or, fait-il remarquer, c’est la femme qui achète du désodorisant pour son mari quand elle fait l’épicerie. Car on est en 1960...
Ensuite, il pose ne question très évidemment inspirée de ce qui se passe chez lui: «what do women want?»
Cette question traverse tout l’épisode et lui donne son unité. Mais la question est moins intéressante que la réponse qu’un homme aussi «homme» que Don Draper peut y trouver. À la fin, le slogan qu’il trouve pour vendre du désodorisant est merveilleusement ambigu : «What do women want? Any excuse to get closer...»
Ça jette un éclairage sombre sur le personnage et son comportement avec sa femme qu’il essaie ensuite de rassurer en se livrant à un simulacre de rapprochement.
Qui aurait imaginé que la conception publicitaire constituait un bon moyen d’aborder des questions aussi profondes sur la nature humaine?
Ce qui est intéressant dans le scénario, c’est comment les auteurs ont réussi à lier cette histoire au travail du mari de Betty. Don Draper est concepteur publicitaire dans une agence. Dans cet épisode, il travaille sur une pub pour le tout premier désodorisant en aérosol. Il commence par rejeter un concept liant le produit aux astronautes et à la conquête spatiale parce qu’il vise les hommes. Or, fait-il remarquer, c’est la femme qui achète du désodorisant pour son mari quand elle fait l’épicerie. Car on est en 1960...
Ensuite, il pose ne question très évidemment inspirée de ce qui se passe chez lui: «what do women want?»
Cette question traverse tout l’épisode et lui donne son unité. Mais la question est moins intéressante que la réponse qu’un homme aussi «homme» que Don Draper peut y trouver. À la fin, le slogan qu’il trouve pour vendre du désodorisant est merveilleusement ambigu : «What do women want? Any excuse to get closer...»
Ça jette un éclairage sombre sur le personnage et son comportement avec sa femme qu’il essaie ensuite de rassurer en se livrant à un simulacre de rapprochement.
Qui aurait imaginé que la conception publicitaire constituait un bon moyen d’aborder des questions aussi profondes sur la nature humaine?
11.6.09
Wow...
Aujourd'hui, j'ai vécu une journée de tournage qui a testé ma patience au maximum. Mais ce n'est rien à côté du tournage de court-métrage d'animation qui a duré quatre jours. Et nécessité plus de 6000 post-it...
Merci à Jipé d'avoir mis ça sur son blogue. Sinon, je ne l'aurais peut-être jamais vu...
Merci à Jipé d'avoir mis ça sur son blogue. Sinon, je ne l'aurais peut-être jamais vu...
10.6.09
Visionnement
C’était jour de visionnement hier au bureau. Je m’en allais là avoir du fun mais finalement, il a fallu qu’on travaille fort.
Un visionnement, c’est quand on regarde en groupe un sketch après un premier montage pour le commenter et suggérer des améliorations.
Quand un sketch fonctionne bien, ça va tout seul. Mais hier, on s’est buté à deux sketchs «à problème». Dans ces cas-là, on devient presque des chirurgiens. Il faut trouver le moyen de couper les longueurs et les gags qui marchent moins bien, tout en s’assurant que l’histoire se tient encore.
Des fois, pareil travail de remodelage donne des résultats surprenants. Surtout quand on n’a pas peur de faire quelque chose de radical. L’important c’est d’essayer de voir le sketch d’un regard neuf et de s’en détacher le plus possible. Comme ça, on voit de nouvelles possibilités.
L’erreur qu’on fait souvent, c’est vouloir tout préserver. En essayant par exemple d’enlever deux ou trois secondes à plusieurs endroits plutôt que de faire toute une section. Comme auteur, quand on coupe dans un sketch, on est comme un gars qui vient de se faire amputer un membre. Quand on regarde le sketch, on «sent» encore la partie manquante – ou du moins on ressent très fort son absence. Il faut se rappeler que les téléspectateurs n’éprouveront jamais cette sensation parce qu’ils n’ont jamais vu la partie manquante. Ce qui nous apparaît comme une coupure maladroite ou un «trou» dans la logique ne les dérangera pas autant.
Hier, on a notamment travaillé sur un sketch mettant en vedette Laurier, notre prof de Cégep aussi flamboyant que son col roulé orange. Pour me rappeler ce qui marche bien avec lui, j’ai regardé à nouveau tous ses cours sur l’amour et la sexualité. Et voici mon préféré...
À égalité avec celui-ci...
Un visionnement, c’est quand on regarde en groupe un sketch après un premier montage pour le commenter et suggérer des améliorations.
Quand un sketch fonctionne bien, ça va tout seul. Mais hier, on s’est buté à deux sketchs «à problème». Dans ces cas-là, on devient presque des chirurgiens. Il faut trouver le moyen de couper les longueurs et les gags qui marchent moins bien, tout en s’assurant que l’histoire se tient encore.
Des fois, pareil travail de remodelage donne des résultats surprenants. Surtout quand on n’a pas peur de faire quelque chose de radical. L’important c’est d’essayer de voir le sketch d’un regard neuf et de s’en détacher le plus possible. Comme ça, on voit de nouvelles possibilités.
L’erreur qu’on fait souvent, c’est vouloir tout préserver. En essayant par exemple d’enlever deux ou trois secondes à plusieurs endroits plutôt que de faire toute une section. Comme auteur, quand on coupe dans un sketch, on est comme un gars qui vient de se faire amputer un membre. Quand on regarde le sketch, on «sent» encore la partie manquante – ou du moins on ressent très fort son absence. Il faut se rappeler que les téléspectateurs n’éprouveront jamais cette sensation parce qu’ils n’ont jamais vu la partie manquante. Ce qui nous apparaît comme une coupure maladroite ou un «trou» dans la logique ne les dérangera pas autant.
