Aimer une série télé, c’est comme laisser entrer une autre famille dans sa vie. On s’attache aux personnages et on a le goût de les revoir épisode après épisode. Dans mon cas, c’est particulièrement vrai pour The West Wing, une série que j’ai regardé sur DVD au cours de la dernière année.
Vous pouvez garder Barack Obama. Je préfère Jed Bartlett, le président Démocrate qui occupe la Maison-Blanche dans cette série-là. Et j’aime encore plus Toby Ziegler, le personnage auquel je me suis le plus identifié. Parce que c’est un auteur et qu’il a mauvais caractère. Chaque fois qu’il s’emporte parce que quelqu’un utilise mal un mot ou écrit une phrase ridicule, je jubile intérieurement.
Trouver LA scène qui m’a le plus frappé dans cette série-là n’a pas été difficile. Cette tirade que livre Leo McGarry au sujet de son penchant pour l’alcool m’a vraiment jeté par terre.
Je n’ai jamais vu plus belle description de l’alcoolisme. Et la façon dont c’est filmé et joué nous fait parfaitement sentir qu’on a affaire à une sorte de monstre.
J’aime beaucoup comment ça commence: «I like the little things. The way a glass feels in your hand - a good glass, thick, with a heavy base.» On est tout de suite happé dans un monde qu’on ne connaît pas.
Plus loin, c’est encore mieux: «I’m an alcoholic, I don’t have one drink. I don’t understand people who have one drink. I don’t understand people who leave half a glass of wine on the table. I don’t understand people who say they’ve had enough. How can you have enough of feeling like this? How can you not want to feel like this longer? My brain works differently.»
Je ne suis pas alcoolique, mais je me reconnais dans ce passage-là. J’ai vécu ça avec quelques jeux vidéo. Et quelques séries télé.
5.3.09
3.3.09
Once more with feeling
J'ai toujours aimé les comédies musicales. Alors quand Buffy the Vampire Slayer s'est permis de faire un épisode en forme de comédie musicale, j'ai vécu un de mes grands moments de télé. J'ai été conquis dès le numéro d'ouverture que voici...
Je n'en reviens du nombre d'idées et de la quantité de travail qu'il y a juste dans cet extrait. Et c'est comme ça pendant les 45 minutes que dure l'épisode.
Tous ceux qui n'apprécient pas les comédies musicales parce que ce n'est pas "logique" que des gens se mettent soudain à chanter et à danser au beau milieu d'un conversation peuvent regarder Once more with feeling sans crainte. Dans l'histoire, c'est un démon qui pousse les gens à chanter et à danser. C'est donc la seule comédie musicale "logique" que moi je connais.
De tous les épisodes de Buffy, c'est mon deuxième préféré. Le meilleur à mon avis, c'est The Body. Buffy trouve sa mère décédée et pour la première fois, tous les personnages de la série doivent dealer avec une mort naturelle. Tous les étudiants en cinéma devraient regarder cet épisode-là parce qu'il y a une incroyable quantité de trouvailles cinématographiques qui traduisent à l'écran comment on se sent après la mort d'un proche. Du pur génie.
Je n'en reviens du nombre d'idées et de la quantité de travail qu'il y a juste dans cet extrait. Et c'est comme ça pendant les 45 minutes que dure l'épisode.
Tous ceux qui n'apprécient pas les comédies musicales parce que ce n'est pas "logique" que des gens se mettent soudain à chanter et à danser au beau milieu d'un conversation peuvent regarder Once more with feeling sans crainte. Dans l'histoire, c'est un démon qui pousse les gens à chanter et à danser. C'est donc la seule comédie musicale "logique" que moi je connais.
De tous les épisodes de Buffy, c'est mon deuxième préféré. Le meilleur à mon avis, c'est The Body. Buffy trouve sa mère décédée et pour la première fois, tous les personnages de la série doivent dealer avec une mort naturelle. Tous les étudiants en cinéma devraient regarder cet épisode-là parce qu'il y a une incroyable quantité de trouvailles cinématographiques qui traduisent à l'écran comment on se sent après la mort d'un proche. Du pur génie.
1.3.09
Bonne prémisse
La plus belle découverte que j’ai faite depuis que je suis abonné à HBO, c’est la série Big Love.
