29.10.10

Mad Men 2.06: Maidenform

C’est dans cet épisode que Duck Phillips largue son chien Chauncy dans les rues de New York parce qu’il a honte de se remettre à boire devant lui.

Bizarrement, c’est l’une des scènes les plus émouvantes de toute la série. Parce que le pauvre Chauncy est une victime innocente et surtout parce que le geste de Duck en dit long sur son état d’esprit. Quand on se sent jugé par son chien…

C’est la grande force de Mad Men. Les auteurs de cette série n’ont pas leur pareil pour transformer en action dramatique ce qui se passe dans la tête de leurs personnage. Il y a un autre exemple éloquent dans cet épisode: quand Don Draper doit se lever et faire applaudir, notamment par sa fille, parce que c’est un ancien combattant. Sauf que Don connaît la vérité sur sa «carrière militaire» et nous aussi. Et ça donne une scène qui nous frappe de plein fouet et qui nous fait parfaitement comprendre l’état d’esprit de Don et ses actions subséquentes. Et Don ne prononce pas une parole!

26.10.10

Et je cite...

Dans son nouveau livre, A week a the airport, Alain de Botton écrit:

«I explained that I was looking for the sort of books in which a genial voice expresses emotions that the reader has long felt but never before really understood; those that convey the secret, everyday things that society at large prefers to leave unsaid; those that make one feel somehow less alone and strange.»


Il y a là-dedans une excellente définition de Mad Men. Et ça résume parfaitement ce que j'ai envie de faire comme auteur.

23.10.10

Matthew Wiener parle de Mad Men

Intéressante entrevue de Matthew Weiner avec un intervieweur allumé qui connaît bien Mad Men.

18.10.10

Histoire de lapin

Grâce à fiston qui l’a emprunté à la bibliothèque, j’ai revu dernièrement Who framed Roger Rabbit et je me suis régalé. Visuellement, ça tient encore très bien la route et l’histoire calquée sur les films de détective paumé à la Chinatown touche une de mes cordes sensibles. Le scénario file allègrement jusqu’à la scène d’action finale qui, elle, s’étire un brin.

Ce qui m’a frappé, c’est l’âge des protagonistes «humains». Le détective, son amoureuse, le méchant juge, le patron de Roger Rabbit… Tout ce monde-là est très vieux. Il me semble que si aujourd’hui Hollywood faisait un film mélangeant dessin animé et vie réelle, on aurait droit à des héros beaucoup plus jeunes.

Ma scène préférée: la chanson de Jessica Rabbit…

15.10.10

Un bonbon pour les fans de Mad Men

La musique thème de Mad Men amalgamée avec la chanson Nature Boy, que j'avais entendu pour la dernière fois dans le film Moulin Rouge.



C'est agréable parce que l'orchestration fait ressortir encore plus la charge émotive qu'il y a dans le thème de Mad Men.

4.10.10

Le niaisage

Ça m’est arrivé souvent de me sentir coupable parce que «niaisais sur Internet» à des moments où j’étais sensé travailler. Je croyais que ça trahissait une faiblesse de caractère impardonnable

J’écris au passé parce que j’ai révisé ma position. Ça m’a frappé l’autre jour: quand je niaise sur Internet au lieu de faire un travail, ce n’est pas moi le problème. C’est le travail. Je suis tout simplement en train de faire quelque chose qui ne me passionne pas assez pour que je trouve ça intéressant. Alors mon esprit se met tout naturellement en quête d’affaires qui l’intéresse – comme des vieux spectacles de Prince sur YouTube.



Je vois maintenant le niaisage sur Internet comme un signal d’alerte. Mon cerveau m’envoie le message suivant: t’es pas en train de faire quelque chose que tu devrais faire. Parce que tu trouves ça plate et que ça va paraître au final. Parce que tu n’es pas la personne la mieux qualifiée pour faire ce travail-là et que tu devrais donc le laisser à d’autres. Parce que tu pourrais être en train de faire quelque chose qui ne te donne pas envie d’aller voir des reprises de Prince sur YouTube.



