11.12.09

Goldmimeur

Il y a quelques jours, le coffret DVD de la deuxième saison des Pieds dans la marge est apparu sur les tablettes des magasins. Quand j'ai eu ma copie, je suis tout de suite allé revoir un sketch dont je suis particulièrement fier: cette parodie de James Bond mettant aux prises un agent secret et un vilain mime.



Il y a pas mal tout ce qu'on fait de bien là-dedans. De l'humour conceptuel comme l'idée de prendre le mime vraiment au sérieux et du petit niaisage comme le moment où le patron de l'Agent Double attend que la musique d'ouverture se termine avant de poursuivre son explication.

Côté écriture, je ce que je trouve le plus intéressant c'est la simplicité de l'intrigue et le petit nombre de scènes. C'est important parce que ça nous permet de jouer è fond certain moment comme la séance de torture et le combat final sans que le sketch devienne trop long. C'est un dure réalité de l'écriture humoristique: plus on a d'histoire à raconter, moins on a le temps pour faire des blagues.

Voici le scénario tel que je l'ai remis au réalisateur Christian Lalumière au moment du tournage.



L’AGENT DOUBLE DANS... GOLDMIMEUR

EXT. JOUR - RUE

Un type louche marche avec une mallette à la main. Soudain, un siphon attaché à une corde arrive comme une flèche et se colle sur la mallette.

ON COUPE à l’Agent Double. Il tient un arc et a sur le dos un carquois rempli de siphons. Il tire sur la corde attaché au siphon pour arracher la mallette au type louche et la ramener jusqu’à lui.


INT. BUREAU DU CHEF

L’Agent Double pose sur le bureau du chef la mallette avec le siphon collé dessus.

AGENT DOUBLE
Voici la mallette que j’avais pour mission de récupérer.

CHEF
Merci , Agent Double.
(range la mallette sur une grosse piles de mallettes)
Maintenant, observez bien.

Il allume une télé posée sur son bureau. À la télé, un mime donne un spectacle dans un parc. Il mime qu’il fait un pique-nique.

CHEF
Ce mime s’appelle Goldmimeur.

ON COUPE à la séquence-titre qui parodie celle des James Bond. On voit la silhouette de l’Agent Double qui mime des affaires et le visage doré de Goldmimeur qui passe en surimpression. On entend une chanson disant seulement “Goldmimeur”
.

TITRE: “L’Agent Double dans... Goldmimeur”


INT. BUREAU DU CHEF

Le chef attend la fin de la séquence-titre pour continuer.

CHEF
Comme je le disais, ce mime s’appelle Goldmimeur. Il est si riche qu’il porte un maquillage doré. Et ça c’est louche parce que d’habitude, le mime ne paie pas. Maintenant, observez encore plus bien.

L’Agent Double s’approche de la télé. Goldmimeur mime qu’il marche en tenant une mallette.

AGENT DOUBLE
Là, il marche en tenant une mallette.

CHEF
Attendez, c’est pas fini.

À la télé, un autre mime rejoint Goldmimeur en tenant une mallette. Les deux mimes posent leur mallette par terre et s’étreignent. Chacun repart avec la mallette de l’autre.

AGENT DOUBLE
Ils ont échangé leur mallette!

CHEF
On est pas mal sûr que c’est à cause du contenu de cette mystérieuse mallette que Goldmimeur est riche. Votre mission est de vous en emparer.

AGENT DOUBLE
D’accord.

Il s’en va immédiatement.

INT. COULOIR

L’Agent Double marche vite vers sa nouvelle mission. Le gars des gadgets le rejoint et lui donne un appareil ressemblant à un détecteur de métal.

GARS-DES-GADGETS
Cet appareil est un détecteur de mime. Voici comment il fonctionne.
(donne à l’Agent Double un énorme manuel d’instruction)
Bonne chance.


EXT. JOUR - PARC

L’Agent Double marche en opérant le détecteur de mime. L’appareil émet le son “mim” à intervalles réguliers. Peu à peu, les “mim” deviennent de plus en plus rapprochés. Au bout d’un moment, le détecteur de mime fait “mim-mim-mim-mim” de façon continue. L’Agent aperçoit un mime qui s’entraîne. Il mime qu’il est enfermé dans une boîte.

AGENT DOUBLE
C’est le complice de Goldmimeur.

Il laisse tomber son détecteur de mime et se jette sur le mime.

AGENT DOUBLE
Où se cache Goldmimeur?

Le mime mime qu’il n’a pas le droit parler.

AGENT DOUBLE
Oh oui, tu vas parler.

Il mime qu’il frappe le mime au visage. Le mime réagit comme si le coup avait porté. MONTAGE: l’Agent Double mime qu’il torture le mime. Il plonge sa tête dans l’eau / écrase ses doigts avec un marteau / le brûle au fer rouge, etc.

MIME
(à bout)
Goldmimeur se cache au théâtre.
L’Agent laisse tomber le mime et s’en va.


INT. THÉÂTRE VIDE

L’Agent Double entre dans le théâtre et monte sur la scène. Goldmimeur est là. Il regarde par une baie vitrée imaginaire en buvant un thé imaginaire.

AGENT DOUBLE
Goldmimeur.

Goldmimeur se tourne vers l’Agent Double et le salue. Il lui fait signe de s’asseoir dans une chaise se trouvant au milieu de la scène. Goldmimeur s’assoit en face de lui sur une chaise imaginaire, derrière un bureau imaginaire.

AGENT DOUBLE
Écoutez-moi bien, Goldmimeur.

D’un geste, Goldmimeur coupe l’Agent Double. Il prend sur son bureau imaginaire une théière imaginaire et remplit une tasse imaginaire qu’il donne à l’Agent Double.

AGENT DOUBLE
(boit une gorgée et pose la tasse sur le bureau)
Merci, Goldmimeur. Maintenant, donnez-moi votre mallette.

Goldmimeur pointe une mallette imaginaire posée sur le côté droit de son bureau en mimant la surprise. Il pousse la mallette vers l’Agent Double pour la lui donner.


AGENT DOUBLE
Pas celle-là.
(pointe le côté gauche du bureau) Celle-là.

Goldmimeur pointe la mallette de gauche et a une réaction voulant dire: “Ah okay, celle-là!” Puis il agite l’index pour dire non.

AGENT DOUBLE
Je ne partirai pas d’ici sans cette mallette. Alors vous avez le choix. Soit que vous me la donnez, soit que--

Goldmimeur ouvre subrepticement un tiroir imaginaire de son bureau imaginaire. Il en sort soudain un pistolet imaginaire qu’il pointe sur l’Agent Double. Il éclate de rire.

AGENT DOUBLE
Bien joué, Goldmimeur. Mais avant de me tuer, laissez-moi goûter une dernière fois votre excellent thé.

Il prend sa tasse imaginaire et la lance au visage de Goldmimeur qui tombe par terre.

AGENT DOUBLE
Assez mimé, Goldmimeur. Donnez-moi votre mallette.

Goldmimeur se relève, furieux. Il décroche d’un mur imaginaire une mitraillette imaginaire et tire sur l’Agent Double. Celui-ci court et saute à travers la scène pour éviter les balles imaginaires. Puis il se cache derrière un coin de mur imaginaire. Goldmimeur cesse de tirer. L’Agent Double sort de sa cachette.

AGENT DOUBLE
Votre chargeur est vide, Goldmimeur.

Goldmimeur jette sa mitraillette par terre. Il décroche de son mur imaginaire une épée imaginaire et se met en garde.

AGENT DOUBLE
Vous l’aurez voulu, Goldmimeur.

L’Agent Double dégaine une épée imaginaire. Un furieux duel imaginaire s’engage. Goldmimeur prend l’avantage. L’Agent Double recule en bloquant ses attaques.

AGENT DOUBLE
Vous êtes trop fort, Goldmimeur. Je ne peux que battre en retraite devant vos coups. Encore un peu... Plus par ici... Et je peux abaisser ce levier.

L’Agent abaisse un levier imaginaire. Goldmimeur mime l’incompréhension.

AGENT DOUBLE
(pointe vers le ciel)
Au dessus de votre tête, Goldmimeur.

Goldmimeur regarde vers le haut et a une réaction d’effroi. Puis il regarde l’Agent Double et mime à nouveau l’incompréhension.

AGENT DOUBLE
C’est une cage. Elle vous tombe dessus.

Goldmimeur regarde à nouveau vers le haut et refait sa réaction d’effroi. Il enchaîne en s’agenouillant et en mimant le choc de la cage qui tombe par terre.

AGENT DOUBLE
Vous êtes pris, Goldmimeur.

