J’aime autant vous le dire tout de suite: je n’ai pas lu le dernier livre de John Saul, qui s’appelle en français Mon Pays Métis. Mais son idée centrale, telle que je la comprends par l'entremise des médias, me semble extrêmement forte.
Saul affirme que le Canada est un pays métis à la manière du Mexique ou des pays d’Amérique du Sud. Qu’ici comme là-bas, et contrairement à ce qui s’est passé aux États-Unis, il s’est produit un vrai métissage culturel entre les Amérindiens et les colons venus d’Europe. Et que le Canada actuel est le produit de ce métissage.
Bref, selon Saul, on est tous des métis et notre héritage culturel amérindien se manifeste encore aujourd’hui dans nos attitudes et notre vision du monde. À son avis, ça explique une bonne partie de nos réflexes collectifs et de nos penchants politiques. Pourquoi on est plus «solidaires» que les Américains par exemple. Et moins capitalistes. Et plus pacifistes et écologistes. Et si attachés à l’universalité des soins de santé.
C’est cette idée-là que je trouve très forte. Parce qu’elle me semble expliquer un paquet d’autres réalités canadiennes et québécoises.
Prenez le débat des chefs durant la dernière élection fédérale. Ça ressemblait pas mal plus des palabres entre chefs de tribus qu’à une vraie joute oratoire dans la tradition de la démocratie grecque.
Prenez aussi la situation actuelle sur la scène politique canadienne. Ça ressemble pas mal à ce qu’était la situation politique dans le nord de l’Amérique à l’époque de la Nouvelle-France. Un paquet de petites tribus coexistent sur le même territoire dans un jeu complexe d’alliances temporaires et d’escarmouches ne réglant jamais rien. C’est peut-être l’état naturel du Canada.
2 commentaires:
Bonne Fête Barclay!
Et bonne année! XX
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