25.6.06

Garde à vous...

Je suis allé plonger aujourd’hui et je suis tombé sur ce bel achigan à grande bouche qui montait la garde autour de son nid dans un peu plus de deux mètres d’eau. Les achigans et les crapets fraient au début de l’été, quand la température de l’eau atteint une vingtaine de degrés. Le mâle se tape presque tout le travail. C’est lui qui aménage un nid en eau peu profonde en creusant une légère dépression avec sa queue. Il garde ensuite les œufs déposés par la femelle jusqu'à leur éclosion. Il fait face tous les intrus, même les plongeurs plusieurs fois gros que lui. On peut donc l’observer à loisir, en prenant soin de ne pas perturber son nid.

Mon achigan était installé à une dizaine de mètres de la rive, face à la descente à bateau du Parc Bord de l’Eau à Valleyfield. C’est un bon endroit pour plonger du bord en apnée et observer la faune du fleuve Saint-Laurent: achigans, crapets, perchaudes, brochets, anguilles, etc. On voit très bien le parc sur cette carte de la ville de Valleyfield.

22.5.06

Vive la fête de...

La meilleure journée de congé de l’année, c’est sans aucun doute celle de la fête de la Reine/de Dollars/des Patriotes. Pour moi, c’est la seule vraie journée de congé de l’année. Surtout parce qu’on ne la voit pas venir. Chaque année, cette fête-là arrive comme un cadeau inattendu, une belle surprise.

On ne fait pas de plans pour cette longue fin de semaine. On ne sent pas obligé de rendre visite à ses parents. On n’a pas de cadeaux à acheter. Il est trop tard pour aller faire du ski et trop tôt pour aller faire du camping. Et il n’y pas d’activités organisées comme le 24 juin ou le 1er juillet. Bref, il n’y a rien à faire et on est vraiment libre de faire ce qu’on veut… rien du tout par exemple.

L'autre grande qualité de cette fête, c'est sa légerté. Contrairement à nos deux fêtes nationales, à Noël et à Pâques, elle n'a charrie ni charge émotive, ni signification religieuse, ni connotation politique. Fédéralistes et indépendantistes se la disputent, mais cette querelle n'a pas d'écho dans la population. Au fond, on s'entend tous sur l'essentiel: ce qui compte, c'est la journée de congé. On s'en fout de sa signification.

C'est à se demander si cette fête aussi ambivalente et apolitique que nous n'est pas notre vraie fête nationale...

8.5.06

La voie des airs

J’ai toujours eu peur de prendre l’avion. Une peur que je considère tout à fait justifiée. Un avion qui tombe, ça s’est déjà vu et ça se reverra encore. Alors pourquoi pas le mien? Voilà comment je raisonne à ce sujet-là.

Je dois toutefois avouer que ma peur de l’avion est de plus en plus théorique. En pratique, quand je suis à bord d’un avion, je n’ai plus peur. Je suis trop fatigué et écoeuré pour ça!

Prendre l’avion est vraiment une expérience pénible. Il faut arriver à l’aéroport trois heures d’avance, faire la file, se soumettre à des contrôles de sécurité, patienter une éternité dans une salle d’attente. C’est si ennuyeux qu’on voit des gens parfaitement normaux SE METTRE À LIRE pour passer le temps.

Puis c’est l’embarquement et à l’ennui s’ajoute l’inconfort. On est à l’étroit. Il fait chaud. On mange mal. La cabine est bruyante. Le film est mauvais. Et on se morfond en pensant que même une fois libéré de notre prison volante, il faudra jouer du coude pour récupérer nos valises, attendre encore pour passer à la douane, courir pour trouver un taxi…

Personnellement, après quelques heures de vol, je n’en peux plus. J’en viens presque à souhaiter que mon avion pique du nez et s’écrase dans l’océan. Enfin la délivrance!

On se demande souvent à quoi pensent les passagers d’un avion en détresse juste avant de s’écraser et de connaître une fin atroce. Je soupçonne que c’est tout simplement: «Au moins, je n’aurai pas à passer aux douanes…»

14.4.06

Le mauvais restaurant

L’autre soir, j’ai mangé seul au restaurant. Vraiment seul. Non seulement personne ne m’accompagnait, mais j’étais aussi l’unique client dans l’établissement.