Goldmimeur fait le tour de sa cage en testant les barreaux.


AGENT DOUBLE
Inutile de chercher, Goldmimeur. Je n’ai mimé aucune issue. Vous ne pouvez que me regarder, furieux mais impuissant, alors que je contourne votre cage et que je prends votre mallette sur votre bureau.

L’Agent Double prend la mallette imaginaire sur le côté gauche du bureau imaginaire.


AGENT DOUBLE
Adieu, Goldmimeur. Et comptez-vous chanceux qu’il y ait dans votre cage un bol de toilette.

Il s’en va. Abattu, Goldmimeur s’assoit sur le bol de toilette.


INT. BUREAU DU CHEF

L’agent Double entre en tenant la mallette imaginaire. Il la pose sur le bureau du chef.


AGENT DOUBLE
Voici la mallette de Goldmimeur, chef.

Le chef ouvre la mallette imaginaire et regarde à l’intérieur.


CHEF
Eh oui, c’est bien ce que je pensais. Bravo, Agent Double.

Il referme la mallette.

FIN

8.12.09

Pierre-Paul Paquet et la guignolée

Il y a quelques semaines, le site Web de Radio-Canada nous a demandé de produire quatre capsules mettant en vedette Pierre-Paul Paquet, un des personnages des Pieds dans la marge, pour son portail des fêtes.

La première capsule est maintenant en ligne sur le site de Radio-Canada. Dans celle-là, Pierre-Paul participe à sa manière à la Guignolée des médias. On le verra aussi organiser un party de Noël, parler du livre de recettes 100 vedettes, 100 recettes et passer Noël en famille… au téléphone.

On a eu beaucoup de plaisir à écrire ces capsules-là, Mathieu Pichette et moi. Pierre-Paul est un personnage pour lequel on a produit une grande quantité de matériel, alors on le connaît très bien. La clé avec ce personnage-là, c’est de trouver de nouvelles façons de mettre les aspects comiques de sa personnalité. Sa façon obséquieuse de s’exprimer. Son innocence. Sa vanité. Son côté tapageur. Sa ruse enfantine. Le fait qu’il est rejeté mais qu’il ne s’en rend pas du tout compte.

C’est inépuisable comme veine humoristique parce qu’on a jamais fait le tour d’une personnalité humaine. Il suffit de mettre le personnage dans une nouvelle situation pour générer de nouveaux gags.

3.12.09

Manhattan

Ce que je préfère du Manhattan, c’est la simplicité de sa recette.

Manhattan

-1 1/2 onze de whisky
-3/4 onze de vermouth rouge
-Un trait d'amer Angostura

On met tout ça dans un verre à mélange rempli de glaçons, on agite avec une cuillère, puis on verse ensuite le cocktail dans un verre à martini en retenant la glace. Et on termine en décorant le verre avec une cerise au marasquin.


Le Manhattan est un deux ou trois grands classiques parmi les cocktails et ça comprend. Ça se boit tout seul et c’est joli au coup d’œil.

Avant de m’intéresser aux cocktails, je croyais qu’ils étaient tous préparés au shaker. C’est loin d’être le cas. D’après ce que j’ai lu, mieux vaut ne pas frapper un Manhattan parce que ça «ennuage» le cocktail qui perd alors de son élégance.

1.12.09

Le don de la parole

Pour me préparer à élever fiston Arthur, je n’ai pas lu le moindre livre ni demandé conseil à personne. Mais il y a quand même une «technique éducative» que j’applique avec zèle : je lui parle et je lui parle et je lui parle et je lui parle.

J’ai pêché ça dans ce reportage de l’émission de radio This American Life sur un programme d’aide au développement des enfants de la communauté noire de Harlem. On y dit notamment que le nombre de mots qu’un enfant entend avant l’âge de trois ans joue un rôle fondamental dans son développement.

Selon cette étude, les enfants grandissant dans un milieu défavorisé entendent 30 millions de mots de moins avant l’âge de trois ans que ceux vivant dans un milieu plus aisé parce que leurs parents leur parlent moins et parlent moins en général. Et selon les chercheurs, ce manque d’exposition au langage explique pourquoi ces enfants se développent moins bien et vont moins loin dans la vie.

Ça veut dire que le plus beau cadeau qu’on peut faire à un enfant ne coûte absolument rien. On a juste à lui parler pour lui dire n’importe quoi. C’est ce que je fais avec Arthur. Je me transforme en moulin à parole dès que je suis avec lui. Quand on se promène ensemble, je décris tout ce qu’on voit en ajoutant tout ce qui me passe par la tête. Et parfois je délire complètement et je lui raconte comment le Canadien a gagné la coupe Stanley en 1979 par exemple.

On dirait que ça marche. Arthur parle beaucoup pour un petit bonhomme de deux ans. Il m’a bien fait rire cette semaine. Il mangeait des raisins dans le salon et quand il a terminé il m’a regardé et a dit : «Chercher d’autres. Sera pas long.»

18.11.09

Je vous sers un martini?

Le martini, c’est le grand classique des cocktails. N’empêche, il y a 36 façons de le préparer. Il y une version base de gin et une version à base de vodka. Moi, je m’en tiens à celle au gin parce que c’est la plus authentique.

Martini

-3 onzes de gin
-1 onze de vermouth blanc

On met ls ingrédients dans un verre à mélange avec beaucoup de glace et on brasse le tout avec une cuillère pendant presque une minute. Puis on verse le liquide dans un verre à cocktail refroidi au préalable en retenant la glace avec une passoire, et on décore avec une olive.

Voici un gars qui l’explique pas mal mieux que moi…



C’est un peu étrange de boire un martini tout seul à la maison. Ce cocktail est tellement élégant qu’on voudrait plutôt le prendre dans un bar ou un grand restaurant. Mais c'est quand même une belle façon de finir une soirée...

Comme le gars le dit dans le vidéo, le gin et le vermouth sont deux boissons arômatisées avec des herbes et on le sent bien quand on approche son nez d’un martini. Le bouquet d’arômes qui se dégage du cocktail me plaît beaucoup.

Dans Mad Men, c’est Roger Sterling qui boit le plus de martini. Normal : c’est le personnage masculin le plus sophistiqué et le plus tiré à quatre épingles de la série. Le martini lui va à ravir.

13.11.09

Old Fashioned

Si jamais je deviens alcoolique dans les années à venir, il faudra blâmer Mad Men. Voir Don Draper enfiler verre après verre m’a donné le goût de découvrir le monde de la «boisson forte».

J’ai commencé par acheter ce qu’il faut pour confectionner le cocktail favori de Don Draper: le old fashioned. C’est un cocktail à base de whisky qu’on prépare directement dans un verre. Il y a des tonnes de recettes différentes sur Internet, mais j’ai adopté celle de ce barman que j’ai découvert sur youtube…



D’abord, on met un cube de sucre (ou l'équivalent) dans le verre et on ajoute à peu près la même quantité d’eau et deux ou trois traits d’amer Angostura. Ça c’est un ingrédient que j’ai eu du mal à trouver. Même si c’est de l’alcool, c’est vendu en épicerie plutôt qu’à la SAQ. À mon IGA, j’ai fini par dénicher ça à côté du jus de palourde et du Clamato.

On mélange la mixture dans le verre jusqu’à ce que le sucre soit complètement dilué. Ensuite, on met au fond du verre un morceau de zeste d’orange qu’on écrase avec un ustensile quelconque pour en faire sortir l’huile . Puis on remplit le verre de glace et on verse le whisky. Et finalement, on décore avec une tranche d’orange et une cerise aux marasquins.

Ça donne un cocktail qui est corsé au départ mais qui devient de plus en plus doux à mesure que la glace fond et dilue le l'alcool. J’ai goûté quelques autres cocktails et celui-là reste mon préféré. Ça termine bien une journée, une fois fiston couché.

Je ne pense pas que ça soit un hasard si Don Draper boit des old fashioned. Ça dit quelque chose sur le personnage, qui est plutôt conservateur. C’est le genre de petits détails d’écriture qui rend Mad Men tellement agréable à déguster...

11.11.09

Jour du souvenir

Le mois dernier, j’ai passé deux semaines dans le nord de la Belgique où habite maintenant ma soeur. En visitant la ville d’Anvers, on s’est promené dans la section du port qu’on a transformé en zone touristique. Et par hasard, je suis tombé sur une plaque souvenir installée sur un édifice. On y racontait comment des troupes canadiennes avaient pris le port d’Anvers vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et à quel point cette bataille avait été un point tournant de l’offensive contre l’Allemagne nazie.

