Je passe la semaine tout seul à la maison parce que ma blonde est partie dans le sud avec une amie. Il y a quelques années, quand ça se produisait, c’était la fête. J’en profitais pour faire tout ce qu’elle n’aimait pas me voir faire comme jouer à des jeux vidéo et... encore jouer à des jeux vidéo.
Aujourd’hui, ça ne se passe plus comme ça – et pas seulement parce que j’ai arrêté de jouer à des jeux vidéo. Je suis clairement moins bon qu’avant dans l’art de vivre seul. Un exemple niaiseux: j’ai beaucoup de difficulté à aller seul au restaurant. Non, je n’ai pas honte d’être assis seul à une table. Le problème, c’est que je peux aller où je veux. Je suis trop libre et l’indécision me gagne. Indien ou Mexicain? Schwartz’s ou Saint-Hubert? Je vous jure qu’il m’est arrivé d’errer en voiture entre deux ou trois restaurants... puis de rentrer manger à la maison
Au fond, j’ai le même problème dans mon travail. Pour aboutir à quelque chose, j’ai besoin de contraintes. Il me faut un deadline ou des gens qui comptent sur moi ou des moyens restreints ou une structure quelconque à respecter. Quand je suis trop libre, je ne fous rien.
30.11.06
29.11.06
Rester vivant
Je suis en train de relire Rester Vivant, une collection de courts textes de Michel Houllebecq sur divers sujets. Je ne saurai trop vous recommander ce petit livre d’un cynisme et d’une lucidité sans pareil. Il y a là-dedans des petits bijoux de méchanceté comique, comme le texte intitulé Jacques Prévert est un con.
Une des choses que j’aime beaucoup dans la manière Houellebecq, c’est sa façon d’imiter le «style universitaire» qu’on lit habituellement dans les thèses de doctorat. Ce faisant, il contrevient à toutes les règles sur lesquelles on s’appuie habituellement pour écrire de façon claire et vivante. Il fait des longues phrases. Il emploie un vocabulaire savant. Il utilise à profusion la forme passive. Il ouvre des parenthèses. Et ça marche!
Comme quoi renoncer à des pans entiers de la langue française au nom de la «lisibilité» (tiens, un mot savant (oups, une parenthèse)) est parfaitement stupide. Pour écrire de façon originale, il faut sortir des sentiers battus. C’est ce que fait Houellebecq en s’aventurant dans la jungle du langage savant. Il faut cependant qu’il ait beaucoup de talent pour dégager de ce fatras une poésie, une esthétique.
Une des choses que j’aime beaucoup dans la manière Houellebecq, c’est sa façon d’imiter le «style universitaire» qu’on lit habituellement dans les thèses de doctorat. Ce faisant, il contrevient à toutes les règles sur lesquelles on s’appuie habituellement pour écrire de façon claire et vivante. Il fait des longues phrases. Il emploie un vocabulaire savant. Il utilise à profusion la forme passive. Il ouvre des parenthèses. Et ça marche!
Comme quoi renoncer à des pans entiers de la langue française au nom de la «lisibilité» (tiens, un mot savant (oups, une parenthèse)) est parfaitement stupide. Pour écrire de façon originale, il faut sortir des sentiers battus. C’est ce que fait Houellebecq en s’aventurant dans la jungle du langage savant. Il faut cependant qu’il ait beaucoup de talent pour dégager de ce fatras une poésie, une esthétique.
28.11.06
Slings and Arrows
Il m’a fallu quelques épisodes avant de tomber sous le charme de Slings and Arrows, une télésérie produite au Canada et diffusée sur Sundance Channel. C’est une comédie se déroulant dans les coulisses d’un festival de théâtre shakespearien comme celui de Stratford en Ontario.
La série est lente à décoller parce que son personnage principal, un acteur devenu metteur en scène après avoir fait une crise de folie au beau milieu d’une représentation, manque à l’appel durant les deux ou trois premiers épisodes. Au début, il n’est tout simplement pas là. Ensuite, il est là, mais il prend le temps de s’installer. En fait, c’est toute la série qui prend le temps de s’installer, ce qui est un peu étrange puisque sa première saison ne dure que six épisodes!
La série devient vraiment intéressante au cours des trois derniers épisodes, quand le metteur en scène essaie de monter Hamlet avec dans le rôle titre un acteur hollywoodien dans le genre de Keenu Reeves.
Une note sur le coffret DVD de la saison 1: il n’offre ni traduction française ni sous-titres en anglais ou en français. C’est plutôt embêtant quand les acteurs jouent du Shakespeare parce que c’est du vieil anglais difficile à comprendre. Le coffret est aussi très pauvre en supplément. N’empêche, je vais acheter la deuxième saison...
La série est lente à décoller parce que son personnage principal, un acteur devenu metteur en scène après avoir fait une crise de folie au beau milieu d’une représentation, manque à l’appel durant les deux ou trois premiers épisodes. Au début, il n’est tout simplement pas là. Ensuite, il est là, mais il prend le temps de s’installer. En fait, c’est toute la série qui prend le temps de s’installer, ce qui est un peu étrange puisque sa première saison ne dure que six épisodes!
La série devient vraiment intéressante au cours des trois derniers épisodes, quand le metteur en scène essaie de monter Hamlet avec dans le rôle titre un acteur hollywoodien dans le genre de Keenu Reeves.
Une note sur le coffret DVD de la saison 1: il n’offre ni traduction française ni sous-titres en anglais ou en français. C’est plutôt embêtant quand les acteurs jouent du Shakespeare parce que c’est du vieil anglais difficile à comprendre. Le coffret est aussi très pauvre en supplément. N’empêche, je vais acheter la deuxième saison...
27.11.06
Pas drôle
Ce qu’il y a de plus agréable quand on écrit de la comédie pour la télévision, c’est de voir un gag qu’on a inventé prendre vie à l’écran et fonctionner exactement comme on l’avait anticipé dans sa tête. C’est vraiment un feeling incroyable.
Des fois, par contre, c’est le contraire qui se produit. On a écrit quelque chose et quand le voit à l’écran, on se rend compte que ça ne marche pas. Et ce n’est pas de la faute des acteurs ou des réalisateurs. Le problème, c’est le gag. Le texte. Le gars qui a écrit le texte.
C’est vraiment un sentiment horrible. On se demande surtout où on avait la tête. Comment ai-je pu trouver ce gag ou tout ce texte drôle? On a honte. On voudrait disparaître.
Je sais de quoi je parle: ça vient de m’arriver. Tout seul dans un salle de visionnement, j’ai mis la cassette dans le magnétoscope et j’ai vu l’étendu des dégâts. Chaque fois que ça m’arrive, j’essaie d’en tirer des leçons. Cette fois-ci, j’en ai deux:
-Rester à l’intérieur de ses moyens. Ce que je sais faire, moi, c’est écrire des lignes drôles et m’amuser avec ce qui se passe «hors écran», entre deux scènes. Si j’essaie de faire des gags visuels, ils ont de très bonnes chances d’être mauvais.
-Plus il y a de l’intrigue, moins il y a de la place pour faire des gags. Quand on fait de l’humour, il faut raconter des histoires simples. Sinon on passe son temps à faire avancer son histoire au lieu de faire des blagues. L’humour est presque toujours dans la façon dont les personnages réagissent à ce qui arrive. Si trop d’affaires arrivent, on a tout simplement plus le temps pour les réactions.
Des fois, par contre, c’est le contraire qui se produit. On a écrit quelque chose et quand le voit à l’écran, on se rend compte que ça ne marche pas. Et ce n’est pas de la faute des acteurs ou des réalisateurs. Le problème, c’est le gag. Le texte. Le gars qui a écrit le texte.
C’est vraiment un sentiment horrible. On se demande surtout où on avait la tête. Comment ai-je pu trouver ce gag ou tout ce texte drôle? On a honte. On voudrait disparaître.
Je sais de quoi je parle: ça vient de m’arriver. Tout seul dans un salle de visionnement, j’ai mis la cassette dans le magnétoscope et j’ai vu l’étendu des dégâts. Chaque fois que ça m’arrive, j’essaie d’en tirer des leçons. Cette fois-ci, j’en ai deux:
-Rester à l’intérieur de ses moyens. Ce que je sais faire, moi, c’est écrire des lignes drôles et m’amuser avec ce qui se passe «hors écran», entre deux scènes. Si j’essaie de faire des gags visuels, ils ont de très bonnes chances d’être mauvais.
-Plus il y a de l’intrigue, moins il y a de la place pour faire des gags. Quand on fait de l’humour, il faut raconter des histoires simples. Sinon on passe son temps à faire avancer son histoire au lieu de faire des blagues. L’humour est presque toujours dans la façon dont les personnages réagissent à ce qui arrive. Si trop d’affaires arrivent, on a tout simplement plus le temps pour les réactions.
