3.3.10

Mad Men 1.01: Smoke gets in your eyes

J'ai regardé à nouveau le premier épisode de Mad Men l'autre soir et j'ai été frappé par une chose: mon Dieu que c'est raide. C'est rempli de moments conçus pour choquer et de répliques qui frappent comme une tonne de briques. Ça surprend parce qu'au fil de ses trois saisons, la série s'est éloigné de ce ton-là. Elle est devenue plus humaine et plus subtile.

Si le premier épisode est comme ça, je pense aussi que c'était parce qu'il a d'abord été écrit pour être lu. C'est avec cet épisode-là que Matthew Weiner a vendu son idée de série. J'ai lu le scénario et c'est vraiment du bonbon sur papier. À l'écran, par contre, ça paraît un peu surécrit.

Dans son premier épisode de Madmen, l Weiner collectionne les moments qui nous dise une chose: dans cette série-là, le passé n’est pas un monde doux et rassurant qu’on évoque avec nostalgie. Le début des années 60 est plutôt présenté comme un monde étrange et très dur, en particulier pour les femmes qui sont continuellement harcelées ou traitées comme des enfants. Allez voir cette scène, vous allez comprendre.

Cette scène illustre aussi une autre caractéristique de Mad Men: plus que n’importe quelle autre série dramatique que je connais, c’est un show de «scènes» qui sont des moments en soi et qui se regardent très bien toutes seules. Pour cette raison, Mad Men est une série qu’on peut regarder plusieurs fois. On continue d’apprécier les scènes même quand «on connaît l’histoire».

Sur ce plan, Mad Men fonctionne comme une comédie. Une comédie aligne les gags et moments drôles, et cet enchaînement-là est plus important que l’intrigue générale de l’épisode ou de toute la saison. Mad Men aligne plutôt les moments intenses et dramatiques qui sont tenus ensemble par une intrigue minimaliste.

Une autre façon de dire la même chose: on regarde Mad Men pour ce qui est en train de se passer à l'écran et non parce qu'on a hâte de savoir ce qui va se passer après.

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