28.4.10

Mad Men 1.11: Indian Summer

Dans cet épisode, Peggy Olson doit accoucher d’un concept publicitaire pour une «ceinture amaigrissante» et donne Draper lui donne un conseil que je trouve très pertinent. Ça va comme suit…

«Just think about it deeply, then forget it...and an idea will jump up in your face.»

C’est vrai que ça marche. Moi en tout cas, ça m’arrive souvent de trouver soudainement une idée ou une solution à un problème en me levant le matin alors que je n’arrivais à rien la vieille.

C’est comme s’il fallait laisser notre cerveau travailler en paix pour qu’il arrive à créer. Mais ce n’est pas toujours facile à faire. Dans la journée, c’est très dificile d’arrêter de penser à son problème. Et ça m’est arrivé souvent de ne pas réussir à dormir parce que mon cerveau refusait d’arrêter de fonctionner.

27.4.10

The Story

Comme scénariste, mon travail c’est de raconter des histoires. Alors je médite souvent sur trois questions: c’est quoi une histoire, à quoi ça sert et comment on fait pour en écrire une bonne?

À NPR, la radio publique américaine, il y a une émission d’affaires publiques qui s’intitule justement The Story. Ce titre-là n’est pas insignifiant. Il oriente toute la démarche journalistique de l’émission. Quand l’animateur reçoit quelqu’un en entrevue, il ne pose pas des questions de façon désordonnée, à la Christiane Charrette. Si l’invité est là pour raconter sa vie, il commence par lui demander où il est né et quel genre d’enfance il a eu, puis poursuit de façon chronologique. Si l’invité est là pour raconter un événement qu’il a vécu, encore là l’animateur pose ses questions de manière à ce que l’entrevue se déroule comme un récit.

The Story fait aussi des reportages en utilisant la même approche. L’autre jour, j’ai vraiment été fasciné par ce reportage, qui porte sur les «stents» – des tubes de métal qu’on met dans les artères pour les garder ouvertes.

C’est une histoire dans le sens où le reportage raconte une séquence d’événements : il y a quelques années, un scientifique a publié une étude démontrant que les patients à qui on greffait ces tiges ne se portaient pas tellement mieux que ceux qu’on traitait uniquement avec des médicaments.

Que s’est-il passé ensuite? Aux États-Unis, le recours à cette technique a diminué de façon significative… pour une brève période. Ensuite, les chiffres se sont mis à remonter jusqu’à revenir à leur niveau antérieur et même le dépasser.

Pourquoi? Parce qu’il y a des chirurgiens qui font juste dans la vie et qui n’ont pas envie de ralentir le rythme parce qu’ils sont payés à l'acte. Parce qu’il y a des patients qui ne veulent pas prendre de chance ou qui préfèrent subir cette opération plutôt que se discipliner à prendre leurs médicaments et à faire de l’exercice. Parce que personne dans le «système» n’a intérêt à limiter le recours à cette procédure très coûteuse. Parce que si on peut sauver une vie de plus…

Aucun doute: c’est une petite histoire qui en dit très long. Depuis que je l’ai entendu, j’ai la conviction de mieux comprendre pourquoi les dépenses en santé explosent dans tous les pays du monde et pourquoi c’est si difficile de les contrôler. Grâce à cette histoire, je me sens moins niaiseux. J’ai l’impression de mieux voir le problème et comment on pourrait le résoudre. Là où je voyais un «problème de système», je vois maintenant des êtres humains qui se comportent comme des êtres humains.

Je pense que c’est ça une bonne histoire: un cas particulier avec une résonance universelle. Une manifestation concrète d’une abstraction difficile à saisir autrement. C’est cette marchandise-là qu’il faut livrer quand on veut raconter une bonne histoire.

25.4.10

French 75

Pour allonger un cocktail et lui ajouter une touche effervescente, on ajoute généralement du club soda. Dans le cas du French 75, on met plutôt du champagne. Et le résultat est absolument sensationnel.

Ce cocktail doit son nom à un canon de 75 mm que l’armée française employait durant la Première Guerre Mondiale. C’est un nom qui lui va bien parce c’est un cocktail qui a pas mal de punch.

French 75

-1 ½ onze de gin
-3/4 onze de jus de citron
-Deux cuillérées de sucre
-Champagne ou autre vin mousseux


On met le gin, le jus de citron et le sucre dans son shaker avec une bonne quantité de glace et on agite. On filtre dans une flûte à champagne qu’on remplit ensuite avec le vin mousseux. Puis on donne un coup de cuillère pour mélanger et on décore avec une cerise au marasquin ou un zeste de citron.

Mais avant de vous essayer, regardez mon barman préféré en préparer un...