J’ai pris le train en marche en regardant le premier épisode de la troisième saison et j’ai tout de suite accroché. Il faut dire que cette série-là est construite sur une excellente prémisse. C’est tout bêtement l’histoire d’un gars… qui a trois femmes.
Le gars est un mormon du Utah et ses trois femmes sont consentantes. Elles vivent dans trois maisons l’une à côté de l’autre. Et le gars change de maison toutes les nuits.
Ce que j’aime, c’est que la série ne porte pas vraiment sur les mormons et leur style de vie. Ce qui intéresse les auteurs, c’est le potentiel dramatique de la situation. Un gars qui a trois femmes et toute une ribambelle d’enfants, c’est un formidable concentré de vie matrimoniale et familiale. Imaginez tous les conflits possibles. Toutes les alliances et toutes les trahisons.
Ça permet aussi de donner «grossir» certains de nos comportements pour mieux nous les faire voir. Quand le mari décide de traîner toute sa famille en voyage, ça devient un convoi de trois voitures et d'une quinzaine de personnes.
Une série télé, c’est toujours une famille de personnages liés d’une façon ou d’une autre. Dans ce cas, le lien est particulièrement riche. Et original.

Le gars est un mormon du Utah et ses trois femmes sont consentantes. Elles vivent dans trois maisons l’une à côté de l’autre. Et le gars change de maison toutes les nuits.
Ce que j’aime, c’est que la série ne porte pas vraiment sur les mormons et leur style de vie. Ce qui intéresse les auteurs, c’est le potentiel dramatique de la situation. Un gars qui a trois femmes et toute une ribambelle d’enfants, c’est un formidable concentré de vie matrimoniale et familiale. Imaginez tous les conflits possibles. Toutes les alliances et toutes les trahisons.
Ça permet aussi de donner «grossir» certains de nos comportements pour mieux nous les faire voir. Quand le mari décide de traîner toute sa famille en voyage, ça devient un convoi de trois voitures et d'une quinzaine de personnes.
Une série télé, c’est toujours une famille de personnages liés d’une façon ou d’une autre. Dans ce cas, le lien est particulièrement riche. Et original.
22.2.09
Petits bouts de film
L’avantage d’une émission de télé faites de sketchs et de courtes capsules comme Les Pieds dans la Marge, c’est que tous ces petits bouts de film sont parfaits pour Internet en général et Youtube en particulier. Radio-Canada a décidé d’exploiter cet aspect de notre émission cette année en diffusant certains de nos sketchs sur notre site Web et sur notre «chaîne» Youtube.
Un jour, je rêve de créer une «vraie» émission de fiction avec des personnages et une histoire par épisode. Mais pour que ça marche, je pense que ça serait une bonne idée d’y intégrer des genres de capsules qu’on peut détacher de l’ensemble et mettre sur Internet. C’est tellement une bonne façon de créer un «buzz» autour d’une émission.
C’est un des atouts de Flight of the Conchords. Les deux ou trois chansons intégrées dans chacun des épisodes deviennent autant de clips sur Youtube. C’est le genre de formule que j’aimerais mettre au point.
En attendant, voici un sketch tiré des Pieds dans la marge. Il met en vedette Frank, un ex-détenu qui anime une émission de télé-communautaire dans le cadre de ses travaux communautaires.
Je suis assez fier du gag des trois chèques pour payer une facture de 30,25$. Christian Lalumière et Félix Tanguay ont aussi fait un travail remarquable de réalisation pour singer le style «télé communautaire». Félix livre aqussi une sacré belle performance de comédien.
Un jour, je rêve de créer une «vraie» émission de fiction avec des personnages et une histoire par épisode. Mais pour que ça marche, je pense que ça serait une bonne idée d’y intégrer des genres de capsules qu’on peut détacher de l’ensemble et mettre sur Internet. C’est tellement une bonne façon de créer un «buzz» autour d’une émission.
C’est un des atouts de Flight of the Conchords. Les deux ou trois chansons intégrées dans chacun des épisodes deviennent autant de clips sur Youtube. C’est le genre de formule que j’aimerais mettre au point.
En attendant, voici un sketch tiré des Pieds dans la marge. Il met en vedette Frank, un ex-détenu qui anime une émission de télé-communautaire dans le cadre de ses travaux communautaires.
