Pour me préparer à élever fiston Arthur, je n’ai pas lu le moindre livre ni demandé conseil à personne. Mais il y a quand même une «technique éducative» que j’applique avec zèle : je lui parle et je lui parle et je lui parle et je lui parle.
J’ai pêché ça dans ce reportage de l’émission de radio This American Life sur un programme d’aide au développement des enfants de la communauté noire de Harlem. On y dit notamment que le nombre de mots qu’un enfant entend avant l’âge de trois ans joue un rôle fondamental dans son développement.
Selon cette étude, les enfants grandissant dans un milieu défavorisé entendent 30 millions de mots de moins avant l’âge de trois ans que ceux vivant dans un milieu plus aisé parce que leurs parents leur parlent moins et parlent moins en général. Et selon les chercheurs, ce manque d’exposition au langage explique pourquoi ces enfants se développent moins bien et vont moins loin dans la vie.
Ça veut dire que le plus beau cadeau qu’on peut faire à un enfant ne coûte absolument rien. On a juste à lui parler pour lui dire n’importe quoi. C’est ce que je fais avec Arthur. Je me transforme en moulin à parole dès que je suis avec lui. Quand on se promène ensemble, je décris tout ce qu’on voit en ajoutant tout ce qui me passe par la tête. Et parfois je délire complètement et je lui raconte comment le Canadien a gagné la coupe Stanley en 1979 par exemple.
On dirait que ça marche. Arthur parle beaucoup pour un petit bonhomme de deux ans. Il m’a bien fait rire cette semaine. Il mangeait des raisins dans le salon et quand il a terminé il m’a regardé et a dit : «Chercher d’autres. Sera pas long.»
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