7.12.08

Bilan électoral

Demain, Jean Charest va passer à l’histoire en devenant le premier premier ministre québécois à aller chercher trois mandats consécutifs depuis Maurice Duplessis.

Il faut le féliciter pour sa stratégie électorale. Après avoir vu Stephen Harper rater son coup en en déclenchant des élections hâtives pour obtenir un gouvernment majoritaire, il aurait très bien pu renoncer à faire la même chose. Mais il a choisi d’aller de l’avant. Et il a gagné son pari.

S’il y a quelque chose que je retiens de la trilogie électorale qu’on vient de vivre, c’est à quel point l’élection provinciale m’a paru paroissiale. Que peut faire le gouvernement du Québec pour sauver notre économie menacée par une crise mondiale ? Encore moins que le gouvernement fédéral qui lui-même ne peut pas faire grand-chose.

Des trois élections, je suis sûr que c’est celle de Barack Obama qui a suscité le plus d’espoir, même ici au Québec. Parce qu’on a l’impression que ce gars-là peut faire la différence.

C’est aussi une question d’enjeux… ou plutôt d’absence d’enjeux. Le gouvernement provincial, c’est surtout l’éducation et la santé. Or, sur ces questions-là, il y a au Québec un consensus très large. En gros, on veut le statu quo… mais amélioré. En santé par exemple, on ne veut pas radicalement changer de système. On veut que nos dirigeants trouvent le moyen de faire marcher celui qu’on a – peu importe le prix que ça coûte.

C’est difficile de faire un débat électoral quand il y a consensus. C’est à ce mur-là que se bute Mario Dumont. Lui, il veut changer radicalement le système de santé. Mais les Québécois ne sont pas suffisamment nombreux à le suivre pour que ça forme un courant politique majeur.

Jean Charest aussi a frappé un mur durant son premier mandat, quand il a voulu procéder à la «réingénierie» du modèle québécois. On dirait qu’il a bien appris sa leçon.

Longtemps, la question nationale a divisé les Québécois. Ça nous a donné une vie politique exceptionnellement riche et des campagnes électorales passionnantes. Cette division-là est en train de s’estomper. Et ça nous laisse avec quoi?

Aux États-Unis, le clivage «gauche-droite» n’a jamais été aussi fort. À Ottawa, trois partis de gauche viennent de s’unir pour essayer d’arracher le pouvoir à la droite. À Québec, par contre, on est loin d’être rendu là.

1 commentaire:

Anonyme a dit...
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