Je suis assez fier du gag des trois chèques pour payer une facture de 30,25$. Christian Lalumière et Félix Tanguay ont aussi fait un travail remarquable de réalisation pour singer le style «télé communautaire». Félix livre aqussi une sacré belle performance de comédien.
20.2.09
Anciennes blondes
J’ai été si épaté par ce clip tiré du dernier épisode la comédie Flight of the Conchords que j’ai décidé de changer la vocation de mon blogue. À partir de maintenant, je veux écrire sur la télé. La télé que je regarde et la télé grâce à laquelle je gagne ma vie.
C’est le réalisateur français Michel Gondry qui a réalisé le dernier épisode de Flight of the Conchords et il s’en est donné à cœur joie durant les deux chansons incluses dans l’histoire. Je ne peux plus m’arrêter de regarder celle où Jemaine passe en revue toutes les filles qui l’ont laissé. J’aime beaucoup la chanson, qui est à la fois tristounette et très drôle. Et j’aime beaucoup comment Gondry l’a mise en image. J’imagine que c’est une astuce technique qu’il a déjà utilisé ailleurs, mais peu importe. C’est tout simplement du grand art.
J'adore aussi l'autre chanson, Too many dicks on the dance floor. Ça c'est un problème de société resté trop longtemps dans l'ombre...
Après un premier épisode très ordinaire, la deuxième saison de Flight of the Conchords a vraiment pris son envol au cours des dernières semaines. L’épisode de cette semaine était particulièrement savoureux. J’aime beaucoup le mélange d’humour très fin et de gros gags qu’il y a dans cette série. C’est pour la regarder « en direct » à la télé plutôt qu’en DVD que je me suis abonné à The Movie Network le mois dernier.
11.1.09
L’importance de prendre sa revanche
C’est avec cet épisode qu’a commencé hier soir la troisième saison de Les Pieds dans la marge, l’émission d'humour pour laquelle je suis scénariste.
On s’est réuni toute l’équipe pour regarder ça à Radio-Canada. Comme d’habitude, j’ai trouvé l’exercice plus pénible que gratifiant. Je trouve ça difficile de regarder mon émission tout seul. Alors imaginez devant un paquet de monde.
Mais je veux plutôt vous parler d’écriture. Ce que j’ai préféré écrire dans cette émission, c’est l’épisode de notre série Les Badasses. C’est une parodie de documentaire sur les gangs de ruemettant en scène une « gang de ruelle » qui essaie tant bien que mal de bien faire le mal. Comme c’est de la comédie, nos mauvais garçons sont vraiment «mauvais».
L’origine de cette idée-là est intéressante. Au départ, Mathieu et Félix ont joué dans un autre sketch deux méchants ados et on a beaucoup aimé les deux personnages. Ils parlaient d’une voix nasillarde en essayant d’avoir l’air dur et c’était drôle.
Je suis parti avec ça et je me suis laissé inspiré par une de mes téléséries préférées: The Office. Comme vous le savez peut-être, cette série prend la forme d’un documentaire sur la vie de bureau tournée dans une entreprise qui vend du papier. Les personnages savent qu’ils sont filmés… mais se ridiculisent devant la caméra – souvent en essayant de bien paraître.
Nos Badasses font ça aussi, mais en essayant de jouer les durs dans une ruelle pour la caméra. En passant, c’est moi qui joue le réalisateur du documentaire dans les épisodes de cette année. Alors on me voit parfois deux ou trois secondes à l’écran. J’ai une casquette sur la tête et avec ma corpulence j’ai pas mal l’air de Michael Moore.
Ce que j’aime surtout du style « faux documentaire », c’est qu’au montage on peut vraiment resserrer et faire sauter les gags qui marchent moins bien. Comme le « jump cut » fait partie du style documentaire, on peut s’en servir allègrement. C’est à ça que je pensais en regardant l’épisode d’hier soir – à quel point on avait retirer des moments sans que ça paraisse du tout.
L’autre avantage de ce style de tournage, c’est que ça permet aux comédiens d’improviser beaucoup à partir du texte. Comme auteur, il faut parfois faire son deuil de certaines lignes qui disparaissent au profit d’un gag plus drôle qu’on aurait jamais oser mettre sur papier parce qu’il aurait eu l’air de rien. Mais dans l’ensemble, ça aide beaucoup le produit final.
