4.6.10

Mad Men 1.13: The Wheel

Le dernier épisode de la première saison de Mad Men met en évidence LE procédé narratif qui distingue cette série de toutes les autres. Je dirais même que c’est l’arme secrète de Matthew Wiener et de son équipe d’auteurs – le «truc» sur lequel repose la magie particulière de cette série-là.

Honnêtement, il a fallu que je lise cet article pour mettre le doigt dessus. Pour résumer en une phrase courte: par leurs actions, les personnages s’éclairent l’un l’autre. Ou pour être plus précis: ce qui arrive à un personnage est très souvent expliqué, complété et rendu plus dramatique par ce qui arrive à un autre personnage.

Dans The Wheel, il y a deux exemples très clairs. Ce n’est pas un hasard si Harry Crane a trompé sa femme dans l’épisode précédent et couche au bureau dans celui-ci. Ça nous permet de voir un gars qui a ruiné son mariage en plein au moment où on se demande si Don Draper n’est pas en train de ruiner le sien.

Ce n’est pas un hasard non plus si Francine vient raconter à Betty Draper qu’elle a pris son mari en flagrant délit d’adultère et fini par avouer qu’elle n’a aucune idée quoi faire maintenant qu’elle «sait». Ça nous permet de mieux comprendre pourquoi Betty fait l’autruche à propos des infidélités de son propre mari.

Ailleurs dans la série, ce procédé-là est utilisé beaucoup plus subtilement, à toutes sortes d’échelles. Parce que Joan est la maîtresse de Roger Sterling, on comprend mieux pourquoi Rachel hésite à devenir la maîtresse de Don. Et parce Rachel finit par tomber sous le charme de Don, on comprend pourquoi Joan n’a pas pu résister à Roger. Bref, ces deux histoires se complètent.

On peut établir le même genre de parallèle entre Don Draper et Peggy Olsen. Ces deux-là sont pratiquement le même personnage à deux étapes différentes de sa vie. En regardant aller Peggy, on comprend comment Dick Whitman est devenu Don Draper.

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