La plaque précise que 5000 soldats canadiens sont morts durant les opérations qui ont permis d’ouvrir le port d'Anvers aux bateaux d’approvisionnement alliés. Bien sûr, je n’avais jamais entendu parler de ça. Et sur le moment, j’ai vraiment ressenti une drôle d’impression. C’était comme si j’avais parcouru plusieurs milliers de kilomètres précisément pour venir me planter à cet endroit et apprendre quelque chose sur l’histoire de mon propre pays.

Je me suis souvenu de ça aujourd’hui quand j’ai réalisé que c’était le Jour du Souvenir… en allant me river le nez sur les portes closes d’une succursale de la SAAQ fermées pour l’occasion.

3.11.09

22 novembre 1963

Cette semaine, Mad Men a frappé très fort avec un épisode tournant autour de l’assassinat de John Kennedy. On était avec les personnages pendant qu’ils apprenaient la nouvelle à la télé puis restaient glués à l’écran pour suivre la suite des événements.

C’était étrangement touchant de regarder des gens regarder la télé. Ça m’a rappelé le 11 septembre, bien sûr. Mais aussi toutes ces tragédies qui entrent dans nos vies par les médias, qui nous touchent mais sur lesquelles on a aucune prise.

Il y a une différence entre vivre une tragédie pour vrai et en être le témoin impuissant. Celui qui la vit pour vrai a au moins la «satisfaction» de participer l’action. Il peut peut-être faire quelque chose. L’événement fait vraiment partie de sa vie.

Le simple témoin, lui, vit une expérience mois tragique mais plus plus aliénante. Ce qu’il vit c’est l’impuissance et la passivité. Il y a quelque chose de très dépressif là-dedans.

Mon moment préféré de l’épisode de Mad Men touchait ce point-là. Quand Don Draper, le héros de la série, a dit à son fils qu’il allait y avoir des funérailles pour Kennedy, le petit gars a demandé à son père : «est-ce qu’on va y aller?». Comme s’il voulait faire partie de l’événement plutôt que seulement le suivre en voyeur.

Mad Men va conclure la semaine prochaine une autre brillante saison que j’ai eu beaucoup de plaisir à suivre presque en direct grâce à iTunes. C’est pas mal plus le fun que d’attendre la sortie du DVD l’an prochain.

30.10.09

Sortie entre hommes

Ce soir, fiston Arthur et moi sommes sortis entre hommes. On est allé mange au restaurant et c’était vraiment super. On est allé au Black Lion Pub à Beaconfield. Depuis quelques temps, c’est mon endroit préféré pour manger un hamburger dans le West Island.

C’était pas mal drôle de voir fiston dans un pub. C’était le «happy hour» et il y avait pas mal de monde. U n chansonnier anglophone interprétait des vieux classiques et les serveuses se promenaient avec des pichets de bière.

Je ne pense pas que ce soit par hasard que le chansonnier ait chanté Father and Son de Cat Stevens juste après notre arrivée. Ça ne passe pas un inaperçu, un duo père-fils, dans un restaurant. J’imagine que je devais avoir l’air d’un père divorcé venant tout juste de ramasser son fils pour la fin de semaine.

Arthur a fait ça comme un chef. Je suis assez fier de la façon dont je l’ai «géré». Avant de partir de chez nous, je lui ai donné des responsabilités. J’ai préparé un sac contenant une couche, une débarbouillette, deux petites autos et sa tasse en plastique et je ai chargé fiston de transporter ça. Tout de suite, ç’a l’a mis dans un bel état d’esprit.

Une fois au pub, j’ai appliqué ma règle d’or : ne jamais brûler mes cartouches. Quand le petit monsieur s’amuse avec sa paille en attendant son repas, on le laisse faire ça le plus longtemps possible. Et on garde en réserve le cahier à décalques et ses petites autos.

Arthur a tellement bien fait ça qu’on n’a pas vu le temps passer. On est rentré à la maison un bon 45 minutes après l’heure où le petit monsieur est sensé se coucher. Ne le dites pas à sa mère…

1.10.09

Vive Andy!

Même si je n’écoute à peu près pas de musique, j’aime beaucoup les moments musicaux à la télé. Pour une émission qui se passe dans un bureau, The Office nous en offre beaucoup. Surtout depuis que le génial Ed Helms fait partie de sa distribution.

Son personnage, Andy Bernard, est toujours prêt à en pousser une. Et comme il chante plutôt bien et avec beaucoup de conviction, ça donne souvent des moments extraordinaires. Et voici mon préféré...


Andy Singing the OFFICE - For more amazing video clips, click here

C'est tout un moment de télévision. C’est à la fois hilarant, très original et bizarrement touchant. L’idée de chanter par téléphone est tellement géniale. Et tellement à sa place dans un show sur la vie de bureau.

27.9.09

Taxi !

Par les temps qui courent, Taxi 0-22 est ma télésérie québécoise préférée. C’est un peu bizarre parce que c’est absolument la seule émission de TVA que je regarde. Et je ne la regarde même pas à TVA ! Tous les épisodes de Taxi 0-22 sont offerts gratuitement sur Illico sur Demande et j’en profite.

J’aime cette émission-là surtout quand elle se prend au sérieux en tant que télésérie de fiction. Quand Rogatien fait du «stand up» bien assis dans son taxi ou qu’il accueille une vedette sur sa banquette arrière, c’est souvent très amusant. Mais je ne regarderais pas ce show-là si c’était juste ça. Ce qui m’accroche, c’est quand l’émission devient un sitcom plus traditionnel avec de l’action et des dialogues. Quand Rogatien ne livre pas de monologues et vit davantage des situations.

Mon épisode préféré est dans cette veine-là. C’est celui où Rogatien sort de l’hôpital après avoir été attaqué dans son taxi. J’ai trouvé génial l’idée de consacrer tout un épisode à un «événement» aussi peu spectaculaire. D’habitude, quand on écrit un scénario, on passe vite par-dessus les «bouttes plates», comme un personnage qui sort de l’hôpital, prend un taxi pour rentrer chez lui puis attend d'être suffisament en forme pour reprendre son travail. Les auteurs de Taxi 0-22 ont plutôt réussi à faire toute une histoire avec ça. Ils ont rendus ça «dramatique».

Bonne nouvelle: j'ai trouvé cet épisode-là au complet sur Dailymotion...



19.9.09

Attention promo...

Il faut que je fasse un peu de publicité pour une émission sur laquelle je travaille: Légitime Dépense, le nouveau magazine de consommation de Télé-Québec. Il y a des sketchs dans cette émission et j’en fais la script-édition. Ça veut dire que lis les textes écrits par les auteurs, que je leur donne des suggestions pour les bonifier quand c’est nécessaire et que je fais un peu de récriture quand c’est nécessaire.

Dans ce show-là, les sketchs servent à introduire et à commenter les sujets abordés dans les reportages. Notre gros défi d’écriture, c’est donc de faire des sketchs intéressants à regarder en s’inspirant des sujets abordés dans l’émission. Des fois, ça va tout seul, quand il s’agit de parler de téléphone cellulaire par exemple. Mais d’autres fois, c’est moins évident. Comme cette semaine quand il a fallu accoucher d’une sketch sur... l’achat d’un tournevis électrique.

Comme c’est une nouvelle émission, on a découvert des choses en travaillant et on s’est ajusté en cours de route. Par exemple, on s’est rendu compte qu’il fallait faire plus court que prévu. Et on continue à se poser des questions: est-ce qu’on colle de trop près aux sujets des reportages? Est-ce qu’on est rendu trop loin? Quel genre de blagues devrait-on faire dans le cadre d’une émission de consommation?

Pour moi, ce contrat-là, c’est l’occasion de rencontrer du nouveau monde. Je m’amuse bien avec «mes» trois auteurs, Alex Riendeau, Julien Tapp et Philippe Gendron. La script-édition, c’est un travail d’équilibriste. Des fois il faut se contenter conseiller et des fois il faut se comporter en boss. Il faut apporter sa contribution sans trop imposer sa personnalité et son style dans les textes. Par-dessus tout, je pense qu’il faut être généreux. On est là pour donner des idées et enrichir les textes.

Légitime Dépense
est présenté le lundi soir à 19h à Télé-Québec. Et on peut aussi le regarder sur Internet.

3.9.09

Mad Men sur iTunes

Comme je voulais voir TOUT DE SUITE la troisième saison de Mad Men, j’achète les épisodes sur iTunes et je les regarde sur mon ordinateur portable. À 2,49$ l’épisode, c’est difficile de résister.

