J’ai eu une drôle d’impression en écoutant Ken Dryden s’adresser à la foule ce soir, alors que le Canadien retirait son chandail numéro 29. L’ancien gardien de but devenu politicien est très à l’aise et s’exprime avec d’éloquence. Résultat: son discours n'était pas touchant. C’était bien écrit et bien livré, mais on ne ressentait rien à l’écouter.
D’habitude, les grands sportifs qu’on honore ainsi sont des hommes bourrus peu habitués à s’exprimer. Ils bafouillent, ils hésitent, ils ont la gorge nouée par l’émotion… et cette faiblesse contrastant avec leur image de héros a quelque chose de très touchant. Pensez à Maurice Richard ou à Guy Lafleur. La retenue et la rigidité de Maurice Richard chaque fois qu’on lui rendait hommage me faisaient immanquablement monter les larmes aux yeux. On le sentait. On était avec lui. On comprenait viscéralement l’homme qu’il était.
Ce genre de cérémonie révèle habituellement l’homme derrière la légende. Dans le cas de Dryden, j'ai surtout eu l'impression d'entendre un politicien.
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