Temps des fêtes oblige, je viens de passer deux nuits dans deux hôtels différents de la région de Québec. Les deux fois, on a loué une chambre sans poser d’autres questions que «combien ça coûte ?». Les deux fois, on est tombé sur des hôtels offrant l’accès Internet sans fil dans ses chambres. Je trouve que c'est une formidable innovation hôtelière. Je vous écris d’ailleurs depuis ma chambre à deux pas de la chute Montmorency, avec une vue splendide sur le pont menant à l’Île d’Orléans.
Chaque fois que je viens à Québec, il me vient le même regret: celui de ne jamais avoir habité dans la ville de la mairesse Boucher. Comme je viens de la Côte-Nord, il aurait été naturel pour moi de faire mon cégep ou mon université à Québec avant de m’installer à Montréal. Mais non. J’ai fait mon cégep à Baie-Comeau parce que je ne voulais pas trop m’éloigner de la maison et ensuite j’ai filé directement à Montréal pour étudier à l’UQAM.
Peut-être parce que je n’y ai jamais vécu, je trouve que Québec est une ville pleine de charme et de coins intéressants. Ça reste pour moi un espace largement inexploré. Ce qui n’arrange rien, c’est que chaque fois que je vais à Québec, je me sens obligé d’aller me promener dans la ville fortifiée et dans le quartier Petit-Champlain. Parce que c’est ce qu’il y a de plus «Québec» à Québec. Va falloir que je me décide à aller voir ailleurs.
27.12.06
22.12.06
Tourisme
Quand j’ai visité Paris ce printemps, j’ai fait un tour de bateau sur la Seine et j’ai pris cette photo:
Sur le moment, j’ai cru que j’avais affaire à une nouvelle classe de sans-abri assez riches pour se procurer du matériel de camping dernier cri. J’apprends aujourd’hui en lisant La Presse qu’il s’agit plutôt de «camping de sensibilisation». Pour attirer l’attention des médias et du public sur le sort des sans-abri, l’association Les enfants de Don Quichotte invitent les gens à devenir des sans-abri volontaires en campant en plein cœur de Paris.
Je me sens épais de ne pas avoir fait un peu de recherche pour éclaircir le mystère de ma photo à mon retour à Montréal. Dire que j’ai déjà été journaliste! Un vrai journaliste aurait eu le réflexe de faire un peu de recherche. Pas moi. Moi, j’ai eu le réflexe de prendre la photo. J’ai été intrigué. Mais je n’ai pas poussé plus loin.
Je suis devenu journaliste parce que je croyais posséder les deux qualité essentielles pour pratiquer ce métier: la curiosité et un talent pour l’écriture. Je me trompais. Je n’ai pas été un bon journaliste parce que je ne suis pas assez sociable. Pour bien pratiquer ce métier, il faut aimer parler aux gens, avoir un réseau de contact, vouloir faire des rencontres. Je ne suis pas naturellement comme ça. Faire du journalisme, c’était pour moi comme une thérapie. Ça me faisait sortir. Ça me faisait voir des choses et vivre des expériences. Mais mon Dieu que je trouvais ça pénible.
Maintenant que je ne suis plus journaliste, mon côté taciturne et solitaire a pris encore plus d’ampleur. Ma curiosité, je peux maintenant l’assouvir sur Internet sans avoir à adresser la parole à qui que ce soit. En tant qu’internaute, je n’ai jamais pris le «virage social» initié par les blogues et la messagerie instantanée. Pour moi, Internet reste une grande bibliothèque que je fréquente en solitaire.
J'ai la même attitude dans la vie en générale. Je suis un touriste. Je visite. Je regarde. Je suis renseigné. Mais je n’établis pas de contact avec la population locale. Et je prends des photos sans chercher à comprendre ce qu'il y a dessus.
Sur le moment, j’ai cru que j’avais affaire à une nouvelle classe de sans-abri assez riches pour se procurer du matériel de camping dernier cri. J’apprends aujourd’hui en lisant La Presse qu’il s’agit plutôt de «camping de sensibilisation». Pour attirer l’attention des médias et du public sur le sort des sans-abri, l’association Les enfants de Don Quichotte invitent les gens à devenir des sans-abri volontaires en campant en plein cœur de Paris.
Je me sens épais de ne pas avoir fait un peu de recherche pour éclaircir le mystère de ma photo à mon retour à Montréal. Dire que j’ai déjà été journaliste! Un vrai journaliste aurait eu le réflexe de faire un peu de recherche. Pas moi. Moi, j’ai eu le réflexe de prendre la photo. J’ai été intrigué. Mais je n’ai pas poussé plus loin.
Je suis devenu journaliste parce que je croyais posséder les deux qualité essentielles pour pratiquer ce métier: la curiosité et un talent pour l’écriture. Je me trompais. Je n’ai pas été un bon journaliste parce que je ne suis pas assez sociable. Pour bien pratiquer ce métier, il faut aimer parler aux gens, avoir un réseau de contact, vouloir faire des rencontres. Je ne suis pas naturellement comme ça. Faire du journalisme, c’était pour moi comme une thérapie. Ça me faisait sortir. Ça me faisait voir des choses et vivre des expériences. Mais mon Dieu que je trouvais ça pénible.
Maintenant que je ne suis plus journaliste, mon côté taciturne et solitaire a pris encore plus d’ampleur. Ma curiosité, je peux maintenant l’assouvir sur Internet sans avoir à adresser la parole à qui que ce soit. En tant qu’internaute, je n’ai jamais pris le «virage social» initié par les blogues et la messagerie instantanée. Pour moi, Internet reste une grande bibliothèque que je fréquente en solitaire.
J'ai la même attitude dans la vie en générale. Je suis un touriste. Je visite. Je regarde. Je suis renseigné. Mais je n’établis pas de contact avec la population locale. Et je prends des photos sans chercher à comprendre ce qu'il y a dessus.
21.12.06
Plein les oreilles
J’ai pris l’habitude de cuisiner en écoutant NPR, la radio publique américaine, sur mon ordinateur portable. Le seul problème, c’est que les haut-parleurs de mon portable manquent de puissance. Dès que je fais revenir des oignons et que je pars le ventilateur, je n’entends plus rien. Alors aujourd’hui, j’ai cuisiné… avec des écouteurs sur la tête. Ma blonde a fait une drôle de tête quand elle m’a vu en train de rire tout seul en tirant sur mon fil pour atteindre le frigo. Elle est convaincue que je vais finir par faire tomber mon ordinateur par terre ou par renverser quelque chose dessus. Peu importe: je vais certainement renouveler l’expérience.
19.12.06
Je joue de la guitare
Ces jours-ci, je redécouvre ma guitare qui était cassée depuis au bout de temps et que j’ai finalement fait réparer. En vérité, c’est ma blonde qui s’est occupée de la faire réparer en échange d’une promesse: que j’en joue pour la première fois au party de Noël chez ses parents. Elle est convaincue que ça va leur faire plaisir. Mes années d’expérience en tant que guitariste du dimanche et de chanteur de troisième ordre m’incite à croire le contraire, mais bon. On verra.
Si j’ai pu me passer longtemps de ma guitare, c’est parce que j’ai aussi un piano électronique pour assouvir mes envies musicales. Je joue encore moins bien du piano que de la guitare, mais j’ai plus appris sur la musique en pianotant pendant deux ans qu’en vingt ans sur la guitare. Le piano est un instrument beaucoup plus «clair» quand il s’agit de comprendre la théorie musicale. Toutes les notes sont là devant nous et on peut reconstituer des accords et explorer les harmonies. C’est aussi beaucoup plus facile de trouver les accords d’une chanson au piano qu’à la guitare parce qu’on peut jouer la mélodie d’une main et plaquer des accords de l’autre.
Par contre, la guitare est infiniment plus facile à jouer assez bien pour se défendre dans un party. Je ne pense pas atteindre un jour ce modeste niveau au piano.
Tout ça pour dire que si vous êtes guitariste du dimanche, je vous recommande le site La Boîte à chansons, où on trouve des partitions, un accordeur virtuel et un outil permettant d’apprendre tous les accords possibles et imaginables. Mon site de guitare préféré en français.
Si j’ai pu me passer longtemps de ma guitare, c’est parce que j’ai aussi un piano électronique pour assouvir mes envies musicales. Je joue encore moins bien du piano que de la guitare, mais j’ai plus appris sur la musique en pianotant pendant deux ans qu’en vingt ans sur la guitare. Le piano est un instrument beaucoup plus «clair» quand il s’agit de comprendre la théorie musicale. Toutes les notes sont là devant nous et on peut reconstituer des accords et explorer les harmonies. C’est aussi beaucoup plus facile de trouver les accords d’une chanson au piano qu’à la guitare parce qu’on peut jouer la mélodie d’une main et plaquer des accords de l’autre.
Par contre, la guitare est infiniment plus facile à jouer assez bien pour se défendre dans un party. Je ne pense pas atteindre un jour ce modeste niveau au piano.
Tout ça pour dire que si vous êtes guitariste du dimanche, je vous recommande le site La Boîte à chansons, où on trouve des partitions, un accordeur virtuel et un outil permettant d’apprendre tous les accords possibles et imaginables. Mon site de guitare préféré en français.
17.12.06
Slings and Arrows 2
J’ai fini de regarder la deuxième saison de Slings and Arrows. C’est fantastique. Sûrement ce que j’ai vu de mieux sur ce qu’il faut bien appeler la «crise de la quarantaine». Presque tous les personnages de la série doivent se réinventer et c’est passionnant.
Colm Feore fait une apparition remarquée dans cette deuxième saison dans le rôle d’un spécialiste en marketing complètement disjoncté. Toute la série est magnifiquement jouée et écrite. Quant à la réalisation, elle est discrète – et c’est un compliment. Pas besoin de faire des tours de passe-passe et des simagrées visuels quant on a dans les mains des textes aussi solides.
Ça y est: je n'ai plus rien à regarder avant la sortie d'Extras, la nouvelle comédie des créateurs de The Office, Ricky Gervais et Stephen Merchant. Cette série doit arriver en magasin le 9 janvier.
Colm Feore fait une apparition remarquée dans cette deuxième saison dans le rôle d’un spécialiste en marketing complètement disjoncté. Toute la série est magnifiquement jouée et écrite. Quant à la réalisation, elle est discrète – et c’est un compliment. Pas besoin de faire des tours de passe-passe et des simagrées visuels quant on a dans les mains des textes aussi solides.
Ça y est: je n'ai plus rien à regarder avant la sortie d'Extras, la nouvelle comédie des créateurs de The Office, Ricky Gervais et Stephen Merchant. Cette série doit arriver en magasin le 9 janvier.
16.12.06
La soirée du hockey
Dans le journal La Presse, Pierre Ladouceur analyse les matchs des Canadiens dans une colonne intitulée Les Faits Saillants. Ça ressemble un peu à un blogue parce que l’auteur note ses observations à mesure que le match se déroule. Malheureusement, ce n’est pas très intéressant. L’analyse dépasse rarement le niveau de ce qu’on entend à la télé pendant les matchs.
Bien sûr, c’est facile de critiquer. Mais qu’est-ce que ça donnerait si moi je m’essayais? C’est ce qu’on va voir puisque je vais bloguer sur le match que le Canadien dispute contre les Penguins de Pittsburgh et son prodige, Sydney Crosby.
