J’ai eu une drôle d’impression en écoutant Ken Dryden s’adresser à la foule ce soir, alors que le Canadien retirait son chandail numéro 29. L’ancien gardien de but devenu politicien est très à l’aise et s’exprime avec d’éloquence. Résultat: son discours n'était pas touchant. C’était bien écrit et bien livré, mais on ne ressentait rien à l’écouter.
D’habitude, les grands sportifs qu’on honore ainsi sont des hommes bourrus peu habitués à s’exprimer. Ils bafouillent, ils hésitent, ils ont la gorge nouée par l’émotion… et cette faiblesse contrastant avec leur image de héros a quelque chose de très touchant. Pensez à Maurice Richard ou à Guy Lafleur. La retenue et la rigidité de Maurice Richard chaque fois qu’on lui rendait hommage me faisaient immanquablement monter les larmes aux yeux. On le sentait. On était avec lui. On comprenait viscéralement l’homme qu’il était.
Ce genre de cérémonie révèle habituellement l’homme derrière la légende. Dans le cas de Dryden, j'ai surtout eu l'impression d'entendre un politicien.
29.1.07
25.1.07
J'haïs Le Banquier
À mon avis, la population québécoise se divise maintenant en deux. D'un côté, il y a ceux qui aiment regarder Le Banquier, le nouveau jeu télévisé animé par Julie Snyder. Et de l'autre côté, il y a ceux qui comme moi ne peuvent pas supporter ça plus que deux minutes. Je ne me souviens pas d'avoir détesté autant une émission de télé.
Ce qui me dérange le plus, ce sont les concurrents extrovertis et leurs «sparages» ridicules. Quand un Américain se comporte de la même façon à Deal or No Deal, je le trouve juste épais. Mais là, avec des Québécois, j'ai une réaction plus profonde. Je suis gênée. J'ai honte pour eux. J'ai toutes les misères du monde à ne pas changer de poste.
Tenez-vous le pour dit: je ne pense pas que je puisse être l'ami de quelqu'un qui aime Le Banquier.
Ce qui me dérange le plus, ce sont les concurrents extrovertis et leurs «sparages» ridicules. Quand un Américain se comporte de la même façon à Deal or No Deal, je le trouve juste épais. Mais là, avec des Québécois, j'ai une réaction plus profonde. Je suis gênée. J'ai honte pour eux. J'ai toutes les misères du monde à ne pas changer de poste.
Tenez-vous le pour dit: je ne pense pas que je puisse être l'ami de quelqu'un qui aime Le Banquier.
Le match des étoiles
Tous les scénaristes et réalisateurs de la Terre devraient se faire un devoir de regarder chaque année le match des étoiles de la LNH, qui a eu lieu hier. C’est une formidable leçon de scénarisation.
Cette «superproduction» regroupe les «stars» de la Ligue qui peuvent s’exprimer librement dans un match où on oublie la robustesse et le jeu défensif. Résultat: une partie de hockey rocambolesque où il se compte des dizaines de buts spectaculaires.
Et pourtant… c’est plate à mort.
Comme c’est un match hors-concours qui ne veut rien dire, il n’y a pas d’enjeu ni pour les spectateurs ni pour les «personnages». Les joueurs s’amusent sans trop faire d’effort et on les regarde avec une impression de futilité angoissante.
C’est littéralement un match sans histoire. Une banale partie de saison régulière entre les Panthers de la Floride et les Blue Jackets de Columbus s'inscrit dans une histoire – celle d’une longue saison de hockey visant à déterminer le champion de la Coupe Stanley. Pour cette raison, le match est important, dramatique. Ce n’est pas le cas du match des étoiles et tous les jeux spectaculaires qu’il nous offre ne rachètent pas ce manque d’enjeu dramatique.
Ça ne vous rappelle pas certains films?
Cette «superproduction» regroupe les «stars» de la Ligue qui peuvent s’exprimer librement dans un match où on oublie la robustesse et le jeu défensif. Résultat: une partie de hockey rocambolesque où il se compte des dizaines de buts spectaculaires.
Et pourtant… c’est plate à mort.
Comme c’est un match hors-concours qui ne veut rien dire, il n’y a pas d’enjeu ni pour les spectateurs ni pour les «personnages». Les joueurs s’amusent sans trop faire d’effort et on les regarde avec une impression de futilité angoissante.