C’était un petit restaurant asiatique de banlieue situé tout juste à côté d’un grand restaurant italien comme on en trouve partout autour de Montréal. J'étais installé bien en vue dans la vitrine du restaurant, comme un poisson dans un aquarium. À l’extérieur, des gens passaient presque continuellement en me regardant d’un drôle d’air, puis s’engouffraient dans un gros restaurant italien situé juste à côté.

Je pouvais les comprendre. En toute honnêteté, le poulet sauce aigre-douce qu’on m’avait servi me donnait envie de manger de l'italien. J’étais quand même en train de m’apitoyer sur le sort de ce pauvre restaurant en manque de clients quand le téléphone de l’établissement s’est mis à sonner. Le serveur, un jeune homme à lunettes, a répondu. La conversation a vite pris une tournure inattendue.

-Non, pas besoin de faire de réservation. Il y a juste une personne dans le restaurant, a commencé par lancer le serveur. Puis, comme si ce n'était pas suffisant...

-Ce qui se passe, c’est qu'on est situé juste à côté d'un gros restaurant italien et tout le monde préfère aller là.

Parlez-moi d'un employé honnête...

11.4.06

Problème français, solution française

Beaucoup de Français viennent vivre ici au Québec. Inévitablement, sur le lot, certains sont énervants. Pour se protéger, je propose qu'on s'inspire de la France et qu'on adopte une mesure similaire au contrat de première embauche. Imposons à tout Français qui s'installe ici une période de probation de deux ans durant laquelle on peut le renvoyer chez lui sans un mot d'explication!

5.4.06

Québec, ville frustrée

La frustration règne dans la ville de Québec. Pour plusieurs raisons, la capitale provinciale se sent plus provinciale que capitale. Parmi ces raisons, il faut sûrement compter l’exceptionnel réseau d’autoroutes qui permet de circuler sans problème à Québec. Comment voulez-vous que les Québécois aient l’impression d’habiter dans une grande ville ainsi privés d’embouteillage?

Un vrai défi d'alpinisme

Vous croyez c'est difficile d'escalader une montagne en Himalaya? Essayez d'en escalader une dans les Prairies!

2.4.06

La preuve que les Québécois sont paresseux

Pour se déplacer sur la neige qui recouvre leur territoire, les Scandinaves ont inventé les skis. Nous pour faire la même chose, on a «emprunté» aux Amérindiens leurs raquettes... ainsi que leur neige et leur territoire. Plus tard, un seul d’entre nous s’est mis au travail et, dans un ultime effort de paresse, a inventé le ski-doo.

27.3.06

Pâtes molles

Il faut toujours cuire les pâtes pour qu'elles soient al dente... sauf dans les foyers pour personnes âgées où on les préfère al dentier.

5.2.06

Autopsie d'un Super Bowl

J’ai beaucoup aimé le match Super Bowl - et pas parce que mon équipe favorite, les Steelers, ont gagné. Plutôt parce qu’on a eu droit à un match à peu près impossible à transformer en récit mythique peuplé de héros aux nerfs d’acier infaillibles et de mauviettes méritant de perdre. Parce qu’ils ont l’esprit pollué par le cinéma, les journalistes ont la manie de transformer les joutes sportives en contes moraux hollywoodiens. Je ne vois pas comment ils vont réussir ça avec ce match-là.

Les Steelers ont gagné, mais ils n’ont pas été parfaits. Leur meneur, le quart Ben Roethlisberger, a réussi de gros jeux mais a aussi commis quelques erreurs monumentales. Il a même joué de chance quand les arbitres lui ont accordé un touché sur un jeu serré sur lequel il planera un doute éternel. Ni lui ni aucun de ses coéquipiers n’a réussi LE GROS JEU scellant l’issue de la rencontre. On a plutôt eu droit à un match complexe impossible à réduire à un seul «grand moment».

En vérité, tous les matchs sportifs sont comme ça parce qu’ils ne sont pas écrits par des scénaristes. Ils sont chaotiques, hasardeux et souvent injustes... comme la vie. Mais on ne l’accepte pas, alors on leur impose une structure narrative qui leur donne un sens.