26.11.06
Au sommet du Mont Saint-Grégoire
De toutes les collines montérégiennes, le Mont Saint-Grégoire est celle qui ressemble plus à un pic de carte de postale. Compact et escarpé, le Mont s’élève à 251 mètres au dessus du niveau de la mer.
Pour monter au sommet, nous sommes partis du centre d'interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu où il faut payer 3$. De là, un sentier de 1,5 kilomètres mène au sommet du mont. La randonnée donne vraiment l’impression d’escalader une montagne. Après un bout facile en forêt, le sentier devient très abrupt et rocailleux. En montant, ça va assez bien. Mais en descendant, il faut faire très attention à ne pas se casser la figure.
Le sommet du mont est dégagé et il est très facile d’y circuler. Il constitue donc une fantastique plateforme d’observation circulaire et il suffit de faire le tour pour voir toute la campagne environnante. La vue sur les autres collines montérégiennes comme le Mont Rougemont et le Mont Yamaska est particulièrement saisissante.
Pour monter au sommet, nous sommes partis du centre d'interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu où il faut payer 3$. De là, un sentier de 1,5 kilomètres mène au sommet du mont. La randonnée donne vraiment l’impression d’escalader une montagne. Après un bout facile en forêt, le sentier devient très abrupt et rocailleux. En montant, ça va assez bien. Mais en descendant, il faut faire très attention à ne pas se casser la figure.
Le sommet du mont est dégagé et il est très facile d’y circuler. Il constitue donc une fantastique plateforme d’observation circulaire et il suffit de faire le tour pour voir toute la campagne environnante. La vue sur les autres collines montérégiennes comme le Mont Rougemont et le Mont Yamaska est particulièrement saisissante.
25.11.06
Élémentaire
Je ne m’attendais pas à aimer le film tiré du roman Les Particules Élémentaires de Michel Houellebecq. J’adore ce livre comme tous ceux de Houellebecq et je ne croyais pas possible d’en faire un concentré cinématographique de deux heures.
Est-ce que le film rend justice au roman? Pas vraiment. Mais n’empêche, il m’a beaucoup touché. Je ne me souviens pas d’avoir pleuré aussi tôt et aussi souvent en regardant un film. Il y a dans l’histoire concoctée par Michel Houellebecq tant de choses qui viennent me chercher. La mort des parents. L’amour d’enfance qui reste lettre morte. La catatonie émotive. La torture du désir sexuel inassouvi. Le bonheur qui éclos parfois sur une pile de malheurs mais qui reste d’une fragilité extrême. Et l’écrasante impression que le monde occidental est arrivé au bout de sa course, que son désarroi est tel qu’il ne peut plus continuer.
Pour moi, ces thèmes-là sont les «particules élémentaires» du roman de Houellebecq et je les ai retrouvé à l’écran. Ma blonde soutient que le film ne fait qu’effleurer tout ça. C’est vrai. Mais il n’en fallait pas plus pour me bouleverser. Peut-être qu’inconsciemment, je complétais le film en ajoutant à l’expérience ma connaissance du livre que j’ai déjà lu quatre ou cinq fois.
J’ai aussi apprécié la réalisation sobre et le jeu de l’acteur incarnant Michel, le scientifique déconnecté du genre humain. Ce n’est pas facile de jouer la froideur et le détachement. Avec son visage flou, Christian Ulmen y arrive avec brio.
En passant, j’ai aussi été séduit par la bande-annonce du film québécois Recherchez Victor Pellerin. J’ai vraiment hâte de voir ça.
Est-ce que le film rend justice au roman? Pas vraiment. Mais n’empêche, il m’a beaucoup touché. Je ne me souviens pas d’avoir pleuré aussi tôt et aussi souvent en regardant un film. Il y a dans l’histoire concoctée par Michel Houellebecq tant de choses qui viennent me chercher. La mort des parents. L’amour d’enfance qui reste lettre morte. La catatonie émotive. La torture du désir sexuel inassouvi. Le bonheur qui éclos parfois sur une pile de malheurs mais qui reste d’une fragilité extrême. Et l’écrasante impression que le monde occidental est arrivé au bout de sa course, que son désarroi est tel qu’il ne peut plus continuer.
Pour moi, ces thèmes-là sont les «particules élémentaires» du roman de Houellebecq et je les ai retrouvé à l’écran. Ma blonde soutient que le film ne fait qu’effleurer tout ça. C’est vrai. Mais il n’en fallait pas plus pour me bouleverser. Peut-être qu’inconsciemment, je complétais le film en ajoutant à l’expérience ma connaissance du livre que j’ai déjà lu quatre ou cinq fois.
J’ai aussi apprécié la réalisation sobre et le jeu de l’acteur incarnant Michel, le scientifique déconnecté du genre humain. Ce n’est pas facile de jouer la froideur et le détachement. Avec son visage flou, Christian Ulmen y arrive avec brio.
En passant, j’ai aussi été séduit par la bande-annonce du film québécois Recherchez Victor Pellerin. J’ai vraiment hâte de voir ça.
24.11.06
Je flashe
La BD que je fais en collaboration avec Michel Saint-Jean pour le magazine de plein air Espaces est maintenant disponible sur le Web en version Flash. En écrivant des «scénarios» de BD depuis quelques années, j’ai surtout appris à économiser les mots. Règle générale, moins il y a de texte dans une bande, mieux c’est. Au début, j’avais tendance à imiter la langue orale pour faire des répliques «réalistes». Ce n’est pas la bonne approche. La langue orale est trop relâchée et ça fait trop de mots dans le dessin. On se tanne de lire même si l’ensemble du texte ne fait que deux ou trois phrases.
Jusqu’à un certain point, ça s’applique aussi aux dialogues pour la télé ou le cinéma. Là aussi, il faut faire une chasse impitoyable aux mots inutiles. Là aussi, il ne faut pas essayer d’imiter la vraie langue parlée. Il faut que le dialogue «sonne» vrai, mais qu’il soit plus efficace que la langue parlée. Il faut trouver le moyen de donner un show sans que ça sonne faux ou forcé. Parce que sinon c'est plate...
Jusqu’à un certain point, ça s’applique aussi aux dialogues pour la télé ou le cinéma. Là aussi, il faut faire une chasse impitoyable aux mots inutiles. Là aussi, il ne faut pas essayer d’imiter la vraie langue parlée. Il faut que le dialogue «sonne» vrai, mais qu’il soit plus efficace que la langue parlée. Il faut trouver le moyen de donner un show sans que ça sonne faux ou forcé. Parce que sinon c'est plate...
23.11.06
Dossier chaud
Quand j’ai décidé d’acheter un ordinateur portable, c’était surtout pour regarder des DVD en voyage. Je ne croyais pas que j’allais l’utiliser souvent pour travailler. Au fil des semaines, j’ai peu à peu délaissé mon vieil ordinateur de table au point où maintenant j’utilise exclusivement mon portable.
Comme je travaille à la maison et dans deux endroits différents, mon portable est devenu mon bureau virtuel. Résultat: je ne mets presque plus les pieds dans mon vrai bureau à la maison. Quand je travaille à domicile, je m’installe presque toujours sur le divan du salon, avec mon portable sur moi. C’est dans cette position que je suis le plus confortable pour travailler. Ce n’est pas pour rien que ce genre d’ordinateur s’appelle un «laptop» en anglais.
Le seul problème: quand je m’installe comme ça, mon portable me chauffe les couilles. Ce n’est pas seulement inconfortable. Selon cette étude, c’est aussi une menace pour ma fertilité. Et ça m’inspire une question: combien d’hommes en Occident se font consciencieusement chauffer les couilles avec leurs portables pour éviter de faire le bébé que leurs blondes veulent avoir et qu’eux aussi ont dit qu’ils voulaient, sauf que dans le fond, ils sont pas sûrs?
Comme je travaille à la maison et dans deux endroits différents, mon portable est devenu mon bureau virtuel. Résultat: je ne mets presque plus les pieds dans mon vrai bureau à la maison. Quand je travaille à domicile, je m’installe presque toujours sur le divan du salon, avec mon portable sur moi. C’est dans cette position que je suis le plus confortable pour travailler. Ce n’est pas pour rien que ce genre d’ordinateur s’appelle un «laptop» en anglais.