C’est littéralement un match sans histoire. Une banale partie de saison régulière entre les Panthers de la Floride et les Blue Jackets de Columbus s'inscrit dans une histoire – celle d’une longue saison de hockey visant à déterminer le champion de la Coupe Stanley. Pour cette raison, le match est important, dramatique. Ce n’est pas le cas du match des étoiles et tous les jeux spectaculaires qu’il nous offre ne rachètent pas ce manque d’enjeu dramatique.
Ça ne vous rappelle pas certains films?
20.1.07
Extras
Extras, c’est la deuxième télésérie de Ricky Gervais et Stephen Marchant, les créateurs de The Office. Le personnage principal, joué par Gervais, est un acteur raté qui travaille comme figurant sur des tournages avec sa copine Maggie. Il a un agent encore plus raté que lui interprété par Stephen Marchant, qui est la «révélation» de cette série. Il est absolument hilarant.
Extras est moins drôle que The Office, mais j’ai quand même beaucoup aimé ça. Il y a quelque chose de très humain là-dedans. Je me suis beaucoup attaché au personnage de Maggie, une blonde tellement gourde et naïve qu’on a envie de la protéger. Sa meilleure scène est dans le premier épisode quand elle essaie d’avoir une conversation téléphonique obscène avec son chum même si ça ne lui tente pas. Essayez de dire des phrases salaces sur un ton peu enthousiasme et vous allez voir comme c’est drôle.
Chaque épisode se déroule pendant un tournage impliquant une vraie vedette. Certaines de ces vedettes ont été très loin dans l’autodérision. Ben Stiller se comporte en égomaniaque complètement insensible. Patrick Stewart a l’air complètement demeuré. Et Kate Winslett joue les actrices voulant à tout prix décroché un Oscar.
Une bien bonne série. J'ai hâte de voir la deuxième saison.
Extras est moins drôle que The Office, mais j’ai quand même beaucoup aimé ça. Il y a quelque chose de très humain là-dedans. Je me suis beaucoup attaché au personnage de Maggie, une blonde tellement gourde et naïve qu’on a envie de la protéger. Sa meilleure scène est dans le premier épisode quand elle essaie d’avoir une conversation téléphonique obscène avec son chum même si ça ne lui tente pas. Essayez de dire des phrases salaces sur un ton peu enthousiasme et vous allez voir comme c’est drôle.
Chaque épisode se déroule pendant un tournage impliquant une vraie vedette. Certaines de ces vedettes ont été très loin dans l’autodérision. Ben Stiller se comporte en égomaniaque complètement insensible. Patrick Stewart a l’air complètement demeuré. Et Kate Winslett joue les actrices voulant à tout prix décroché un Oscar.
Une bien bonne série. J'ai hâte de voir la deuxième saison.
17.1.07
Idiocracy
Je viens de voir Idiocracy, un film écrit et réalisé par Mike Judge, le créateur de Beavis and Butthead et d'Office Space. C'est une comédie de science-fiction qui part d'un constat très simple: de nos jours, les gens intelligents et éduqués hésitent à faire des enfants alors que les imbéciles se reproduisent en masse. Bref, la "sélection naturelle" joue maintenant en faveur des imbéciles et si la tendance se maintient, la population occidentale sera dans le futur composé uniquement d'idiots et de retardés mentaux.
Le film est inégal, mais j'ai beaucoup ri à certains moments. L'histoire se déroule dans un futur peuplé d'imbéciles où la justice, la police et même présidence américaine ont pris une couleur "lutte profesionnelle".
Idiocracy est sorti en septembre, mais est passé complètement inaperçu. Ça mérite certainement une location.
Le film est inégal, mais j'ai beaucoup ri à certains moments. L'histoire se déroule dans un futur peuplé d'imbéciles où la justice, la police et même présidence américaine ont pris une couleur "lutte profesionnelle".
Idiocracy est sorti en septembre, mais est passé complètement inaperçu. Ça mérite certainement une location.
16.1.07
Je viens de voir que...
La chaîne ARTV diffuse la version française de la première saison de Slings and Arrows, une série canadienne se déroulant dans les coulisses d’un théâtre que j’ai adorée. La version française s’appelle Coups de théâtre. C'est le mercredi à 22h. Jetez un coup d’œil là-dessus…
15.1.07
Vieux livre
Mes parents sont d’incorrigibles «ramasseux» et il y a une dizaine d’années, ils ont récupéré une grosse cargaison de vieux livres dont se débarrassait la bibliothèque de leur village. Chaque fois que je leur rends visite, je trouve dans ce bric-à-brac un livre intéressant. L’an dernier, c’était Kon Tiki. Cette année, c’est une très vieille édition de Les Caractères de La Bruyère, une collection de pensées et de maximes publiée en 1687. Le chapitre portant sur «les ouvrages de l’esprit» (la littérature, les arts et la philosophie) tient encore parfaitement la route. Un passage m’a particulièrement frappé:
«Un ouvrage satirique ou qui contient des faits, qui est donné en feuilles sous le manteau aux conditions d'être rendu de même, s'il est médiocre, passe pour merveilleux; l'impression est l'écueil.»
