Le dernier acte de cet épisode m’hypnotise chaque fois que je le regarde. Don Draper et Roger Sterling font la tournée des grands ducs avec Freddy Rumsfeld, un employé qu’ils ont décidé de larguer parce qu’il boit vraiment trop. Les conversations entre les trois sont un pur délice – surtout celle où Roger finit par faire avouer à Don que sa femme l’a chassé de la maison et où Don finit par dire une phrase qui donne le coup de grâce au mariage de Roger.
Je veux toutefois profiter de cet épisode pour me pencher sur un reproche que des gens font à Mad Men: son côté abrupt. Dans cet épisode, on apprend soudainement que Roger quitte sa femme pour marier la secrétaire de Don, un développement qu’absolument rien présager. Deux épisodes plus tôt, Salvatore Romano avait un gros béguin pour Ken Cosgrove… mais après, plus un mot là-dessus. Au début de la saison, Peggy s’est trouvé une coloc et leur relation semblait pleine de potentiel… sauf qu’on n’a jamais revu la coloc par la suite.
Je pourrais multiplier les exemples dans ce genre-là. Des personnages sont introduits dans un épisodes puis disparaissent aussitôt. Des moments dramatiques intenses sont laissés sans suite. Des idées avec lequel on aurait fait beaucoup de millage dans une autre série sont vite abandonné. Bref, il y a un certain «manque de suivi».
Il y a une première explication simple: cette série-là est vraiment écrite par épisode. Même s’ils inscrivent dans une continuité, les épisodes sont très indépendants les uns des autres. Pour faire une comparaison littéraire, ils s’apparentent à une série de nouvelles au sujet des mêmes personnages qu’à des chapitres de roman.
Mais il me semble qu’il y a aussi une autre explication: pour le meilleur et pas vraiment pour le pire, Mad Men reste intensément «focusé» sur son personnage principal, Don Draper. La seule histoire qu’on suit vraiment, c’est la sienne. Règle générale, on voit ce qui arrive aux autres que dans la mesure où ça joue une rôle dans l’histoire de Don ou qu’il y a à tout le moins un lien thématique entre ce qui leur arrive et ce qui arrive à Don. Les auteurs ne se sentent pas obligés de «donner du temps de glace» à des personnages aussi importants que Pete, Peggy, Roger ou Salvatore, juste pour qu’on ne les perdre pas de vue ou qu’on ait l’impression de ne rien manquer de ce qu’il leur arrive.
L’avantage de cette approche, c’est que la série ne s’éparpille pas et ne tombe jamais dans le piège du mélodrame. Ce qui différencie la littérature d’un soap, c’est que la première raconte des histoires pour aborder des thèmes philosophiques alors que le second raconte des histoires juste pour raconter des histoires – pour divertir sans faire réfléchir. L’approche Mad Men place résolument cette série dans la première catégorie.
25.1.11
12.1.11
Mad Men 2.08: A night to remember
Cet épisode de Mad Men se termine par une extraordinaire séquence musicale qui m’amène au bord de larmes chaque fois que je la regarde. Sa journée de travail terminé, le curé Gill retire sa soutane, puis sort sa guitare pour chanter une chanson de Peter, Paul and Mary : Well early in the morning. On voit ensuite Don Draper s’ouvrir une bière, tout seul dans le bureau de Sterling-Cooper, parce que sa femme ne veut plus le voir à la maison. Et on a pitié de lui même si on sait qu’il a (encore) trompé sa femme et qu’il est l’architecte de son propre malheur.
La séquence est émouvante parce que la chanson s’accorde parfaitement avec l’état émotif de plusieurs personnages. «S’accorder» me semble le bon verbe parce que la chanson ne fait pas qu’exprimer ce qui a été dit par l’action dramatique. Elle ajoute une nuance émotive de plus.
Don et Betty sont au bord de la séparation. Peggy vient de se faire rappeler par le curé Gill qu’elle n’a pas encore vraiment «dealer» avec le drame de sa vie. Joan vient de vivre une horrible désillusion professionnelle. Le curé Gill vient d’échouer avec Peggy qu’il voulait aider à sa manière pastorale. Bref, le désarroi règne. Mais la chanson transforme ce désarroi en un espèce de cri désespéré d’espérance: «Let me find a way to the promise land…»
Bref, la chanson joue un rôle dramatique parce qu'elle raconte quelque chose de nouveau.
Je vis aussi un intense moment d’émotion quand l’interprétation de la chanson curé Gill est remplacée par la chanson originale de Peter, Paul and Mary que je n’avais jamais entendu avant. Et je suis ému parce que je me dis : comme c’est beau, le talent. Parce que l’interprétation de Peter, Paul and Mary est tout simplement phénoménale. Il s’en dégage une impression de compétence et de maîtrise qui vient vraiment chercher. C’est l’extraordinaire spectacle du génie humain.
La séquence est émouvante parce que la chanson s’accorde parfaitement avec l’état émotif de plusieurs personnages. «S’accorder» me semble le bon verbe parce que la chanson ne fait pas qu’exprimer ce qui a été dit par l’action dramatique. Elle ajoute une nuance émotive de plus.