Première période
5:00 - Marc-Andry Fleury n’a pas l’air sûr de lui devant le filet des Penguins. Il était hors position sur un tir effectué par Chris Higgins au terme d’une descente à 2 contre 1. Va falloir le garder à l’œil.
9:00 - Sydney Crosby fait penser à Wayne Gretzky parce qu’on ne comprend pas au premier coup d’œil pourquoi il est si bon. Il n’est pas costaud ni exceptionnellement rapide. Il n’a pas un tir dévastateur. Ce qui le distingue le plus, c’est qu’il joue à une cadence plus élevée que tout le monde. Il bourdonne littéralement sur la glace, multipliant les feintes et les changements de directions. Et ses mains bougent tout le temps.
11:00 - Evgeni Malkin, lui, fait penser à Mario Lemieux à cause de son gabarit. Tiens, il vient de marquer sur un retour de lancer. C’est lui qui a créé la chance de marquer en se dirigeant vers le filet après avoir fait une passe arrière sur une entrée de zone. Ça lui fait 16 buts et 32 points en 28 matchs cette saison. Fantastique pour une recrue.
16:07 - Mike Johnson vient de récolter la cinquième pénalité du Canadien en première période. Depuis le début de la saison, le Canadien prend une quantité effroyable de punitions mais s’en tire parce que son jeu en désavantage numérique est excellent. C’est la principale raison de son succès jusqu’ici.
20:00 - On vient d’assister à une période typique du Canadien cette saison. Beaucoup de pénalités, seulement 3 lancers contre 17… et pourtant ils ne perdent que 2-1. Ils sont encore dans le match…
Yvon Pedneault et Richard Labbé n’ont rien dit d’intéressant lors de leur intervention à RDS durant l’entracte. Comme «insider», on a déjà vu plus renseigné. Alain Crète leur a fait parler de sujets qu’ils n’ont pas l’air de connaître tellement plus que quelqu’un qui lit distraitement les pages sportives le matin. J’aurais dû regarder Don Cherry à CBC.
Deuxième Période
0:00 - Eh! C’est une fille qui analyse le match à CBC. Sûrement une ancienne joueuse de l’équipe canadienne. C’est la première fois que je l’entends.
8:00 - La fille, c’est Caissie Campbell. Je ne le trouve pas particulièrement intéressante.
9:00 - Malgré le retour de Chris Higgins, le Canadien s’obstine à faire jouer Tomas Plekanec au centre d’Alexis Kovalev et Sergei Samsonov. C’est un trio qui ne marche pas. Moi, je placerais Higgins entre le deux Russes en espérant que son ardeur au jeu déteignent sur eux et fasse marcher le trio.
10:00 - Le Canadien vient de marquer en avantage numérique. Soir après soir, cette équipe-là gagne la bataille des «unités spéciales». Et c’est pour ça qu’elle gagne des matchs.
14:00 - Ma blonde vient de débarquer dans le salon et m’a forcé à couper le son de la télé. Beaucoup de gens ont pitié de moi quand je leur raconte que ma blonde m’oblige très souvent à regarder le sport sans le son. C’est bien mal connaître mon opinion sur les commentateurs sportifs.
16:00 - Ça y est, le Canadien vient de prendre les devants 3 à 2, même s’il ne joue pas particulièrement bien. Fleury s’est agenouillé une fraction de seconde trop vite sur le tir de Koivu et s’est fait battre au dessus de l’épaule. Tiens, il vient de se faire défoncer par Sheldon Souray. Ce gars-là a un tir effrayant. Fleury n’avait pas de chance cette fois.
18:00 - Prédiction: un de ces jours, les Penguins vont gagner la Coupe Stanley avec Crosby et Malkin… mais pas avec Marc-André Fleury devant le filet. Ce gardien-là ne m’inspire pas confiance. C’est peut-être ses jambières jaunes qui me dérangent. Tiens, il vient de donner un autre but… sur une déviation qui ne lui a laissé aucune chance. J’aurais préféré voir ce soir son «auxiliaire», Jocelyn Thibault. C’est un des quelques joueurs encore actif à avoir porté l’uniforme des Nordiques. De mémoire, il y a aussi Joe Sakic, Mats Sundin, Peter Forsberg, Adam Foote, Chris Simon…
Troisième période
2:00 - On attend encore que Sydney Crosby nous épate avec un jeu. Malkin, lui, l’a fait à quelques reprises. Il faut dire qu’il ne joue pas contre le trio défensif du Canadien. Malkin maîtrise particulièrement bien l’art de l’entrée de zone. Presque chaque fois, il créé de l’espace.
10:00 - Pendant ce temps à Boston, mes Bruins se font tailler en pièce par Jozef Stumpel, un ancien Bruin dont je me moque souvent parce qu’il patine comme un joueur de ligue de garage. Jozef le lambin a 2 buts et 2 passes et les Panthers mènent 4-3 contre les Bruins. Pourquoi j’aime les Bruins? C’était le club de mon père qui a toujours détesté le Canadien. Enfant, je préférais les Islanders. J’ai commencé à aimer les Bruins dans les années 80 quand Raymond Bourque et Cam Neely formaient le cœur de l’équipe. Ils m’ont fait vivre de bons moments en 1988 quand ils ont finalement battu le Canadien en séries et en 1990 quand ils ont atteint la finale de la Coupe Stanley. Depuis, toutefois, c’est le désert.
14:00 - Les Penguins jouent leur deuxième match en deux soirs et sont en train de se faire battre. Je serais curieux de connaître la fiche des équipes de la LNH dans cette situation. Elle ne doit pas être reluisante. Si je pariais sur le hockey, je me concentrerais sur ces matchs.
19:00 - Finalement, on aura très peu vu Sydney Crosby ce soir. Et on n’aura pas compris pourquoi il connaît tant de succès. Ça me fait penser à certaines visites de Mario Lemieux ou le grand joueur de centre restait très discret. On ne peut pas être bon sur commande…
Après le match, RDS diffuse Les Agents Libres, une émission humoristico-sportive préenregistrée qui ne vaut pas grand-chose. L’équipe de RDS produit une émission d’après-match… mais elle est diffusée à RIS, une chaîne numérique en manque d’abonnés. S’agit-il d’une manœuvre pour inciter les gens à s’abonner à RIS? Bien sûr que oui! Le genre de manœuvre déloyal qui garantit que je ne m’abonnerai jamais à RIS.
Bien sûr, c’est facile de critiquer. Mais qu’est-ce que ça donnerait si moi je m’essayais? C’est ce qu’on va voir puisque je vais bloguer sur le match que le Canadien dispute contre les Penguins de Pittsburgh et son prodige, Sydney Crosby.
Première période
5:00 - Marc-Andry Fleury n’a pas l’air sûr de lui devant le filet des Penguins. Il était hors position sur un tir effectué par Chris Higgins au terme d’une descente à 2 contre 1. Va falloir le garder à l’œil.
9:00 - Sydney Crosby fait penser à Wayne Gretzky parce qu’on ne comprend pas au premier coup d’œil pourquoi il est si bon. Il n’est pas costaud ni exceptionnellement rapide. Il n’a pas un tir dévastateur. Ce qui le distingue le plus, c’est qu’il joue à une cadence plus élevée que tout le monde. Il bourdonne littéralement sur la glace, multipliant les feintes et les changements de directions. Et ses mains bougent tout le temps.
11:00 - Evgeni Malkin, lui, fait penser à Mario Lemieux à cause de son gabarit. Tiens, il vient de marquer sur un retour de lancer. C’est lui qui a créé la chance de marquer en se dirigeant vers le filet après avoir fait une passe arrière sur une entrée de zone. Ça lui fait 16 buts et 32 points en 28 matchs cette saison. Fantastique pour une recrue.
16:07 - Mike Johnson vient de récolter la cinquième pénalité du Canadien en première période. Depuis le début de la saison, le Canadien prend une quantité effroyable de punitions mais s’en tire parce que son jeu en désavantage numérique est excellent. C’est la principale raison de son succès jusqu’ici.
20:00 - On vient d’assister à une période typique du Canadien cette saison. Beaucoup de pénalités, seulement 3 lancers contre 17… et pourtant ils ne perdent que 2-1. Ils sont encore dans le match…
Yvon Pedneault et Richard Labbé n’ont rien dit d’intéressant lors de leur intervention à RDS durant l’entracte. Comme «insider», on a déjà vu plus renseigné. Alain Crète leur a fait parler de sujets qu’ils n’ont pas l’air de connaître tellement plus que quelqu’un qui lit distraitement les pages sportives le matin. J’aurais dû regarder Don Cherry à CBC.
Deuxième Période
0:00 - Eh! C’est une fille qui analyse le match à CBC. Sûrement une ancienne joueuse de l’équipe canadienne. C’est la première fois que je l’entends.
8:00 - La fille, c’est Caissie Campbell. Je ne le trouve pas particulièrement intéressante.
9:00 - Malgré le retour de Chris Higgins, le Canadien s’obstine à faire jouer Tomas Plekanec au centre d’Alexis Kovalev et Sergei Samsonov. C’est un trio qui ne marche pas. Moi, je placerais Higgins entre le deux Russes en espérant que son ardeur au jeu déteignent sur eux et fasse marcher le trio.
10:00 - Le Canadien vient de marquer en avantage numérique. Soir après soir, cette équipe-là gagne la bataille des «unités spéciales». Et c’est pour ça qu’elle gagne des matchs.
14:00 - Ma blonde vient de débarquer dans le salon et m’a forcé à couper le son de la télé. Beaucoup de gens ont pitié de moi quand je leur raconte que ma blonde m’oblige très souvent à regarder le sport sans le son. C’est bien mal connaître mon opinion sur les commentateurs sportifs.
16:00 - Ça y est, le Canadien vient de prendre les devants 3 à 2, même s’il ne joue pas particulièrement bien. Fleury s’est agenouillé une fraction de seconde trop vite sur le tir de Koivu et s’est fait battre au dessus de l’épaule. Tiens, il vient de se faire défoncer par Sheldon Souray. Ce gars-là a un tir effrayant. Fleury n’avait pas de chance cette fois.
18:00 - Prédiction: un de ces jours, les Penguins vont gagner la Coupe Stanley avec Crosby et Malkin… mais pas avec Marc-André Fleury devant le filet. Ce gardien-là ne m’inspire pas confiance. C’est peut-être ses jambières jaunes qui me dérangent. Tiens, il vient de donner un autre but… sur une déviation qui ne lui a laissé aucune chance. J’aurais préféré voir ce soir son «auxiliaire», Jocelyn Thibault. C’est un des quelques joueurs encore actif à avoir porté l’uniforme des Nordiques. De mémoire, il y a aussi Joe Sakic, Mats Sundin, Peter Forsberg, Adam Foote, Chris Simon…
Troisième période
2:00 - On attend encore que Sydney Crosby nous épate avec un jeu. Malkin, lui, l’a fait à quelques reprises. Il faut dire qu’il ne joue pas contre le trio défensif du Canadien. Malkin maîtrise particulièrement bien l’art de l’entrée de zone. Presque chaque fois, il créé de l’espace.
