31.3.07

Sur le gril: bifteck d’aloyau

Je me suis fait plaisir aujourd’hui en grillant sur mon BBQ un magnifique bifteck d’aloyau de trois centimètres d’épaisseur qui pesait plus d’un kilo.

Je ne voulais pas rater mon coup, alors j’ai suivi les règles. D’abord, j’ai sorti le bifteck du frigo sur l’heure du midi et je l’ai enduit d'une bonne couche de sel épicé «Bifteck de Montréal». Je l’ai ensuite laissé reposer tout l’après-midi sur le comptoir malgré les protestations de ma blonde. Un steak, il faut que ça soit à la température de la pièce quand on le met sur la grille.

Le moment venu, j’ai ouvert à fond mon BBQ et je l’ai laissé chauffé une vingtaine de minutes. J’ai ensuite mis mon bifteck sur la grille et… je l’ai laissé tranquille. C’est un autre secret de la cuisson d’un steak: le manipuler le moins possible pour éviter d’en faire sortir le jus. Il faut lui toucher une fois pour le tourner et deux fois pour le faire pivoter de 45 degrés afin de lui donner un beau fini quadrillé sur chaque face.

J’ai fait cuire mon steak environ sept minutes de chaque côté et il était… juste un brin trop cuit. N’empêche: c’était mon meilleur steak au BBQ en carrière. On l’a mangé accompagné de patates douces frites au four telles que préparées par Patrick Huard à l’émission À la Distasio cette semaine. Ça aussi, c’était très bon.

À l'épicerie aujourd'hui...

J’étais en train de faire absolument rien de mal dans le rayon des fromages quand une préposée s’est mise à me pointer du doigt avec insisistance. Elle se dirigeait vers moi et je l’ai entendu dire:

-Est-ce que c’est lui?

Sur le coup, j’ai pensé qu’on me soupçonnait de vol à l’étalage. Puis j’ai vu que la préposée s’adressait à un rondelet garçon à lunettes pas très dégourdi qui, de toute évidence, avait perdu son père. On ne me soupçonnait pas de vol. On me soupçonnait de paternité.

En me voyant, le garçon a hoché la tête pour indiquer à la préposée que je n’étais pas le bon bonhomme. J’imagine qu’il n’était pas plus fier que moi qu’on ait pu penser qu’il était mon fils…

29.3.07

LA SCÈNE

Quand je commence à regarder une télésérie, j’attends toujours LA SCÈNE. C’est le moment où j’accroche vraiment et où je me dis: «Mon Dieu, je vais vraiment aimé ça, cette série-là.»

Très souvent, c’est aussi le moment où je me dis: «Okay, c’est ça qu’il veulent faire». Le moment où on «catche» la nature de la série. Trois exemples:

Battlestar Galactica: quand Laura Roslin prête serment pour devenir présidente à bord de son vaisseau. La cérémonie improvisée nous fait parfaitement comprendre à quel point les humains qui ont échappé à l’attaque des Cylons sont dans une situation précaire. C’est aussi à ce moment qu’on comprend qu’on n’a pas affaire à une série de science-fiction traditionnelle dans le genre de Star Trek, mais à une transposition de la réalité américaine de l’après 11 septembre.

Buffy the Vampire Slayer: dans le premier épisode, quand Buffy et son mentor, Giles, se rencontrent dans un bar. Giles met alors Buffy au défi de repérer un vampire en lui conseillant d’écouter son instinct de tueuse de vampire. Buffy pointe un gars et dit quelque chose comme: «Celui-là est un vampire. Il faut être mort depuis dix ans pour s’habiller comme ça. Il ressemble à DeBarge.» Tout le concept de la série est encapsulé dans cet échange.

Twin Peaks: quand on découvre que le sheriff Truman est l’amant de Josie Packard et que Catherine Packard Martell complote avec Benjamin Horn en l’espace de quelques secondes. C’est le moment où on comprend qu’à Twin Peaks, tout le monde a des connexions secrètes et qu’on va avoir beaucoup de plaisir à les découvrir.

Parfois, LA SCÈNE ne vient jamais. Et c'est signe qu'on a affaire à une série médicore. Le plus souvent, c'est parce que les concepteurs n'ont jamais eu une idée claire de ce qu'ils voulaient faire.