Hier, on a notamment travaillé sur un sketch mettant en vedette Laurier, notre prof de Cégep aussi flamboyant que son col roulé orange. Pour me rappeler ce qui marche bien avec lui, j’ai regardé à nouveau tous ses cours sur l’amour et la sexualité. Et voici mon préféré...
À égalité avec celui-ci...
6.6.09
Ouverture
Quand on regarde plusieurs épisodes d’une télésérie en rafale, on finit presque toujours par «sauter» la séquence d’ouverture.
Dans certains cas, toutefois, l’ouverture est tellement bonne qu’on ne se lasse jamais de la regarder. Je viens de regarder la première saison de Big Love et pas une seule fois j’ai sauté la séquence d’ouverture. Visuellement, elle n’a rien d’extraordinaire. Mais la chanson des Beach Boys est tellement géniale...
Ma séquence d’ouverture préférée, c’est celle de Dexter, une série mettant en vedette un tueur en série essayant de mener une vie normale. C’est l’idée de base de la télésérie et la séquence d’ouverture la fait passer en transformant une «routine du matin» en une séries d’images saisissantes...
J'ai aussi beaucoup d'affection pour l'ouverture de Twin Peaks. C'est mon choix dans la catégorie "meilleure musique originale". Côté visuel, c'est très fort au début mais ça tombe un peu vers la fin...
Dans certains cas, toutefois, l’ouverture est tellement bonne qu’on ne se lasse jamais de la regarder. Je viens de regarder la première saison de Big Love et pas une seule fois j’ai sauté la séquence d’ouverture. Visuellement, elle n’a rien d’extraordinaire. Mais la chanson des Beach Boys est tellement géniale...
Ma séquence d’ouverture préférée, c’est celle de Dexter, une série mettant en vedette un tueur en série essayant de mener une vie normale. C’est l’idée de base de la télésérie et la séquence d’ouverture la fait passer en transformant une «routine du matin» en une séries d’images saisissantes...
J'ai aussi beaucoup d'affection pour l'ouverture de Twin Peaks. C'est mon choix dans la catégorie "meilleure musique originale". Côté visuel, c'est très fort au début mais ça tombe un peu vers la fin...
5.6.09
Écrire, c’est du sport
La télésérie Sports Night a joué un rôle important dans ma «carrière» d’auteur. Quand je l’ai vu sur DVD, j’écrivais quatre bulletins de nouvelles technologiques par semaine pour l’émission La Revanche des Nerdz. J’étais donc à peu près dans la même position que Dan Rydell et Casey McCall, les deux héros de Sports Night.
Ces deux personnages écrivent et animent un bulletin de nouvelles sur une chaîne de sports. Ils sont passionnés par le langage et l’écriture. Et toutes les nouvelles qu’ils présentent dans l’émission sont écrites de façon créative et excitante – tout simplement parce qu’elles sont écrites par le génial Aaron Sorkin.
Tous les dialogues de la série sont du même acabit. Sorkin n’écrit pas de façon «réaliste». Il écrit des dialogues spectaculaires faits pour être joués à toute vitesse par des acteurs en plein possession de leurs moyens.
En voyant ça, j’ai réalisé que je pouvais aller beaucoup plus loin dans ma lutte contre «l’écriture banale» – même en rédigeant un humble bulletin de nouvelle. Ça m’a donné de travailler plus fort et d’être plus créatif. Bref, c’était comme recevoir un coup de pied au derrière.
Quand je repense à Sports Night, la scène qui me revient avec le plus de vivacité est les patrons forcent Dan Rydell à s’excuser pour un commentaire qu’il a fait à propos de la consommation de drogue. Le monologue qu’il livre frappe fort.
C’est dans le deuxième épisode et c’est le moment où j’ai su que j’aimerais cette série. J’aime en particulier la fin, quand le partenaire de Dan se met à parler d’autre chose. C’est exactement ce que j’aurais fait à sa place. Et c’est exactement ce que j’aurais voulu qu’il fasse si j’avais été à la place de Dan.
Ces deux personnages écrivent et animent un bulletin de nouvelles sur une chaîne de sports. Ils sont passionnés par le langage et l’écriture. Et toutes les nouvelles qu’ils présentent dans l’émission sont écrites de façon créative et excitante – tout simplement parce qu’elles sont écrites par le génial Aaron Sorkin.
Tous les dialogues de la série sont du même acabit. Sorkin n’écrit pas de façon «réaliste». Il écrit des dialogues spectaculaires faits pour être joués à toute vitesse par des acteurs en plein possession de leurs moyens.
En voyant ça, j’ai réalisé que je pouvais aller beaucoup plus loin dans ma lutte contre «l’écriture banale» – même en rédigeant un humble bulletin de nouvelle. Ça m’a donné de travailler plus fort et d’être plus créatif. Bref, c’était comme recevoir un coup de pied au derrière.
Quand je repense à Sports Night, la scène qui me revient avec le plus de vivacité est les patrons forcent Dan Rydell à s’excuser pour un commentaire qu’il a fait à propos de la consommation de drogue. Le monologue qu’il livre frappe fort.
C’est dans le deuxième épisode et c’est le moment où j’ai su que j’aimerais cette série. J’aime en particulier la fin, quand le partenaire de Dan se met à parler d’autre chose. C’est exactement ce que j’aurais fait à sa place. Et c’est exactement ce que j’aurais voulu qu’il fasse si j’avais été à la place de Dan.
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