11.1.09

L’importance de prendre sa revanche

C’est avec cet épisode qu’a commencé hier soir la troisième saison de Les Pieds dans la marge, l’émission d'humour pour laquelle je suis scénariste.

On s’est réuni toute l’équipe pour regarder ça à Radio-Canada. Comme d’habitude, j’ai trouvé l’exercice plus pénible que gratifiant. Je trouve ça difficile de regarder mon émission tout seul. Alors imaginez devant un paquet de monde.

Mais je veux plutôt vous parler d’écriture. Ce que j’ai préféré écrire dans cette émission, c’est l’épisode de notre série Les Badasses. C’est une parodie de documentaire sur les gangs de ruemettant en scène une « gang de ruelle » qui essaie tant bien que mal de bien faire le mal. Comme c’est de la comédie, nos mauvais garçons sont vraiment «mauvais».

L’origine de cette idée-là est intéressante. Au départ, Mathieu et Félix ont joué dans un autre sketch deux méchants ados et on a beaucoup aimé les deux personnages. Ils parlaient d’une voix nasillarde en essayant d’avoir l’air dur et c’était drôle.

Je suis parti avec ça et je me suis laissé inspiré par une de mes téléséries préférées: The Office. Comme vous le savez peut-être, cette série prend la forme d’un documentaire sur la vie de bureau tournée dans une entreprise qui vend du papier. Les personnages savent qu’ils sont filmés… mais se ridiculisent devant la caméra – souvent en essayant de bien paraître.

Nos Badasses font ça aussi, mais en essayant de jouer les durs dans une ruelle pour la caméra. En passant, c’est moi qui joue le réalisateur du documentaire dans les épisodes de cette année. Alors on me voit parfois deux ou trois secondes à l’écran. J’ai une casquette sur la tête et avec ma corpulence j’ai pas mal l’air de Michael Moore.

Ce que j’aime surtout du style « faux documentaire », c’est qu’au montage on peut vraiment resserrer et faire sauter les gags qui marchent moins bien. Comme le « jump cut » fait partie du style documentaire, on peut s’en servir allègrement. C’est à ça que je pensais en regardant l’épisode d’hier soir – à quel point on avait retirer des moments sans que ça paraisse du tout.

L’autre avantage de ce style de tournage, c’est que ça permet aux comédiens d’improviser beaucoup à partir du texte. Comme auteur, il faut parfois faire son deuil de certaines lignes qui disparaissent au profit d’un gag plus drôle qu’on aurait jamais oser mettre sur papier parce qu’il aurait eu l’air de rien. Mais dans l’ensemble, ça aide beaucoup le produit final.

J'allais oublier: vous pouvez visionner l'épisode diffusé hier sur le site web de notre émission.

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