28.3.07

Commentaires...

Comme je travaille en télé, j’aime beaucoup écouter les pistes de commentaires qu’on trouve sur presque dans presque tous les DVD d’émissions de télévision. C’est une bonne façon d’apprendre les ficelles du métier.

Bien sûr, certaines pistes sont plus intéressantes que d’autres. Joss Wheadon, le créateur de Buffy The Vampire Slayer et de Firefly, est toujours fascinant à écouter. C’est un moulin à paroles, il est drôle et il parle toujours de CRÉATION plutôt que de détails techniques ou d’anecdotes de tournage.

Ronald D. Moore, le grand patron de la nouvelle version de Battlestar Galactica, est aussi presque toujours intéressant. C’est un exploit parce qu’il commente TOUS les épisodes de la série.

Les pires? Le gars de Deadwood est remarquablement ennuyeux. Mais ce que j’ai entendu de plus pathétique, c’est Jerry Seinfield et Larry David sur Seinfeld. Très souvent, quand ça commence, les deux zozos ne savent même pas quel épisode ils regardent. Et il leur arrive fréquemment de se taire pour écouter leurs blagues!

Le mystère de Déclic - prise 4

Je n'ai pas renoncé à élucider le mystère du logo de la très défunte émission Déclic. Voici un nouvel essai:

Bien sûr, contrairement à la mienne, la vraie «bibitte» avait l'air sympathique. Je ne voudrais pas rencontrer ma version dans une ruelle sombre...

23.3.07

Le mystère de Déclic - prise 3

Voilà ma tentative de reproduction du logo de l'émission Déclic:

Je n'ai jamais eu de talent pour les arts plastiques, mais ça vous donne une idée.

Le mystère de Déclic, prise 2

À la réflexion, je pense qu'il y avait une mascotte différente pour la version française de Vision on, qui était formée par le mot «Déclic». J'ai testé sur papier et on obtient un bibite en prolongeant la queue du dernier «c» pour faire un genre de houpette. Ensuite, on met un point dans ce «c» et ça donne un oeil. Il faut aussi pencher le «l» vers le haut pour faire comme une aile. Quand on place un miroir à côté, ça marche.

21.3.07

Le mystère de Déclic

Ma sœur et moi, on parle souvent de Déclic, une émission jeunesse qu’on regardait quand on était en enfant, à la fin des années 70.

Cette émission-là avait une «mascotte» – un genre d’insecte dont la silhouette était formée par un mot écrit à la main. Avec ma sœur, on cherche depuis longtemps quel est ce mot. Le mystère est résolu:

Produite par la BBC, l’émission s’appelait Vision on en anglais. C'est ce titre qui forme la mascotte. Elle s’adressait en particulier aux jeunes sourds, alors elle était sans parole. Chaque épisode était un assemblage de courtes animations, de sketchs, de bricolages et de performances artistiques du genre: on fait un dessin sur le gazon avec de la craie blanche. La vedette de l’émission était un genre de Claude Lafortune avec une bouille sympathique. C'est le gars à gauche.

Si ça vous rappelle quelque chose, visitez ce site où il y a une foule d’informations sur cette émission et même des extraits vidéo.

19.3.07

Plus fluide

Je gagne ma vie à écrire des scénarios depuis deux ans et ça reste pour moi une forme d’écriture qui pose problème. Je ne parle pas ici de l’art de développer une histoire ou d’écrire des dialogues crédibles, mais strictement de style. Je cherche toujours des moyens pour rendre mes textes plus clairs et plus agréables à lire. Ma dernière lubie: faire des phrases avec les noms des personnages coiffant les répliques. Avant, j’écrivais:

INT. COULOIR

Pierre sort de l’ascenseur. Robert lui donne une lettre.

ROBERT
Tiens, prends ça.


Maintenant, j’écris:

INT. COULOIR

Pierre sort de l’ascenseur.