10:00 - Pendant ce temps à Boston, mes Bruins se font tailler en pièce par Jozef Stumpel, un ancien Bruin dont je me moque souvent parce qu’il patine comme un joueur de ligue de garage. Jozef le lambin a 2 buts et 2 passes et les Panthers mènent 4-3 contre les Bruins. Pourquoi j’aime les Bruins? C’était le club de mon père qui a toujours détesté le Canadien. Enfant, je préférais les Islanders. J’ai commencé à aimer les Bruins dans les années 80 quand Raymond Bourque et Cam Neely formaient le cœur de l’équipe. Ils m’ont fait vivre de bons moments en 1988 quand ils ont finalement battu le Canadien en séries et en 1990 quand ils ont atteint la finale de la Coupe Stanley. Depuis, toutefois, c’est le désert.
14:00 - Les Penguins jouent leur deuxième match en deux soirs et sont en train de se faire battre. Je serais curieux de connaître la fiche des équipes de la LNH dans cette situation. Elle ne doit pas être reluisante. Si je pariais sur le hockey, je me concentrerais sur ces matchs.
19:00 - Finalement, on aura très peu vu Sydney Crosby ce soir. Et on n’aura pas compris pourquoi il connaît tant de succès. Ça me fait penser à certaines visites de Mario Lemieux ou le grand joueur de centre restait très discret. On ne peut pas être bon sur commande…
Après le match, RDS diffuse Les Agents Libres, une émission humoristico-sportive préenregistrée qui ne vaut pas grand-chose. L’équipe de RDS produit une émission d’après-match… mais elle est diffusée à RIS, une chaîne numérique en manque d’abonnés. S’agit-il d’une manœuvre pour inciter les gens à s’abonner à RIS? Bien sûr que oui! Le genre de manœuvre déloyal qui garantit que je ne m’abonnerai jamais à RIS.
13.12.06
Touche pas au Père Noël
J’ai tiqué en voyant à la télé une pub de Fido qui met en vedette un très jeune Père Noël au look hyper cool. Le Père Noël est à peu près le seul vieillard que les enfants d’aujourd’hui ont l’occasion de côtoyer et de trouver sympathique. Le seul «vieux» dont l’image est positive. Il ne manquerait plus qu'on lui fasse subir une cure de rajeunissement.
Une chose est sûre: si un expert en marketing concevait le Père Noël aujourd’hui, il n’en ferait sûrement pas un vieux monsieur bedonnant à la barbe blanche. Le culte qu’on voue à la jeunesse a pris trop d’ampleur.
Une chose est sûre: si un expert en marketing concevait le Père Noël aujourd’hui, il n’en ferait sûrement pas un vieux monsieur bedonnant à la barbe blanche. Le culte qu’on voue à la jeunesse a pris trop d’ampleur.
11.12.06
Fondation
Je ne vois pas souvent mes parents parce qu’ils habitent très loin, mais ils sont quand même la fondation sur laquelle est bâtie ma vie. Un jour, l’édifice va devoir tenir sans eux – mais j’ai encore bien de mal à m’imaginer que c’est possible.
Des parents, c’est comme un filet de sécurité. Tant qu’ils sont là, il me semble qu’on ne peut pas se laisser couler. On a des comptes à leur rendre. On ne veut pas les décevoir. Mais après? Après, qu’est-ce qui nous empêche de baisser les bras? Qu’est-ce qui nous empêche de sombrer corps et bien à la première tempête?
Est-ce que c’est pour cette raison qu’on fait des enfants? Pour ne pas ressentir ce vide, cette absence de motivation. Pour avoir des comptes à rendre à quelqu’un d’autre.
Des parents, c’est comme un filet de sécurité. Tant qu’ils sont là, il me semble qu’on ne peut pas se laisser couler. On a des comptes à leur rendre. On ne veut pas les décevoir. Mais après? Après, qu’est-ce qui nous empêche de baisser les bras? Qu’est-ce qui nous empêche de sombrer corps et bien à la première tempête?
Est-ce que c’est pour cette raison qu’on fait des enfants? Pour ne pas ressentir ce vide, cette absence de motivation. Pour avoir des comptes à rendre à quelqu’un d’autre.
10.12.06
Le jouet
On est allé faire du ski de fond à Mont-Tremblant aujourd’hui et on en a profité pour prendre une marche dans le «village artificiel» qu’on a construit au pied des pentes de skis. En toute honnêteté, je n’arrive pas à haïr ça. L’aspect carton-pâte me plaît. On dirait qu’on se promène dans un gros jouet. Pour dire une niaiserie, ça vient chercher l’enfant à moi.
9.12.06
Première randonnée
On est allé faire du ski de fond pour la première fois cet hiver aujourd'hui. Détails sur mon blogue de ski de fond.
5.12.06
Joyeuses fêtes
La saison des partys de Noël de bureau est sur le point de commencer et pour vous mettre dans l'ambiance, je vous propose du Michel Houellebecq:
«Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort. Autrement dit, de nous transformer en animaux»
Je n'ai rien à ajouter.
«Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort. Autrement dit, de nous transformer en animaux»
Je n'ai rien à ajouter.
4.12.06
Do you speak hinglish?
Certaines nouvelles en provenance de l’Inde et de la Chine donnent vraiment l’impression que l’Occident ne sera bientôt plus le centre du monde. Un exemple: ce reportage de NPR qui nous apprend que de plus en plus d’Indiens parlent l’hinglish – c'est-à-dire qu’ils mélangent allègrement l’anglais et le l’hindi, incorporant dans la même phrase des mots des deux langues. Comme ils font ça en parlant à un cadence très rapide, le résultat est tout simplement hallucinant.
Ça, c’est une culture vivante...
Ça, c’est une culture vivante...
3.12.06
L’opium du peuple
«La misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple»
-Karl Marx dans Critique de la philosophie politique de Hegel, publié en 1843.
Voilà d’où vient la fameuse maxime «La religion est l’opium du peuple». On remarquera que Marx lui-même n'a accouché de la «formule choc». Comme c’est souvent le cas avec les citations célèbres, c’est un travail collectif d'édition qui a produit la «phrase punchée» que tout le monde connaît.
Si j’étais Marx, je m’en voudrais d’avoir utiliser l’expression «opium du peuple» parce qu’elle contredit son idée centrale. Ce que dit Marx, c’est que la religion est «secretée naturellement» par le corps social en réaction à la misère, à la souffrance et à l’injustice.
À l’inverse, l’image de l’opium introduit la notion que la religion une «substance étrangère» qu’on administre au peuple pour l’anesthésier. Et c’est comme ça qu’une idée riche et complexe devient une idée simpliste de type «théorie du complot».
-Karl Marx dans Critique de la philosophie politique de Hegel, publié en 1843.
Voilà d’où vient la fameuse maxime «La religion est l’opium du peuple». On remarquera que Marx lui-même n'a accouché de la «formule choc». Comme c’est souvent le cas avec les citations célèbres, c’est un travail collectif d'édition qui a produit la «phrase punchée» que tout le monde connaît.
Si j’étais Marx, je m’en voudrais d’avoir utiliser l’expression «opium du peuple» parce qu’elle contredit son idée centrale. Ce que dit Marx, c’est que la religion est «secretée naturellement» par le corps social en réaction à la misère, à la souffrance et à l’injustice.
À l’inverse, l’image de l’opium introduit la notion que la religion une «substance étrangère» qu’on administre au peuple pour l’anesthésier. Et c’est comme ça qu’une idée riche et complexe devient une idée simpliste de type «théorie du complot».
2.12.06
Rechercher Victor Pellerin
J’ai vu Rechercher Victor Pellerin hier soir. C’est trop long, mais quand même très intéressant.
C’est un autre de ces longs métrages de fiction se présentant comme un documentaire. Le procédé n’est plus nouveau, mais il reste fascinant. Ce qui me frappe le plus, c’est qu’il permet d’enfreindre la règle numéro 1 du cinéma qui a été parfaitement résumée par Yvon Deschamps: «on veut pas savoir, on veut voir!»
Quand, dans le cadre d’une fiction se présentant comme un documentaire, un acteur raconte un événement à la caméra, c’est excitant, c’est cinématographique. Pourtant, s’il faisait l’équivalent dans un film de fiction «ordinaire», on trouverait ça plate et verbeux. Les films d’Éric Rohmer sont remplis de ce genre de moment... et tout le monde ou presque les trouvent ennuyeux.
Pourquoi ça passe mieux dans un simulacre de documentaire? Parce que dans ce genre de film, le personnage principal n’est pas à l’écran puisque c’est le spectateur. Le spectateur qui voyage pour rencontrer des témoins, écoute ce qu’ils ont à dire et recolle peu à peu les morceaux de l’histoire. Bref, c’est nous qui menons l’enquête, pas Colombo ou Sherlock Holmes. Ce processus-là est en soi grisant.
C'est d'ailleurs le problème de Rechercher Victor Pellerin. Le film nous présente beaucoup de monde, nous fait voyager des milliers de kilometres et accapre notre attention pendant un long moment... mais au bout du compte, il ne nous fait pas découvrir grand chose sur le fameux Victor Pellerin, l'art et la vie en générale.
C’est un autre de ces longs métrages de fiction se présentant comme un documentaire. Le procédé n’est plus nouveau, mais il reste fascinant. Ce qui me frappe le plus, c’est qu’il permet d’enfreindre la règle numéro 1 du cinéma qui a été parfaitement résumée par Yvon Deschamps: «on veut pas savoir, on veut voir!»
Quand, dans le cadre d’une fiction se présentant comme un documentaire, un acteur raconte un événement à la caméra, c’est excitant, c’est cinématographique. Pourtant, s’il faisait l’équivalent dans un film de fiction «ordinaire», on trouverait ça plate et verbeux. Les films d’Éric Rohmer sont remplis de ce genre de moment... et tout le monde ou presque les trouvent ennuyeux.
Pourquoi ça passe mieux dans un simulacre de documentaire? Parce que dans ce genre de film, le personnage principal n’est pas à l’écran puisque c’est le spectateur. Le spectateur qui voyage pour rencontrer des témoins, écoute ce qu’ils ont à dire et recolle peu à peu les morceaux de l’histoire. Bref, c’est nous qui menons l’enquête, pas Colombo ou Sherlock Holmes. Ce processus-là est en soi grisant.
C'est d'ailleurs le problème de Rechercher Victor Pellerin. Le film nous présente beaucoup de monde, nous fait voyager des milliers de kilometres et accapre notre attention pendant un long moment... mais au bout du compte, il ne nous fait pas découvrir grand chose sur le fameux Victor Pellerin, l'art et la vie en générale.
1.12.06
Ayoye
Ce matin, je me suis levé avec une raideur au cou vraiment désagréable. C’est mon premier torticolis en carrière. Bilan de l’expérience: le principal problème, ce sont les jolies femmes. Même si ça fait mal, on ne peut pas s’empêcher de tourner la tête à droite et à gauche pour les suivre des yeux. La douleur ne suffit pas à enrayer un réflexe mâle remontant sûrement à des milliers d’années.
30.11.06
Tout seul
Je passe la semaine tout seul à la maison parce que ma blonde est partie dans le sud avec une amie. Il y a quelques années, quand ça se produisait, c’était la fête. J’en profitais pour faire tout ce qu’elle n’aimait pas me voir faire comme jouer à des jeux vidéo et... encore jouer à des jeux vidéo.