J'allais oublier: vous pouvez visionner l'épisode diffusé hier sur le site web de notre émission.
On s’est réuni toute l’équipe pour regarder ça à Radio-Canada. Comme d’habitude, j’ai trouvé l’exercice plus pénible que gratifiant. Je trouve ça difficile de regarder mon émission tout seul. Alors imaginez devant un paquet de monde.
Mais je veux plutôt vous parler d’écriture. Ce que j’ai préféré écrire dans cette émission, c’est l’épisode de notre série Les Badasses. C’est une parodie de documentaire sur les gangs de ruemettant en scène une « gang de ruelle » qui essaie tant bien que mal de bien faire le mal. Comme c’est de la comédie, nos mauvais garçons sont vraiment «mauvais».
L’origine de cette idée-là est intéressante. Au départ, Mathieu et Félix ont joué dans un autre sketch deux méchants ados et on a beaucoup aimé les deux personnages. Ils parlaient d’une voix nasillarde en essayant d’avoir l’air dur et c’était drôle.
Je suis parti avec ça et je me suis laissé inspiré par une de mes téléséries préférées: The Office. Comme vous le savez peut-être, cette série prend la forme d’un documentaire sur la vie de bureau tournée dans une entreprise qui vend du papier. Les personnages savent qu’ils sont filmés… mais se ridiculisent devant la caméra – souvent en essayant de bien paraître.
Nos Badasses font ça aussi, mais en essayant de jouer les durs dans une ruelle pour la caméra. En passant, c’est moi qui joue le réalisateur du documentaire dans les épisodes de cette année. Alors on me voit parfois deux ou trois secondes à l’écran. J’ai une casquette sur la tête et avec ma corpulence j’ai pas mal l’air de Michael Moore.
Ce que j’aime surtout du style « faux documentaire », c’est qu’au montage on peut vraiment resserrer et faire sauter les gags qui marchent moins bien. Comme le « jump cut » fait partie du style documentaire, on peut s’en servir allègrement. C’est à ça que je pensais en regardant l’épisode d’hier soir – à quel point on avait retirer des moments sans que ça paraisse du tout.
L’autre avantage de ce style de tournage, c’est que ça permet aux comédiens d’improviser beaucoup à partir du texte. Comme auteur, il faut parfois faire son deuil de certaines lignes qui disparaissent au profit d’un gag plus drôle qu’on aurait jamais oser mettre sur papier parce qu’il aurait eu l’air de rien. Mais dans l’ensemble, ça aide beaucoup le produit final.
J'allais oublier: vous pouvez visionner l'épisode diffusé hier sur le site web de notre émission.
28.12.08
39 ans
Il y a deux jours, j’ai eu 39 ans. Pour moi, c’est l’âge où on commence à être vieux. D’abord parce que 39, c’est pratiquement 40. Et aussi parce que je me rappelle très bien quand c’est mon père a eu 39 ans que je me suis dit pour la première fois: «wow, il est rendu vieux.»
C’était en 1979 et j’avais neuf ans. Je suis pas mal sûr que mon père jouait encore à la balle, mais qu’on sentait que sa «carrière» achevait quand il courait sur les buts. En tout cas, j’ai un souvenir distinct d’avoir pensé ça en la regardant jouer. Mais je ne peux pas vous assurer que c’était bel et bien cette année-là.
Moi aussi je joue encore à la balle-molle. Je fais encore des jeux spectaculaires au troisième but parce que je réagis encore très vite et que je suis encore capable de bien lancer la balle agenouillé ou couché par terre. Mais j'ai perdu de la mobilité et je coure les buts comme Babe Ruth à la fin de sa carrière. On verra bien ce que ça va donner l’été prochain.
Ce qui m’inquiète davantage, ce sont les signes de vieillissement psychologique que je constate en moi. Le plus grave, c’est ma misanthropie galopante. J’ai toujours eu du mal à supporter les autres, mais ça commence à prendre des proportions ridicules. Au travail, ça va. Je suis confortable dans ce type de relations-là. Mais en dehors de ça, je me sens très loin de tout le monde.