ROBERT
(lui donne une lettre)
Tiens, prends ça


L’idée, c’est d’éviter les répétions inutiles et de rendre le texte le plus fluide possible. Un scénario, il faut que ça se lise comme une histoire, pas comme un document technique. J’ai aussi remarqué que les lecteurs pressés (genre producteurs débordés) sont moins portés à «sauter» les parenthèses que les gros blocs de description. J’aime bien aussi faire des trucs comme…

INT. COULOIR

Pierre sort de l’ascenseur et tombe sur…

ROBERT
Salut.


Encore une fois, l'idée est de rendre le texte plus fluide et moins plate à lire. Parce que les scénarios plates sur papier restent souvent… sur papier.

15.3.07

Travail à la maison

Travailler à la maison a longtemps été un énorme défi pour moi. J’avais tendance à… ne rien faire du tout. C’est un peu moins vrai aujourd’hui, mais il faut quand même que je me surveille. J’ai remarqué qu’il y a des matins où il faut faire un petit quelque chose de plus pour partir du bon pied. Aujourd’hui, par exemple, je me suis habillé comme pour aller travailler au bureau avant de m’installer devant mon ordinateur. D’habitude, je reste en pantalon de pyjama et en t-shirt.

Mon truc a marché: j’ai bien travaillé.

J’ai encore du mal à travailler toute une journée à la maison. L’idéal, ça reste de faire l’avant-midi à la maison et d’aller passer l’après-midi au bureau. Mais ce n'est pas comme ça qu'on éconimise de l'essence...

Depuis quelques semaines, je m’interdis de travailler écrasé sur le divan avec mon portable sur les genoux. Il me semble que les textes que j’ai écrits comme ça manque de tonus. J’ai renoué avec mon bureau et depuis je suis plus productif.

Bientôt, la saison de baseball va commencer et je vais pouvoir regarder des matchs sur mon ordinateur en travaillant. C’est une des belles qualités du baseball. Ce n’est pas assez «intense» pour être dérangeant quand on travaille.

12.3.07

Changement d'heure

J'ai le cerveau engourdi aujourd'hui et je suis sûr que c'est parce qu'on a avancé l'heure.

C'est quand même incroyable qu'on accepte de perdre une heure LA FIN DE SEMAINE. Tant qu'à avancer nos horloges d'une heure, il me semble qu'on devrait faire ça le vendredi à 16H. Imaginez le bonheur collectif qu'on vivrait en «sautant» un heure de travail.

Encore mieux: au lieu d'avancer les horloges d'une heure, reculons-les de 23 heures le samedi soir. Comme ça, on arriverait au même résultat et on gagnerait une journée complète de congé. Génial, non?

C'est dans les petits détails comme ça qu'on s'aperçoit que ceux qui prennent les grandes décisions ne se préoccupent pas des êtres humains...

11.3.07

L'appel du BBQ

Samedi soir, on a fait notre premier BBQ de la saison. Il a fallu se frayer un chemin à la pelle à travers la terrasse pour atteindre le grill. C'est ma blonde qui a manié la pelle et c'est moi qui a fait la cuisine avec ma lampe frontale sur la tête. Il ne faisait pas froid du tout et on a du bon temps. Et surtout, la bouffe était bonne!

8.3.07

Chez Schwartz’s

L’autre soir, je suis allé manger chez Schwartz’s puis je suis allé voir le documentaire Chez Schwartz’s. Le film est agréable à regarder, mais j’ai été déçu qu’il n’aborde pas un des aspects les plus importants de «l’expérience Schwartz»: les gaffes qu’il faut absolument éviter de commettre en tant que client.

C’est compliqué, aller chez Schwartz’s. Il y a un tas de règles non écrites qu’il faut respecter. Alors voici mes «10 commandements du Schwartz’s»:

1. Dans la bonne file d’attente, tu te mettras. Les novices confondent la file pour s’asseoir à une table et la file pour les commandes pour emporter. La situation est souvent confuse dans l’entrée du restaurant. En cas de doute, ne bougez pas sans l’assentiment d’un serveur.

2. À une table qui n’a pas été débarrassée, tu ne t’installeras pas. Pour une raison qui m’échappe, c’est très mal vu au Schwartz’s. Le châtiment habituel: on te fait poireauter une éternité avant de prendre ta commande.