Ça ne veut pas nécessairement dire qu’il faut renoncer à faire quelque chose dès que l’envie nous prend de butiner sur Internet. Moi mon travail, c’est d’écrire des textes. Et des fois, quand je m’ennuie en écrivant au point où je mets à niaiser sur Internet, ça veut simplement dire qu’il faut que je me pose des questions sur mon texte. Qu’est-ce qui me passionne là-dedans? Et si la réponse à cette question-là est «rien», qu’est-ce que je pourrais ajouter dans la marmite pour que je me mette à trouver ça passionnant?

26.9.10

The Good Wife

Mardi, la deuxième saison de la télésérie The Good Wife va commencer et je vais être devant mon téléviseur pour regarder ça. Au cours du dernier mois, j’ai regardé la première saison sur iTunes et j’ai assez aimé pour avoir envie de voir la suite.

Attention, on ne parle d’un chef d’œuvre télévisuel. Cette série-là est présentée sur CBS et c’est un bon vieux «show d’avocats» où il y a un «cas de la semaine» dans chaque épisode. Sa principale force, c’est sa prémisse. Alicia Florrick, le personnage principal, est la femme d’un politicien de Chicago qui, dans la première scène de la série, doit démissionner de son poste de «state attorney» parce qu’il a forniqué avec des prostitués. Le politicien se ramasse en prison et sa femme dit reprendre sa carrière d’avocate dans un grand cabinet.

Comment on se sent quand on est la «femme trompée» d’un scandale politico-sexuelle? Le coup encaissé, est-ce qu’on pardonne à son mari et au père de nos enfants? Que se passe-t-il quand monsieur sort de prison et décide qu’il veut relancer sa carrière politique et qu’il a a besoin de sa femme à ses côtés? C’est cette histoire-là qui est intéressante et que The Good Wife nous sert à petite dose, en périphérie de ces «cas de la semaine».

Ces cas-là ne sont pas complètement sans intérêt. Les auteurs font un gros effort pour éviter qu’on voit Alicia et ses collègues avocats plaider en cour semaine après semaine. Dans un épisode, toute l’histoire du cas de le semaine est racontée pendant qu’Alicia prépare ses témoins avant le procès et les soumettant à des interrogatoires d’entraînement. Dans un autre, on assiste aux délibérations d’un jury qui arrive difficilement à un verdict… pour se faire dire que les avocats plaidant la cause ont conclu une entente et que leur décision n’a plus aucune importance.

N’empêche, la formule finit par peser lourd. J’ai bien aimé la première saison, mais il n’y a pas un épisode là-dedans que j’ai envie de revoir. Disons que c’est une série à suivre à la télé.

24.9.10

Justified

Il y a quelques jours, je me suis abonné au service de vidéo sur demande que vient de lancer Netflix au Canada, question de profiter du mois d’essai gratuit qu’on nous offre.

Ça m’a permis de découvrir Justified, une série que je voulais voir depuis longtemps. Et jusqu’à maintenant, je ne suis pas déçu.

Justified met en vedette Timothy Olyphant, le shérif de Deadwood. Il incarne Raylan Givens, un marshall du Kentucky qui porte toujours un chapeau de cowboy et qui dégaine plus vite que son ombre… même s’il vit à notre époque.

J’ai vu quatre épisodes jusqu’à présent. J’ai surtout aimé le premier qui est une des meilleures émissions pilotes que j’ai eu l’occasion de voir. Un des grands forces des séries américaines, c’est la «couleur locale». Lexington au Kentuky, c’est tout un monde qu’on n’a jamais vu à la télé et une ambiance dans laquelle on n’a jamais baigné.

Dans le premier épisode, tout clique à merveille. Givens est à la fois héroïque et d’un simplicité déconcertante. Il est aux trousses d’un de ses amis d’enfance qui est interprété avec brio par Walter Coggins. Les dialogues ont un rythme particulier et très agréables à écouter. L’histoire prend des tournants surprenants et se termine de façon très satisfaisante.

Les autres épisodes que j’ai vu sont un peu moins réussi, mais je suis quand même devenu un fan. Mais il faut que je vous avertisse : c’est plutôt violent comme série. Dans chaque épisode, deux ou trois personnages prennent une balle dans le corps – et le plus souvent c’est le héros qui appuie sur la gachette.