Le seul problème: quand je m’installe comme ça, mon portable me chauffe les couilles. Ce n’est pas seulement inconfortable. Selon cette étude, c’est aussi une menace pour ma fertilité. Et ça m’inspire une question: combien d’hommes en Occident se font consciencieusement chauffer les couilles avec leurs portables pour éviter de faire le bébé que leurs blondes veulent avoir et qu’eux aussi ont dit qu’ils voulaient, sauf que dans le fond, ils sont pas sûrs?
22.11.06
Le sommet du Mont Rigaud
Plus j’apprends à connaître le Mont Rigaud et plus j’aime cette petite montagne remplie de surprise. En fin de semaine, on a grimpé pour la première fois au sommet du mont on a fait découvertes.
Le sentier conduisant au sommet de la montagne part du Sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes, où on trouve une impressionnante chapelle à ciel ouvert. Un de ces vestiges du passé qui nous fait réaliser à quel point la religion a déjà occupé une place importante au Québec.
Dès le départ, le sentier passe près d’une saisissante statue de la vierge installé dans ce qui semble être les restes d’un édifice religieux. Avec mon feutre sur la tête, je me suis senti comme Indiana Jones.
Plus loin, le sentier longe «le champ des guérets», un immense dépôt de pierres rondes qui forment un paysage singulier. Vestige du passage d’un glacier, le champ de pierres a fait l’objet d’une exploitation commerciale au début du vingtième siècle. On avait même construit un petit chemin de fer pour descendre les cailloux de la montagne. Ces cailloux parsèment aussi une bonne portion du sentier, ce qui complique un peu la marche. Ceux qui ont comme moi les chevilles fragiles ont intérêt à porter de bonnes chaussures.
Même si le Mont Rigaud ne s’élève qu’à 220 mètres au dessus du niveau de la mer, son sommet présente un aspect plutôt alpin. Les derniers mètres d’ascension sont dépaysants à souhait. Le sommet est décoré d’une croix et d’une plateforme d’observation d’où on a une très belle vue sur la rivière Outaouais et la plaine environnante.
21.11.06
Meilleur avant
La plus grande qualité du blogue en tant que «genre littéraire», c’est que tous les textes qu’on publie sont datés. Pour le lecteur, cette date est une information cruciale. Comme la date de péremption sur un litre de lait, elle lui permet de connaître l’âge du texte et donc de savoir si l’information qu’il contient est vieille ou récente. La date met instantanément le texte en contexte et donne une idée de sa valeur/pertinence/fiabilité. Le monde change. Un texte, au contraire, est une photo figée du monde. La date permet de savoir quand cette photo a été prise.
Pour l’auteur aussi, la date est très utile. Elle permet d’abandonner un texte sur Internet en se libérant de l’obligation de le tenir à jour. Moi par exemple, j’ai un site où je parle des endroits où on peut faire du ski de fond. J’avais le choix: mettre une date sur chacun de mes textes comme dans un blogue ou essayer de garder tout mon contenu continuellement à jour à la façon de Wikipedia. J’ai choisi la formule blogue parce que je suis juste un gars tout seul qui aime écrire sur ses sorties en ski de fond et non pas une équipe rédigeant une encyclopédie.
Pour l’auteur aussi, la date est très utile. Elle permet d’abandonner un texte sur Internet en se libérant de l’obligation de le tenir à jour. Moi par exemple, j’ai un site où je parle des endroits où on peut faire du ski de fond. J’avais le choix: mettre une date sur chacun de mes textes comme dans un blogue ou essayer de garder tout mon contenu continuellement à jour à la façon de Wikipedia. J’ai choisi la formule blogue parce que je suis juste un gars tout seul qui aime écrire sur ses sorties en ski de fond et non pas une équipe rédigeant une encyclopédie.
20.11.06
Téléblogue
Depuis quelques mois, je me demande s’il n’y aurait pas moyen d’élaborer un concept d’émission de télé en s’inspirant de la «philosophie» blogue. J’aurais dû y penser: des Américains y ont déjà pensé. L’émission s’appelle Open Source. Bon, d’accord, c’est de la radio, mais c’est à peu près ce que j’avais en tête.
Le principe va beaucoup plus loin que simplement bloguer à la télévision ou à la radio. Quand l’équipe d’Open Source a une idée de sujet, elle commence par en faire un message sur le blogue de l’émission dans le but de «partir» une discussion. Cette discussion, c’est comme une grosse réunion de production à laquelle serait conviée tous les internautes. Si un sujet ne suscite pas beaucoup de réactions, il est abandonné. Si un internaute connaît très bien le sujet ou a un point de vue intéressant, on l’invite. L’idée, c’est d’aller à la pêche au matériel: suggestions d’invités, angles intéressants, questions à poser, articles à lire, etc.
Bref, le travail de recherche devient collectif. En un sens, ça ressemble au projet d’informatique distribuée comme SETI@Home. On décentralise l’élaboration de l’émission en partant du principe que dix ou cent ou mille têtes valent mieux qu’une ou deux ou trois.
Le principe va beaucoup plus loin que simplement bloguer à la télévision ou à la radio. Quand l’équipe d’Open Source a une idée de sujet, elle commence par en faire un message sur le blogue de l’émission dans le but de «partir» une discussion. Cette discussion, c’est comme une grosse réunion de production à laquelle serait conviée tous les internautes. Si un sujet ne suscite pas beaucoup de réactions, il est abandonné. Si un internaute connaît très bien le sujet ou a un point de vue intéressant, on l’invite. L’idée, c’est d’aller à la pêche au matériel: suggestions d’invités, angles intéressants, questions à poser, articles à lire, etc.
Bref, le travail de recherche devient collectif. En un sens, ça ressemble au projet d’informatique distribuée comme SETI@Home. On décentralise l’élaboration de l’émission en partant du principe que dix ou cent ou mille têtes valent mieux qu’une ou deux ou trois.
19.11.06
Antoine et Julie
Je viens de terminer un autre très bon roman de Simenon: Antoine et Julie. Le personnage central, Antoine, est un prestigiditateur des ligues mineures. Il vit une crise existentielle qu’il exprime en buvant et en s’en prenant à sa femme. Non, il n’est pas violent. Ce qu’il lui fait subir est plus froid et sordide. À lire dans le tome 6 de l’œuvre complète de Simenon.
Dans ce roman là aussi, Simenon nous plonge dans l’atmosphère glauque des bars de Paris peuplés d’ivrognes et de désoeuvrés. Ce monde-là est fascinant parce que c’est l’humanité dans ce qu’elle a de plus désespérée et de plus vivace. L’ivrogne de Simenon ressemble à un personnage d’Albert Camus. Il trouve le monde absurde. Il a pris ses distances de l’humanité. Il a perdu tout illusion et tout espoir. Alors il boit. Et il survit, malgré la profondeur de son désespoir et toutes les souffrances physiques qu’il s’impose.
À lire Simenon, on finit par se dire que contrairement à ce qu’on pense instinctivement, le monde va en s’améliorant. Le portrait qu’il trace de la société d’avant les grands bouleversements des années 60 est vraiment sordide. La misère matérielle et morale me semble bien plus sévère qu’aujourd’hui.
Mais ce qui frappe le plus, c’est l’omniprésence de l’alcool en général et de l’alcoolisme en particulier. J’ai le même sentiment quand je lis sur l’histoire du baseball. Jusque dans les années 50, la quantité de joueurs qui avaient des problèmes avec l’alcool est absolument effarent. J’imagine que c’est la pointe de l’iceberg et que l’alcoolisme faisait des ravages dans toute la société.
Dans le cas du baseball, on dirait que c’est l’argent qui a réglé le problème. Les salaires augmentant, le baseball est devenu une affaire sérieuse. On est moins enclin à gâcher sa carrière en buvant quand ça peut nous coûter une petite fortune.
Dans ce roman là aussi, Simenon nous plonge dans l’atmosphère glauque des bars de Paris peuplés d’ivrognes et de désoeuvrés. Ce monde-là est fascinant parce que c’est l’humanité dans ce qu’elle a de plus désespérée et de plus vivace. L’ivrogne de Simenon ressemble à un personnage d’Albert Camus. Il trouve le monde absurde. Il a pris ses distances de l’humanité. Il a perdu tout illusion et tout espoir. Alors il boit. Et il survit, malgré la profondeur de son désespoir et toutes les souffrances physiques qu’il s’impose.
À lire Simenon, on finit par se dire que contrairement à ce qu’on pense instinctivement, le monde va en s’améliorant. Le portrait qu’il trace de la société d’avant les grands bouleversements des années 60 est vraiment sordide. La misère matérielle et morale me semble bien plus sévère qu’aujourd’hui.