La qualité d’image est excellente, mais sur mon ordinateur la lecture n’est pas très fluide. Je m’attendais à mieux, très honnêtement. Mais malgré les hoquets, c’est tout à fait regardable.

La série a le vent dans les voiles et j’ai adoré les trois épisodes que j’ai vu jusqu’à présent. Cette troisième saison se passe en 1963 et j’ai hâte de voir si l’assassinat de John Kennedy va figurer dans l’histoire.

11.8.09

Madmenizer...

Comme je suis en vacances cette semaine, j'ai pris le temps de m'insérer dans mon émission préférée...

2.8.09

Déménagement

J’étais dans la région de Québec en fin de semaine et j’ai lu dans Le Soleil que les frères Rémillard étaient intéressés à investir pour ramener une équipe de la LNH à Québec.

Faire revivre les Nordiques et présenter leurs matchs à TQS, ça pourrait sûrement contribuer à relancer le réseau moribond. Mais j’ai une idée encore plus radicale pour les frères Rémillard: pourquoi pas déménager le quartier-général de TQS à Québec.

D’abord, il me semble que ce serait un extraordinaire coup de « branding ». En s’installant à Québec, TQS se démarquerait de ses compétiteurs et réglerait instantanément son problème d’identité. Et imaginez l’enthousiasme que ça susciterait à Québec et un peu partout dans les régions.

En plus, je ne pense pas que les Montréalais bouderaient une télé s’identifiant à Québec. Depuis les fêtes du 400ième et l’élection du maire Labaume, l’image de Québec a changé pas mal. La ville a le vent dans les voiles et ça excite même les Montréalais.

20.7.09

Quand on travaille pour la télé...

Quand on travaille pour une émission de télé, on peut se faire demander de faire toutes sortes d'affaires. Comme se marier...



Plus de détails un moment donné cet hiver quand sera diffusée la cinquième saison des Pieds dans la marge.

Télé d’été

Est-ce que quelqu’un d’autre que moi regarde Burn Notice? C’est une télésérie diffusée sur USA Network qui met en vedette un espion qui a été expulsé des services secrets et qui utilise ses talents pour défendre la veuve et l’orphelin à Miami.

C’est de la bonne télé d’été qui rappelle un peu des séries des années 80 comme Magnum PI ou McGyver, mais en dix fois meilleurs. C’est très bien écrit et Jeffery Donavan, l’acteur qui joue l’agent secret, est fantastique – en particulier quand son personnage change d’identité et qu’il doit jouer un « personnage-en-train-de-jouer-un-personnage ».

Dans le coffret de la saison 2, il y a une entrevue avec le créateur de la série, Matt Nix. Il raconte qu’après avoir vu un épisode de Burn Notice, un vieil ami lui a dit: «c’est comme t’écouter parler pendant un heure.»

Il y a une leçon pour n’importe quel scénariste dans ce commentaire-là. Quand on crée une galerie de personnages pour une série, on essaie de donner à chacun d’eux une couleur, un humour, une façon de parler, de la «personnalité». Parce qu’on a très peur de se faire que tous nos personnages se rassemblent. Mais je pense qu’il faut aussi craindre l’excès inverse. Surtout ici au Québec où on nous demande d’écrire des bibles contenant des descriptions très détaillées de nos personnages.

D’abord, à trop vouloir «distinguer» un personnage, on peut le rendre très unidimensionnelle. Genre l’écolo qui réagit façon écolo dans toutes les situations. Ensuite, on peut se ramasser avec un personnage tellement éloigné de nous qu’on n’est tout simplement pas capable d’écrire pour lui. Un personnage qui ne nous permet pas d’utiliser nos forces et qui expose nos faiblesses.

En répétant ça, on obtient une galerie de personnages hétéroclites qui ne vont pas vraiment ensemble et qui n’appartiennent pas à la même vision artistique. Et ça, c’est un méchant problème.

4.7.09

Mad Men 1.05: 5G

Le cinquième épisode de Mad Men nous fait voir Pete Campbell sous son plus mauvais jour. Jaloux d’un collègue de travail qui a réussi à faire publier dans un magazine un récit qu’il a écrit, Pete veut à tour prix être publié à son tour. Alors il se tourne vers sa femme...

Ces deux scènes sont typiques de Mad Men. Elles sont troublantes et chargées de sens, tout en restant agréablement ambiguës. Au lieu d’expliquer totalement Pete, elles nous incitent plutôt à méditer sur son cas. Et à formuler nos propres hypothèses en fonction de notre vécu et de notre sensibilité.

Quand on fait de la télé et ou n’importe quel autre art dramatique, il faut laisser place à l’interprétation. C’est vrai pour l’auteur, qui doit laisser le metteur en scène interpréter son texte et les acteurs interpréter ses personnages. Et c’est vrai aussi pour l’œuvre au grand complet, qui doit laisser place à l’interprétation du spectateur plutôt que d’offrir des réponses toutes faites. En tout cas il me semble.

Pour cette raison, je pense qu’il faut aborder l’écriture dramatique comme un jeu d’exploration. Si on a une théorie ou si on est convaincu de savoir ce qui ne va pas avec le genre humain, mieux vaut écrire une thèse qu’une œuvre dramatique.

27.6.09

Mad Men 1.04: New Amsterdam

Le quatrième épisode de Mad Men est celui qui m’a fait basculer dans le camp des fervents admirateurs de la série. Il contient plusieurs scènes fantastiques mettant en vedette Pete Campbell et Betty Draper.

Pete Campbell, c’est le vilain de Mad Men. Le jeune frustré qui cherche désespérément à entrer dans le club des «vrais hommes» et qui passe tout cet épisode à encaisser humiliations après humiliations. Alors forcément, c’est le personnage auquel je m’identifie le plus.

Dans cet épisode comme dans les précédents, Pete se comporte en petite crapule au travail. Mais dans une scène géniale, on le voit essayer en vain d'emprunter de l'argent à son père et soudain on commence à le comprendre. Surtout quand il promet de rembourser l’emprunt et que son père lui répond: «It’s not about the money, Peter. You know that.»

Betty Draper souffre d’un problème similaire. Ce n’est pas tout à fait une adulte. Pour nous le faire comprendre, les auteurs de la série ont une idée géniale : faire interagir Betty avec un enfant dans une scène vraiment troublante. Betty n’arrive tout simplement pas à établir une relation adulte-enfant avec Glen, le fils d’une voisine qu’elle garde. Elle redevient plutôt la petite fille qu’elle n’a jamais cessé d’être.

22.6.09

Mad Men 1.03: The marriage of Figaro

Le troisième épisode de Mad Men ne m’a jamais particulièrement allumé. Mais il y a dedans un échange que j’aime beaucoup. Au beau milieu d’une petite fête réunissant son voisinage, Don Draper s'ennuie dans sa petite vie banlieusarde. Il jase avec un voisin et ça finit comme ça:

VOISIN: We got it all, huh?
DON DRAPER: Yep this is it.

Mad Men contient beaucoup de « déclaration choc » dans ce genre-là. AMC, le réseau qui diffuse la série aux États-Unis, a eu l’idée de se servir de ça pour créer une campagne promotionnelle. Voici ce que ça donne...







21.6.09

Mad Men 1.02: The ladies room

Dans le deuxième épisode de Mad Men, on apprend surtout à connaître Betty Draper, la femme du héros de la série. Même s’il est marié avec un bel homme qui fait beaucoup d’argent, même si elle a deux beaux enfants, même si elle est la maîtresse d’une maison confortable en banlieue de New-York, Betty est malheureuse parce que son mari est secret et distant. Son anxiété est telle que ses mains se mettent régulièrement à trembler, et à cause de ça elle finit par avoir un petit accident d’auto.

Ce qui est intéressant dans le scénario, c’est comment les auteurs ont réussi à lier cette histoire au travail du mari de Betty. Don Draper est concepteur publicitaire dans une agence. Dans cet épisode, il travaille sur une pub pour le tout premier désodorisant en aérosol. Il commence par rejeter un concept liant le produit aux astronautes et à la conquête spatiale parce qu’il vise les hommes. Or, fait-il remarquer, c’est la femme qui achète du désodorisant pour son mari quand elle fait l’épicerie. Car on est en 1960...

Ensuite, il pose ne question très évidemment inspirée de ce qui se passe chez lui: «what do women want?»

Cette question traverse tout l’épisode et lui donne son unité. Mais la question est moins intéressante que la réponse qu’un homme aussi «homme» que Don Draper peut y trouver. À la fin, le slogan qu’il trouve pour vendre du désodorisant est merveilleusement ambigu : «What do women want? Any excuse to get closer...»