J’ai aussi perdu toute espèce de patience avec la technologie. On vient d’acheter un téléphone cellulaire. Pensez-vous que l’homme de la maison s’est chargé de le mettre en service? Pas du tout. Juste à l’idée d’essayer d’activer la boîte vocale, je me sentais pris de vertige. La technologie ne m’excite plus. Elle m’agace. Quand on a acheté le cellulaire, on s’est aussi abonné à la télé numérique et il a fallu que je sélectionne les chaînes que je voulais avoir. Il me semble que c’aurait dû m’exciter. Au contraire, j’ai vécu ça comme une terrible corvée.
Par dessus tout, je ressens depuis quelques mois le besoin de me réinventer. Parfois, j’ai envie de partir très longtemps en voyage. D’autres fois, j’ai le goût de m’impliquer dans un parti politique ou de retourner à l’école. Ça aussi, on verra bien ce que ça va donner.
C’était en 1979 et j’avais neuf ans. Je suis pas mal sûr que mon père jouait encore à la balle, mais qu’on sentait que sa «carrière» achevait quand il courait sur les buts. En tout cas, j’ai un souvenir distinct d’avoir pensé ça en la regardant jouer. Mais je ne peux pas vous assurer que c’était bel et bien cette année-là.
Moi aussi je joue encore à la balle-molle. Je fais encore des jeux spectaculaires au troisième but parce que je réagis encore très vite et que je suis encore capable de bien lancer la balle agenouillé ou couché par terre. Mais j'ai perdu de la mobilité et je coure les buts comme Babe Ruth à la fin de sa carrière. On verra bien ce que ça va donner l’été prochain.
Ce qui m’inquiète davantage, ce sont les signes de vieillissement psychologique que je constate en moi. Le plus grave, c’est ma misanthropie galopante. J’ai toujours eu du mal à supporter les autres, mais ça commence à prendre des proportions ridicules. Au travail, ça va. Je suis confortable dans ce type de relations-là. Mais en dehors de ça, je me sens très loin de tout le monde.
J’ai aussi perdu toute espèce de patience avec la technologie. On vient d’acheter un téléphone cellulaire. Pensez-vous que l’homme de la maison s’est chargé de le mettre en service? Pas du tout. Juste à l’idée d’essayer d’activer la boîte vocale, je me sentais pris de vertige. La technologie ne m’excite plus. Elle m’agace. Quand on a acheté le cellulaire, on s’est aussi abonné à la télé numérique et il a fallu que je sélectionne les chaînes que je voulais avoir. Il me semble que c’aurait dû m’exciter. Au contraire, j’ai vécu ça comme une terrible corvée.
Par dessus tout, je ressens depuis quelques mois le besoin de me réinventer. Parfois, j’ai envie de partir très longtemps en voyage. D’autres fois, j’ai le goût de m’impliquer dans un parti politique ou de retourner à l’école. Ça aussi, on verra bien ce que ça va donner.
21.12.08
Racines amérindiennes
J’aime autant vous le dire tout de suite: je n’ai pas lu le dernier livre de John Saul, qui s’appelle en français Mon Pays Métis. Mais son idée centrale, telle que je la comprends par l'entremise des médias, me semble extrêmement forte.
Saul affirme que le Canada est un pays métis à la manière du Mexique ou des pays d’Amérique du Sud. Qu’ici comme là-bas, et contrairement à ce qui s’est passé aux États-Unis, il s’est produit un vrai métissage culturel entre les Amérindiens et les colons venus d’Europe. Et que le Canada actuel est le produit de ce métissage.
Bref, selon Saul, on est tous des métis et notre héritage culturel amérindien se manifeste encore aujourd’hui dans nos attitudes et notre vision du monde. À son avis, ça explique une bonne partie de nos réflexes collectifs et de nos penchants politiques. Pourquoi on est plus «solidaires» que les Américains par exemple. Et moins capitalistes. Et plus pacifistes et écologistes. Et si attachés à l’universalité des soins de santé.
C’est cette idée-là que je trouve très forte. Parce qu’elle me semble expliquer un paquet d’autres réalités canadiennes et québécoises.
Prenez le débat des chefs durant la dernière élection fédérale. Ça ressemblait pas mal plus des palabres entre chefs de tribus qu’à une vraie joute oratoire dans la tradition de la démocratie grecque.
