Ce matin, j’ai entendu les recherchistes de Christiane Charrette faire des suggestions de téléséries à regarder en DVD. Je n’ai pas été impressionné par leur choix. Un a parlé de The Sopranos. Un autre a mentionné Six Feet Under. Un autre encore a parlé de La Vie, la vie. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est en terrain connu. Ça fait des années que ces séries sont dans le décor et à peu près tout le monde les a vues.
Heureusement que quelqu'un a parlé de My name is Earl, une série qui a au moins le mérite d’être encore en ondes..
Voici une suggestion plus actuelle: Dexter.
C’est une série américaine diffusée par Showtime, un genre de HBO des pauvres. Michael C. Hall, l’homosexuel tourmenté de Six Feet Under, tient le rôle titre. Il joue cette fois un tueur en série qui tue… d’autres tueurs. C’est sa façon de canaliser ses pulsions meurtrières et de rendre service à la société. Comme il travaille pour la police de Miami, il a accès aux dossiers d’enquêtes et élimine les meurtriers que l’appareil judicaire n’arrive pas à coincer.
Dans la première saison, Dexter joue au chat et à la souris avec le Icetruck Killer, un tueur en série qui connaît sa véritable nature et qui lui lance des messages à coup de corps mutilés et d’indices cryptiques.
Ça, c’est la mécanique. Sur le plan thématique, la série se penche sur ce qui fait de nous des êtres humains. Dexter ne se croit pas humain parce qu’il ne ressent pas d’émotion. Il fonctionne en société en «faisant semblant» – ce que nous faisons tous parfois. Il contrôle sa nature en suivant des règles que lui a enseigné son père adoptif – ce que nous faisons également. Bref, son cas n’est pas tellement différent des nôtres. Il est seulement plus… extrême.
Sur le plan narratif, la série se rapproche beaucoup du roman. Dexter agit comme narrateur et nous parle constamment en voix hors champ. C’est assez efficace parce que ça nous fait sentir le détachement émotif du héros. La narration est aussi teintée d’humour noir. Genre: «Another fine day in Miami. Murder, dead bodies, and a chance of late rain».
La série est magnifiquement filmée et m’a donné une furieuse envie de retourner à Miami, où je suis allé il y a quelques années. C’est une de ces villes américaines avec une saveur particulière, entre autres en raison de la forte présence cubaine.
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