Je viens de terminer un autre très bon roman de Simenon: Antoine et Julie. Le personnage central, Antoine, est un prestigiditateur des ligues mineures. Il vit une crise existentielle qu’il exprime en buvant et en s’en prenant à sa femme. Non, il n’est pas violent. Ce qu’il lui fait subir est plus froid et sordide. À lire dans le tome 6 de l’œuvre complète de Simenon.
Dans ce roman là aussi, Simenon nous plonge dans l’atmosphère glauque des bars de Paris peuplés d’ivrognes et de désoeuvrés. Ce monde-là est fascinant parce que c’est l’humanité dans ce qu’elle a de plus désespérée et de plus vivace. L’ivrogne de Simenon ressemble à un personnage d’Albert Camus. Il trouve le monde absurde. Il a pris ses distances de l’humanité. Il a perdu tout illusion et tout espoir. Alors il boit. Et il survit, malgré la profondeur de son désespoir et toutes les souffrances physiques qu’il s’impose.
À lire Simenon, on finit par se dire que contrairement à ce qu’on pense instinctivement, le monde va en s’améliorant. Le portrait qu’il trace de la société d’avant les grands bouleversements des années 60 est vraiment sordide. La misère matérielle et morale me semble bien plus sévère qu’aujourd’hui.
Mais ce qui frappe le plus, c’est l’omniprésence de l’alcool en général et de l’alcoolisme en particulier. J’ai le même sentiment quand je lis sur l’histoire du baseball. Jusque dans les années 50, la quantité de joueurs qui avaient des problèmes avec l’alcool est absolument effarent. J’imagine que c’est la pointe de l’iceberg et que l’alcoolisme faisait des ravages dans toute la société.
Dans le cas du baseball, on dirait que c’est l’argent qui a réglé le problème. Les salaires augmentant, le baseball est devenu une affaire sérieuse. On est moins enclin à gâcher sa carrière en buvant quand ça peut nous coûter une petite fortune.
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