11.1.08

Un Zoo la Nuit

Hier soir par hasard, je suis tombé sur Un Zoo la Nuit à ARTV. Quel film formidable. Ça m’a rappelé l’époque où je trouvais que le cinéma était un art mystérieux et excitant.

C’était l’époque où le cinéma québécois n’avait à peu près pas d’ambition commerciale. Quand un film connaissait du succès, comme un Zoo La Nuit, c’était un petit miracle artistique.

Je me souviens de la première fois que j’ai vu Un Zoo la Nuit. J’étais seul au Ciné-Centre de Baie-Comeau et j’avais été renversé. Par la relation père-fils qu’il y a là-dedans. Et aussi par le mélange de deux univers. Celui de la drogue et de la violence et celui du père et de la famille.

Je me souviens de la deuxième fois où j’ai vu Un Zoo la Nuit. C’était durant une grève étudiante au Cégep de Baie-Comeau. On «occupait» le Cégep et quelqu’un avait apporté le film sur VHS. Je l’avais regardé en serrant très fort la main d’une fille que j’aurais tellement aimé avoir comme blonde.

Je me souviens de la troisième fois où j’ai vu Un Zoo la Nuit. J’étais tout seul chez moi à Montréal parce que ma blonde venait de quitter la maison.

Hier, c’était la quatrième fois que je voyais Un Zoo la Nuit. Cette fois, j’ai surtout pensé à fiston qui dormait dans sa chambre en haut. C’était la première fois que je voyais le film du point de vue du père. Et j’ai encore été très touché.

Pour la première fois, j’ai aussi remarqué à quel point le film reflétait l’esthétique de la fin des années 80. Le grand loft décoré de draps blancs. Les enregistreuses à bobines servant de répondeur téléphonique. Les grandes fenêtres donnant sur le pont Jacques-Cartier et des édifices en ruines. La rue bordée de barils en métal en feu dans le quartier chinois.

Je me sentais vieux en regardant le film parce qu’il marque mon entrée dans l’âge adulte. À la fin du générique, il est daté de 1987. J’ai dû le voir en 1988, l’année où j’ai quitté la maison pour aller seul au Cégep. Wow, ça fait 20 ans. 20 ans que je me cherche et que je me trouve peu à peu en tant qu’adulte. Je suis loin d’avoir terminé ce travail-là.

3 commentaires:

Carl a dit...

Très touchant ce post ...

Vraiment vraiment touchant!

gaétan a dit...

Bonjour,
sauter de blog en blog pour finalement atterrir chez-vous.
Je n'ai jamais compris l'engouement de mes neveux et nièces pour les films sur dvd. M'a toujours semblé qu'une fois le film vu une fois c'était assez. Je doois avoué humblement qu'un zoo la nuit est l'un des rares films que je considèrerait acheté sur dvd. Moi aussi je l'ai revu à la télé dernièrement.

JEAN MARC SELVA a dit...

Et un bonjour de France à vous tous ! Moi aussi j'avais vu "Un Zoo la nuit" à sa sortie ici. Et je ne l'ai jamais oubliè. mais je n'ai pas eu la chance le revoir. Je suis d'accord en tous points avec le message de Barclay Fortin. Ces paroles pourraient être les miennes. Ouais, les années passent et ça n'est jamais vraiment plus facile de vivre... On se débat beaucoup, mais il faut bien l'avouer, on ne comprend pas bien ce qui nous arrive.
Bon, y'a-t-il quelqu'un qui sait où on peut se procurer un DVD du film. Je n'en trouve pas. Ce serait un scandale qu'il ne soit pas encore édité !
Sinon, sachez que "Big Fish" de Tim Burton est aussi un bel exemple de relation père-fils très touchant. Peut-être pas aussi bien que "Un zoo la nuit", mais bien quand même...
Jean marc
jmselva@free.fr