Aujourd’hui, ça ne se passe plus comme ça – et pas seulement parce que j’ai arrêté de jouer à des jeux vidéo. Je suis clairement moins bon qu’avant dans l’art de vivre seul. Un exemple niaiseux: j’ai beaucoup de difficulté à aller seul au restaurant. Non, je n’ai pas honte d’être assis seul à une table. Le problème, c’est que je peux aller où je veux. Je suis trop libre et l’indécision me gagne. Indien ou Mexicain? Schwartz’s ou Saint-Hubert? Je vous jure qu’il m’est arrivé d’errer en voiture entre deux ou trois restaurants... puis de rentrer manger à la maison
Au fond, j’ai le même problème dans mon travail. Pour aboutir à quelque chose, j’ai besoin de contraintes. Il me faut un deadline ou des gens qui comptent sur moi ou des moyens restreints ou une structure quelconque à respecter. Quand je suis trop libre, je ne fous rien.
Aujourd’hui, ça ne se passe plus comme ça – et pas seulement parce que j’ai arrêté de jouer à des jeux vidéo. Je suis clairement moins bon qu’avant dans l’art de vivre seul. Un exemple niaiseux: j’ai beaucoup de difficulté à aller seul au restaurant. Non, je n’ai pas honte d’être assis seul à une table. Le problème, c’est que je peux aller où je veux. Je suis trop libre et l’indécision me gagne. Indien ou Mexicain? Schwartz’s ou Saint-Hubert? Je vous jure qu’il m’est arrivé d’errer en voiture entre deux ou trois restaurants... puis de rentrer manger à la maison
Au fond, j’ai le même problème dans mon travail. Pour aboutir à quelque chose, j’ai besoin de contraintes. Il me faut un deadline ou des gens qui comptent sur moi ou des moyens restreints ou une structure quelconque à respecter. Quand je suis trop libre, je ne fous rien.
29.11.06
Rester vivant
Je suis en train de relire Rester Vivant, une collection de courts textes de Michel Houllebecq sur divers sujets. Je ne saurai trop vous recommander ce petit livre d’un cynisme et d’une lucidité sans pareil. Il y a là-dedans des petits bijoux de méchanceté comique, comme le texte intitulé Jacques Prévert est un con.
Une des choses que j’aime beaucoup dans la manière Houellebecq, c’est sa façon d’imiter le «style universitaire» qu’on lit habituellement dans les thèses de doctorat. Ce faisant, il contrevient à toutes les règles sur lesquelles on s’appuie habituellement pour écrire de façon claire et vivante. Il fait des longues phrases. Il emploie un vocabulaire savant. Il utilise à profusion la forme passive. Il ouvre des parenthèses. Et ça marche!
Comme quoi renoncer à des pans entiers de la langue française au nom de la «lisibilité» (tiens, un mot savant (oups, une parenthèse)) est parfaitement stupide. Pour écrire de façon originale, il faut sortir des sentiers battus. C’est ce que fait Houellebecq en s’aventurant dans la jungle du langage savant. Il faut cependant qu’il ait beaucoup de talent pour dégager de ce fatras une poésie, une esthétique.
Une des choses que j’aime beaucoup dans la manière Houellebecq, c’est sa façon d’imiter le «style universitaire» qu’on lit habituellement dans les thèses de doctorat. Ce faisant, il contrevient à toutes les règles sur lesquelles on s’appuie habituellement pour écrire de façon claire et vivante. Il fait des longues phrases. Il emploie un vocabulaire savant. Il utilise à profusion la forme passive. Il ouvre des parenthèses. Et ça marche!
Comme quoi renoncer à des pans entiers de la langue française au nom de la «lisibilité» (tiens, un mot savant (oups, une parenthèse)) est parfaitement stupide. Pour écrire de façon originale, il faut sortir des sentiers battus. C’est ce que fait Houellebecq en s’aventurant dans la jungle du langage savant. Il faut cependant qu’il ait beaucoup de talent pour dégager de ce fatras une poésie, une esthétique.
28.11.06
Slings and Arrows
Il m’a fallu quelques épisodes avant de tomber sous le charme de Slings and Arrows, une télésérie produite au Canada et diffusée sur Sundance Channel. C’est une comédie se déroulant dans les coulisses d’un festival de théâtre shakespearien comme celui de Stratford en Ontario.
La série est lente à décoller parce que son personnage principal, un acteur devenu metteur en scène après avoir fait une crise de folie au beau milieu d’une représentation, manque à l’appel durant les deux ou trois premiers épisodes. Au début, il n’est tout simplement pas là. Ensuite, il est là, mais il prend le temps de s’installer. En fait, c’est toute la série qui prend le temps de s’installer, ce qui est un peu étrange puisque sa première saison ne dure que six épisodes!
La série devient vraiment intéressante au cours des trois derniers épisodes, quand le metteur en scène essaie de monter Hamlet avec dans le rôle titre un acteur hollywoodien dans le genre de Keenu Reeves.
Une note sur le coffret DVD de la saison 1: il n’offre ni traduction française ni sous-titres en anglais ou en français. C’est plutôt embêtant quand les acteurs jouent du Shakespeare parce que c’est du vieil anglais difficile à comprendre. Le coffret est aussi très pauvre en supplément. N’empêche, je vais acheter la deuxième saison...
La série est lente à décoller parce que son personnage principal, un acteur devenu metteur en scène après avoir fait une crise de folie au beau milieu d’une représentation, manque à l’appel durant les deux ou trois premiers épisodes. Au début, il n’est tout simplement pas là. Ensuite, il est là, mais il prend le temps de s’installer. En fait, c’est toute la série qui prend le temps de s’installer, ce qui est un peu étrange puisque sa première saison ne dure que six épisodes!
La série devient vraiment intéressante au cours des trois derniers épisodes, quand le metteur en scène essaie de monter Hamlet avec dans le rôle titre un acteur hollywoodien dans le genre de Keenu Reeves.
Une note sur le coffret DVD de la saison 1: il n’offre ni traduction française ni sous-titres en anglais ou en français. C’est plutôt embêtant quand les acteurs jouent du Shakespeare parce que c’est du vieil anglais difficile à comprendre. Le coffret est aussi très pauvre en supplément. N’empêche, je vais acheter la deuxième saison...
27.11.06
Pas drôle
Ce qu’il y a de plus agréable quand on écrit de la comédie pour la télévision, c’est de voir un gag qu’on a inventé prendre vie à l’écran et fonctionner exactement comme on l’avait anticipé dans sa tête. C’est vraiment un feeling incroyable.
Des fois, par contre, c’est le contraire qui se produit. On a écrit quelque chose et quand le voit à l’écran, on se rend compte que ça ne marche pas. Et ce n’est pas de la faute des acteurs ou des réalisateurs. Le problème, c’est le gag. Le texte. Le gars qui a écrit le texte.
C’est vraiment un sentiment horrible. On se demande surtout où on avait la tête. Comment ai-je pu trouver ce gag ou tout ce texte drôle? On a honte. On voudrait disparaître.
Je sais de quoi je parle: ça vient de m’arriver. Tout seul dans un salle de visionnement, j’ai mis la cassette dans le magnétoscope et j’ai vu l’étendu des dégâts. Chaque fois que ça m’arrive, j’essaie d’en tirer des leçons. Cette fois-ci, j’en ai deux:
-Rester à l’intérieur de ses moyens. Ce que je sais faire, moi, c’est écrire des lignes drôles et m’amuser avec ce qui se passe «hors écran», entre deux scènes. Si j’essaie de faire des gags visuels, ils ont de très bonnes chances d’être mauvais.
-Plus il y a de l’intrigue, moins il y a de la place pour faire des gags. Quand on fait de l’humour, il faut raconter des histoires simples. Sinon on passe son temps à faire avancer son histoire au lieu de faire des blagues. L’humour est presque toujours dans la façon dont les personnages réagissent à ce qui arrive. Si trop d’affaires arrivent, on a tout simplement plus le temps pour les réactions.
Des fois, par contre, c’est le contraire qui se produit. On a écrit quelque chose et quand le voit à l’écran, on se rend compte que ça ne marche pas. Et ce n’est pas de la faute des acteurs ou des réalisateurs. Le problème, c’est le gag. Le texte. Le gars qui a écrit le texte.
C’est vraiment un sentiment horrible. On se demande surtout où on avait la tête. Comment ai-je pu trouver ce gag ou tout ce texte drôle? On a honte. On voudrait disparaître.
Je sais de quoi je parle: ça vient de m’arriver. Tout seul dans un salle de visionnement, j’ai mis la cassette dans le magnétoscope et j’ai vu l’étendu des dégâts. Chaque fois que ça m’arrive, j’essaie d’en tirer des leçons. Cette fois-ci, j’en ai deux:
-Rester à l’intérieur de ses moyens. Ce que je sais faire, moi, c’est écrire des lignes drôles et m’amuser avec ce qui se passe «hors écran», entre deux scènes. Si j’essaie de faire des gags visuels, ils ont de très bonnes chances d’être mauvais.
-Plus il y a de l’intrigue, moins il y a de la place pour faire des gags. Quand on fait de l’humour, il faut raconter des histoires simples. Sinon on passe son temps à faire avancer son histoire au lieu de faire des blagues. L’humour est presque toujours dans la façon dont les personnages réagissent à ce qui arrive. Si trop d’affaires arrivent, on a tout simplement plus le temps pour les réactions.
26.11.06
Au sommet du Mont Saint-Grégoire
De toutes les collines montérégiennes, le Mont Saint-Grégoire est celle qui ressemble plus à un pic de carte de postale. Compact et escarpé, le Mont s’élève à 251 mètres au dessus du niveau de la mer.
Pour monter au sommet, nous sommes partis du centre d'interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu où il faut payer 3$. De là, un sentier de 1,5 kilomètres mène au sommet du mont. La randonnée donne vraiment l’impression d’escalader une montagne. Après un bout facile en forêt, le sentier devient très abrupt et rocailleux. En montant, ça va assez bien. Mais en descendant, il faut faire très attention à ne pas se casser la figure.
Le sommet du mont est dégagé et il est très facile d’y circuler. Il constitue donc une fantastique plateforme d’observation circulaire et il suffit de faire le tour pour voir toute la campagne environnante. La vue sur les autres collines montérégiennes comme le Mont Rougemont et le Mont Yamaska est particulièrement saisissante.
Pour monter au sommet, nous sommes partis du centre d'interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu où il faut payer 3$. De là, un sentier de 1,5 kilomètres mène au sommet du mont. La randonnée donne vraiment l’impression d’escalader une montagne. Après un bout facile en forêt, le sentier devient très abrupt et rocailleux. En montant, ça va assez bien. Mais en descendant, il faut faire très attention à ne pas se casser la figure.
Le sommet du mont est dégagé et il est très facile d’y circuler. Il constitue donc une fantastique plateforme d’observation circulaire et il suffit de faire le tour pour voir toute la campagne environnante. La vue sur les autres collines montérégiennes comme le Mont Rougemont et le Mont Yamaska est particulièrement saisissante.
25.11.06
Élémentaire
Je ne m’attendais pas à aimer le film tiré du roman Les Particules Élémentaires de Michel Houellebecq. J’adore ce livre comme tous ceux de Houellebecq et je ne croyais pas possible d’en faire un concentré cinématographique de deux heures.