Prenez aussi la situation actuelle sur la scène politique canadienne. Ça ressemble pas mal à ce qu’était la situation politique dans le nord de l’Amérique à l’époque de la Nouvelle-France. Un paquet de petites tribus coexistent sur le même territoire dans un jeu complexe d’alliances temporaires et d’escarmouches ne réglant jamais rien. C’est peut-être l’état naturel du Canada.
Saul affirme que le Canada est un pays métis à la manière du Mexique ou des pays d’Amérique du Sud. Qu’ici comme là-bas, et contrairement à ce qui s’est passé aux États-Unis, il s’est produit un vrai métissage culturel entre les Amérindiens et les colons venus d’Europe. Et que le Canada actuel est le produit de ce métissage.
Bref, selon Saul, on est tous des métis et notre héritage culturel amérindien se manifeste encore aujourd’hui dans nos attitudes et notre vision du monde. À son avis, ça explique une bonne partie de nos réflexes collectifs et de nos penchants politiques. Pourquoi on est plus «solidaires» que les Américains par exemple. Et moins capitalistes. Et plus pacifistes et écologistes. Et si attachés à l’universalité des soins de santé.
C’est cette idée-là que je trouve très forte. Parce qu’elle me semble expliquer un paquet d’autres réalités canadiennes et québécoises.
Prenez le débat des chefs durant la dernière élection fédérale. Ça ressemblait pas mal plus des palabres entre chefs de tribus qu’à une vraie joute oratoire dans la tradition de la démocratie grecque.
Prenez aussi la situation actuelle sur la scène politique canadienne. Ça ressemble pas mal à ce qu’était la situation politique dans le nord de l’Amérique à l’époque de la Nouvelle-France. Un paquet de petites tribus coexistent sur le même territoire dans un jeu complexe d’alliances temporaires et d’escarmouches ne réglant jamais rien. C’est peut-être l’état naturel du Canada.
14.12.08
Ooooh...
Je n’ai jamais été excité par les décorations de Noël. Faire un sapin à l’intérieur, je veux bien. Mais installer des lumières à l’extérieur de la maison? Non merci!
Sauf que…
Maintenant que j’ai un fiston, je comprends un peu mieux la manie des décorations de Noël. Arthur est tout simplement fasciné par les lumières de Noël et les gros machins gonflables que certaines personnes installent sur leur parterre. Chaque fois qu’il voit une maison abondamment décorée, il lâche un « Ooooh… » admiratif. Ce qu’il y a d’important pour lui, c’est la quantité. Plus il y a des lumières, plus il est enthousiaste. Plus c’est gros, plus il est impressionné.
Même en auto, alors qu’il est à peine assez grand pour voir par la fenêtre de sa portière, il s’exclame chaque fois qu’on croise une maison enluminée.
Par contre, Arthur aime moins les Pères Noël. Il en a déjà vu trois et chaque fois il n’a pas apprécié l’expérience. À la première occasion, il est resté silencieux. Les deux autres fois, il a pleuré. Le voici à la fête de Noël de sa garderie.
Sauf que…
Maintenant que j’ai un fiston, je comprends un peu mieux la manie des décorations de Noël. Arthur est tout simplement fasciné par les lumières de Noël et les gros machins gonflables que certaines personnes installent sur leur parterre. Chaque fois qu’il voit une maison abondamment décorée, il lâche un « Ooooh… » admiratif. Ce qu’il y a d’important pour lui, c’est la quantité. Plus il y a des lumières, plus il est enthousiaste. Plus c’est gros, plus il est impressionné.
Même en auto, alors qu’il est à peine assez grand pour voir par la fenêtre de sa portière, il s’exclame chaque fois qu’on croise une maison enluminée.
Par contre, Arthur aime moins les Pères Noël. Il en a déjà vu trois et chaque fois il n’a pas apprécié l’expérience. À la première occasion, il est resté silencieux. Les deux autres fois, il a pleuré. Le voici à la fête de Noël de sa garderie.

7.12.08
Bilan électoral
Demain, Jean Charest va passer à l’histoire en devenant le premier premier ministre québécois à aller chercher trois mandats consécutifs depuis Maurice Duplessis.
Il faut le féliciter pour sa stratégie électorale. Après avoir vu Stephen Harper rater son coup en en déclenchant des élections hâtives pour obtenir un gouvernment majoritaire, il aurait très bien pu renoncer à faire la même chose. Mais il a choisi d’aller de l’avant. Et il a gagné son pari.
