La nouvelle de la fermeture de l’usine fabriquant des sandales Crocs à Québec me fait encore une fois constater à quel point l’économie n’est pas notre matière forte.
La façon dont on parle de cette histoire ici est classique. Deux petits Québécois (aussi bien dire nous tous) ont eu la bonne idée de créer des sandales en plastique qui sont devenues immensément populaires partout sur la planète. De méchants Américains ont acheté la compagnie et ont maintenant le culot de fermer «notre» usine à Québec pour faire encore plus d’argent en profitant de la mondialisation pour transférer la production dans un pays où la main d’œuvre est moins chère.
La réalité, me semble-t-il, c’est que la mode des grosses sandales en plastique est passée et que Crocs est dans le gros trouble parce qu’elle ne vend rien d’autres. L’action de la compagnie a perdu plus de 40% de sa valeur mardi pour terminer la journée à environ 10$. Elle a déjà valu plus de 75$.
La fermeture de l’usine de Québec n’est pas à l’origine de cette débâcle. Crocs a revisé à la baisse ses prévisions de revenus (de 225 à 200 millions) pour le premier trimestre, parce que ses ventes sont moins fortes prévus. C’est assez pour mettre la compagnie dans le rouge. Son président a essayé d’expliquer ça en parlant du printemps tardif en Amérique du Nord. Les analystes disent plutôt que les grosses sandales en plastique n’ont plus la cote.
La fermeture de l’usine de Québec est une mauvaise nouvelle, bien sûr. Mais dans le contexte, peut-on vraiment crier au scandale?
La leçon que nous donne les grosses sandales en plastique, c’est qu’on peut faire un méchant paquet d’argent et faire travailler beaucoup de monde avec une bonne idée comme les grosses sandales en plastique. Mais rien ne garantie que ça va durer éternellement.
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