Est-ce que le film rend justice au roman? Pas vraiment. Mais n’empêche, il m’a beaucoup touché. Je ne me souviens pas d’avoir pleuré aussi tôt et aussi souvent en regardant un film. Il y a dans l’histoire concoctée par Michel Houellebecq tant de choses qui viennent me chercher. La mort des parents. L’amour d’enfance qui reste lettre morte. La catatonie émotive. La torture du désir sexuel inassouvi. Le bonheur qui éclos parfois sur une pile de malheurs mais qui reste d’une fragilité extrême. Et l’écrasante impression que le monde occidental est arrivé au bout de sa course, que son désarroi est tel qu’il ne peut plus continuer.
Pour moi, ces thèmes-là sont les «particules élémentaires» du roman de Houellebecq et je les ai retrouvé à l’écran. Ma blonde soutient que le film ne fait qu’effleurer tout ça. C’est vrai. Mais il n’en fallait pas plus pour me bouleverser. Peut-être qu’inconsciemment, je complétais le film en ajoutant à l’expérience ma connaissance du livre que j’ai déjà lu quatre ou cinq fois.
J’ai aussi apprécié la réalisation sobre et le jeu de l’acteur incarnant Michel, le scientifique déconnecté du genre humain. Ce n’est pas facile de jouer la froideur et le détachement. Avec son visage flou, Christian Ulmen y arrive avec brio.
En passant, j’ai aussi été séduit par la bande-annonce du film québécois Recherchez Victor Pellerin. J’ai vraiment hâte de voir ça.
Est-ce que le film rend justice au roman? Pas vraiment. Mais n’empêche, il m’a beaucoup touché. Je ne me souviens pas d’avoir pleuré aussi tôt et aussi souvent en regardant un film. Il y a dans l’histoire concoctée par Michel Houellebecq tant de choses qui viennent me chercher. La mort des parents. L’amour d’enfance qui reste lettre morte. La catatonie émotive. La torture du désir sexuel inassouvi. Le bonheur qui éclos parfois sur une pile de malheurs mais qui reste d’une fragilité extrême. Et l’écrasante impression que le monde occidental est arrivé au bout de sa course, que son désarroi est tel qu’il ne peut plus continuer.
Pour moi, ces thèmes-là sont les «particules élémentaires» du roman de Houellebecq et je les ai retrouvé à l’écran. Ma blonde soutient que le film ne fait qu’effleurer tout ça. C’est vrai. Mais il n’en fallait pas plus pour me bouleverser. Peut-être qu’inconsciemment, je complétais le film en ajoutant à l’expérience ma connaissance du livre que j’ai déjà lu quatre ou cinq fois.
J’ai aussi apprécié la réalisation sobre et le jeu de l’acteur incarnant Michel, le scientifique déconnecté du genre humain. Ce n’est pas facile de jouer la froideur et le détachement. Avec son visage flou, Christian Ulmen y arrive avec brio.
En passant, j’ai aussi été séduit par la bande-annonce du film québécois Recherchez Victor Pellerin. J’ai vraiment hâte de voir ça.
24.11.06
Je flashe
La BD que je fais en collaboration avec Michel Saint-Jean pour le magazine de plein air Espaces est maintenant disponible sur le Web en version Flash. En écrivant des «scénarios» de BD depuis quelques années, j’ai surtout appris à économiser les mots. Règle générale, moins il y a de texte dans une bande, mieux c’est. Au début, j’avais tendance à imiter la langue orale pour faire des répliques «réalistes». Ce n’est pas la bonne approche. La langue orale est trop relâchée et ça fait trop de mots dans le dessin. On se tanne de lire même si l’ensemble du texte ne fait que deux ou trois phrases.
Jusqu’à un certain point, ça s’applique aussi aux dialogues pour la télé ou le cinéma. Là aussi, il faut faire une chasse impitoyable aux mots inutiles. Là aussi, il ne faut pas essayer d’imiter la vraie langue parlée. Il faut que le dialogue «sonne» vrai, mais qu’il soit plus efficace que la langue parlée. Il faut trouver le moyen de donner un show sans que ça sonne faux ou forcé. Parce que sinon c'est plate...
Jusqu’à un certain point, ça s’applique aussi aux dialogues pour la télé ou le cinéma. Là aussi, il faut faire une chasse impitoyable aux mots inutiles. Là aussi, il ne faut pas essayer d’imiter la vraie langue parlée. Il faut que le dialogue «sonne» vrai, mais qu’il soit plus efficace que la langue parlée. Il faut trouver le moyen de donner un show sans que ça sonne faux ou forcé. Parce que sinon c'est plate...
23.11.06
Dossier chaud
Quand j’ai décidé d’acheter un ordinateur portable, c’était surtout pour regarder des DVD en voyage. Je ne croyais pas que j’allais l’utiliser souvent pour travailler. Au fil des semaines, j’ai peu à peu délaissé mon vieil ordinateur de table au point où maintenant j’utilise exclusivement mon portable.
Comme je travaille à la maison et dans deux endroits différents, mon portable est devenu mon bureau virtuel. Résultat: je ne mets presque plus les pieds dans mon vrai bureau à la maison. Quand je travaille à domicile, je m’installe presque toujours sur le divan du salon, avec mon portable sur moi. C’est dans cette position que je suis le plus confortable pour travailler. Ce n’est pas pour rien que ce genre d’ordinateur s’appelle un «laptop» en anglais.
Le seul problème: quand je m’installe comme ça, mon portable me chauffe les couilles. Ce n’est pas seulement inconfortable. Selon cette étude, c’est aussi une menace pour ma fertilité. Et ça m’inspire une question: combien d’hommes en Occident se font consciencieusement chauffer les couilles avec leurs portables pour éviter de faire le bébé que leurs blondes veulent avoir et qu’eux aussi ont dit qu’ils voulaient, sauf que dans le fond, ils sont pas sûrs?
Comme je travaille à la maison et dans deux endroits différents, mon portable est devenu mon bureau virtuel. Résultat: je ne mets presque plus les pieds dans mon vrai bureau à la maison. Quand je travaille à domicile, je m’installe presque toujours sur le divan du salon, avec mon portable sur moi. C’est dans cette position que je suis le plus confortable pour travailler. Ce n’est pas pour rien que ce genre d’ordinateur s’appelle un «laptop» en anglais.
Le seul problème: quand je m’installe comme ça, mon portable me chauffe les couilles. Ce n’est pas seulement inconfortable. Selon cette étude, c’est aussi une menace pour ma fertilité. Et ça m’inspire une question: combien d’hommes en Occident se font consciencieusement chauffer les couilles avec leurs portables pour éviter de faire le bébé que leurs blondes veulent avoir et qu’eux aussi ont dit qu’ils voulaient, sauf que dans le fond, ils sont pas sûrs?
22.11.06
Le sommet du Mont Rigaud
Plus j’apprends à connaître le Mont Rigaud et plus j’aime cette petite montagne remplie de surprise. En fin de semaine, on a grimpé pour la première fois au sommet du mont on a fait découvertes.
Le sentier conduisant au sommet de la montagne part du Sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes, où on trouve une impressionnante chapelle à ciel ouvert. Un de ces vestiges du passé qui nous fait réaliser à quel point la religion a déjà occupé une place importante au Québec.
Dès le départ, le sentier passe près d’une saisissante statue de la vierge installé dans ce qui semble être les restes d’un édifice religieux. Avec mon feutre sur la tête, je me suis senti comme Indiana Jones.
Plus loin, le sentier longe «le champ des guérets», un immense dépôt de pierres rondes qui forment un paysage singulier. Vestige du passage d’un glacier, le champ de pierres a fait l’objet d’une exploitation commerciale au début du vingtième siècle. On avait même construit un petit chemin de fer pour descendre les cailloux de la montagne. Ces cailloux parsèment aussi une bonne portion du sentier, ce qui complique un peu la marche. Ceux qui ont comme moi les chevilles fragiles ont intérêt à porter de bonnes chaussures.
Même si le Mont Rigaud ne s’élève qu’à 220 mètres au dessus du niveau de la mer, son sommet présente un aspect plutôt alpin. Les derniers mètres d’ascension sont dépaysants à souhait. Le sommet est décoré d’une croix et d’une plateforme d’observation d’où on a une très belle vue sur la rivière Outaouais et la plaine environnante.
21.11.06
Meilleur avant
La plus grande qualité du blogue en tant que «genre littéraire», c’est que tous les textes qu’on publie sont datés. Pour le lecteur, cette date est une information cruciale. Comme la date de péremption sur un litre de lait, elle lui permet de connaître l’âge du texte et donc de savoir si l’information qu’il contient est vieille ou récente. La date met instantanément le texte en contexte et donne une idée de sa valeur/pertinence/fiabilité. Le monde change. Un texte, au contraire, est une photo figée du monde. La date permet de savoir quand cette photo a été prise.
Pour l’auteur aussi, la date est très utile. Elle permet d’abandonner un texte sur Internet en se libérant de l’obligation de le tenir à jour. Moi par exemple, j’ai un site où je parle des endroits où on peut faire du ski de fond. J’avais le choix: mettre une date sur chacun de mes textes comme dans un blogue ou essayer de garder tout mon contenu continuellement à jour à la façon de Wikipedia. J’ai choisi la formule blogue parce que je suis juste un gars tout seul qui aime écrire sur ses sorties en ski de fond et non pas une équipe rédigeant une encyclopédie.
Pour l’auteur aussi, la date est très utile. Elle permet d’abandonner un texte sur Internet en se libérant de l’obligation de le tenir à jour. Moi par exemple, j’ai un site où je parle des endroits où on peut faire du ski de fond. J’avais le choix: mettre une date sur chacun de mes textes comme dans un blogue ou essayer de garder tout mon contenu continuellement à jour à la façon de Wikipedia. J’ai choisi la formule blogue parce que je suis juste un gars tout seul qui aime écrire sur ses sorties en ski de fond et non pas une équipe rédigeant une encyclopédie.
20.11.06
Téléblogue
Depuis quelques mois, je me demande s’il n’y aurait pas moyen d’élaborer un concept d’émission de télé en s’inspirant de la «philosophie» blogue. J’aurais dû y penser: des Américains y ont déjà pensé. L’émission s’appelle Open Source. Bon, d’accord, c’est de la radio, mais c’est à peu près ce que j’avais en tête.
Le principe va beaucoup plus loin que simplement bloguer à la télévision ou à la radio. Quand l’équipe d’Open Source a une idée de sujet, elle commence par en faire un message sur le blogue de l’émission dans le but de «partir» une discussion. Cette discussion, c’est comme une grosse réunion de production à laquelle serait conviée tous les internautes. Si un sujet ne suscite pas beaucoup de réactions, il est abandonné. Si un internaute connaît très bien le sujet ou a un point de vue intéressant, on l’invite. L’idée, c’est d’aller à la pêche au matériel: suggestions d’invités, angles intéressants, questions à poser, articles à lire, etc.
Bref, le travail de recherche devient collectif. En un sens, ça ressemble au projet d’informatique distribuée comme SETI@Home. On décentralise l’élaboration de l’émission en partant du principe que dix ou cent ou mille têtes valent mieux qu’une ou deux ou trois.
Le principe va beaucoup plus loin que simplement bloguer à la télévision ou à la radio. Quand l’équipe d’Open Source a une idée de sujet, elle commence par en faire un message sur le blogue de l’émission dans le but de «partir» une discussion. Cette discussion, c’est comme une grosse réunion de production à laquelle serait conviée tous les internautes. Si un sujet ne suscite pas beaucoup de réactions, il est abandonné. Si un internaute connaît très bien le sujet ou a un point de vue intéressant, on l’invite. L’idée, c’est d’aller à la pêche au matériel: suggestions d’invités, angles intéressants, questions à poser, articles à lire, etc.