Ça jette un éclairage sombre sur le personnage et son comportement avec sa femme qu’il essaie ensuite de rassurer en se livrant à un simulacre de rapprochement.

Qui aurait imaginé que la conception publicitaire constituait un bon moyen d’aborder des questions aussi profondes sur la nature humaine?

11.6.09

Wow...

Aujourd'hui, j'ai vécu une journée de tournage qui a testé ma patience au maximum. Mais ce n'est rien à côté du tournage de court-métrage d'animation qui a duré quatre jours. Et nécessité plus de 6000 post-it...



Merci à Jipé d'avoir mis ça sur son blogue. Sinon, je ne l'aurais peut-être jamais vu...

10.6.09

Visionnement

C’était jour de visionnement hier au bureau. Je m’en allais là avoir du fun mais finalement, il a fallu qu’on travaille fort.

Un visionnement, c’est quand on regarde en groupe un sketch après un premier montage pour le commenter et suggérer des améliorations.

Quand un sketch fonctionne bien, ça va tout seul. Mais hier, on s’est buté à deux sketchs «à problème». Dans ces cas-là, on devient presque des chirurgiens. Il faut trouver le moyen de couper les longueurs et les gags qui marchent moins bien, tout en s’assurant que l’histoire se tient encore.

Des fois, pareil travail de remodelage donne des résultats surprenants. Surtout quand on n’a pas peur de faire quelque chose de radical. L’important c’est d’essayer de voir le sketch d’un regard neuf et de s’en détacher le plus possible. Comme ça, on voit de nouvelles possibilités.

L’erreur qu’on fait souvent, c’est vouloir tout préserver. En essayant par exemple d’enlever deux ou trois secondes à plusieurs endroits plutôt que de faire toute une section. Comme auteur, quand on coupe dans un sketch, on est comme un gars qui vient de se faire amputer un membre. Quand on regarde le sketch, on «sent» encore la partie manquante – ou du moins on ressent très fort son absence. Il faut se rappeler que les téléspectateurs n’éprouveront jamais cette sensation parce qu’ils n’ont jamais vu la partie manquante. Ce qui nous apparaît comme une coupure maladroite ou un «trou» dans la logique ne les dérangera pas autant.

Hier, on a notamment travaillé sur un sketch mettant en vedette Laurier, notre prof de Cégep aussi flamboyant que son col roulé orange. Pour me rappeler ce qui marche bien avec lui, j’ai regardé à nouveau tous ses cours sur l’amour et la sexualité. Et voici mon préféré...



À égalité avec celui-ci...

6.6.09

Ouverture

Quand on regarde plusieurs épisodes d’une télésérie en rafale, on finit presque toujours par «sauter» la séquence d’ouverture.

Dans certains cas, toutefois, l’ouverture est tellement bonne qu’on ne se lasse jamais de la regarder. Je viens de regarder la première saison de Big Love et pas une seule fois j’ai sauté la séquence d’ouverture. Visuellement, elle n’a rien d’extraordinaire. Mais la chanson des Beach Boys est tellement géniale...



Ma séquence d’ouverture préférée, c’est celle de Dexter, une série mettant en vedette un tueur en série essayant de mener une vie normale. C’est l’idée de base de la télésérie et la séquence d’ouverture la fait passer en transformant une «routine du matin» en une séries d’images saisissantes...



J'ai aussi beaucoup d'affection pour l'ouverture de Twin Peaks. C'est mon choix dans la catégorie "meilleure musique originale". Côté visuel, c'est très fort au début mais ça tombe un peu vers la fin...

5.6.09

Écrire, c’est du sport

La télésérie Sports Night a joué un rôle important dans ma «carrière» d’auteur. Quand je l’ai vu sur DVD, j’écrivais quatre bulletins de nouvelles technologiques par semaine pour l’émission La Revanche des Nerdz. J’étais donc à peu près dans la même position que Dan Rydell et Casey McCall, les deux héros de Sports Night.

Ces deux personnages écrivent et animent un bulletin de nouvelles sur une chaîne de sports. Ils sont passionnés par le langage et l’écriture. Et toutes les nouvelles qu’ils présentent dans l’émission sont écrites de façon créative et excitante – tout simplement parce qu’elles sont écrites par le génial Aaron Sorkin.

Tous les dialogues de la série sont du même acabit. Sorkin n’écrit pas de façon «réaliste». Il écrit des dialogues spectaculaires faits pour être joués à toute vitesse par des acteurs en plein possession de leurs moyens.

En voyant ça, j’ai réalisé que je pouvais aller beaucoup plus loin dans ma lutte contre «l’écriture banale» – même en rédigeant un humble bulletin de nouvelle. Ça m’a donné de travailler plus fort et d’être plus créatif. Bref, c’était comme recevoir un coup de pied au derrière.

Quand je repense à Sports Night, la scène qui me revient avec le plus de vivacité est les patrons forcent Dan Rydell à s’excuser pour un commentaire qu’il a fait à propos de la consommation de drogue. Le monologue qu’il livre frappe fort.



C’est dans le deuxième épisode et c’est le moment où j’ai su que j’aimerais cette série. J’aime en particulier la fin, quand le partenaire de Dan se met à parler d’autre chose. C’est exactement ce que j’aurais fait à sa place. Et c’est exactement ce que j’aurais voulu qu’il fasse si j’avais été à la place de Dan.

29.5.09

Tout est dans le titre

Quand j’étais à l’UQAM, j’ai suivi un cours d’écriture de chanson avec Robert Léger de Beau Dommage. Un des trucs qu’il nous donnait pour écrire un bon texte de chanson, c’était de commencer par trouver un bon titre.

Depuis, je n’ai pas écrit une seule chanson. Mais ça m’est arrivé souvent d’appliquer son conseil à l’écriture de scénarios. «Appliquer» n’est pas tout à fait le bon mot puisqu’il n’y a rien d’intentionnel là-dedans. C’est juste que ça m’arrive souvent de «sortir des titres», comme ça, sous le coup d’une soudaine illumination, et d’avoir envie d’écrire le scénario allant en dessous.

Un bon exemple de ça, c’est La Petite Grosse Medium. J’ai inventé ce titre-là pendant une réunion au bureau, alors que la discussion avait dévié sur la pizza. Au départ, c'était juste une blague. Mais j'ai vite compris que je tenais un personnage et un concept de sketch. Et quelques mois plus tard, ça donnait ça...



C’est loin d’être un cas unique. Si on a fait une parodie de Lost, c’est parce que j’avais son titre: Pardus. Même chose pour La Super Coop, une série de sketchs portant sur une coopérative réunissant des superhéros pas assez «super» pour travailler en solo.

Même si je travaille en création, je suis quelqu’un de très cartésien. Pour travailler, j’ai besoin de savoir exactement ce que j’essaie de faire et où je veux aller. Je pense que c’est pour cette raison que j’aime partir d’un titre à la fois accrocheur et porteur de sens. Ça me donne tout de suite une direction, un concept à respecter.

22.5.09

Deux pour une

Deux gars qui cruisent en duo. C’est l’idée simple à la base de Charles et Ric, une série de sketchs que j’écris pour Les pieds dans la marge.

Avec quelques mois de recul, je viens de regarder à nouveau le premier épisode qu’on a fait sur le site de Radio-Canada et je n’ai pas eu honte. Ça se tient plutôt bien. Un des aspects qui fonctionnent le mieux, c’est le look des personnages. On dirait qu'ils viennent de s'échapper d’une télé-réalité. Et ça aide à expliquer leur «démarche amoureuse». En se présentant ensemble à un rendez-vous et en demandant à la fille de choisir entre eux deux, ils reproduisent dans la réalité une situation qu’on a vu souvent dans les émissions de télé-réalité.

Voici un autre épisode que je trouve moins réussi...



Ce n’est jamais facile de tourner un sketch crédible dans une salle de cinéma quand on n’a pas les moyens d’entourer ses acteurs de quelques figurants. Mais le vrai problème de cet épisode, c’est le texte. Je suis tombé en amour avec l’idée de jouer au «jeu du téléphone» avec les trois personnages et j’ai oublié de me poser une question cruciale: qu’est-ce que je veux dire avec ce sketch sur l’état actuel des relations gars-fille. Parce que c’est ça le vrai sujet de ces sketchs-là. Résultat: j’ai fait un texte riches en péripéties mais qui n’aboutit pas à grand-chose.

On continue à faire des Charles et Ric et j’ai l’impression qu’on s’améliore. On vient de terminer deux épisodes pour notre saison 4, qui sera diffusée à partir de janvier 2010, et j’ai déjà très hâte que du monde les voient. Ils sont mieux réussis, surtout parce que les textes sont plus courts et moins éparpillés.