Mais ce qui frappe le plus, c’est l’omniprésence de l’alcool en général et de l’alcoolisme en particulier. J’ai le même sentiment quand je lis sur l’histoire du baseball. Jusque dans les années 50, la quantité de joueurs qui avaient des problèmes avec l’alcool est absolument effarent. J’imagine que c’est la pointe de l’iceberg et que l’alcoolisme faisait des ravages dans toute la société.
Dans le cas du baseball, on dirait que c’est l’argent qui a réglé le problème. Les salaires augmentant, le baseball est devenu une affaire sérieuse. On est moins enclin à gâcher sa carrière en buvant quand ça peut nous coûter une petite fortune.
18.11.06
Gaucheries
Je suis allé voir le spectacle des Zapartistes hier soir. Ça m’a fait réaliser à quel point l'humour politique qui s'inspire de l'actualité a besoin de bonnes têtes de turc.
Engagés, enragés et «de gauche», les Zapartistes passent la soirée à taper sur des personnalités connues et finissent par gratter le fond du baril de la célébrité. Se moquer de Jean Charest et Stephen Harper, c’est très bien. Rire d’André Boisclair, c’est encore mieux. Mais Joseph Facal? André Pratte? Laure Waridel? Est-ce qu'il faut vraiment se donner la peine de rire de ces gens-là?
Mon moment préféré du spectacle met plutôt en vedette un personnage fictif: un amérindien qui fait des parallèles entre la situation actuelle au Québec et ce qu’on vécu les siens quand les blancs ont débarqué en Amérique.
On a eu aussi droit à un moment amusant une fois le spectacle terminé. Dès leur sortie de scène, deux membres du groupe se sont précipités vers la sortie de la salle pour saluer les gens et essayer de vendre leurs disques. Malheureusement, la table présentant leurs «produits dérivés» n’était pas installée. Dans sa précipitation pour corriger la situation, la jeune fille qui s’occupait du présentoir a échappé sa caisse et l’argent a volé dans tous les sens. Ça doit être ça le «capitalisme de gauche»...
Engagés, enragés et «de gauche», les Zapartistes passent la soirée à taper sur des personnalités connues et finissent par gratter le fond du baril de la célébrité. Se moquer de Jean Charest et Stephen Harper, c’est très bien. Rire d’André Boisclair, c’est encore mieux. Mais Joseph Facal? André Pratte? Laure Waridel? Est-ce qu'il faut vraiment se donner la peine de rire de ces gens-là?
Mon moment préféré du spectacle met plutôt en vedette un personnage fictif: un amérindien qui fait des parallèles entre la situation actuelle au Québec et ce qu’on vécu les siens quand les blancs ont débarqué en Amérique.
On a eu aussi droit à un moment amusant une fois le spectacle terminé. Dès leur sortie de scène, deux membres du groupe se sont précipités vers la sortie de la salle pour saluer les gens et essayer de vendre leurs disques. Malheureusement, la table présentant leurs «produits dérivés» n’était pas installée. Dans sa précipitation pour corriger la situation, la jeune fille qui s’occupait du présentoir a échappé sa caisse et l’argent a volé dans tous les sens. Ça doit être ça le «capitalisme de gauche»...
17.11.06
Père et fils
Une information contenue dans le livre Searching for Bobby Orr me renverse. Les deux fils de Bobby, Darren et Brent, n’ont jamais appris à patiner. Oui, vous avez bien lu. Les deux fils du meilleur défenseur de l’histoire de la LNH n’ont jamais joué au hockey ni même chaussé des patins.
Malheureusement, le livre n’explique pas pourquoi. Et on ne le saura sans doute jamais puisque la famille Orr a toujours gardé sa vie privée très privée. Ce qui ne nous empêche pas d’imaginer qu’il y a là dessous une méchante bonne histoire...
Malheureusement, le livre n’explique pas pourquoi. Et on ne le saura sans doute jamais puisque la famille Orr a toujours gardé sa vie privée très privée. Ce qui ne nous empêche pas d’imaginer qu’il y a là dessous une méchante bonne histoire...
16.11.06
Pauvre James Bond
Je viens de voir une pub pour Casino Royale, le dernier film de James Bond. Et ça m’inspire une question: qu’est-ce que l’agent 007 fait au 21ième siècle?
Je ne comprends pas pourquoi ceux qui font les films de James Bond persistent à les ancrer dans la réalité contemporaine. À leur place, je retournerais Bond à son époque – celle de la Guerre Froide. Pourquoi ne pas continuer à faire des films se déroulant durant cette période si riche? Ç’aurait au moins le mérite d’assurer l’originalité des aventures de l’agent 007, qui autrement ont l’air de n’importe quel autre film d’action.
La Guerre Froide est le décor parfait pour une histoire d’agent secret. À cette époque-là, les risques d’apocalypse nucléaires empêchaient les grandes puissances d’entrer en guerre ouverte. Il y avait beaucoup de boulot pour les espions. De nos jours, c’est moins évident. Pas besoin d’agent secret pour envahir l’Irak. Alors que peut faire James dans son beau costume? Sûrement pas infiltrer Al-Qaïda...
Je ne comprends pas pourquoi ceux qui font les films de James Bond persistent à les ancrer dans la réalité contemporaine. À leur place, je retournerais Bond à son époque – celle de la Guerre Froide. Pourquoi ne pas continuer à faire des films se déroulant durant cette période si riche? Ç’aurait au moins le mérite d’assurer l’originalité des aventures de l’agent 007, qui autrement ont l’air de n’importe quel autre film d’action.
La Guerre Froide est le décor parfait pour une histoire d’agent secret. À cette époque-là, les risques d’apocalypse nucléaires empêchaient les grandes puissances d’entrer en guerre ouverte. Il y avait beaucoup de boulot pour les espions. De nos jours, c’est moins évident. Pas besoin d’agent secret pour envahir l’Irak. Alors que peut faire James dans son beau costume? Sûrement pas infiltrer Al-Qaïda...
15.11.06
J’ai raté Bobby Orr
Je n’ai jamais vu Bobby Orr jouer au hockey... et c’est pourtant un des grands personnages de mon enfance.
Je l’ai connu par mon père qui me parlait de ce défenseur capable de tout faire sur une patinoire avec une ferveur presque religieuse. C’était SON joueur, LE joueur, celui qui est toujours resté à ses yeux le meilleur de tous les temps même après Gretzky et Lemieux. Et moi, je l’avais raté de peu. À travers lui, j’ai découvert le regret. Le sentiment d’être passé à côté de quelque chose... et de ne rien pouvoir faire.
Le plus frustrant, c’est que J’AURAIS DÛ voir jouer Bobby Orr. Quand j’ai commencé à suivre le hockey, en 1976, sa carrière n’était pas terminée. Mais une blessure chronique au genou gauche le gardait presque complètement à l’écart du jeu. Il a joué 10 matchs durant la saison 1975-76, 20 en 1976-77 et 10 la saison suivante. À cette époque où il n’y avait du hockey à la télé que le samedi soir, c’était trop peu pour qu’un garçon de six ans ait la chance de voir en action.
Le défenseur a annoncé sa retraite en novembre 1978, à l’âge de 30 ans. À ce moment, j’avais deux chandails de hockey décorés de son numéro 4, une carte de hockey le montrant dans l’uniforme des Black Hawks de Chicago et zéro souvenir de lui sur la glace. Pendant quelques années, mon père a continué à entretenir l’espoir. Comme Elvis, Bobby Orr n’était peut-être pas mort. Des rumeurs circulaient. On n’allait lui reconstruire le genou grâce à une nouvelle opération révolutionnaire et on le verrait à nouveau à son meilleur. Hélas, ça ne s’est jamais produit.
Tout ça pour dire que j’ai beaucoup de plaisir à lire Searching for Bobby Orr, un livre de Stephen Brunt racontant l’histoire du légendaire défenseur. Ce n’est pas une vraie biographie. Brunt s’attarde surtout à cerner la personnalité de Orr et le rôle qu’il a joué dans l’histoire du hockey. C’est avec Orr que le hockey a basculé dans la modernité et le livre raconte ça très bien.
Je l’ai connu par mon père qui me parlait de ce défenseur capable de tout faire sur une patinoire avec une ferveur presque religieuse. C’était SON joueur, LE joueur, celui qui est toujours resté à ses yeux le meilleur de tous les temps même après Gretzky et Lemieux. Et moi, je l’avais raté de peu. À travers lui, j’ai découvert le regret. Le sentiment d’être passé à côté de quelque chose... et de ne rien pouvoir faire.
Le plus frustrant, c’est que J’AURAIS DÛ voir jouer Bobby Orr. Quand j’ai commencé à suivre le hockey, en 1976, sa carrière n’était pas terminée. Mais une blessure chronique au genou gauche le gardait presque complètement à l’écart du jeu. Il a joué 10 matchs durant la saison 1975-76, 20 en 1976-77 et 10 la saison suivante. À cette époque où il n’y avait du hockey à la télé que le samedi soir, c’était trop peu pour qu’un garçon de six ans ait la chance de voir en action.