S’il y a quelque chose que je retiens de la trilogie électorale qu’on vient de vivre, c’est à quel point l’élection provinciale m’a paru paroissiale. Que peut faire le gouvernement du Québec pour sauver notre économie menacée par une crise mondiale ? Encore moins que le gouvernement fédéral qui lui-même ne peut pas faire grand-chose.
Des trois élections, je suis sûr que c’est celle de Barack Obama qui a suscité le plus d’espoir, même ici au Québec. Parce qu’on a l’impression que ce gars-là peut faire la différence.
C’est aussi une question d’enjeux… ou plutôt d’absence d’enjeux. Le gouvernement provincial, c’est surtout l’éducation et la santé. Or, sur ces questions-là, il y a au Québec un consensus très large. En gros, on veut le statu quo… mais amélioré. En santé par exemple, on ne veut pas radicalement changer de système. On veut que nos dirigeants trouvent le moyen de faire marcher celui qu’on a – peu importe le prix que ça coûte.
C’est difficile de faire un débat électoral quand il y a consensus. C’est à ce mur-là que se bute Mario Dumont. Lui, il veut changer radicalement le système de santé. Mais les Québécois ne sont pas suffisamment nombreux à le suivre pour que ça forme un courant politique majeur.
Jean Charest aussi a frappé un mur durant son premier mandat, quand il a voulu procéder à la «réingénierie» du modèle québécois. On dirait qu’il a bien appris sa leçon.
Longtemps, la question nationale a divisé les Québécois. Ça nous a donné une vie politique exceptionnellement riche et des campagnes électorales passionnantes. Cette division-là est en train de s’estomper. Et ça nous laisse avec quoi?
Aux États-Unis, le clivage «gauche-droite» n’a jamais été aussi fort. À Ottawa, trois partis de gauche viennent de s’unir pour essayer d’arracher le pouvoir à la droite. À Québec, par contre, on est loin d’être rendu là.
Il faut le féliciter pour sa stratégie électorale. Après avoir vu Stephen Harper rater son coup en en déclenchant des élections hâtives pour obtenir un gouvernment majoritaire, il aurait très bien pu renoncer à faire la même chose. Mais il a choisi d’aller de l’avant. Et il a gagné son pari.
S’il y a quelque chose que je retiens de la trilogie électorale qu’on vient de vivre, c’est à quel point l’élection provinciale m’a paru paroissiale. Que peut faire le gouvernement du Québec pour sauver notre économie menacée par une crise mondiale ? Encore moins que le gouvernement fédéral qui lui-même ne peut pas faire grand-chose.
Des trois élections, je suis sûr que c’est celle de Barack Obama qui a suscité le plus d’espoir, même ici au Québec. Parce qu’on a l’impression que ce gars-là peut faire la différence.
C’est aussi une question d’enjeux… ou plutôt d’absence d’enjeux. Le gouvernement provincial, c’est surtout l’éducation et la santé. Or, sur ces questions-là, il y a au Québec un consensus très large. En gros, on veut le statu quo… mais amélioré. En santé par exemple, on ne veut pas radicalement changer de système. On veut que nos dirigeants trouvent le moyen de faire marcher celui qu’on a – peu importe le prix que ça coûte.
C’est difficile de faire un débat électoral quand il y a consensus. C’est à ce mur-là que se bute Mario Dumont. Lui, il veut changer radicalement le système de santé. Mais les Québécois ne sont pas suffisamment nombreux à le suivre pour que ça forme un courant politique majeur.
Jean Charest aussi a frappé un mur durant son premier mandat, quand il a voulu procéder à la «réingénierie» du modèle québécois. On dirait qu’il a bien appris sa leçon.
Longtemps, la question nationale a divisé les Québécois. Ça nous a donné une vie politique exceptionnellement riche et des campagnes électorales passionnantes. Cette division-là est en train de s’estomper. Et ça nous laisse avec quoi?
Aux États-Unis, le clivage «gauche-droite» n’a jamais été aussi fort. À Ottawa, trois partis de gauche viennent de s’unir pour essayer d’arracher le pouvoir à la droite. À Québec, par contre, on est loin d’être rendu là.
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