13.5.07

Connaissez-vous Jack Cust?

Je suis un fan des A’s d’Oakland depuis que j’ai lu le livre Moneyball, qui raconte comment le directeur-gérant des A’s, Billy Beane, réussit à garder son équipe compétitive malgré un budget très restreint.

Le grand secret de Beane, c’est de recruter à rabais des joueurs rejetés par les autres équipes parce qu’ils ont une faiblesse que l’intelligentsia du baseball (oui, ça existe) juge impardonnable.

Dans Moneyball, l’auteur Michel Lewis s’attarde au cas de Scott Hatteberg, un receveur dont la carrière semblait terminé après qu’une blessure au bras l’ait rendu incapable de lancer la balle avec force. Billy Beane l’a ressuscité en le transformant en joueur de premier-but. Pendant quelques saisons, les A’s ont pu profiter de son principal talent: sa discipline au bâton. Hatteberg était un frappeur très sélectif qui récoltait beaucoup de buts sur balle et forçait le lanceur adverse à exécuter beaucoup de tirs.

Beane a plusieurs joueurs de ce type dans son équipe cette saison. Milton Bradley est une «tête forte» qui a changé plusieurs fois d’équipes. Shannon Stewart et Chris Snelling sont souvent blessés et ça réduit leur valeur marchande. Mike Piazza est un vieux receveur que Beane a transformé en frappeur désigné.

Piazza a été blessé il y a quelques semaines et Beane a réagi en réalisant une transaction qui est en train de devenir son meilleur coup de la saison. Il a acquis pour des pinottes un certain Jack Cust, un gros bonhomme qui a frappé beaucoup de circuits dans les ligues mineures mais qui n’a jamais eu sa chance dans la Majeures parce qu’il est pitoyable en défensive et qu’il accumule les retraits sur trois prises en quantité industrielle.

En sept matchs comme frappeur désigné avec les A’s, Cust a déjà frappé SIX circuits. Il a aussi six buts sur balle pour une moyenne de présence sur les buts de .469, ce qui est exceptionnel. Pas mal pour un gars qui traîne dans les coulisses des Majeures depuis 2001.

Cust a aussi 11 retraits au bâton, mais on s’en fout un peu. À lui seul, il a relancé l'attaque des A's qui était anémique depuis le début de la saison.

Moral de l’histoire: quand on juge un employé ou un collègue de travail, il ne faut jamais que ses faiblesses nous empêchent de voir ses forces. L’important, c’est de voir ce que les gens ont à offrir et trouver un moyen d’exploiter ça. C’est vrai au baseball comme dans tous les domaines.

1 commentaire:

vick a dit...

Toute une leçon de vie... Je vais méditer là-dessus.