Le défenseur a annoncé sa retraite en novembre 1978, à l’âge de 30 ans. À ce moment, j’avais deux chandails de hockey décorés de son numéro 4, une carte de hockey le montrant dans l’uniforme des Black Hawks de Chicago et zéro souvenir de lui sur la glace. Pendant quelques années, mon père a continué à entretenir l’espoir. Comme Elvis, Bobby Orr n’était peut-être pas mort. Des rumeurs circulaient. On n’allait lui reconstruire le genou grâce à une nouvelle opération révolutionnaire et on le verrait à nouveau à son meilleur. Hélas, ça ne s’est jamais produit.
Tout ça pour dire que j’ai beaucoup de plaisir à lire Searching for Bobby Orr, un livre de Stephen Brunt racontant l’histoire du légendaire défenseur. Ce n’est pas une vraie biographie. Brunt s’attarde surtout à cerner la personnalité de Orr et le rôle qu’il a joué dans l’histoire du hockey. C’est avec Orr que le hockey a basculé dans la modernité et le livre raconte ça très bien.
14.11.06
Jean Leclerc frappe encore
Contrairement à bien d’autres, je n’ai pas été renversé par l’entrevue donnée à Christiane Charrette par Jean Leloup/Leclerc/Deadwolf. Si j’ai bien compris, le gars voulait surtout dire qu’il est différent de tous les autres artistes québécois parce qu’il a vécu sa jeunesse dans des pays où la vie est pas mal plus dure qu’ici. D’accord. On en prend note.
Je pense qu’il voulait aussi dire qu’à son avis, un artiste, il faut que ça soit subversif. Je dis «je pense» parce que la fameuse loi sur la clarté ne s’applique pas à Jean Leclerc. Plus il parle, moins on le comprend.
Par contre, quand il chante, il est d’une clarté fulgurante. Je suis très impressionné par sa nouvelle chanson, Mon Pays, qu’il a fait jouer en primeur chez Christiane Charrette. Un texte abrasif qui amène du nouveau dans la grande discussion québécoise. J’aime particulièrement ce passage:
Dans mon pays monsieur
On se dit fier de ne pas être les États-Unis
Mais on en a tous les défauts
Sauf le courage d’en prendre le drapeau
Je pense qu’il voulait aussi dire qu’à son avis, un artiste, il faut que ça soit subversif. Je dis «je pense» parce que la fameuse loi sur la clarté ne s’applique pas à Jean Leclerc. Plus il parle, moins on le comprend.
Par contre, quand il chante, il est d’une clarté fulgurante. Je suis très impressionné par sa nouvelle chanson, Mon Pays, qu’il a fait jouer en primeur chez Christiane Charrette. Un texte abrasif qui amène du nouveau dans la grande discussion québécoise. J’aime particulièrement ce passage:
Dans mon pays monsieur
On se dit fier de ne pas être les États-Unis
Mais on en a tous les défauts
Sauf le courage d’en prendre le drapeau
13.11.06
The Corner
Si vous êtes comme moi un fan de la télésérie policière The Wire, je vous conseille son «ancêtre», The Corner.
Co-écrit par David Simon, le grand manitou de The Wire, cette minisérie de six épisodes se déroule dans un quartier de Baltimore ravagé par la drogue. Comme The Wire, The Corner nous présente une extraordinaire galerie de personnages – presque tous drogués ou impliqués dans le trafic de drogue. Il y a là-dedans beaucoup d’amour pour l’humanité.
Sur le plan de la scénarisation, The Corner propose une trouvaille intéressante: chaque épisode commence et se termine par une entrevue avec un des personnages de la série. Ces entrevues sont menées par le réalisateur de la série, Charles S. Dutton, dans le milieu de vie des personnages, comme le ferait un documentariste.
Tous les personnages de The Corner sont calqués sur des vraies personnes et à la fin de la série on aussi droit à une entrevue avec quelques uns d’entre eux. C’est très touchant d’entendre ce qu’ils ont à dire sur la série.
Co-écrit par David Simon, le grand manitou de The Wire, cette minisérie de six épisodes se déroule dans un quartier de Baltimore ravagé par la drogue. Comme The Wire, The Corner nous présente une extraordinaire galerie de personnages – presque tous drogués ou impliqués dans le trafic de drogue. Il y a là-dedans beaucoup d’amour pour l’humanité.
Sur le plan de la scénarisation, The Corner propose une trouvaille intéressante: chaque épisode commence et se termine par une entrevue avec un des personnages de la série. Ces entrevues sont menées par le réalisateur de la série, Charles S. Dutton, dans le milieu de vie des personnages, comme le ferait un documentariste.
Tous les personnages de The Corner sont calqués sur des vraies personnes et à la fin de la série on aussi droit à une entrevue avec quelques uns d’entre eux. C’est très touchant d’entendre ce qu’ils ont à dire sur la série.
12.11.06
Problème de langue
Je suis allé manger dans le quartier chinois hier soir et on a découvert une fois rendu au restaurant que c’était un «apportez votre vin». Dans cette circonstance, c’est le plus souvent le mâle qui, comme ses ancêtres qui chassaient le mammouth, doit partir en expédition au dépanneur pour ramener une bouteille.
C’est ce que j’ai fait... et quand je suis entré dans une petite épicerie chinoise, j’ai vraiment dû faire un effort pour demander EN FRANÇAIS au caissier: «Avez-vous du vin ?» Je croyais que j’allais devoir répéter ma demande en anglais, mais non. Le caissier m’a indiqué EN FRANÇAIS où se trouvaient ses bouteilles.
Comme bien des Québécois, j’ai le réflexe de «switcher» à l’anglais quand je m’adresse à des gens d’une autre origine. Je fais ça même avec ceux qui parlent espagnol, ce qui est complètement ridicule.
L’anglais a quelque chose de contagieux. Je n’aime pas particulièrement parler en anglais, parce que je n’aime pas particulièrement parler tout court, mais il m’arrive très souvent de D’ÉCRIRE dans ma tête en anglais. Je me prépare à rédiger un texte et il me vient des phrases en anglais – tout simplement parce que je lis beaucoup en anglais.
C’est un gros problème parce qu’au bout du compte, je vais devoir mettre tout ça en français. Or, passer d’une langue à l’autre est rarement une banale affaire de traduction. Le plus souvent, il faut modifier complètement la façon dont on aborde le sujet et qu’on le développe. Parce qu les deux langues n’offrent pas les mêmes possibilités.
L’anglais est une langue «objective». Sa grammaire permet de faire des juxtapositions grâce auxquelles on peut décrire la réalité sans inclure d’acteur humain dans la phrase. Un exemple: «It’s a voice activated door.» En français, on peut dire «C’est un porte contrôlée par la voix», mais c’est affreux. On peut dire aussi «C’est une porte à commande vocale», mais ce n’est pas tellement mieux. Le mot le plus important de la phrase devient un adjectif abstrait, vocal.
La solution, c’est d’inclure un être humain dans la phrase et d’utiliser des verbes actifs. Genre: «Cette porte s’ouvre quand on lui ordonne». «On» est le pronom le plus désincarné de langue française, mais il représente quand même quelqu’un qui fait quelque chose. En ce sens, on peut dire que le français est une langue plus «humaine» parce que sa grammaire exige presque la présence d’un être humain dans la phrase.
Le problème, c’est quand la porte devient un objet courant qu’on veut pouvoir identifier rapidement sans parler à la façon des amérindiens, genre: «Installe-moi une porte-qui-s’ouvre-quand-on-lui-ordonne». Il faut alors utiliser son imagination pour créer une expression qui fait image, quitte à beaucoup s’éloigner de l’expression anglaise originale, «voice activated door». Porte à voix? Porte-parole? Parloporte? Boulak?
J’aime bien «boulak» parce que ça souligne qu’un mot, c’est juste une convention, un groupe de syllabes auquel on donne un sens arbitraire. L’important, c’est qu’on s’entende sur sa signification.
Ce travail d’imagination est essentiel à la survie du français. Sinon, on va se retrouver dans un monde rempli d’objets et de réalités dont on ne pourra pas parler en français faute de mots. Alors on va «switcher» à l’anglais.
C’est ce que j’ai fait... et quand je suis entré dans une petite épicerie chinoise, j’ai vraiment dû faire un effort pour demander EN FRANÇAIS au caissier: «Avez-vous du vin ?» Je croyais que j’allais devoir répéter ma demande en anglais, mais non. Le caissier m’a indiqué EN FRANÇAIS où se trouvaient ses bouteilles.
