Maintenant que les Expos de Montréal ont rendu l’âme, il ne reste plus qu’une seule équipe de baseball professionnel en territoire québécois: les Capitales de Québec.
Les Capitales jouent dans circuit indépendant: la ligue Can-Am. Si on dit que c’est une ligue indépendante, c’est parce qu’elle ne fait pas partie du réseau de circuits mineurs que les équipes du baseball majeur utilisent pour développer leurs joueurs. Les Capitales et leurs rivaux sont donc libres de signer qui ils veulent… dans les limites de leur budget.
Née 1999, l’équipe connaît beaucoup de succès autant sur le terrain qu’au guichet. Elle dispute ses matchs locaux dans ce qui est certainement le plus beau stade de baseball de la province: le Stade Municipal de Québec. Quand je suis allé voir jouer les Capitales, j’ai d’abord été impressionné par sa façade extérieure du stade. Le stade construit en 1938 a tellement fier allure qu’on a du mal à croire qu’il a été laissé à l’abandon pendant deux décennies. Bravo pour les rénovations…
À l’intérieur, une autre belle surprise m’attendait. Les couloirs du stade sont décorés de plusieurs photos et objets souvenir retraçant la riche histoire du baseball à Québec. À voir absolument: les vieux uniformes ornant la boutique souvenir des Capitales. Indiens, Carnavals, Métros… Ne manquez pas non plus la photo d’équipe des Carnavals où figurent un très jeune Gary Carter. Elle aussi se trouve dans la boutique. Le Kid faisait alors ses classes dans la Ligue Eastern de calibre AA.
Une fois installé à ma place, j’ai eu l’impression d’être coupé du monde. Les 5000 sièges du Stade Municipal se trouvent tous à l’intérieur d’un «grand stand» tout ce qu’il y a de plus classique. Toutes les places sont abritées par le toit du stade. De grands arbres plantés derrière la clôture du champ extérieur achèvent de nous isoler dans une enclave consacrée au baseball. Le stade ne manque d’ailleurs pas de cachet. Les nostalgiques apprécieront particulièrement les énormes bancs de bois qui garnissent les gradins derrière le marbre et les piliers soutenant le toit du stade plantés au milieu des estrades
Côté ambiance, c’est assez électrique. Un annonceur maison tapageur. De la grosse musique rock entre les manches. Des supporters perpétuant une coutume bien québécoise: encourager son équipe en se servant d’un banc vide comme d’une claquette. Je me trompe peut-être, mais il m’a aussi semblé que les spectateurs éméchés étaient plus nombreux que dans les stades américains que j’ai eu l’occasion de visiter. Rien de cela ne vient cependant gâché le plaisir du baseball, même pour un vieux puriste grincheux dans mon genre.
La recette des Capitales paraît simple. Une ligue offrant un calibre de jeu intéressant, une équipe compétitive, un magnifique stade juste assez grand et une ambiance assez dynamique pour attirer une large public et pas seulement les puristes. L'équipe a l'air en excellente santé. J’ai vu dans la foule beaucoup de jeunes et pas mal de demoiselles, ce qui est habituellement très bon signe pour une équipe sportive.