Voilà qui me semble expliquer les «phénomènes Internet» comme Snake on a plane, Têtes à claques et les théories du complot à propos du 11 septembre. Quelque chose qu'on découvre sur Internet dégage une impression de clandestinité qui lui ajoute du piquant.
«Un ouvrage satirique ou qui contient des faits, qui est donné en feuilles sous le manteau aux conditions d'être rendu de même, s'il est médiocre, passe pour merveilleux; l'impression est l'écueil.»
Voilà qui me semble expliquer les «phénomènes Internet» comme Snake on a plane, Têtes à claques et les théories du complot à propos du 11 septembre. Quelque chose qu'on découvre sur Internet dégage une impression de clandestinité qui lui ajoute du piquant.
10.1.07
Rouge et blanc
Quand j’étais enfant et qu’on passait sur la route 138 à la hauteur du village autochtone de Betsiamites, mon père disait à ma sœur et moi de se coucher au fond de l’auto pour éviter de se faire tirer une flèche par un indien. On trouvait ça très drôle, mais un détail clochait: de la route, on ne voyait pas le moindre indien. On ne voyait même pas leur village, l’un des rares sur la Côte-Nord à être établi à l’écart de la 138.
Aujourd’hui par contre, les indiens, on les voit. Betsiamites connaît une croissance démographique galopante. Le village a tellement grossi qu’on le voit maintenant très bien de la route 138. Dans une région où l’économie est stagnante et où l’exode des jeunes sévit très fort, le cas de Betsiamites est unique. Pendant que les municipalités voisines fondent, celle-là prend de l’expansion. Il y a maintenant plus de 2500 habitants à Betsiamites et, signe des temps, le village a maintenant son équipe de hockey senior.
Depuis quelques années, les «blancs» de la Côte-Nord voient rouge à propos des autochtones et de leurs revendications territoriales. Ils les accusent de vouloir faire main basse sur toute la région. Quand on passe devant Betsiamistes, on réalise une chose: au-delà des querelles de droits territoriaux, les autochtones sont en train de gagner la plus importante bataille – la bataille démographique. Vont-ils un jour être majoritaire sur la Côte-Nord? En tout cas, si la tendance se maintient…
Aujourd’hui par contre, les indiens, on les voit. Betsiamites connaît une croissance démographique galopante. Le village a tellement grossi qu’on le voit maintenant très bien de la route 138. Dans une région où l’économie est stagnante et où l’exode des jeunes sévit très fort, le cas de Betsiamites est unique. Pendant que les municipalités voisines fondent, celle-là prend de l’expansion. Il y a maintenant plus de 2500 habitants à Betsiamites et, signe des temps, le village a maintenant son équipe de hockey senior.
Depuis quelques années, les «blancs» de la Côte-Nord voient rouge à propos des autochtones et de leurs revendications territoriales. Ils les accusent de vouloir faire main basse sur toute la région. Quand on passe devant Betsiamistes, on réalise une chose: au-delà des querelles de droits territoriaux, les autochtones sont en train de gagner la plus importante bataille – la bataille démographique. Vont-ils un jour être majoritaire sur la Côte-Nord? En tout cas, si la tendance se maintient…
9.1.07
Resto branché
Si vous visitez par hasard Baie-Comeau, faites comme moi et invitez votre ordinateur portable à manger en tête à tête à L’Orange Bleue, un café-pub situé dans le moribond centre-ville de l’ancienne ville d’Hauterive, qui a été assimilée par Baie-Comeau dans les années 80.
Je n’ai pas été emballé par la cuisine de ce resto, mais plutôt par l’ambiance qui y règne. Une ambiance… Wi-Fi. C’est un des rares endroits sur la Côte-Nord qui offre l’accès Internet sans fil. Certains soirs, c’est tout qu’il faut à un homme.
Je n’ai pas été emballé par la cuisine de ce resto, mais plutôt par l’ambiance qui y règne. Une ambiance… Wi-Fi. C’est un des rares endroits sur la Côte-Nord qui offre l’accès Internet sans fil. Certains soirs, c’est tout qu’il faut à un homme.
S'abonner à :
Messages (Atom)