20.7.09

Télé d’été

Est-ce que quelqu’un d’autre que moi regarde Burn Notice? C’est une télésérie diffusée sur USA Network qui met en vedette un espion qui a été expulsé des services secrets et qui utilise ses talents pour défendre la veuve et l’orphelin à Miami.

C’est de la bonne télé d’été qui rappelle un peu des séries des années 80 comme Magnum PI ou McGyver, mais en dix fois meilleurs. C’est très bien écrit et Jeffery Donavan, l’acteur qui joue l’agent secret, est fantastique – en particulier quand son personnage change d’identité et qu’il doit jouer un « personnage-en-train-de-jouer-un-personnage ».

Dans le coffret de la saison 2, il y a une entrevue avec le créateur de la série, Matt Nix. Il raconte qu’après avoir vu un épisode de Burn Notice, un vieil ami lui a dit: «c’est comme t’écouter parler pendant un heure.»

Il y a une leçon pour n’importe quel scénariste dans ce commentaire-là. Quand on crée une galerie de personnages pour une série, on essaie de donner à chacun d’eux une couleur, un humour, une façon de parler, de la «personnalité». Parce qu’on a très peur de se faire que tous nos personnages se rassemblent. Mais je pense qu’il faut aussi craindre l’excès inverse. Surtout ici au Québec où on nous demande d’écrire des bibles contenant des descriptions très détaillées de nos personnages.

D’abord, à trop vouloir «distinguer» un personnage, on peut le rendre très unidimensionnelle. Genre l’écolo qui réagit façon écolo dans toutes les situations. Ensuite, on peut se ramasser avec un personnage tellement éloigné de nous qu’on n’est tout simplement pas capable d’écrire pour lui. Un personnage qui ne nous permet pas d’utiliser nos forces et qui expose nos faiblesses.

En répétant ça, on obtient une galerie de personnages hétéroclites qui ne vont pas vraiment ensemble et qui n’appartiennent pas à la même vision artistique. Et ça, c’est un méchant problème.

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