Je pense que je vais boire plusieurs French 75 cet été. C’est un cocktail plein de légèreté et de fraîcheur qui se boit tout seul. Pour m’en faire en fin de semaine, j’ai acheté pour 3,75$ une mini-bouteille de mousseux allemand qui ne doit certainement pas être un grand vin. Mais j’ai quand même trouvé le résultat excellent.

C’est sûr que je vais remettre ça le week-end prochain.

18.4.10

Singapore Sling

L’autre soir, j’ai eu l’audace de commander un Singapore Sling dans un restaurant thaï. Le verre que j’ai reçu ne goûtait surtout le jus d’orange. C’est un des problèmes avec les cocktails : ceux qu’on sert dans les bars et les restaurants sont souvent faits à la va-vite sans respect pour les recettes originales.

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut faire beaucoup mieux à la maison en se documentant sur Internet. Pour le Singapore Sling, je me fie à mon barman préféré…




Singapore Sling

-1 1/2 onze de gin
-2 onzes de jus d’ananas
-1/2 onze de jus de lime
-1/2 onze de brandy à la cerise
-1/2 onze de Bénédictine
-1/4 onze de liqueur d’orange
-Deux traits de grenadine
-Un trait d’amer Angostura
-Club soda

On mets tous les ingrédients sauf le club soda dans son shaker et on agite avec de la glace. Ensuite, on filtre le mélange dans un verre à moitié rempli de glace, on ajoute un trait de club soda et on brasse un peu pour que l’eau gazeuse «aère» le cocktail. Puis on garnit, idéalement avec une cerise et un quartier d’ananas.


Ça vaut la peine de ressembler tous ces ingrédients-là parce que ça donne un cocktail exotique de grande classe. Le jus d’ananas lui donne un aspect givré en plus de mâtiner le goût de l’alcool. Parfait pour ceux qui n’aiment pas quand leur verre goûte «le fort».

12.4.10

Vieux Carré

Hier soir, question de me mettre dans l’ambiance pour regarder Treme à HBO, je me suis préparé un cocktail originaire de la Nouvelle-Orléans. La nouvelle série de David Simon, le créateur de The Wire, se passe dans cette ville trois mois après les ravages causés par l’ouragan Katrina.

Contrairement à bien d’autres, le Vieux Carré est un cocktail dont les origines sont indiscutables. Il a été inventé en 1938 par Walter Bergeron, qui était barman à l’hôtel Monteleone. Sa recette est riche en alcool…

Vieux Carré

-3/4 onze de whisky (idéalement du «rye»)
-3/4 onze de brandy
-3/4 onze de vermouth rouge
-1/4 onze de Benedictine
-Un trait d’amer Angostura
-Un trait d’amer Peychaud

On met tous les ingrédients dans un verre à mélange, on ajoute des glaçons et on brasse un vingtaine de secondes avec cuillère. Puis on sert dans un verre old fashioned rempli de glace qu’on décore d’un «twist» de citron
.



Il y a dans le Vieux Carré un ingrédient peu connu et un autre absolument introuvable au Québec. La Bénédictine est une liqueur aromatique fabriquée à Fécamp en France. L’amer Peychaud est originaire de la Nouvelle-Orléans et n’est pas vendu ici. J’ai donc fait un Vieux Carré pas tout à fait authentique en doublant la quantité d’amer Angostura.

Ça donne un cocktail très riche en saveur et assez fort pour détendre n’importe qui. Je ne peux pas dire que ç’a été le coup de foudre, mais c’est un bon cocktail que je vais certainement me refaire de temps en temps.

7.4.10

Arthur sur Capitol Hill

On vient de passer une très belle fin de semaine de Pâques à Washington, une ville que la série The West Wing m’avait donné très envie de visiter.

Notre hôtel était tout près de Capitole, alors c’est la première attraction qu’on est allé voir. Ç’a été le point de départ d’une longue marche à travers le Mall qui nous a mené jusqu’au Lincoln Monument et à la Maison Blanche.

Comme c’était le congé de Pâques, il y avait un monde fou sur le Mall et ce qui m’a le plus frappé c’est à quel point toute cette foule était tranquille et civilisée. Sur le Lincoln Monument par exemple, c’était littéralement noir de monde. Et pourtant, je n’ai eu aucune difficulté à grimper au sommet avec fiston pour aller rendre visite à la statue d’Abraham Lincoln.

Il a même fallu que je me dépêche pour prendre moi-même cette photo parce que de méchants américains n’arrêtaient pas de m’offrir gentiment de la prendre à ma place. J’aime bien nous prendre en photo en tenant mon appareil à bout de bras et je peux vous assurer que ce n’est pas facile à faire à Washington.

À la fin de cette journée, Arthur était complètement claqué.

Le lendemain, on a fait du vélo à Georgetown dans des petites rues tranquilles bordées de magnifiques maisons en rangée. Et on a passé une bonne heure dans un parc pour enfant pour que qu’Arthur puisse s’amuser un peu.