Bref, le travail de recherche devient collectif. En un sens, ça ressemble au projet d’informatique distribuée comme SETI@Home. On décentralise l’élaboration de l’émission en partant du principe que dix ou cent ou mille têtes valent mieux qu’une ou deux ou trois.
19.11.06
Antoine et Julie
Je viens de terminer un autre très bon roman de Simenon: Antoine et Julie. Le personnage central, Antoine, est un prestigiditateur des ligues mineures. Il vit une crise existentielle qu’il exprime en buvant et en s’en prenant à sa femme. Non, il n’est pas violent. Ce qu’il lui fait subir est plus froid et sordide. À lire dans le tome 6 de l’œuvre complète de Simenon.
Dans ce roman là aussi, Simenon nous plonge dans l’atmosphère glauque des bars de Paris peuplés d’ivrognes et de désoeuvrés. Ce monde-là est fascinant parce que c’est l’humanité dans ce qu’elle a de plus désespérée et de plus vivace. L’ivrogne de Simenon ressemble à un personnage d’Albert Camus. Il trouve le monde absurde. Il a pris ses distances de l’humanité. Il a perdu tout illusion et tout espoir. Alors il boit. Et il survit, malgré la profondeur de son désespoir et toutes les souffrances physiques qu’il s’impose.
À lire Simenon, on finit par se dire que contrairement à ce qu’on pense instinctivement, le monde va en s’améliorant. Le portrait qu’il trace de la société d’avant les grands bouleversements des années 60 est vraiment sordide. La misère matérielle et morale me semble bien plus sévère qu’aujourd’hui.
Mais ce qui frappe le plus, c’est l’omniprésence de l’alcool en général et de l’alcoolisme en particulier. J’ai le même sentiment quand je lis sur l’histoire du baseball. Jusque dans les années 50, la quantité de joueurs qui avaient des problèmes avec l’alcool est absolument effarent. J’imagine que c’est la pointe de l’iceberg et que l’alcoolisme faisait des ravages dans toute la société.
Dans le cas du baseball, on dirait que c’est l’argent qui a réglé le problème. Les salaires augmentant, le baseball est devenu une affaire sérieuse. On est moins enclin à gâcher sa carrière en buvant quand ça peut nous coûter une petite fortune.
Dans ce roman là aussi, Simenon nous plonge dans l’atmosphère glauque des bars de Paris peuplés d’ivrognes et de désoeuvrés. Ce monde-là est fascinant parce que c’est l’humanité dans ce qu’elle a de plus désespérée et de plus vivace. L’ivrogne de Simenon ressemble à un personnage d’Albert Camus. Il trouve le monde absurde. Il a pris ses distances de l’humanité. Il a perdu tout illusion et tout espoir. Alors il boit. Et il survit, malgré la profondeur de son désespoir et toutes les souffrances physiques qu’il s’impose.
À lire Simenon, on finit par se dire que contrairement à ce qu’on pense instinctivement, le monde va en s’améliorant. Le portrait qu’il trace de la société d’avant les grands bouleversements des années 60 est vraiment sordide. La misère matérielle et morale me semble bien plus sévère qu’aujourd’hui.
Mais ce qui frappe le plus, c’est l’omniprésence de l’alcool en général et de l’alcoolisme en particulier. J’ai le même sentiment quand je lis sur l’histoire du baseball. Jusque dans les années 50, la quantité de joueurs qui avaient des problèmes avec l’alcool est absolument effarent. J’imagine que c’est la pointe de l’iceberg et que l’alcoolisme faisait des ravages dans toute la société.
Dans le cas du baseball, on dirait que c’est l’argent qui a réglé le problème. Les salaires augmentant, le baseball est devenu une affaire sérieuse. On est moins enclin à gâcher sa carrière en buvant quand ça peut nous coûter une petite fortune.
18.11.06
Gaucheries
Je suis allé voir le spectacle des Zapartistes hier soir. Ça m’a fait réaliser à quel point l'humour politique qui s'inspire de l'actualité a besoin de bonnes têtes de turc.
Engagés, enragés et «de gauche», les Zapartistes passent la soirée à taper sur des personnalités connues et finissent par gratter le fond du baril de la célébrité. Se moquer de Jean Charest et Stephen Harper, c’est très bien. Rire d’André Boisclair, c’est encore mieux. Mais Joseph Facal? André Pratte? Laure Waridel? Est-ce qu'il faut vraiment se donner la peine de rire de ces gens-là?
Mon moment préféré du spectacle met plutôt en vedette un personnage fictif: un amérindien qui fait des parallèles entre la situation actuelle au Québec et ce qu’on vécu les siens quand les blancs ont débarqué en Amérique.
On a eu aussi droit à un moment amusant une fois le spectacle terminé. Dès leur sortie de scène, deux membres du groupe se sont précipités vers la sortie de la salle pour saluer les gens et essayer de vendre leurs disques. Malheureusement, la table présentant leurs «produits dérivés» n’était pas installée. Dans sa précipitation pour corriger la situation, la jeune fille qui s’occupait du présentoir a échappé sa caisse et l’argent a volé dans tous les sens. Ça doit être ça le «capitalisme de gauche»...
Engagés, enragés et «de gauche», les Zapartistes passent la soirée à taper sur des personnalités connues et finissent par gratter le fond du baril de la célébrité. Se moquer de Jean Charest et Stephen Harper, c’est très bien. Rire d’André Boisclair, c’est encore mieux. Mais Joseph Facal? André Pratte? Laure Waridel? Est-ce qu'il faut vraiment se donner la peine de rire de ces gens-là?
Mon moment préféré du spectacle met plutôt en vedette un personnage fictif: un amérindien qui fait des parallèles entre la situation actuelle au Québec et ce qu’on vécu les siens quand les blancs ont débarqué en Amérique.
On a eu aussi droit à un moment amusant une fois le spectacle terminé. Dès leur sortie de scène, deux membres du groupe se sont précipités vers la sortie de la salle pour saluer les gens et essayer de vendre leurs disques. Malheureusement, la table présentant leurs «produits dérivés» n’était pas installée. Dans sa précipitation pour corriger la situation, la jeune fille qui s’occupait du présentoir a échappé sa caisse et l’argent a volé dans tous les sens. Ça doit être ça le «capitalisme de gauche»...
17.11.06
Père et fils
Une information contenue dans le livre Searching for Bobby Orr me renverse. Les deux fils de Bobby, Darren et Brent, n’ont jamais appris à patiner. Oui, vous avez bien lu. Les deux fils du meilleur défenseur de l’histoire de la LNH n’ont jamais joué au hockey ni même chaussé des patins.
Malheureusement, le livre n’explique pas pourquoi. Et on ne le saura sans doute jamais puisque la famille Orr a toujours gardé sa vie privée très privée. Ce qui ne nous empêche pas d’imaginer qu’il y a là dessous une méchante bonne histoire...
Malheureusement, le livre n’explique pas pourquoi. Et on ne le saura sans doute jamais puisque la famille Orr a toujours gardé sa vie privée très privée. Ce qui ne nous empêche pas d’imaginer qu’il y a là dessous une méchante bonne histoire...
16.11.06
Pauvre James Bond
Je viens de voir une pub pour Casino Royale, le dernier film de James Bond. Et ça m’inspire une question: qu’est-ce que l’agent 007 fait au 21ième siècle?
Je ne comprends pas pourquoi ceux qui font les films de James Bond persistent à les ancrer dans la réalité contemporaine. À leur place, je retournerais Bond à son époque – celle de la Guerre Froide. Pourquoi ne pas continuer à faire des films se déroulant durant cette période si riche? Ç’aurait au moins le mérite d’assurer l’originalité des aventures de l’agent 007, qui autrement ont l’air de n’importe quel autre film d’action.
La Guerre Froide est le décor parfait pour une histoire d’agent secret. À cette époque-là, les risques d’apocalypse nucléaires empêchaient les grandes puissances d’entrer en guerre ouverte. Il y avait beaucoup de boulot pour les espions. De nos jours, c’est moins évident. Pas besoin d’agent secret pour envahir l’Irak. Alors que peut faire James dans son beau costume? Sûrement pas infiltrer Al-Qaïda...
Je ne comprends pas pourquoi ceux qui font les films de James Bond persistent à les ancrer dans la réalité contemporaine. À leur place, je retournerais Bond à son époque – celle de la Guerre Froide. Pourquoi ne pas continuer à faire des films se déroulant durant cette période si riche? Ç’aurait au moins le mérite d’assurer l’originalité des aventures de l’agent 007, qui autrement ont l’air de n’importe quel autre film d’action.
La Guerre Froide est le décor parfait pour une histoire d’agent secret. À cette époque-là, les risques d’apocalypse nucléaires empêchaient les grandes puissances d’entrer en guerre ouverte. Il y avait beaucoup de boulot pour les espions. De nos jours, c’est moins évident. Pas besoin d’agent secret pour envahir l’Irak. Alors que peut faire James dans son beau costume? Sûrement pas infiltrer Al-Qaïda...
15.11.06
J’ai raté Bobby Orr
Je n’ai jamais vu Bobby Orr jouer au hockey... et c’est pourtant un des grands personnages de mon enfance.
Je l’ai connu par mon père qui me parlait de ce défenseur capable de tout faire sur une patinoire avec une ferveur presque religieuse. C’était SON joueur, LE joueur, celui qui est toujours resté à ses yeux le meilleur de tous les temps même après Gretzky et Lemieux. Et moi, je l’avais raté de peu. À travers lui, j’ai découvert le regret. Le sentiment d’être passé à côté de quelque chose... et de ne rien pouvoir faire.
Le plus frustrant, c’est que J’AURAIS DÛ voir jouer Bobby Orr. Quand j’ai commencé à suivre le hockey, en 1976, sa carrière n’était pas terminée. Mais une blessure chronique au genou gauche le gardait presque complètement à l’écart du jeu. Il a joué 10 matchs durant la saison 1975-76, 20 en 1976-77 et 10 la saison suivante. À cette époque où il n’y avait du hockey à la télé que le samedi soir, c’était trop peu pour qu’un garçon de six ans ait la chance de voir en action.
Le défenseur a annoncé sa retraite en novembre 1978, à l’âge de 30 ans. À ce moment, j’avais deux chandails de hockey décorés de son numéro 4, une carte de hockey le montrant dans l’uniforme des Black Hawks de Chicago et zéro souvenir de lui sur la glace. Pendant quelques années, mon père a continué à entretenir l’espoir. Comme Elvis, Bobby Orr n’était peut-être pas mort. Des rumeurs circulaient. On n’allait lui reconstruire le genou grâce à une nouvelle opération révolutionnaire et on le verrait à nouveau à son meilleur. Hélas, ça ne s’est jamais produit.
Tout ça pour dire que j’ai beaucoup de plaisir à lire Searching for Bobby Orr, un livre de Stephen Brunt racontant l’histoire du légendaire défenseur. Ce n’est pas une vraie biographie. Brunt s’attarde surtout à cerner la personnalité de Orr et le rôle qu’il a joué dans l’histoire du hockey. C’est avec Orr que le hockey a basculé dans la modernité et le livre raconte ça très bien.