Le service de vidéo sur demande de Netflix fonctionne à merveille et la qualité visuelle est très bonne. C’est un «buffet à volonté» pour 8$ par mois, ce qui est assez incroyable quand on y pense. Côté choix, par contre, ce n’est pas encore le Pérou – surtout en ce qui concerne les téléséries. Va falloir que ça s’améliore de ce côté-là avant que je me mette à payer pour ça.

9.9.10

Téléséries américaines : mon Top 5

Il y a quelques semaines, je suis arrivé au bout de la huitième et dernière saison de The West Wing. Depuis, je me sens prêt à me commettre et à vous présenter mes séries américaines préférées bien classées dans un Top 5. Alors allons y...


1. Mad Men

En deux lignes: dans les années 60, Don Draper et sa bande travaillent dans une agence de publicité … quand ils ne sont pas en train de se saouler ou de vivre une crise existentielle.

Quand j’ai eu l’idée de faire un palmarès, j’ai commencé par me dire que j’allais m’en tenir aux séries que j’avais vu au complet… mais que je ferais assurément une exception pour Mad Men. Cette série-là touche tellement mes cordes sensibles que j’ai parfois l’impression que ses auteurs l’écrivent juste pour moi. Don Draper, Peggy Olson et Pete Campbell sont devenus des âmes sœur pour moi. Et cette semaine, j’ai été renversé par The Suitcase, un épisode absolument extraordinaire, sans doute le meilleur de toute la série jusqu’à présent.


2. The Wire

En deux lignes: la police de Baltimore, les trafiquants de drogue de Baltimore, le port de Baltimore, la mairie de Baltimore, les écoles de Baltimore et les journalistes de Baltimore.

Comme Mad Men, The Wire est une série exigeante dans laquelle il faut investir du temps et de l’attention. Mais ça vaut la peine parce que la satisfaction qu’on en tire est sans pareil. Au départ, cette série était juste une série policière vraiment pas comme les autres – ce qui est déjà pas mal. Mais en cinq saisons, elle a brossé un tableau complet de la ville de Baltimore et de la vie urbaine en Amérique du Nord. La quatrième saison, celle où la série incorpore ce qui se passe dans une école primaire, est une pièce d’anthologie.


3. The West Wing

En deux lignes: les huit années à la Maison Blanche d’un président Américain presque parfait et de son équipe d’idéalistes passionnés qui travaillent 24 heures sur 24 pour le bien commun.

On regarde une télésérie pour «se tenir» avec une famille de personnages qu’on aime et The West Wing en possède une de première classe : Jed Bartlett, Leo McGarry, Josh Lyman, C.J. Cregg et Toby Ziegler sont les collègues de travail qu’on voudrait tous avoir. Après le départ de son créateur, Aaron Sorkin, cette série-là a connu un passage à vide qui a duré toute une saison. Puis elle pris un nouvel envol grâce à une nouvelle trame : une course à la présidence entre deux candidats vraiment intéressants. C’est la plus longue série dans mon palmarès avec 156 épisodes.


4. Breaking Bad

En deux lignes: à Albuquerque au Nouveau-Mexique, un prof de chimie atteint du cancer décide de fabriquer de la métamphétamine pour ramasser un magot pour sa famille.

Mon petit résumé ressemble au point de départ d’un film et c’est révélateur : cette série-là me fait penser à un long film qui ne démontre aucun signe d’essoufflement après trois saisons. Si elle ressemble à un film, c’est parce qu’elle est tournée avec le même sens de l’image que les meilleurs longs métrages et aussi parce qu’elle ne se permet aucune répétition. Une télésérie normale possède une formule qu’elle répète d’un épisode à l’autre. Ce n’est absolument pas le cas pour Breaking Bad qui se réinvente à chaque épisode et qui n’a pas peur de beaucoup faire évoluer ses personnages.


