31.1.10

Artéfact

Depuis quelques mois, influencé par Madmen, j’ai complètement changé ma garde-robe. Je porte maintenant des complets pour aller travailler et je ne sors plus au restaurant sans une cravate.

Du coup, c’est comme si je venais de développer un nouveau sens. Je remarque maintenant des nuances vestimentaires qui m’échappaient complètement auparavant. À quel point le président Jed Bartlett porte souvent des chemises bleues pâles dans The West Wing. Ou comment la façon dont Don les personnages mascuins de Madmen portent le mouchoir de poche (ou ne le porte pas dans le cas de Pete Campbell) s’accorde avec leur personnalité.

L’autre jour, j’accrochais soigneusement mes belles chemises sur des supports… et soudain j’ai remarqué pour la première fois ceci.



Ce n'est pas très clair sur la photo, mais c'est écrit «Edmond F» sur le support. Pour Edmond Fortin, mon grand-père paternel que je n’ai pas connu parce qu’il est mort peu de temps après ma naissance, au début des années 70. J’ai vraiment eu un choc en réalisant que mon support en bois lui avait certainement déjà appartenu. Selon toute vraisemblance, c’est mon père qui l’a «emprunté» au sien quand il a quitté la maison pour s’installer avec ma mère dans leur première maison. Ça nous ramène aux années 60.

J’imagine que le support a fini par aboutir dans le garde-robe de ma chambre d'enfant puisque je suis parti avec quand j’ai déménagé à Montréal en 1989 pour étudier à l’université.

Ensuite, il m’a suivi dans plusieurs appartements. Sur la rue Plamondon dans Côte-des-Neiges. Sur Saint-André près du métro Rosemont. Sur Mentana face au parc Laurier. Dans le grande tour ressemblant à un briquet Bic, coin Sherbrooke et Berri. Sur De Champlain, coin Ontario. Sur Beaudry, entre Maisonneuve et Ontario. Sur Querbes, coin Laurier. Et finalement ici sur l’île Perrot, dans ma première maison.

Pendant tout ce temps, je n’ai jamais réalisé que j’avais en ma possession un objet qui avait appartenu à mon grand-père. Et je suis pas mal sûr que je ne m’en serais jamais rendu compte si Madmen ne m'avait pas donné le goût de m'habiller mieux.

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