Je l’ai connu par mon père qui me parlait de ce défenseur capable de tout faire sur une patinoire avec une ferveur presque religieuse. C’était SON joueur, LE joueur, celui qui est toujours resté à ses yeux le meilleur de tous les temps même après Gretzky et Lemieux. Et moi, je l’avais raté de peu. À travers lui, j’ai découvert le regret. Le sentiment d’être passé à côté de quelque chose... et de ne rien pouvoir faire.
Le plus frustrant, c’est que J’AURAIS DÛ voir jouer Bobby Orr. Quand j’ai commencé à suivre le hockey, en 1976, sa carrière n’était pas terminée. Mais une blessure chronique au genou gauche le gardait presque complètement à l’écart du jeu. Il a joué 10 matchs durant la saison 1975-76, 20 en 1976-77 et 10 la saison suivante. À cette époque où il n’y avait du hockey à la télé que le samedi soir, c’était trop peu pour qu’un garçon de six ans ait la chance de voir en action.
Le défenseur a annoncé sa retraite en novembre 1978, à l’âge de 30 ans. À ce moment, j’avais deux chandails de hockey décorés de son numéro 4, une carte de hockey le montrant dans l’uniforme des Black Hawks de Chicago et zéro souvenir de lui sur la glace. Pendant quelques années, mon père a continué à entretenir l’espoir. Comme Elvis, Bobby Orr n’était peut-être pas mort. Des rumeurs circulaient. On n’allait lui reconstruire le genou grâce à une nouvelle opération révolutionnaire et on le verrait à nouveau à son meilleur. Hélas, ça ne s’est jamais produit.
Tout ça pour dire que j’ai beaucoup de plaisir à lire Searching for Bobby Orr, un livre de Stephen Brunt racontant l’histoire du légendaire défenseur. Ce n’est pas une vraie biographie. Brunt s’attarde surtout à cerner la personnalité de Orr et le rôle qu’il a joué dans l’histoire du hockey. C’est avec Orr que le hockey a basculé dans la modernité et le livre raconte ça très bien.
14.11.06
Jean Leclerc frappe encore
Contrairement à bien d’autres, je n’ai pas été renversé par l’entrevue donnée à Christiane Charrette par Jean Leloup/Leclerc/Deadwolf. Si j’ai bien compris, le gars voulait surtout dire qu’il est différent de tous les autres artistes québécois parce qu’il a vécu sa jeunesse dans des pays où la vie est pas mal plus dure qu’ici. D’accord. On en prend note.
Je pense qu’il voulait aussi dire qu’à son avis, un artiste, il faut que ça soit subversif. Je dis «je pense» parce que la fameuse loi sur la clarté ne s’applique pas à Jean Leclerc. Plus il parle, moins on le comprend.
Par contre, quand il chante, il est d’une clarté fulgurante. Je suis très impressionné par sa nouvelle chanson, Mon Pays, qu’il a fait jouer en primeur chez Christiane Charrette. Un texte abrasif qui amène du nouveau dans la grande discussion québécoise. J’aime particulièrement ce passage:
Dans mon pays monsieur
On se dit fier de ne pas être les États-Unis
Mais on en a tous les défauts
Sauf le courage d’en prendre le drapeau
Je pense qu’il voulait aussi dire qu’à son avis, un artiste, il faut que ça soit subversif. Je dis «je pense» parce que la fameuse loi sur la clarté ne s’applique pas à Jean Leclerc. Plus il parle, moins on le comprend.
Par contre, quand il chante, il est d’une clarté fulgurante. Je suis très impressionné par sa nouvelle chanson, Mon Pays, qu’il a fait jouer en primeur chez Christiane Charrette. Un texte abrasif qui amène du nouveau dans la grande discussion québécoise. J’aime particulièrement ce passage:
Dans mon pays monsieur
On se dit fier de ne pas être les États-Unis
Mais on en a tous les défauts
Sauf le courage d’en prendre le drapeau
13.11.06
The Corner
Si vous êtes comme moi un fan de la télésérie policière The Wire, je vous conseille son «ancêtre», The Corner.
Co-écrit par David Simon, le grand manitou de The Wire, cette minisérie de six épisodes se déroule dans un quartier de Baltimore ravagé par la drogue. Comme The Wire, The Corner nous présente une extraordinaire galerie de personnages – presque tous drogués ou impliqués dans le trafic de drogue. Il y a là-dedans beaucoup d’amour pour l’humanité.
Sur le plan de la scénarisation, The Corner propose une trouvaille intéressante: chaque épisode commence et se termine par une entrevue avec un des personnages de la série. Ces entrevues sont menées par le réalisateur de la série, Charles S. Dutton, dans le milieu de vie des personnages, comme le ferait un documentariste.
Tous les personnages de The Corner sont calqués sur des vraies personnes et à la fin de la série on aussi droit à une entrevue avec quelques uns d’entre eux. C’est très touchant d’entendre ce qu’ils ont à dire sur la série.
Co-écrit par David Simon, le grand manitou de The Wire, cette minisérie de six épisodes se déroule dans un quartier de Baltimore ravagé par la drogue. Comme The Wire, The Corner nous présente une extraordinaire galerie de personnages – presque tous drogués ou impliqués dans le trafic de drogue. Il y a là-dedans beaucoup d’amour pour l’humanité.
Sur le plan de la scénarisation, The Corner propose une trouvaille intéressante: chaque épisode commence et se termine par une entrevue avec un des personnages de la série. Ces entrevues sont menées par le réalisateur de la série, Charles S. Dutton, dans le milieu de vie des personnages, comme le ferait un documentariste.
Tous les personnages de The Corner sont calqués sur des vraies personnes et à la fin de la série on aussi droit à une entrevue avec quelques uns d’entre eux. C’est très touchant d’entendre ce qu’ils ont à dire sur la série.
12.11.06
Problème de langue
Je suis allé manger dans le quartier chinois hier soir et on a découvert une fois rendu au restaurant que c’était un «apportez votre vin». Dans cette circonstance, c’est le plus souvent le mâle qui, comme ses ancêtres qui chassaient le mammouth, doit partir en expédition au dépanneur pour ramener une bouteille.
C’est ce que j’ai fait... et quand je suis entré dans une petite épicerie chinoise, j’ai vraiment dû faire un effort pour demander EN FRANÇAIS au caissier: «Avez-vous du vin ?» Je croyais que j’allais devoir répéter ma demande en anglais, mais non. Le caissier m’a indiqué EN FRANÇAIS où se trouvaient ses bouteilles.
Comme bien des Québécois, j’ai le réflexe de «switcher» à l’anglais quand je m’adresse à des gens d’une autre origine. Je fais ça même avec ceux qui parlent espagnol, ce qui est complètement ridicule.
L’anglais a quelque chose de contagieux. Je n’aime pas particulièrement parler en anglais, parce que je n’aime pas particulièrement parler tout court, mais il m’arrive très souvent de D’ÉCRIRE dans ma tête en anglais. Je me prépare à rédiger un texte et il me vient des phrases en anglais – tout simplement parce que je lis beaucoup en anglais.
C’est un gros problème parce qu’au bout du compte, je vais devoir mettre tout ça en français. Or, passer d’une langue à l’autre est rarement une banale affaire de traduction. Le plus souvent, il faut modifier complètement la façon dont on aborde le sujet et qu’on le développe. Parce qu les deux langues n’offrent pas les mêmes possibilités.
L’anglais est une langue «objective». Sa grammaire permet de faire des juxtapositions grâce auxquelles on peut décrire la réalité sans inclure d’acteur humain dans la phrase. Un exemple: «It’s a voice activated door.» En français, on peut dire «C’est un porte contrôlée par la voix», mais c’est affreux. On peut dire aussi «C’est une porte à commande vocale», mais ce n’est pas tellement mieux. Le mot le plus important de la phrase devient un adjectif abstrait, vocal.
La solution, c’est d’inclure un être humain dans la phrase et d’utiliser des verbes actifs. Genre: «Cette porte s’ouvre quand on lui ordonne». «On» est le pronom le plus désincarné de langue française, mais il représente quand même quelqu’un qui fait quelque chose. En ce sens, on peut dire que le français est une langue plus «humaine» parce que sa grammaire exige presque la présence d’un être humain dans la phrase.
Le problème, c’est quand la porte devient un objet courant qu’on veut pouvoir identifier rapidement sans parler à la façon des amérindiens, genre: «Installe-moi une porte-qui-s’ouvre-quand-on-lui-ordonne». Il faut alors utiliser son imagination pour créer une expression qui fait image, quitte à beaucoup s’éloigner de l’expression anglaise originale, «voice activated door». Porte à voix? Porte-parole? Parloporte? Boulak?
J’aime bien «boulak» parce que ça souligne qu’un mot, c’est juste une convention, un groupe de syllabes auquel on donne un sens arbitraire. L’important, c’est qu’on s’entende sur sa signification.
Ce travail d’imagination est essentiel à la survie du français. Sinon, on va se retrouver dans un monde rempli d’objets et de réalités dont on ne pourra pas parler en français faute de mots. Alors on va «switcher» à l’anglais.
C’est ce que j’ai fait... et quand je suis entré dans une petite épicerie chinoise, j’ai vraiment dû faire un effort pour demander EN FRANÇAIS au caissier: «Avez-vous du vin ?» Je croyais que j’allais devoir répéter ma demande en anglais, mais non. Le caissier m’a indiqué EN FRANÇAIS où se trouvaient ses bouteilles.
Comme bien des Québécois, j’ai le réflexe de «switcher» à l’anglais quand je m’adresse à des gens d’une autre origine. Je fais ça même avec ceux qui parlent espagnol, ce qui est complètement ridicule.
L’anglais a quelque chose de contagieux. Je n’aime pas particulièrement parler en anglais, parce que je n’aime pas particulièrement parler tout court, mais il m’arrive très souvent de D’ÉCRIRE dans ma tête en anglais. Je me prépare à rédiger un texte et il me vient des phrases en anglais – tout simplement parce que je lis beaucoup en anglais.
C’est un gros problème parce qu’au bout du compte, je vais devoir mettre tout ça en français. Or, passer d’une langue à l’autre est rarement une banale affaire de traduction. Le plus souvent, il faut modifier complètement la façon dont on aborde le sujet et qu’on le développe. Parce qu les deux langues n’offrent pas les mêmes possibilités.
L’anglais est une langue «objective». Sa grammaire permet de faire des juxtapositions grâce auxquelles on peut décrire la réalité sans inclure d’acteur humain dans la phrase. Un exemple: «It’s a voice activated door.» En français, on peut dire «C’est un porte contrôlée par la voix», mais c’est affreux. On peut dire aussi «C’est une porte à commande vocale», mais ce n’est pas tellement mieux. Le mot le plus important de la phrase devient un adjectif abstrait, vocal.
La solution, c’est d’inclure un être humain dans la phrase et d’utiliser des verbes actifs. Genre: «Cette porte s’ouvre quand on lui ordonne». «On» est le pronom le plus désincarné de langue française, mais il représente quand même quelqu’un qui fait quelque chose. En ce sens, on peut dire que le français est une langue plus «humaine» parce que sa grammaire exige presque la présence d’un être humain dans la phrase.
Le problème, c’est quand la porte devient un objet courant qu’on veut pouvoir identifier rapidement sans parler à la façon des amérindiens, genre: «Installe-moi une porte-qui-s’ouvre-quand-on-lui-ordonne». Il faut alors utiliser son imagination pour créer une expression qui fait image, quitte à beaucoup s’éloigner de l’expression anglaise originale, «voice activated door». Porte à voix? Porte-parole? Parloporte? Boulak?
