Quand j’étais enfant et qu’on passait sur la route 138 à la hauteur du village autochtone de Betsiamites, mon père disait à ma sœur et moi de se coucher au fond de l’auto pour éviter de se faire tirer une flèche par un indien. On trouvait ça très drôle, mais un détail clochait: de la route, on ne voyait pas le moindre indien. On ne voyait même pas leur village, l’un des rares sur la Côte-Nord à être établi à l’écart de la 138.
Aujourd’hui par contre, les indiens, on les voit. Betsiamites connaît une croissance démographique galopante. Le village a tellement grossi qu’on le voit maintenant très bien de la route 138. Dans une région où l’économie est stagnante et où l’exode des jeunes sévit très fort, le cas de Betsiamites est unique. Pendant que les municipalités voisines fondent, celle-là prend de l’expansion. Il y a maintenant plus de 2500 habitants à Betsiamites et, signe des temps, le village a maintenant son équipe de hockey senior.
Depuis quelques années, les «blancs» de la Côte-Nord voient rouge à propos des autochtones et de leurs revendications territoriales. Ils les accusent de vouloir faire main basse sur toute la région. Quand on passe devant Betsiamistes, on réalise une chose: au-delà des querelles de droits territoriaux, les autochtones sont en train de gagner la plus importante bataille – la bataille démographique. Vont-ils un jour être majoritaire sur la Côte-Nord? En tout cas, si la tendance se maintient…
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