Je suis en train de relire Rester Vivant, une collection de courts textes de Michel Houllebecq sur divers sujets. Je ne saurai trop vous recommander ce petit livre d’un cynisme et d’une lucidité sans pareil. Il y a là-dedans des petits bijoux de méchanceté comique, comme le texte intitulé Jacques Prévert est un con.
Une des choses que j’aime beaucoup dans la manière Houellebecq, c’est sa façon d’imiter le «style universitaire» qu’on lit habituellement dans les thèses de doctorat. Ce faisant, il contrevient à toutes les règles sur lesquelles on s’appuie habituellement pour écrire de façon claire et vivante. Il fait des longues phrases. Il emploie un vocabulaire savant. Il utilise à profusion la forme passive. Il ouvre des parenthèses. Et ça marche!
Comme quoi renoncer à des pans entiers de la langue française au nom de la «lisibilité» (tiens, un mot savant (oups, une parenthèse)) est parfaitement stupide. Pour écrire de façon originale, il faut sortir des sentiers battus. C’est ce que fait Houellebecq en s’aventurant dans la jungle du langage savant. Il faut cependant qu’il ait beaucoup de talent pour dégager de ce fatras une poésie, une esthétique.
3 commentaires:
J aimerais bien le lire. SVP le prendre avec toi pendant les vacances de Noel.
Anny
Okay
Oui, MH a un sacré talent. Une écriture, pas seulement un regard sociologique.
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