J’ai grandi dans un parking de maisons mobiles et je suis toujours ému quand j’en vois un. Pour moi, c’est l’image de la pauvreté et la précarité. Pendant longtemps, j’ai cru que ce type d’habitat n’existait qu’en région. Mais non: il y en a en périphérie de Montréal. L’autre jour, en skiant au Cap Saint-Jacques, j’ai eu la surprise d’en découvrir un sur l’Île Bizard, où on trouve aussi quantité de maisons cossus et trois terrains de golf. C’est… bizarre.
Il y a aussi un parking de maisons mobiles sur l’Île Perrot, une autre île banlieusarde. Il y en a un immense à Laval, à l’ouest de l’autoroute 13. Et on peut en voir un très étrange, isolé au milieu d’un champ, quand on quitte l’île de Montréal par le pont Charles-de-Gaulle et l’autoroute 40. Chaque fois que je passe à cet endroit, je me pose les mêmes questions: qui peut bien habiter là? Que font-ils dans la vie? Comment se fait-il que ce bout de terrain n’ait pas été racheté depuis longtemps par un promoteur immobilier?
Le parking de maisons mobiles où j’ai grandi à Hauterive sur la Côte-Nord existe toujours. Il a même pris de l’expansion. La maison mobile où on habitait n’est plus à sa place. Normal: quand ils ont finalement décidé de déménager, ils l’ont amené avec eux! On a vécu dedans encore quelques années, mais pas dans un parking. Mes parents l’avait plutôt installé dans un rang, en plein bois, où elle était encore plus triste à voir que tassées avec ses semblables dans un parking.
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