Maintenant, quand j’écris un Charles et Ric, je me pose toujours la même question: quel aspect des relations gars-fille ma situation de base me permet-elle de pointer du doigt ? Par exemple, on vient de faire un épisode où Charles et Ric se mettent à deux pour dire «je t’aime» à une fille que seulement un des deux aime. Et ça devient une caricature de la difficulté qu’ont tous les gars à dire «je t’aime».

Manquez pas ça l’an prochain...

17.5.09

Musique...

Depuis quelques années, j’ai arrêté de consommer de la musique. Je n’achète presque jamais de CD et je n’ai jamais pris le virage iTunes.

La seule source musicale où je m’alimente encore, ce sont les téléséries que je regarde. D’abord, il y a les séries dans lesquelles il y a des chansons comme Dr Horrible's sing along blog et Flight of the Conchords. Des chansons comme celle-ci par exemple...



Ce qui me plaît là-dedans: c’est de la chanson au deuxième degré. De la parodie. La musique en général et le rock en particulier, c’est du kitch dans le sens «Milan Kundera» du terme. Kundera dit souvent que le kitch, c’est le contraire du rire et de l’humour. C’est se prendre au sérieux. C’est vouloir être pris au sérieux. Bref, c’est l’attitude grave et dramatique qu’affichent à peu près tous les rockeurs, même les plus rebelles.

Assister à un concert rock, c’est un peu comme aller à la messe. Il n’y a pas de place pour le détachement et le recul. C’est plutôt un moment d’adhésion et de communion intense. On s’en va là pour arrêter pendant quelques heures d’être un individu. Et c’est précisément pour ça que je ne fréquente plus les concerts rock.

En regardant la télé, j’ai aussi appris à aimer des chansons qui ne m’auraient jamais frappé mon imagination autrement. Je pense entre autres à Tea for the Tillerman, la courte chanson de Cat Stevens qui conclut tous les épisodes de la série Extras.



Mettre cette chanson-là à la fin d’une comédie comme Extras, c’est vraiment un coup de génie. Parce qu’il y a une langueur et une émotion dans cette série-là que la chanson vient parfaitement souligner.

11.5.09

Breaking Bad

Si j’aime beaucoup la télé, et si je travaille en télé depuis quelques années, c’est à cause de mon frère. C’est lui qui m’a fait découvrir la première télésérie qui m’a ouvert les yeux sur le potentiel créatif de la fiction à la télé: The X-Files.

On se souvient surtout de The X-Files pour ses extra-terrestres et sa manie des complots. Mais c’était aussi une série qui était parfois très drôle. Beaucoup d’épisodes étaient carrément des comédies et c’étaient mes préférés.

Deux auteurs qui ont travaillé sur The X-Files avaient un don particulier pour l’humour un brin tordu: Darrin Morgan et Vince Gilligan. Je ne sais pas trop ce qui est arrivé au premier, mais le second a réussi un grand coup en créant la télésérie Breaking Bad.

Breaking Bad raconte l’histoire d’un prof de chimie dépossédé de sa vie qui apprend qu’il va bientôt mourir d’un cancer du poumon. Alors il se met à produire du «crystal meth» pour amasser un magot pour sa famille.

C’est un drame teinté d’une bonne dose de comique. On reconnaît le sens de l’humour tordu de Vince Gilligan.

Mais ce qui m’a le plus frappé en regardant cette série-là, c’est à quel point elle est «visuelle». À ce niveau-là, la télé est en train de rattraper son retard sur le cinéma. Des séries comme Madmen et Breaking Bad n’ont absolument rien à envier au cinéma sur le plan visuel. Et je ne parle pas seulement de la qualité de l’image. Je parle aussi de faire avancer l’histoire avec de l’action et des éléments visuels plutôt que tout faire passer par les dialogues.

Breaking Bad possède entre autres un extraordinaire sens de l’accessoire et des objets en général. Je vais me souvenir longtemps des bobettes blanche et du tablier vert de son héros, par exemple.

Autre exemple: dans le premier épisode, un vilain tire cinq balles dans la porte d’un motorisé qui sert de laboratoire pour la fabrication de crystal meth. Durant toute la première saison, on revoit régulièrement ces trous et chaque fois on repense à comment ils sont apparus dans la porte. Ça aide à établir que dans l’univers de cette série-là, les événements ne sont pas vite oubliés. Ils laissent des traces permanentes tant dans le monde physique que chez les personnages.

Voici la toute première scène de la série. Ça donne une bonne idée de ce que je veux dire...

5.5.09

Oeuvre d’art

Quel est la plus belle œuvre d’art que nous a donné Internet jusqu’à maintenant ? Si je pose la question, c’est parce que ma réponse est toute prête. J’accorde mon vote à Where the hell is Matt?, version 2008



Ce vidéo est une authentique œuvre d’art parce qu’il dit avec force une chose à la fois très simple et très émouvante: on vit tous sur la même planète. Et ce message-là frappe particulièrement fort quand on est tout seul chez soi et qu’on tombe sur ce vidéo en naviguant sur Internet.

Ce que je trouve intéressant, comme scénariste, c’est que ce vidéo n’est pas du tout «narratif». Il ne raconte pas une histoire. En ce sens, il appartient davantage à la tradition des arts plastiques (comme la peinture) qu’à celle du cinéma.

Par contre, comme n’importe quel bon film, ce vidéo possède une courbe dramatique. Ça part tranquillement, puis il y a une montée quand s’enchaînent les séquences où des gens se joignent à Matt. Et tout le long, le choix des séquences est en parfait accord avec l’émotion suscitée par la musique.

Mon moment préféré, c’est quand Matt interrompt sa danse désordonnée pour faire quelques mouvements de danse indienne avec les danseuses qui l’entourent. Je suis au bord des larmes chaque fois que je vois ça. Et je serais bien en mal de vous expliquer pourquoi.

30.4.09

Ma grosse face à la télé

Quelqu’un a mis sur youtube un clip des Pieds dans la marge où je «figure» pendant deux ou trois secondes. C’est le fun parce que j’aime beaucoup ce moment de notre émission.



C’est tellement sympathique comme petit bout de film. Et c’est tellement bien réalisé. Je suis à l’aise de le dire parce que les spécialistes de l’humour sympathique et de la réalisation, c’est Mathieu, Félix et Jean-Sébastien. Mais j’ai beaucoup appris là-dessus avec eux – surtout au niveau de l’humour sympathique. Tiens, je me rappelle que j’ai pas mal contribué au texte de la chanson. Et il est très sympathique.

Il y a plusieurs idées que j’aime beaucoup dans cet extrait. L’entrevue surréaliste où on n’apprend pas du tout à connaître Nancy Busque. Les plans de Mathieu et du jeune Félix insérés dans la chanson. Jean-Sébastien qui joue un public en délire à lui tout seul. Et ma grosse face qui sort de nulle part.

Merci à Nancy Busque qui est vraiment excellente, en particulier dans l’entrevue. Et merci aussi aux Trois gars su’l sofa qui ont bien voulu se prêter au jeu.

28.4.09

Retour à l’école

J’ai passé la journée d’aujourd’hui à suivre une formation à l’INIS. C’était sur la webtélé et le «prof», Martin Lessard, nous a offert un très tour d’horizon de cette nouvelle forme de diffusion pour le contenu vidéo.

L’envie de suivre une formation me pogne une ou deux fois par année. C’est toujours lié à mon insécurité professionnelle. Pour moi, ce n’est pas seulement une façon d’apprendre des affaires. C’est aussi une occasion de réfléchir. Chaque fois, ce que raconte le prof m’inspire une grande quantité d’idées et de réflexions que je retrouve ensuite dans mes notes de cours. Écouter quelqu’un parler d’un sujet qu’on ne connaît pas trop, c’est stimulant pour le cerveau.

Aujourd’hui, par exemple, Martin Lessard a dit que pour avoir du succès avec un projet de webtélé, il fallait s’inspirer du bon vieux principe de La Poune: «j’aime mon public et mon public m’aime».

En pensant à La Poune, j’ai réalisé une chose: Internet est en train de ramener l’industrie du divertissement à l’époque d’avant les médias de masse. Lancer un site de webtélé comme Chez Jules, c’est un peu comme ouvrir un cabaret ou un théâtre burlesque à l’époque de Jacques Normand et d’Olivier Guimond. Le point commun, c’est le fractionnement de l’auditoire. À la télé, des millions de personnes voit le même «spectacle» au même moment. Sur Internet, par contre, il y a des centaines de «spectacles» à l’affiche et on va voir celui qu’on veut au moment où on veut.

