3.3.10

Mad Men 1.06: Babylon

Le sixième épisode de Mad Men se termine sur le plus beau montage musical que j’ai vu à la télé. C’est un moment tragique parce qu’il nous fait sentir la distance qu’il y a entre des personnages qui, officiellement, sont pourtant très proches. Don Draper est avec sa maîtresse dans un bar et sa femme Betty s’occupe de sa fille à la maison. Et surtout, Roger Sterling et sa maîtresse, Joan Holloway, font semblant de ne pas se connaître à l’entrée de l’hôtel où ils viennent de faire l’amour.

Ce dernier plan-là est tellement touchant et tellement bien pensé. Je ne pense pas que ce soit par hasard que la rue penche un peu et que Roger soit plus haut que Joan.

Tout cet épisode-là est un petit chef d’œuvre d’écriture. En plus du montage final, il y a plusieurs scènes d’anthologie. Celle où Betty confie à Don qu’elle passe ses journées à attendre qu’il arrive du travail et qu’il lui fasse l’amour. Celle où les femmes du bureau testent des rouges à lèvres pendant que les hommes les observent en secret derrière une fenêtre-miroir. Celle où on découvre que Roger et Joan sont amants.

Tout ça nous rappelle que le travail du scénariste, c’est d’abord d’incarner ses idées dans des situations dramatiques. À ce niveau-là, la scène du test de rouge à lèvre est exemplaire. Les hommes sont d’un côté et les femmes de l’autre. Les hommes observent les femmes sans que celles-ci s’en rendent compte. C’était tellement «ça», les rapports homme-femme au début des années 60. Et ça reste encore pas mal «ça» aujourd’hui.

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