5. Buffy the Vampire Slayer

En deux lignes: une blonde adolescente tuent des vampires au lieu de devenir leur victime. Et elle reçoit l’aide d’un bande de nerds qui l’empêche de devenir une héroïne solitaire et cynique.

Quand j’ai regardé le 144ième et dernier épisode de Buffy, j’étais vraiment ému à l’idée que je n’allais plus passer de temps avec sa «gang» de personnages. Ça résume bien le charme de cette série qui peut avoir l’air kétaine quand on regarde un seul épisode mais qui fonctionne à merveille une fois qu’on est «embarqué» et qu’on a du vécu avec les personnages. Ma blonde m’assure que mon amour pour cette série-là signifie que je suis un nerd fini pas encore vraiment sorti de l’adolescence. Je porte fièrement le chapeau.


Quelques autres séries que j’ai bien aimé…

The X-Files… m’a fait aimé la télé et a tenu le coup pendant sept saisons avant de friser le ridicule pendant deux saisons.

Twin Peaks… Qui a tué Laura Palmer? On a eu la réponse après une saison et demi et la série a piqué du nez par la suite.

Battlestar Galactica… serait sans doute dans mon top 5 si sa dernière saison n’était pas un gâchi monumental.

Dexter… m’a épaté avec sa première saison. Mais j’ai déchanté par la suite parce que Dexter est le seul personnage de cette série que je trouve intéressant.

Deadwood… m’a captivé pendant que je la regardais. Mais c’est une série qui n’a pas marqué et à laquelle je ne pense jamais.

Firefly… a prouvé que Joss Whedon pouvait réussir à faire de la science-fiction avec des cowboys et des chevaux dedans... et que personne ne voulait voir ça.

In Treatment... Le plaisir de voir des bons acteurs jouer de bons textes dans un dépouillement absolu.

Friday Night Lights… Un de ces jours, je vais acheter la deuxième saison.

29.8.10

Mad Men 2.05: The New Girl

Le bout que je préfère dans cet épisode, c’est le tête à tête entre Pete Campbell et le médecin que sa femme et lui ont décidé de consulter parce qu’ils n’arrivent pas avoir un enfant. En quelques répliques, on revisite sa personnalité au grand complet…

DOC
Did your testicles descend normally?

PETE
Absolutely.

DOC
And have you ever fathered a child?

PETE
No.

DOC
Have you ever had difficulty completing the sexual act?

PETE
Drinking doesn’t help. But no. I always reach home base.

DOC
Do you have difficulties with arousal?

PETE
Jesus. I’m a red blooded american male, okay?

(…)

DOC
Do you want to have a child?

PETE
What kind of question is that? Of course I do. What man doesn’t want a child. Although you think about the world right now. The bomb…

DOC
Do you worry about the world?

PETE
Occasionally.

DOC
Do you work with X-rays, radioactive material, or toxic chemicals?

PETE
I’m in advertising. Oh! We got a Xerox machine, but I don’t use it, not personally.

DOC
Advertising. It must be a lot of fun.

PETE
Are you kidding. I’ an account man. I spend half my day tiptoeing around creative crybabies and the other half drinking with ungrateful turnips who just fell off the truck. I’ completely replaceable, even though I just brought in a huge account. The you throw this baby-thing on top of it, the economy contracting, my in-laws…

DOC
Yes, it’s a lot. What about your parents?

PETE
My father just passed away.

DOC
I’m sorry to hear that.

PETE
Do you think that has something to do with this? It doesn’t. I mean… I try not to think about it. It’s been a few months.

DOC
It is a difficult moment in the life cycle. But we are part of a continuum, aren’t we?

PETE
So maybe I’m the end of the line.

C’est du grand dialogue dramatique parce que toutes les lignes de Pete sont riches en sous-texte. Pete ne dit pas toujours le fond de sa pensée, mais on lit quand même en lui comme dans un livre ouvert. Mes deux réponses préférés sont «Absolutely» et « Occasionally». La première parce que c’est tout à fait Pete de vouloir qu’aucun doute ne plane à propos de ses testicules. La seconde parce qu’il répond à une question philosophique comme si le médecin lui demandait s’il avait parfois du mal à dormir ou à avoir une érection.