3. Ta commande, tu passeras rapidement. Chez Schwartz’s, il faut savoir ce qu’on veut. Tergiverser, hésiter et poser des questions comme «est-ce que ça vient avec un cornichon?» n’est pas admissible. Il n’y a pas meilleure façon de faire fâcher un serveur.

4. À la circulation des serveurs, tu ne nuiras pas. Chez Schwartz’s, c’est le serveur qui est roi. Il faut s’écarter de son chemin et éviter de nuire à ses déplacements en déposant son sac au mauvais endroit par exemple.

5. Les serveurs, tu étudieras. Les serveurs du Schwartz’s ont tous leurs particularités. Les plus vieux sont les plus grincheux et les plus faciles à contrarier. Il y a plusieurs années, un ami qui mangeait une «petite assiette» de smoked meat a demandé du pain supplémentaire à un des très vieux serveurs. Sa réponse : «Finit celui que tu as pis on n’en reparlera». Wow…

6. Les combos, tu respecteras. Chez Schwartz’s, les combos sont des entités immuables qu’on ne peut pas modifier au gré de sa fantaisie. Inutile de demander si vos pouvez avoir de la salade à la place de votre cornichon par exemple.

7. Si tu es seul, au comptoir tu t’installeras. Si un client solitaire s’installe à une table, la place en face lui est perdue. Ça peut toujours passer quand c’est tranquille. Mais aux heures de pointe, c’est inadmissible.

8. Du smoked meat maigre, tu ne commanderas pas. On sent que c’est à contrecoeur que le personnel du Schwartz’s sert du smoked meat maigre. Les «mangeurs de maigre» sont traités avec un léger mépris. Ce sont des amateurs, pas des connaisseurs.

9. Du dessert, tu ne demanderas pas. J’ai déjà vu des touristes français enfreindre ce commandement. Vous auriez dû voir la tête qu’a faite le serveur impliqué dans l’incident. Ce n’était pas beau à voir.

10. Ton repas terminé, tu t’en iras. On ne flâne pas chez Schwartz’s. On ne sirote pas de café. On mange et on s’en va.

2.3.07

Over There

J’ai enfin terminé de regarder la télésérie Over There que j’avais acheté avant Noël. Ça m’a pris du temps parce que je n’ai jamais vraiment trippé en regardant ça. J’ai trouvé ça bon, sans plus.

La série raconte l’histoire d’un groupe de soldats américains en mission en Irak. Elle est donc très actuelle. Sur le plan de la scénarisation, elle comporte une particularité intéressante: tous les épisodes se terminent sur la même chanson, une déchirante ballade country interprétée par un des créateurs de la série. L’avantage, c’est que ça donne des fins touchantes. L’inconvénient, c’est que ça force tous les épisodes à s’en aller au même endroit sur le plan dramatique. Il faut que l’histoire finisse mal pour que la chanson puisse commencer. À la longue, on finit par s’y attendre.

Over There n’a duré qu’une seule saison et a reçu des critiques mitigées aux États-Unis. Dans le genre «série de guerre», ça ne va pas à la cheville de Band of Brothers, une série similaire qui se déroule durant la Deuxième Guerre Mondiale.

1.3.07

Children of Men

J’ai vu ce film l’autre soir. C’est un très bon film de science-fiction se déroulant dans un futur proche où l’humanité n’arrive plus à faire des enfants.

D’habitude, les films de science-fiction ne pêchent pas par excès de subtilité. Leur message est très clair. Pensez à La Planète des singes ou à 1984. Ce n’est pas le cas de Children of Men. Ce film déborde d’action et d’émotion, mais c’est loin d’être une démonstration philosophique. C’est un film de science-fiction qui s’adresse davantage au cœur et aux tripes qu’à l’intellect. C’est plutôt rare. Je mettrais aussi Brazil dans cette catégorie.

S’il y a message dans Children of Men, c’est… faites des enfants! Parce que les enfants représentent l’espoir et qu'ils nous donnent une raison de vivre.

Au fond, ici en Occident, on a déjà un pied dans le monde de Children of Men puisqu’on a du mal à faire des enfants. Notre infertilité n’est pas physique mais morale et psychologique.Elle est néanmoins bien réelle.