Les cabarets et les théâtres des années 30 et 40 étaient des entreprises modestes animés par des artisans passionnées qui essayaient tout simplement de gagner leur vie. J’ai l’impression qu’on va revenir à ce modèle-là à mesure que l’industrie du divertissement va migrer sur Internet.

22.4.09

Mon kayak fait de la télé

Mon kayak jaune a fait ses débuts à la télé dans ce message de Paul Etychen, notre politicien obsédé par l'environnement.



On tourné ça sur le lac Saint-Louis, tout près de chez nous, sur l'île Perrot. C'est moi qui tirait sur la corde pour faire avancer le kayak.

15.4.09

Coup de chance

Ce jour-là, j’étais dans une boutique de DVD et je cherchais une télésérie à acheter. Complètement par hasard, je suis tombé sur The Wire, une série policière dont je n’avais jamais entendu parler.

Qu’est-ce qui m’a pris de l’acheter sans trop savoir de quoi il s’agissait? Bonne question. Peut-être que c’est le logo d’HBO qui m’a convaincu. Mais une chose est sûre: c’est le meilleur achat impulsif que j’ai fait dans ma vie. J’ai été conquis dès la première scène du premier épisode:



Les cinq saisons de The Wire sont un des chefs d’œuvre de la télévision moderne. Depuis quelques jours, j’essaie de me rappeler LA scène que j’ai préférée dans toutes ces heures de télé. J’ai fini par arrêter mon choix sur l’explication du jeu d’échec livré par D’Angelo dans le troisième épisode de la première saison:

7.4.09

Traitement choc

Depuis quelques jours, je suis complètement immergé dans le monde de In Treatment, une série télé qui ne ressemble à aucune autre.

Comme je regarde la première saison sur DVD et le début de la deuxième saison sur HBO Canada, c’est assez intense comme expérience.

Cette série-là est originale en raison de son format. Le personnage principal est un psychothérapeute (interprété par Gabriel Byrne) et on suit son travail avec quatre clients qui lui rendent visite à son bureau une fois par semaine. Le psychothérapeute a aussi sa «psy» à qui il rend visite à la fin de la semaine.

Bref, chaque épisode est une session de thérapie et un huis clos entre deux ou trois acteurs. Ça donne de la télé très dépouillée. Il ne se passe à peu près rien. Il n’y a presque pas de musique. Le montage est discret. Et pourtant, c’est captivant.

Épisode après épisode, on assiste à de bonnes vieilles conversations pleines de révélations, de rebondissements et d’observations sur la condition humaine.

Épisode après épisode, on assiste aussi à d’incroyables performances d’acteurs. Gabriel Byrne mérite un coup de chapeau parce qu’il est dans toutes les scènes et qu’il passe beaucoup de temps à «écouter» – ce qui n’est jamais facile.

Ce que j’aime particulièrement, c’est le grand calme qui règne dans le bureau du psy. Tout ce qu’on entend, c’est le chant des oiseaux et une auto qui passe de temps en temps dans la rue. Je trouve ça tellement reposant que j’ai hâte de me retrouver dans cette ambiance-là.

Comme Madmen et The Wire, In Treatment est une série que j’adore mais que j’hésite à recommander aux gens de mon entourage. Ce n’est pas de la télé accessible comme 24, Lost ou Les hauts et les bas de Sophie Paquin. La grande différence, c’est la quantité de péripéties. Dans les séries plus difficiles, il ne se passe pas grand-chose... du moins en surface. Mais quand il se passe finalement quelque chose, l’impact est plus fort tant sur les personnages que sur le téléspectateur. Pour aimer ce genre de série, il faut être attentif et patients.

3.4.09

Jeu drôle

En lisant sur Doctor Horrible’s sing-along blog, j’ai découvert l’existence de The Guild, une autre websérie que je viens de dévorer en deux jours. C’est une comédie portant sur un groupe de gamers qui passent absolument tout leur temps à jouer à un jeu de rôle. Le premier épisode donne une bonne idée de l'ensemble...



Je trouve que c'est de la webtélé exemplaire. Les épisodes durent moins de cinq minutes et ont tous une fin accrocheuse. Quand on finit d’en regarder un, on veut tout de suite voir le suivant. La réalisation est sobre et laisse toute la place au jeu des acteurs qui est excellent.

Même s’il y a beaucoup de gags basés sur la culture des gamers, on n’a pas besoin d’en être un pour rire et comprendre ce qui se passe.

En plus de briller dans le rôle principal, Felicia Day écrit tous les épisodes. Cette fille-là a vraiment du talent.

28.3.09

Quoi de neuf docteur ?

Je viens d’acheter en DVD Doctor Horrible’s sing-along blog, un court métrage en trois épisodes lancé sur Internet par Joss Whedon l’année dernière. C’est une comédie musicale mettant en vedette Neil Patrick Harris dans le rôle d’un nerd qui est aussi «supervilain» dans ses temps libres.

Ce truc fait sans prétention a connu un succès considérable lors de son lancement sur Internet et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi. Oui, j’ai trouvé ça bon. Mais pas plus que ça. Et je suis un inconditionnel de Joss Whedon, le créateur de Buffy the Vampire Slayer. On reconnaît d’ailleurs sa sensibilité très adolescente qui énerve tant ma blonde. Mais moi je trouve ça cute...

Chose certaine, je n’arrête plus de fredonner la toute première chanson chantée par Neil Patrick Harris. Alors la voici...

24.3.09

Méchante chanson

Imaginez que vous rencontrez dans un bar une star de la chanson et que vous lui racontez vos petits problèmes personnels... puis que la star se met aussitôt au piano et improvise une chanson à votre sujet.

C’est le cauchemar que vit Andy Milliman, le héros de la comédie Extras, dans cette scène où il rencontre nul autre que David Bowie.



C’est ma scène préférée dans les 13 épisodes de cette série racontant la vie d’un acteur de deuxième catégorie possédant un don particulier pour se mettre dans des situations embarrassantes. Dans la première saison, Andy vivote en travaillant comme figurant dans des films. Dans la seconde, il a son propre sitcom, une niaiserie populiste que les critiques démolissent dans les journaux. C’est à ce moment-là qu’il comment l’erreur de se confier à David Bowie.

J’adore le jeu de Ricky Gervais pendant la chanson. Son personnage endure son calvaire en silence, mais son visage en dit long. Et David Bowie est excellent lui aussi. J’aime sa façon d’écouter Andy au début et quand il se met soudain à chanter au beau milieu de la conversation.

23.3.09

Mon plus grand rôle

Depuis que j’écris pour Les Pieds dans la marge, ça m’est arrivé deux ou trois fois de jouer des petits rôles dans l’émission.

Cette saison, j’ai un rôle récurent dans Les Badasses, notre parodie de documentaire sur les gangs de rue mettant en vedette une gang du ruelle. C’est moi qui joue le réalisateur qui suit la gang de ruelle. Mon meilleur moment à l’écran, c’est quand je donne la réplique à Mathieu (alias Nic) au tout début de cet épisode durant lequel les Badasses enlèvent un chat et demandent une rançon à son propriétaire.



J’aime bien cet épisode même si avec le recul, je pense qu’on aurait dû essayer de le raccourcir d’un bon 30 secondes. Tout l’épisode est basé sur un procédé humoristique dont j’ai appris le nom dans un atelier à l’École de l’humour: la bissociation. Ça c’est quand on met ensemble deux univers différents dans le but de créer un nouvel univers. Dans ce cas-ci, le monde de la criminalité (l’enlèvement, la rançon, les cagoules, les négociations...) rencontre celui de l’enfance (c’est un chat qui que nos mauvais garçons enlèvent) pour créer l’univers particulier de notre gang de ruelle.

On a fait la même chose quand les Badasses sont devenus un gang de bicycles... à pédales. Ou quand ils faisaient pousser des tomates dans un sous-sol pour les vendre en sachet sur la rue comme si c’était de la drogue.

20.3.09

Visage connu

Hier soir en regardant The Office, j’ai eu la surprise de voir débarquer Stringer Bell dans le petit monde de Michael Scott, le patron le plus ridicule des ondes.

Stringer Bell, c’est le caïd de la drogue joué par Idris Elba dans l’extraordinaire série The Wire. Ce gars-là est tout un acteur et je l’ai trouvé très convaincant dans le rôle du «gars normal» débarquant dans un bureau où le patron fait régner la folie furieuse.