Comme bien des Québécois, j’ai le réflexe de «switcher» à l’anglais quand je m’adresse à des gens d’une autre origine. Je fais ça même avec ceux qui parlent espagnol, ce qui est complètement ridicule.
L’anglais a quelque chose de contagieux. Je n’aime pas particulièrement parler en anglais, parce que je n’aime pas particulièrement parler tout court, mais il m’arrive très souvent de D’ÉCRIRE dans ma tête en anglais. Je me prépare à rédiger un texte et il me vient des phrases en anglais – tout simplement parce que je lis beaucoup en anglais.
C’est un gros problème parce qu’au bout du compte, je vais devoir mettre tout ça en français. Or, passer d’une langue à l’autre est rarement une banale affaire de traduction. Le plus souvent, il faut modifier complètement la façon dont on aborde le sujet et qu’on le développe. Parce qu les deux langues n’offrent pas les mêmes possibilités.
L’anglais est une langue «objective». Sa grammaire permet de faire des juxtapositions grâce auxquelles on peut décrire la réalité sans inclure d’acteur humain dans la phrase. Un exemple: «It’s a voice activated door.» En français, on peut dire «C’est un porte contrôlée par la voix», mais c’est affreux. On peut dire aussi «C’est une porte à commande vocale», mais ce n’est pas tellement mieux. Le mot le plus important de la phrase devient un adjectif abstrait, vocal.
La solution, c’est d’inclure un être humain dans la phrase et d’utiliser des verbes actifs. Genre: «Cette porte s’ouvre quand on lui ordonne». «On» est le pronom le plus désincarné de langue française, mais il représente quand même quelqu’un qui fait quelque chose. En ce sens, on peut dire que le français est une langue plus «humaine» parce que sa grammaire exige presque la présence d’un être humain dans la phrase.
Le problème, c’est quand la porte devient un objet courant qu’on veut pouvoir identifier rapidement sans parler à la façon des amérindiens, genre: «Installe-moi une porte-qui-s’ouvre-quand-on-lui-ordonne». Il faut alors utiliser son imagination pour créer une expression qui fait image, quitte à beaucoup s’éloigner de l’expression anglaise originale, «voice activated door». Porte à voix? Porte-parole? Parloporte? Boulak?
J’aime bien «boulak» parce que ça souligne qu’un mot, c’est juste une convention, un groupe de syllabes auquel on donne un sens arbitraire. L’important, c’est qu’on s’entende sur sa signification.
Ce travail d’imagination est essentiel à la survie du français. Sinon, on va se retrouver dans un monde rempli d’objets et de réalités dont on ne pourra pas parler en français faute de mots. Alors on va «switcher» à l’anglais.
11.11.06
La Société des Loisirs
Je suis allé voir la pièce de théâtre La Société des Loisirs aujourd’hui. Je croyais que ça allait beaucoup m’inspirer, mais non. La pièce est bonne, mais elle ne m’a pas vraiment allumé.
J’ai surpris de constater à quel point le texte est télévisuel. Le propos, les personnages et l’humour ressemblent beaucoup à ce qu’on voit à la télé. Il faut dire que la pièce été créé pour la première fois en 2003 et qu’elle devait certainement paraître plus révolutionnaire à ce moment-là.
Je ne vais pas souvent au théâtre et quand j’y vais, je suis presque toujours déçu. On dirait que c’est toujours soit trop conventionnel, soit trop expérimental.
La meilleure pièce de théâtre que j’ai vu? De mémoire, je dirais Vinci de Robert Lepage que j’ai vu à Baie-Comeau quand j’étais au Cégep. J’étais dans le journal étudiant du Cégep et Lepage avait été assez gentil pour donner une entrevue à moi et quelques autres étudiants après son spectacle. De loin le plus grand moment de ma carrière de cégépien.
J’ai surpris de constater à quel point le texte est télévisuel. Le propos, les personnages et l’humour ressemblent beaucoup à ce qu’on voit à la télé. Il faut dire que la pièce été créé pour la première fois en 2003 et qu’elle devait certainement paraître plus révolutionnaire à ce moment-là.
Je ne vais pas souvent au théâtre et quand j’y vais, je suis presque toujours déçu. On dirait que c’est toujours soit trop conventionnel, soit trop expérimental.
La meilleure pièce de théâtre que j’ai vu? De mémoire, je dirais Vinci de Robert Lepage que j’ai vu à Baie-Comeau quand j’étais au Cégep. J’étais dans le journal étudiant du Cégep et Lepage avait été assez gentil pour donner une entrevue à moi et quelques autres étudiants après son spectacle. De loin le plus grand moment de ma carrière de cégépien.
10.11.06
Le maniaque de l'escalier
L’un des bureaux où je travaille est juché au huitième étage d’un édifice et il m’arrive parfois de faire l’ascension à pied – surtout en novembre quand la saison de ski de fond approche et que je sens par intermittence le besoin de me mettre en forme.
C’est ce j’ai fait ce matin. En arrivant au sommet, j'ai pris le couloir menant à mon bureau... et je suis tout de suite tombé nez à nez avec une inconnue. Essoufflé par la montée, je marchais les bras ballants et je râlais comme une maniaque dans un film d'horreur. La pauvre femme a sûrement cru que j'allais lui sauter à la gorge...
C’est ce j’ai fait ce matin. En arrivant au sommet, j'ai pris le couloir menant à mon bureau... et je suis tout de suite tombé nez à nez avec une inconnue. Essoufflé par la montée, je marchais les bras ballants et je râlais comme une maniaque dans un film d'horreur. La pauvre femme a sûrement cru que j'allais lui sauter à la gorge...
9.11.06
Baie-des-Brises
Des bateaux ancrés au large. Des enfants pataugeant dans l’eau peu profonde. Des planches à voile filant dans les vagues. Une terrasse où des gens prennent un verre installés sous des parasols. Le tableau rappelle les Caraïbes, mais il a été croqué à Baie-des-Brises sur le lac Saint-François.
Baie-des-Brises, c’est un hameau surtout composé de chalets d’été et situé à l’extrémité sud-est du lac Saint-François, sur sa rive sud. Le centre névralgique de la petite agglomération est un restaurant qui possède une terrasse gazonnée donnant directement sur le lac. Les beaux jours d’été, il règne là une ambiance de fête. C'est l'endroit pour siroter un verre et goûter à la «grillade», une spécialité locale composée de mince tranches de flancs de porc cuites sur le grill.
Comme son nom l’indique, Baie-des-Brises est un endroit venteux. C’est donc un point de rencontre pour les amateurs de planches à voile et de kytesuf», sport constituant à se tenir sur une planche et à se laisser entraîner par une voilure ressemblant à un parachute. L’endroit est aussi fréquenté par les plaisanciers qui laissent leur bateau au large et marchent jusqu’au bord.
Toute la baie est très peu profonde et sur fond de sable. Toutefois, ne cherchez pas de sable sur la berge. Aussi incroyable que ça puisse paraître, il n’y a pas de plage à Baie-des-Brises. Le seul accès public à l’eau est une dalle de béton situé au bout du chemin passant à côté du restaurant. Les habitués contournent le problème en amenant une chaise pliante ou gonflable et en s’installant directement dans l'eau du lac comme on le fait dans le sud. Il y a des façons plus désagréables de passer un après-midi...
Baie-des-Brises, c’est un hameau surtout composé de chalets d’été et situé à l’extrémité sud-est du lac Saint-François, sur sa rive sud. Le centre névralgique de la petite agglomération est un restaurant qui possède une terrasse gazonnée donnant directement sur le lac. Les beaux jours d’été, il règne là une ambiance de fête. C'est l'endroit pour siroter un verre et goûter à la «grillade», une spécialité locale composée de mince tranches de flancs de porc cuites sur le grill.
Comme son nom l’indique, Baie-des-Brises est un endroit venteux. C’est donc un point de rencontre pour les amateurs de planches à voile et de kytesuf», sport constituant à se tenir sur une planche et à se laisser entraîner par une voilure ressemblant à un parachute. L’endroit est aussi fréquenté par les plaisanciers qui laissent leur bateau au large et marchent jusqu’au bord.
Toute la baie est très peu profonde et sur fond de sable. Toutefois, ne cherchez pas de sable sur la berge. Aussi incroyable que ça puisse paraître, il n’y a pas de plage à Baie-des-Brises. Le seul accès public à l’eau est une dalle de béton situé au bout du chemin passant à côté du restaurant. Les habitués contournent le problème en amenant une chaise pliante ou gonflable et en s’installant directement dans l'eau du lac comme on le fait dans le sud. Il y a des façons plus désagréables de passer un après-midi...