Don et Betty sont au bord de la séparation. Peggy vient de se faire rappeler par le curé Gill qu’elle n’a pas encore vraiment «dealer» avec le drame de sa vie. Joan vient de vivre une horrible désillusion professionnelle. Le curé Gill vient d’échouer avec Peggy qu’il voulait aider à sa manière pastorale. Bref, le désarroi règne. Mais la chanson transforme ce désarroi en un espèce de cri désespéré d’espérance: «Let me find a way to the promise land…»
Bref, la chanson joue un rôle dramatique parce qu'elle raconte quelque chose de nouveau.
Je vis aussi un intense moment d’émotion quand l’interprétation de la chanson curé Gill est remplacée par la chanson originale de Peter, Paul and Mary que je n’avais jamais entendu avant. Et je suis ému parce que je me dis : comme c’est beau, le talent. Parce que l’interprétation de Peter, Paul and Mary est tout simplement phénoménale. Il s’en dégage une impression de compétence et de maîtrise qui vient vraiment chercher. C’est l’extraordinaire spectacle du génie humain.
8.1.11
Mojito
Je me suis fait ce mojito en revenant de faire du ski de fond cet après-midi. Laissez-moi vous dire que ça termine bien une journée.
Il m’a fallu du temps avant d’apprendre à faire un mojito qui me plaît vraiment. C’est un de ces cocktails que tout le monde fait de façon un peu différente et qui s’accommode de bien des variations. J’en ai déjà allongé un avec du soda au gingembre, par exemple, et c’était loin d’être mauvais.
Mais j’ai vraiment frappé le gros lot quand je me suis permis une audace : passer du ruhm blanc au rhum brun. Ça donne un cocktail un peu moins «gomme balloune», avec une saveur plus riche et davantage de profondeur. Cela dit, un mojito au rhum blanc, Ça se boit très bien aussi.
Sans plus tarder, voici ma recette…
Mojito
-1 ½ oz de ruhm brun ou blanc
-3/4 oz sirop de sucre ou trois cuillérées à thé de sucre
-La moitié d’une lime coupée en quartier
-Six ou sept feuilles de menthe
-Club soda
Mettre les quartiers de lime dans un grand verre avec le sirop de sucre et les écraser avec un pilon pour en extraire le jus. Ajouter les feuilles de menthe et les écraser légèrement. Ajouter le rhum puis emplir le verre de glace, idéalement pilée. Agiter avec une cuillère, puis compléter avec une petite dose de club soda. Agiter à nouveau, mais très légèrement. Puis servir en décorant d'une paille, d'une tige de menthe et d'une rondelle de lime.
Je préfère cette méthode parce j’aime bien avoir des quartiers de lime dans mon verre. On peut aussi tout simplement mettre ¾ d’onze de jus de lime dans le verre.
Il y a toute une controverse atout du mojito qui se résume à une question: faut-il oui ou non écraser la menthe. Chose certaine, si on le fait, il faut y aller mollo parce que sinon on risque de pulvériser les feuilles de menthe, ce qui en fait en sortir l’amertume.
Moi j’écrase parce que sinon je trouve que le cocktail n’est pas assez mentholé. Cet excellent barman utilise toutefois une méthode différente…
Il m’a fallu du temps avant d’apprendre à faire un mojito qui me plaît vraiment. C’est un de ces cocktails que tout le monde fait de façon un peu différente et qui s’accommode de bien des variations. J’en ai déjà allongé un avec du soda au gingembre, par exemple, et c’était loin d’être mauvais.
Mais j’ai vraiment frappé le gros lot quand je me suis permis une audace : passer du ruhm blanc au rhum brun. Ça donne un cocktail un peu moins «gomme balloune», avec une saveur plus riche et davantage de profondeur. Cela dit, un mojito au rhum blanc, Ça se boit très bien aussi.
Sans plus tarder, voici ma recette…
Mojito
-1 ½ oz de ruhm brun ou blanc
-3/4 oz sirop de sucre ou trois cuillérées à thé de sucre
-La moitié d’une lime coupée en quartier
-Six ou sept feuilles de menthe
-Club soda
Mettre les quartiers de lime dans un grand verre avec le sirop de sucre et les écraser avec un pilon pour en extraire le jus. Ajouter les feuilles de menthe et les écraser légèrement. Ajouter le rhum puis emplir le verre de glace, idéalement pilée. Agiter avec une cuillère, puis compléter avec une petite dose de club soda. Agiter à nouveau, mais très légèrement. Puis servir en décorant d'une paille, d'une tige de menthe et d'une rondelle de lime.
Je préfère cette méthode parce j’aime bien avoir des quartiers de lime dans mon verre. On peut aussi tout simplement mettre ¾ d’onze de jus de lime dans le verre.
Il y a toute une controverse atout du mojito qui se résume à une question: faut-il oui ou non écraser la menthe. Chose certaine, si on le fait, il faut y aller mollo parce que sinon on risque de pulvériser les feuilles de menthe, ce qui en fait en sortir l’amertume.
Moi j’écrase parce que sinon je trouve que le cocktail n’est pas assez mentholé. Cet excellent barman utilise toutefois une méthode différente…
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