25.11.06

Élémentaire

Je ne m’attendais pas à aimer le film tiré du roman Les Particules Élémentaires de Michel Houellebecq. J’adore ce livre comme tous ceux de Houellebecq et je ne croyais pas possible d’en faire un concentré cinématographique de deux heures.

Est-ce que le film rend justice au roman? Pas vraiment. Mais n’empêche, il m’a beaucoup touché. Je ne me souviens pas d’avoir pleuré aussi tôt et aussi souvent en regardant un film. Il y a dans l’histoire concoctée par Michel Houellebecq tant de choses qui viennent me chercher. La mort des parents. L’amour d’enfance qui reste lettre morte. La catatonie émotive. La torture du désir sexuel inassouvi. Le bonheur qui éclos parfois sur une pile de malheurs mais qui reste d’une fragilité extrême. Et l’écrasante impression que le monde occidental est arrivé au bout de sa course, que son désarroi est tel qu’il ne peut plus continuer.

Pour moi, ces thèmes-là sont les «particules élémentaires» du roman de Houellebecq et je les ai retrouvé à l’écran. Ma blonde soutient que le film ne fait qu’effleurer tout ça. C’est vrai. Mais il n’en fallait pas plus pour me bouleverser. Peut-être qu’inconsciemment, je complétais le film en ajoutant à l’expérience ma connaissance du livre que j’ai déjà lu quatre ou cinq fois.

J’ai aussi apprécié la réalisation sobre et le jeu de l’acteur incarnant Michel, le scientifique déconnecté du genre humain. Ce n’est pas facile de jouer la froideur et le détachement. Avec son visage flou, Christian Ulmen y arrive avec brio.

En passant, j’ai aussi été séduit par la bande-annonce du film québécois Recherchez Victor Pellerin. J’ai vraiment hâte de voir ça.

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