8.11.06
La conquête de l’Espace
On n’est jamais mieux plogué que par soi-même, alors prenez note que je figure DEUX FOIS dans la dernière édition du magazine de plein air Espace qui vient de paraître.
D’abord, je suis le scripteur de la BD Les Extras-Muros qui se trouve en page 12. L’illustration est de Michel Saint-Jean, un as du dessin sur ordinateur.
Ensuite, c’est moi qui fais du ski la photo accompagnant le court texte sur le centre de ski de fond Roger-Cabana qui se trouve en page 43.
D’abord, je suis le scripteur de la BD Les Extras-Muros qui se trouve en page 12. L’illustration est de Michel Saint-Jean, un as du dessin sur ordinateur.
Ensuite, c’est moi qui fais du ski la photo accompagnant le court texte sur le centre de ski de fond Roger-Cabana qui se trouve en page 43.
7.11.06
J'ai vu Babel
La prémisse de Babel est fantastique. Un incident au milieu du désert au Maroc qui a des répercussions un peu partout sur la planète, c’est une idée géniale. Et comme Alejandro González Inárritu est un de ces cinéastes capables de rendre excitant et touchant n’importe quoi, même une partie de bingo, on aurait pu avoir un chef d’œuvre.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le gros problème que j’ai avec le film, c’est sa structure non chronologique. Quand on fait un film sur un incident au milieu du désert au Maroc qui a des répercussions un peu partout sur la planète, il me semble qu’il faut d’abord montrer l’incident et ensuite ses conséquences DANS L’ORDRE OÙ ELLES SE PRODUISENT.
Pour faire ça, il faut travailler fort pour construire un récit à la fois logique et excitant à suivre lorsque présenté dans l’ordre chronologique. Inárritu et son scénariste Guillermo Arriaga ont plutôt pris un raccourci. Présenté chronologiquement, leur récit ne produirait pas l’effet de télescopage et de «on-se-promène-aux-quatre-coins-du-monde » qu’ils voulaient générer. Pour obtenir cet effet, ils ont donc «triché» en présentant les événements dans un ordre totalement arbitraire. Résultat: on sent la présence du bon vieux «gars de vues». On flaire le procédé cinématographique et ça gâche la magie.
Le film s’appelle Babel parce qu’il essaie de montrer à une échelle individuelle le chaos planétaire dans lequel on vit. Mais pour que la démonstration soit convaincante, il me semble que le chaos vu dans le film doit être 100% naturel. Pas créé en partie par un tour de passe-passe chronologique.
Cela dit, le film fonctionne bien pendant les deux tiers de sa durée. C’est dans son dernier tiers que j’ai commencé à trouver le temps long et me poser des questions. Prises individuellement, les trois trames formant le film sont intéressantes – même que celle se déroulant au Japon est absolument fascinante. Bref, dans ce cas-ci, la somme des parties est moins intéressantes que les parties considérées individuellement.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le gros problème que j’ai avec le film, c’est sa structure non chronologique. Quand on fait un film sur un incident au milieu du désert au Maroc qui a des répercussions un peu partout sur la planète, il me semble qu’il faut d’abord montrer l’incident et ensuite ses conséquences DANS L’ORDRE OÙ ELLES SE PRODUISENT.
Pour faire ça, il faut travailler fort pour construire un récit à la fois logique et excitant à suivre lorsque présenté dans l’ordre chronologique. Inárritu et son scénariste Guillermo Arriaga ont plutôt pris un raccourci. Présenté chronologiquement, leur récit ne produirait pas l’effet de télescopage et de «on-se-promène-aux-quatre-coins-du-monde » qu’ils voulaient générer. Pour obtenir cet effet, ils ont donc «triché» en présentant les événements dans un ordre totalement arbitraire. Résultat: on sent la présence du bon vieux «gars de vues». On flaire le procédé cinématographique et ça gâche la magie.
Le film s’appelle Babel parce qu’il essaie de montrer à une échelle individuelle le chaos planétaire dans lequel on vit. Mais pour que la démonstration soit convaincante, il me semble que le chaos vu dans le film doit être 100% naturel. Pas créé en partie par un tour de passe-passe chronologique.
Cela dit, le film fonctionne bien pendant les deux tiers de sa durée. C’est dans son dernier tiers que j’ai commencé à trouver le temps long et me poser des questions. Prises individuellement, les trois trames formant le film sont intéressantes – même que celle se déroulant au Japon est absolument fascinante. Bref, dans ce cas-ci, la somme des parties est moins intéressantes que les parties considérées individuellement.
6.11.06
Fifi marche encore
La nièce de ma blonde est venue nous rendre visite enfin de semaine, toute seule sans sa mère. Elle a huit ans et c’est une enfant plutôt turbulente.
Pour passer le temps dimanche soir, on lui a fait regardé des épisodes de Fifi Brindacier. À ma grande surprise, elle a adoré. Je croyais que le rythme lent de cette série tourné à fin des années 60 allait avoir vite avoir raison de sa patience d’enfant moderne, mais non.
Ce qui la fascinait le plus, je pense, c’est que Fifi vit seule dans une maison et fait absolument tout ce qu’elle veut. Il règne dans Fifi Brindacier une liberté et esprit subversif qu’on ne voit plus guère aujourd’hui. Fifi fait des mauvais coups, tient tête aux adultes et refuse d’aller à l’école. Pour elle, être un enfant est une bénédiction, pas un problème. J’ai eu l’impression que c’était une nouveauté pour ma nièce.
Pour passer le temps dimanche soir, on lui a fait regardé des épisodes de Fifi Brindacier. À ma grande surprise, elle a adoré. Je croyais que le rythme lent de cette série tourné à fin des années 60 allait avoir vite avoir raison de sa patience d’enfant moderne, mais non.
Ce qui la fascinait le plus, je pense, c’est que Fifi vit seule dans une maison et fait absolument tout ce qu’elle veut. Il règne dans Fifi Brindacier une liberté et esprit subversif qu’on ne voit plus guère aujourd’hui. Fifi fait des mauvais coups, tient tête aux adultes et refuse d’aller à l’école. Pour elle, être un enfant est une bénédiction, pas un problème. J’ai eu l’impression que c’était une nouveauté pour ma nièce.
5.11.06
Mon magasin préféré
Il y a un à Sainte-Anne-de-Bellevue une relique du passé parfaitement adapté au présent: le magasin D’Aoust où j’achète maintenant presque tous mes vêtements.
Fondé en 1900 par Guisolphe D'Aoust, le magasin occupe toujours le même bâtiment sur la rue Sainte-Anne. On y vient surtout pour voir fonctionner son convoyeur à monnaie de marque Lamson – un genre de chemin de fer miniature fait de câbles et de poulies qui relie les rayons du magasin à une caisse centrale situé dans l’arrière-boutique. Ce convoyeur a été installé en 1923 et c’est le seul encore en usage au Canada.
Comme dans un magasin général du bon vieux temps, on trouve de tout chez D’Aoust: des vêtements, des meubles, des accessoires de cuisines, de la décoration et même de la nourriture. Toute cette marchandise n’a rien de kitch ou de rétro. On peut presque parler d’un magasin de luxe.
Pourquoi je m’habille à cet endroit? Surtout parce que le choix est... limité. Le rayon des vêtements pour hommes et juste assez grand pour ma patience. Je trouve toujours des pantalons et des chemises à mon goût et ça se passe toujours rapidement. C’est tout ce que je demande!
Fondé en 1900 par Guisolphe D'Aoust, le magasin occupe toujours le même bâtiment sur la rue Sainte-Anne. On y vient surtout pour voir fonctionner son convoyeur à monnaie de marque Lamson – un genre de chemin de fer miniature fait de câbles et de poulies qui relie les rayons du magasin à une caisse centrale situé dans l’arrière-boutique. Ce convoyeur a été installé en 1923 et c’est le seul encore en usage au Canada.
Comme dans un magasin général du bon vieux temps, on trouve de tout chez D’Aoust: des vêtements, des meubles, des accessoires de cuisines, de la décoration et même de la nourriture. Toute cette marchandise n’a rien de kitch ou de rétro. On peut presque parler d’un magasin de luxe.
Pourquoi je m’habille à cet endroit? Surtout parce que le choix est... limité. Le rayon des vêtements pour hommes et juste assez grand pour ma patience. Je trouve toujours des pantalons et des chemises à mon goût et ça se passe toujours rapidement. C’est tout ce que je demande!
