6.11.05

The Kingdom

L’un des aspects les plus fascinants de la télésérie The Kingdom est le contexte dans laquelle elle a été élaborée. Pour intéresser ta télé danoise, son créateur, Lars Von Trier devait trouver un concept coûtant très peu cher à produire. Sa solution : tourner toute la série dans un seul lieu (un immense hôpital de Copenhague) avec deux caméras à l’épaule et des éclairages rudimentaires pour accélérer le processus. Bref, c’est à la contrainte budgétaire que la série doit son look et son style unique.

En faisant ces choix, Von Trier a réduit au strict minimum les problèmes de production. Ce qui fait perdre du temps et coûte de l’argent quand on tourne, c’est continuellement changer de lieu de tournage et faire des éclairages. C’est aussi qui sape le moral de tout le monde, à commencer par les acteur. D’où l’intérêt d’un concept permettant de se débarrasser de ces platitudes et de concentrer sur ce qu’il y a de vraiment trippant en cinéma et en télévision : écrire des scénarios, tourner avec les acteurs et monter le matériel.

1.11.05

Au fil du temps

Diffusée par HBO comme The Sopranos et Six Feet Under, la série The Wire est beaucoup moins connue. Ce qui ne l’empêche pas d’être la meilleure du lot à mon avis. C’est une série policière se déroulant à Baltimore, un ville mal en point si je me fie à ce qu’on voit là-dedans.

The Wire, c’est le contraire absolu de 24. 24 raconte en 24 épisodes une journée dans la vie de Jack Bauer alors qu'il tente d’éviter une tragédie d’envergure nationale : l’assassinat du président, l’explosion du bombe atomique, etc. Chaque seconde compte et les enjeux sont très élevés. The Wire propose l’expérience inverse. Chaque saison de la série raconte une seule enquête portant sur une affaire mineure et s’étirant sur plusieurs semaines.

L’intérêt de la série, c’est qu’elle prend le temps d’entrer dans les détails. On est dans la routine, la procédure. Le résultat est d’un réalisme jamais vu dans une série policière. On a vraiment l’impression de voir comment fonctionne la police et le crime organisé dans une grande ville. C’est une expérience télévisuelle totalement nouvelle, se rapprochant de la lecture d’un roman de Balzac ou Tolstoï.

L’autre grande qualité de la série, c’est qu’elle traite de la même façon ses «bons» et ses « méchants». Les policiers sont alcooliques et commentent des erreurs. Les trafiquants de drogue ont des familles et font ce métier parce qu’ils ne connaissent pas d’autres façons de gagner leur vie.

La première saison de The Wire raconte une enquête sur un groupe de trafiquants dans un quartier noir et très pauvre. La deuxième saison porte plutôt sur la contrebande et la vie en générale dans le port de Baltimore. De la télé américaine à la fois originale et divertissante.