Je viens de finir de regarder pour la deuxième fois les 13 épisodes de la première saison de la télésérie américaine Mad Men. Et je crois que c’est ce que j’ai vu de mieux à la télévision.
La série se déroule en 1960, dans une agence de publicité de Madison Avenue à New York. Au départ, on remarque surtout les costumes, les décors et le décalage historique. C’est un monde à la fois étrange et familier. Il y a le sexisme et l’outrageuse domination des hommes sur les femmes. Il y a les cigarettes qu’on fume partout, les cendriers qui débordent et l’alcool qui coule à flot dans les bureaux. Il y a les jeunes qui essaient d’avoir l’air vieux et les enfants qu’on n’attache pas en auto.
Mais cette reconstitution historique n’est pas une fin en soi. C’est un arrière-plan sur lequel se déploie l’essentiel dans une œuvre dramatique: des personnages vivant des situations qui renvoient le téléspectateur à lui-même. Dans ce sens-là, Madman n’est pas du tout une « série d’époque ». C’est simplement une œuvre sur la condition humaine.
Vu sous cet angle, le passé dans lequel se déroule Mad Men s’apparente au «futur» de la science-fiction. C’est une version simplifiée de notre réalité où, par exemple, les hommes disent tout haut ce que les hommes d’aujourd’hui pensent tout bas à propos des femmes.
Ici, quand on fait de la télé se déroulant dans le passé, la reconstitution historique occupe souvent l’avant-scène. On tourne souvent en dérision la devise du Québec, «je me souviens». Mais je trouve qu’elle s’applique bien dans ce cas-ci. Au petit écran, on se souvient beaucoup. La télé, c'est notre mémoire collective.
En particulier, on fait beaucoup de biographies comme celle de René Lévesque et de la famille Lavigueur. C’est assez curieux comme tendance parce qu’on se prive ainsi de l’outil numéro un pour capter l’attention du téléspectateur: lui raconter une histoire surprenante.
Quand la série Les Lavigueur a commencé, tout le monde au Québec savait comment elle allait finir. Bien sûr, on ne connaissait pas tous les détails de la «vraie histoire». Mais on savait exactement où toute l’affaire s’en allait.
Est-ce que je suis le seul que ça dérange ? Chose certaine, ça n’a pas empêché la série de connaître un grand succès.
Est-ce qu’on aime se faire raconter des histoires qu’on connaît déjà?
1 commentaire:
C'est Mad Men et non Madman. On en veut d'autres suggestions de séries.
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