J'ai vu Borat
Alors j’ai vu Borat... J’ai aimé ça, mais je ne peux pas dire que j’ai été emballé. Il faut dire que mes attentes étaient énormes. J’étais convaincu que j’allais mourir de rire sur mon siège.
Cela dit, j’ai quand même passé un bon moment. Le film est rempli de bons gags et comporte une scène que j’intronise immédiatement au temple de la renommée du cinéma comique: le combat de lutte que se livrent Borat et son gérant obèse alors qu’ils sont complètement nus. Du pur délire.
Dans le genre «comédie-niaiseuse-etchoquante-explorant-à-la-fois-les-limites-du-bon goût-les-stéréotypes-culturels», j’ai cependant préféré Team America World Police. Je ne sais pas si c’est une conséquence de la mondialisation mais il semble qu’on voit de plus en plus de films d'envergure planétaire. Le Caire, nid d’espion est un autre exemple récent, de même que Babel.
Tiens, ça me rappelle Les Dieux sont tombés sur la tête, une autre comédie «niaiseuse» faisant s'entrechoquer les cultures. Un de mes beaux souvenirs cinématographiques de ma jeunesse.
Cela dit, j’ai quand même passé un bon moment. Le film est rempli de bons gags et comporte une scène que j’intronise immédiatement au temple de la renommée du cinéma comique: le combat de lutte que se livrent Borat et son gérant obèse alors qu’ils sont complètement nus. Du pur délire.
Dans le genre «comédie-niaiseuse-etchoquante-explorant-à-la-fois-les-limites-du-bon goût-les-stéréotypes-culturels», j’ai cependant préféré Team America World Police. Je ne sais pas si c’est une conséquence de la mondialisation mais il semble qu’on voit de plus en plus de films d'envergure planétaire. Le Caire, nid d’espion est un autre exemple récent, de même que Babel.
Tiens, ça me rappelle Les Dieux sont tombés sur la tête, une autre comédie «niaiseuse» faisant s'entrechoquer les cultures. Un de mes beaux souvenirs cinématographiques de ma jeunesse.
3.11.06
Borat en couple?
Demain, je vais voir Borat: Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan. Et je me demande si je dois amener ma blonde. Ma blonde qui, il y a deux ans, m’a faussé compagnie au beau milieu de Team America World Police parce qu’elle trouvait ça vulgaire, stupide et plate, alors que moi je me tordais de rire dans mon fauteuil. L'humour a parfois un sexe et il est presque toujours masculin.
Être assis à côté de quelqu'un qui s'ennuie, ça peut changer complètement la perception qu'on a d'un film. J'ai pu m'en rendre compte avec Punch-Drunk Love de Paul-Thomas Anderson. J’ai vu ce film-là avec ma blonde au cinéma et «on» n’avait pas tellement aimé. Quand je l’ai revu seul sur DVD, j’ai adoré. Je me demande si le même phénomène va se produire quand je vais revoir tout seul A Prairie Home Companion, un autre film qui «nous» a déçu.
Être assis à côté de quelqu'un qui s'ennuie, ça peut changer complètement la perception qu'on a d'un film. J'ai pu m'en rendre compte avec Punch-Drunk Love de Paul-Thomas Anderson. J’ai vu ce film-là avec ma blonde au cinéma et «on» n’avait pas tellement aimé. Quand je l’ai revu seul sur DVD, j’ai adoré. Je me demande si le même phénomène va se produire quand je vais revoir tout seul A Prairie Home Companion, un autre film qui «nous» a déçu.
2.11.06
Vie intime
Grâce aux blogues, on sait maintenant ce que tout le monde pense. Grâce aux webcams et aux caméras de surveillance, on voit ce que tout le monde fait. Grâce aux téléphones cellulaires, on peut se parler n’importe où, n’importe quand. Bref, le progrès technologique rend notre société de plus en plus transparente.
Le résultat, c’est qu’on a de moins en moins de secrets les uns pour les autres. Pour parler comme les mathématiciens, notre niveau d’intimité tend vers zéro et si la tendance se maintient, on en n’aura bientôt plus du tout. Et ça, moi ça fait peur. J’ai peur que le progrès technologique finisse par nous rendre complètement transparent. Je crains le jour où quelqu’un, quelque part, va inventer la machine à lire dans les pensées.
En fait, la machine à lire les pensées existe déjà. Grâce aux appareils d’imagerie cérébrale, on peut déjà voir ce qui se passe dans la tête des gens. Pour le moment, ses appareils-là sont énormes et pas très performants. Mais comme toutes les autres technologies, elles vont s’améliorer. Tôt ou tard, j’en suis sûr, nos pensées vont se ramasser sur la place publique.
Et ça, j’ai peur que ça tue l’amour. Réfléchissez à ça un peu. Si votre chum ou votre blonde avait exactement toutes vos pensées, toutes vos émotions, tous vos désirs, est-ce qu’il ou elle vous aimerait quand même? Imaginez si il ou elle savait comment il ou elle vous énerve par moment? Imaginez si elle ou elle savait que vous fantasmer sur le voisin ou la voisine. Quelle relation peut survivre à ça?
Le résultat, c’est qu’on a de moins en moins de secrets les uns pour les autres. Pour parler comme les mathématiciens, notre niveau d’intimité tend vers zéro et si la tendance se maintient, on en n’aura bientôt plus du tout. Et ça, moi ça fait peur. J’ai peur que le progrès technologique finisse par nous rendre complètement transparent. Je crains le jour où quelqu’un, quelque part, va inventer la machine à lire dans les pensées.
En fait, la machine à lire les pensées existe déjà. Grâce aux appareils d’imagerie cérébrale, on peut déjà voir ce qui se passe dans la tête des gens. Pour le moment, ses appareils-là sont énormes et pas très performants. Mais comme toutes les autres technologies, elles vont s’améliorer. Tôt ou tard, j’en suis sûr, nos pensées vont se ramasser sur la place publique.
Et ça, j’ai peur que ça tue l’amour. Réfléchissez à ça un peu. Si votre chum ou votre blonde avait exactement toutes vos pensées, toutes vos émotions, tous vos désirs, est-ce qu’il ou elle vous aimerait quand même? Imaginez si il ou elle savait comment il ou elle vous énerve par moment? Imaginez si elle ou elle savait que vous fantasmer sur le voisin ou la voisine. Quelle relation peut survivre à ça?
1.11.06
Piments farcis express
Ingrédients :
-Une voiture
-Des piments poblanos
-De porc haché pour faire des pupusas
-Du fromage havarti râpé
-Une plaque à cuisson
-Un four préchauffé à 400 degrés
Prendre la voiture et se rendre au marché Andes sur la rue Bélanger, juste à l’est de Saint-Denis, à Montréal. Dans l’étalage de légumes, ramasser au moins une demi douzaine de piments poblanos frais. Au comptoir des viandes, prendre quelques paquets de porcs hachés que les latinos utilisent pour faire des pupusas. Rentrer chez soi avec la voiture.
Couper en deux les piments dans le sens de la longueur et retirer les graines. Remplir chaque moitié de piment de porc haché. Déposer les piments dans la plaque à cuisson et mettre au four une trentaine de minutes ou jusqu’à ce que les piments soient très tendres. Sortir les piments et les saupoudrer de fromage havarti. Les remettre quelques minutes au four pour faire gratiner le fromage. Je sais, le fromage havarti est danois. Mais moi, c'est mon préféré pour la cuisine mexicaine.
Servir avec des fèves en purée arrosés de salsa aux tomates. Personnellement, j'ai un faible pour les fèves et la salsa de marque Herdez.
-Une voiture
-Des piments poblanos
-De porc haché pour faire des pupusas
-Du fromage havarti râpé
-Une plaque à cuisson
-Un four préchauffé à 400 degrés
Prendre la voiture et se rendre au marché Andes sur la rue Bélanger, juste à l’est de Saint-Denis, à Montréal. Dans l’étalage de légumes, ramasser au moins une demi douzaine de piments poblanos frais. Au comptoir des viandes, prendre quelques paquets de porcs hachés que les latinos utilisent pour faire des pupusas. Rentrer chez soi avec la voiture.
Couper en deux les piments dans le sens de la longueur et retirer les graines. Remplir chaque moitié de piment de porc haché. Déposer les piments dans la plaque à cuisson et mettre au four une trentaine de minutes ou jusqu’à ce que les piments soient très tendres. Sortir les piments et les saupoudrer de fromage havarti. Les remettre quelques minutes au four pour faire gratiner le fromage. Je sais, le fromage havarti est danois. Mais moi, c'est mon préféré pour la cuisine mexicaine.
Servir avec des fèves en purée arrosés de salsa aux tomates. Personnellement, j'ai un faible pour les fèves et la salsa de marque Herdez.
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