J’ai vu Rechercher Victor Pellerin hier soir. C’est trop long, mais quand même très intéressant.
C’est un autre de ces longs métrages de fiction se présentant comme un documentaire. Le procédé n’est plus nouveau, mais il reste fascinant. Ce qui me frappe le plus, c’est qu’il permet d’enfreindre la règle numéro 1 du cinéma qui a été parfaitement résumée par Yvon Deschamps: «on veut pas savoir, on veut voir!»
Quand, dans le cadre d’une fiction se présentant comme un documentaire, un acteur raconte un événement à la caméra, c’est excitant, c’est cinématographique. Pourtant, s’il faisait l’équivalent dans un film de fiction «ordinaire», on trouverait ça plate et verbeux. Les films d’Éric Rohmer sont remplis de ce genre de moment... et tout le monde ou presque les trouvent ennuyeux.
Pourquoi ça passe mieux dans un simulacre de documentaire? Parce que dans ce genre de film, le personnage principal n’est pas à l’écran puisque c’est le spectateur. Le spectateur qui voyage pour rencontrer des témoins, écoute ce qu’ils ont à dire et recolle peu à peu les morceaux de l’histoire. Bref, c’est nous qui menons l’enquête, pas Colombo ou Sherlock Holmes. Ce processus-là est en soi grisant.
C'est d'ailleurs le problème de Rechercher Victor Pellerin. Le film nous présente beaucoup de monde, nous fait voyager des milliers de kilometres et accapre notre attention pendant un long moment... mais au bout du compte, il ne nous fait pas découvrir grand chose sur le fameux Victor Pellerin, l'art et la vie en générale.
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