Cet épisode de The Office m’a encore fait réaliser à quel point le personnage du «patron idiot» a gagné de la richesse dans la version américaine de The Office. Michael Scott, c’est essentiellement une exploration de ce qui se passe quand on mène sa vie adulte avec la sensibilité, la maladresse, l’entêtement, la naïveté, l’humour et le sérieux d’un enfant de sixième année.

Dans ce sens-là, il a beaucoup influencé Pierre-Paul Paquet, la caricature d’animateur des Pieds dans la marge. Pierre-Paul aussi, c’est un grand enfant. Et pour une raison très simple: c’est une bonne façon de rendre à la fois drôle et attachant.

Je me souviens qu’au départ, je voulais créer un personnage beaucoup moins sympathique. Genre un animateur comme on se les imagine: superficiel, égoïste, tyrannique… C’est en découvrant Michael Scott que j’ai réalisé que ça pourrait être drôle de donner à Pierre-Paul des traits plus enfantins. Il y a une façon enfantine d’être égoïste, par exemple. Et cet égoïsme là est moins odieux que l’égoïsme adulte.

Le côté enfantin de Pierre-Paul se manifeste de plusieurs façons. Ma préférée c’est Gratien, son «ennemi imaginaire». Je laisse Pierre-Paul vous expliquer lui-même: «Avant, Gratien était mon ami imaginaire. Mais on s’est chicané et depuis ce temps-là c’est mon ennemi imaginaire».

Un adulte avec ami imaginaire, c’est déjà pas mal. Mais quand l’ami est un devenu un ennemi imaginaire, là c’est le vraiment le fun. Gratien a déjà fait deux «apparitions» dans notre émission et je compte bien le réutiliser un moment donné.

17.3.09

Paul Etychen frappe à ma porte

Quand je vais mourir, je vais au moins avoir la fierté d’avoir créé Paul Etychen, un des personnages des Pieds dans la marge qui marche le mieux.

Ce personnage-là, je l’ai co-inventé avec Mathieu Pichette en partant de son grand talent pour parler français comme un anglophone. Comme son nom l’indique, Paul Etychen est un politicien canadien anglais. Toutes ces apparitions dans notre émission se font sous forme de message publicitaire pour son parti, le Parti Politique.

À la base, c’est de l’humour de jeu de mots. Paul Etychen tombe dans tous les pièges de la langue française qu’on arrive à imaginer. Mais il y a un autre facette de Paul Etychen que j’aime beaucoup: il parle continuellement d’environnement. Se moquer du militantisme environnemental, c’est original. Ça donne une fraîcheur au personnage. Et ça permet de canaliser l’agacement que m’inspire parfois les chantres de l’environnement, qui sont nos nouveaux curés.

Tout ça pour dire que Paul Etychen a frappé à ma porte l’été dernier puisque ma maison a servi de décor pour le tournage d’un de ses messages. Vous pouvez voir ça sur notre site officiel.

11.3.09

Cinq raisons de regarder Tout sur moi

Depuis la fin de Rumeur, je ne regarde presque plus la télé d’ici. Et ça, c’est un problème pour un gars qui gagne sa vie en écrivant pour la télé d’ici. Alors cette semaine, je me suis donné un devoir: regarder Tout sur moi… et trouver cinq raisons d’être au rendez-vous la semaine prochaine.

J’avais déjà regardé cette série-là à quelques reprises sans jamais vraiment accrocher. Lundi soir, je suis tombé sur un épisode singeant Manathan Murder Mystery, le film de Woody Allen. Et voici ce que j’ai aimé dans l'ordre que ça me vient.

1. Les moments où les personnages s’adressent aux téléspectateurs. Voilà une belle trouvaille de scénarisation parfaitement exécutée. J’aime que ça se passe dans un genre d’espace indéfini plutôt que dans un décor naturel. Se confier à la caméra, c’est une convention de la télé-réalité. Mais Stéphane Bourguignon a trouvé le moyen de faire quelque chose de très artistique avec ça.

2. Les titres entrecoupant l'action. C’est un autre élément d’emballage que j’aime beaucoup. Ça me rappelle je ne sais plus trop quels films d’Éric Rohmer… et venant de moi, c’est un compliment.

3. Le jeu des trois acteurs principaux. Ils sont naturels, complices et très attachants. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’ils ont la tâche plus facile parce qu’ils se jouent des personnages inspirés d’eux-mêmes. C’est toujours difficile d’être juste devant la caméra et ces trois-là le font avec brio.

4. La réalisation à la fois simple et moderne. J’aime la direction photo, la composition des plans et la simplicité du montage. C'est une réalisation qui laisse toute la place au texte et au jeu des comédiens.

5. Le «focus» de l’écriture. Tout sur Moi est intensément à propos de son trio de personnages principaux et c’est une très bonne chose. Comme les héros de Seinfield, Macha, Éric et Valérie ne tirent pas de leçons de leurs erreurs et on a du plaisir à les voir tomber dans les mêmes pièges épisode après épisode. C’est ça qu’on eut voir et c’est ça que la série nous livre chaque semaine.

Plus tôt cette saison, Tout sur moi s'est offert un moment de comédie musicale. Comme je suis un fan du genre, j'ai bien aimé. Alors le voici...

9.3.09

Cool...

L'épisode de cette semaine de Flight of the Conchords ne m'a pas tellement fait rire... sauf durant cette chanson parodiant les groupes des années 80 dans le genre de Depeche Mode et Duran Duran.



J'aime particulièrement la série de "poses" et la façon dont les deux gars se comportent sur scène. Ça rappelle des souvenirs.

5.3.09

The West Wing

Aimer une série télé, c’est comme laisser entrer une autre famille dans sa vie. On s’attache aux personnages et on a le goût de les revoir épisode après épisode. Dans mon cas, c’est particulièrement vrai pour The West Wing, une série que j’ai regardé sur DVD au cours de la dernière année.

Vous pouvez garder Barack Obama. Je préfère Jed Bartlett, le président Démocrate qui occupe la Maison-Blanche dans cette série-là. Et j’aime encore plus Toby Ziegler, le personnage auquel je me suis le plus identifié. Parce que c’est un auteur et qu’il a mauvais caractère. Chaque fois qu’il s’emporte parce que quelqu’un utilise mal un mot ou écrit une phrase ridicule, je jubile intérieurement.

Trouver LA scène qui m’a le plus frappé dans cette série-là n’a pas été difficile. Cette tirade que livre Leo McGarry au sujet de son penchant pour l’alcool m’a vraiment jeté par terre.



Je n’ai jamais vu plus belle description de l’alcoolisme. Et la façon dont c’est filmé et joué nous fait parfaitement sentir qu’on a affaire à une sorte de monstre.

J’aime beaucoup comment ça commence: «I like the little things. The way a glass feels in your hand - a good glass, thick, with a heavy base.» On est tout de suite happé dans un monde qu’on ne connaît pas.

Plus loin, c’est encore mieux: «I’m an alcoholic, I don’t have one drink. I don’t understand people who have one drink. I don’t understand people who leave half a glass of wine on the table. I don’t understand people who say they’ve had enough. How can you have enough of feeling like this? How can you not want to feel like this longer? My brain works differently.»

Je ne suis pas alcoolique, mais je me reconnais dans ce passage-là. J’ai vécu ça avec quelques jeux vidéo. Et quelques séries télé.

3.3.09

Once more with feeling

J'ai toujours aimé les comédies musicales. Alors quand Buffy the Vampire Slayer s'est permis de faire un épisode en forme de comédie musicale, j'ai vécu un de mes grands moments de télé. J'ai été conquis dès le numéro d'ouverture que voici...



Je n'en reviens du nombre d'idées et de la quantité de travail qu'il y a juste dans cet extrait. Et c'est comme ça pendant les 45 minutes que dure l'épisode.

Tous ceux qui n'apprécient pas les comédies musicales parce que ce n'est pas "logique" que des gens se mettent soudain à chanter et à danser au beau milieu d'un conversation peuvent regarder Once more with feeling sans crainte. Dans l'histoire, c'est un démon qui pousse les gens à chanter et à danser. C'est donc la seule comédie musicale "logique" que moi je connais.

De tous les épisodes de Buffy, c'est mon deuxième préféré. Le meilleur à mon avis, c'est The Body. Buffy trouve sa mère décédée et pour la première fois, tous les personnages de la série doivent dealer avec une mort naturelle. Tous les étudiants en cinéma devraient regarder cet épisode-là parce qu'il y a une incroyable quantité de trouvailles cinématographiques qui traduisent à l'écran comment on se sent après la mort d'un proche. Du pur génie.