18.12.10

Arthur au théâtre


Pour la première fois, on a amené fiston Arthur au théâtre aujourd’hui. C’était au Hudson Village theater, pour ce que les Anglais appellent un «pantomine».

Un «panto», comme disent aussi les Anglais, c’est du théâtre échevelé s’adressant aux enfants, et un peu aussi à leurs parents, qui est une tradition britannique du temps des fêtes. Reprenant des histoires bien connues, les pièces sont de grosses farces incorporant tout ce qu’il y a de facile en humour. On chante des chansons pop en changeant les paroles. On fait des sous-entendus sexuels. On donne dans l’anachronisme. On demande à un homme de jouer un personnage féminin. Et on interagit avec les enfants dans la salle.

Je voulais voir un panto depuis que j’avais découvert que ça existait en regardant la télésérie Extras. Alors on a amené Arthur voir Aladdin même si la pièce était en anglais.

La question que fiston nous a posé plusieurs fois au sujet du spectacle : est-ce qu’il va y avoir une TV dans la salle? Parce que sinon, qu’est-ce qu’on allait regarder?

Quand les lumières de la salle se sont éteintes, fiston avait compris qu’il allait se passer quelque chose sur la scène et il était tout excité. Mais son excitation s’est changé en authentique terreur quand le méchant magicien Abanazer s’est présenté sur scène dans sa cape noire et s’est mis à crier qu’il voulait s’emparer de la lampe magique et devenir le maître du monde.

Il a fallu que ma blonde sorte de la salle pour le calmer. Et s’il a accepté à regagner son siège quelques minutes, il a passé tout le spectacle à avoir peur quand un méchant faisait son apparition ou que l’action devenait trop intense.

C’est une chose de voir des bons et des méchants se courir après et se battre sur un écran de télé. Ç’en est une autre de les avoir là, en face de nous, en chair et en os. Et c’est sans doute à cette différence que tient la puissance et la magie particulière du théâtre.

4.12.10

Lemon Drop


Je n’achète pas souvent de vodka parce que c’est un alcool qui m’ennuie un brin – comme tout ce qui est incolore et sans saveur. N'empêche, j’ai quand même un cocktail à la vodka favori: le Lemon Drop

Lemon Drop

-1 ½ oz de vodka
-3/4 oz de jus de citron
-3/4 oz de sirop de sucre

On met tous les ingrédients dans son shaker et on agite avec de la glace. Puis on sert dans un verre à cocktail au bord givré avec du sucre.


À l’origine, un Lemon Drop était un shooter de vodka accompagné d’un quartier de citron. Mais le nom s’applique maintenant à ce cocktail qui est tout simplement un vodka sour.

Servi glacial, le Lemon Drop ne manque pas de charme. C’est une dose massive d’alcool et de sucre qui monte directement au cerveau. Pas particulièrement sophistiqué, mais efficace.

Mad Men 2.07: The gold violin


J’ai envie de commencer ce texte en citant Ken Cosgrove et de voir où ça me mène:

“I saw one at the Met. It’s perfect in every way. Except it couldn’t make music.”

Ken parle d’un violon en or qu’il a vu dans un musée et qui lui a inspiré une nouvelle intitulée The Gold Violin qu’il décide de faire lire à Salvatore Romano, ce qui lui vaut une invitation à dîner chez Sal et sa femme Kitty. Durant cette visite, on a l’occasion de constater que le mariage de Sal est exactement comme le fameux violon en or: parfait en apparence mais essentiellement dysfonctionnel. Parce que Sal est homosexuel et s’intéresse bien plus à Ken qu’à sa femme. Et plus tard, tout ça prend une autre signification quand le mariage de Don Draper devient le vrai «violon en or» de l’épisode.

J’aurais vraiment aimé être là quand les auteurs de la série ont inventé tout ça. Parce que je relis mon long paragraphe et je me dis: comment on fait pour avoir d’aussi bonnes idées dramatiques? Qu’est-ce qu nous vient en premier? Et par quel espèce de miracle le «violon en or» a-t-il fait son apparition dans le scénario?

J’ai l’impression que tout est parti du «climax» de l’épisode: quand Jimmy Barrett lance un obus dans la jolie façade du mariage de Don Draper. Il s’agissait de mettre la table pour ce moment-là grâce la technique dramatique qui donne à Mad Men sa saveur particulière : utiliser la vie des personnages secondaires pour mettre en valeur celle du personnage principal. D’où, j’imagine, l’idée de revenir sur le mariage de Sal (via la carrière littéraire de Ken) précisément dans cet épisode.

Dans un épisode de la saison 4, en parlant du personnel de l’agence de pub, Peggy dit à Don: «we’re all here because of you». Au niveau scénaristique, je trouve que la phrase s’applique parfaitement personnages secondaires de Mad Men: ils sont là pour servir le développement du personnage principal.