J’aime bien «boulak» parce que ça souligne qu’un mot, c’est juste une convention, un groupe de syllabes auquel on donne un sens arbitraire. L’important, c’est qu’on s’entende sur sa signification.
Ce travail d’imagination est essentiel à la survie du français. Sinon, on va se retrouver dans un monde rempli d’objets et de réalités dont on ne pourra pas parler en français faute de mots. Alors on va «switcher» à l’anglais.
11.11.06
La Société des Loisirs
Je suis allé voir la pièce de théâtre La Société des Loisirs aujourd’hui. Je croyais que ça allait beaucoup m’inspirer, mais non. La pièce est bonne, mais elle ne m’a pas vraiment allumé.
J’ai surpris de constater à quel point le texte est télévisuel. Le propos, les personnages et l’humour ressemblent beaucoup à ce qu’on voit à la télé. Il faut dire que la pièce été créé pour la première fois en 2003 et qu’elle devait certainement paraître plus révolutionnaire à ce moment-là.
Je ne vais pas souvent au théâtre et quand j’y vais, je suis presque toujours déçu. On dirait que c’est toujours soit trop conventionnel, soit trop expérimental.
La meilleure pièce de théâtre que j’ai vu? De mémoire, je dirais Vinci de Robert Lepage que j’ai vu à Baie-Comeau quand j’étais au Cégep. J’étais dans le journal étudiant du Cégep et Lepage avait été assez gentil pour donner une entrevue à moi et quelques autres étudiants après son spectacle. De loin le plus grand moment de ma carrière de cégépien.
J’ai surpris de constater à quel point le texte est télévisuel. Le propos, les personnages et l’humour ressemblent beaucoup à ce qu’on voit à la télé. Il faut dire que la pièce été créé pour la première fois en 2003 et qu’elle devait certainement paraître plus révolutionnaire à ce moment-là.
Je ne vais pas souvent au théâtre et quand j’y vais, je suis presque toujours déçu. On dirait que c’est toujours soit trop conventionnel, soit trop expérimental.
La meilleure pièce de théâtre que j’ai vu? De mémoire, je dirais Vinci de Robert Lepage que j’ai vu à Baie-Comeau quand j’étais au Cégep. J’étais dans le journal étudiant du Cégep et Lepage avait été assez gentil pour donner une entrevue à moi et quelques autres étudiants après son spectacle. De loin le plus grand moment de ma carrière de cégépien.
10.11.06
Le maniaque de l'escalier
L’un des bureaux où je travaille est juché au huitième étage d’un édifice et il m’arrive parfois de faire l’ascension à pied – surtout en novembre quand la saison de ski de fond approche et que je sens par intermittence le besoin de me mettre en forme.
C’est ce j’ai fait ce matin. En arrivant au sommet, j'ai pris le couloir menant à mon bureau... et je suis tout de suite tombé nez à nez avec une inconnue. Essoufflé par la montée, je marchais les bras ballants et je râlais comme une maniaque dans un film d'horreur. La pauvre femme a sûrement cru que j'allais lui sauter à la gorge...
C’est ce j’ai fait ce matin. En arrivant au sommet, j'ai pris le couloir menant à mon bureau... et je suis tout de suite tombé nez à nez avec une inconnue. Essoufflé par la montée, je marchais les bras ballants et je râlais comme une maniaque dans un film d'horreur. La pauvre femme a sûrement cru que j'allais lui sauter à la gorge...
9.11.06
Baie-des-Brises
Des bateaux ancrés au large. Des enfants pataugeant dans l’eau peu profonde. Des planches à voile filant dans les vagues. Une terrasse où des gens prennent un verre installés sous des parasols. Le tableau rappelle les Caraïbes, mais il a été croqué à Baie-des-Brises sur le lac Saint-François.
Baie-des-Brises, c’est un hameau surtout composé de chalets d’été et situé à l’extrémité sud-est du lac Saint-François, sur sa rive sud. Le centre névralgique de la petite agglomération est un restaurant qui possède une terrasse gazonnée donnant directement sur le lac. Les beaux jours d’été, il règne là une ambiance de fête. C'est l'endroit pour siroter un verre et goûter à la «grillade», une spécialité locale composée de mince tranches de flancs de porc cuites sur le grill.
Comme son nom l’indique, Baie-des-Brises est un endroit venteux. C’est donc un point de rencontre pour les amateurs de planches à voile et de kytesuf», sport constituant à se tenir sur une planche et à se laisser entraîner par une voilure ressemblant à un parachute. L’endroit est aussi fréquenté par les plaisanciers qui laissent leur bateau au large et marchent jusqu’au bord.
Toute la baie est très peu profonde et sur fond de sable. Toutefois, ne cherchez pas de sable sur la berge. Aussi incroyable que ça puisse paraître, il n’y a pas de plage à Baie-des-Brises. Le seul accès public à l’eau est une dalle de béton situé au bout du chemin passant à côté du restaurant. Les habitués contournent le problème en amenant une chaise pliante ou gonflable et en s’installant directement dans l'eau du lac comme on le fait dans le sud. Il y a des façons plus désagréables de passer un après-midi...
Baie-des-Brises, c’est un hameau surtout composé de chalets d’été et situé à l’extrémité sud-est du lac Saint-François, sur sa rive sud. Le centre névralgique de la petite agglomération est un restaurant qui possède une terrasse gazonnée donnant directement sur le lac. Les beaux jours d’été, il règne là une ambiance de fête. C'est l'endroit pour siroter un verre et goûter à la «grillade», une spécialité locale composée de mince tranches de flancs de porc cuites sur le grill.
Comme son nom l’indique, Baie-des-Brises est un endroit venteux. C’est donc un point de rencontre pour les amateurs de planches à voile et de kytesuf», sport constituant à se tenir sur une planche et à se laisser entraîner par une voilure ressemblant à un parachute. L’endroit est aussi fréquenté par les plaisanciers qui laissent leur bateau au large et marchent jusqu’au bord.
Toute la baie est très peu profonde et sur fond de sable. Toutefois, ne cherchez pas de sable sur la berge. Aussi incroyable que ça puisse paraître, il n’y a pas de plage à Baie-des-Brises. Le seul accès public à l’eau est une dalle de béton situé au bout du chemin passant à côté du restaurant. Les habitués contournent le problème en amenant une chaise pliante ou gonflable et en s’installant directement dans l'eau du lac comme on le fait dans le sud. Il y a des façons plus désagréables de passer un après-midi...
8.11.06
La conquête de l’Espace
On n’est jamais mieux plogué que par soi-même, alors prenez note que je figure DEUX FOIS dans la dernière édition du magazine de plein air Espace qui vient de paraître.
D’abord, je suis le scripteur de la BD Les Extras-Muros qui se trouve en page 12. L’illustration est de Michel Saint-Jean, un as du dessin sur ordinateur.
Ensuite, c’est moi qui fais du ski la photo accompagnant le court texte sur le centre de ski de fond Roger-Cabana qui se trouve en page 43.
D’abord, je suis le scripteur de la BD Les Extras-Muros qui se trouve en page 12. L’illustration est de Michel Saint-Jean, un as du dessin sur ordinateur.
Ensuite, c’est moi qui fais du ski la photo accompagnant le court texte sur le centre de ski de fond Roger-Cabana qui se trouve en page 43.
7.11.06
J'ai vu Babel
La prémisse de Babel est fantastique. Un incident au milieu du désert au Maroc qui a des répercussions un peu partout sur la planète, c’est une idée géniale. Et comme Alejandro González Inárritu est un de ces cinéastes capables de rendre excitant et touchant n’importe quoi, même une partie de bingo, on aurait pu avoir un chef d’œuvre.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le gros problème que j’ai avec le film, c’est sa structure non chronologique. Quand on fait un film sur un incident au milieu du désert au Maroc qui a des répercussions un peu partout sur la planète, il me semble qu’il faut d’abord montrer l’incident et ensuite ses conséquences DANS L’ORDRE OÙ ELLES SE PRODUISENT.
Pour faire ça, il faut travailler fort pour construire un récit à la fois logique et excitant à suivre lorsque présenté dans l’ordre chronologique. Inárritu et son scénariste Guillermo Arriaga ont plutôt pris un raccourci. Présenté chronologiquement, leur récit ne produirait pas l’effet de télescopage et de «on-se-promène-aux-quatre-coins-du-monde » qu’ils voulaient générer. Pour obtenir cet effet, ils ont donc «triché» en présentant les événements dans un ordre totalement arbitraire. Résultat: on sent la présence du bon vieux «gars de vues». On flaire le procédé cinématographique et ça gâche la magie.
Le film s’appelle Babel parce qu’il essaie de montrer à une échelle individuelle le chaos planétaire dans lequel on vit. Mais pour que la démonstration soit convaincante, il me semble que le chaos vu dans le film doit être 100% naturel. Pas créé en partie par un tour de passe-passe chronologique.
Cela dit, le film fonctionne bien pendant les deux tiers de sa durée. C’est dans son dernier tiers que j’ai commencé à trouver le temps long et me poser des questions. Prises individuellement, les trois trames formant le film sont intéressantes – même que celle se déroulant au Japon est absolument fascinante. Bref, dans ce cas-ci, la somme des parties est moins intéressantes que les parties considérées individuellement.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le gros problème que j’ai avec le film, c’est sa structure non chronologique. Quand on fait un film sur un incident au milieu du désert au Maroc qui a des répercussions un peu partout sur la planète, il me semble qu’il faut d’abord montrer l’incident et ensuite ses conséquences DANS L’ORDRE OÙ ELLES SE PRODUISENT.
Pour faire ça, il faut travailler fort pour construire un récit à la fois logique et excitant à suivre lorsque présenté dans l’ordre chronologique. Inárritu et son scénariste Guillermo Arriaga ont plutôt pris un raccourci. Présenté chronologiquement, leur récit ne produirait pas l’effet de télescopage et de «on-se-promène-aux-quatre-coins-du-monde » qu’ils voulaient générer. Pour obtenir cet effet, ils ont donc «triché» en présentant les événements dans un ordre totalement arbitraire. Résultat: on sent la présence du bon vieux «gars de vues». On flaire le procédé cinématographique et ça gâche la magie.
Le film s’appelle Babel parce qu’il essaie de montrer à une échelle individuelle le chaos planétaire dans lequel on vit. Mais pour que la démonstration soit convaincante, il me semble que le chaos vu dans le film doit être 100% naturel. Pas créé en partie par un tour de passe-passe chronologique.
Cela dit, le film fonctionne bien pendant les deux tiers de sa durée. C’est dans son dernier tiers que j’ai commencé à trouver le temps long et me poser des questions. Prises individuellement, les trois trames formant le film sont intéressantes – même que celle se déroulant au Japon est absolument fascinante. Bref, dans ce cas-ci, la somme des parties est moins intéressantes que les parties considérées individuellement.
6.11.06
Fifi marche encore
La nièce de ma blonde est venue nous rendre visite enfin de semaine, toute seule sans sa mère. Elle a huit ans et c’est une enfant plutôt turbulente.
Pour passer le temps dimanche soir, on lui a fait regardé des épisodes de Fifi Brindacier. À ma grande surprise, elle a adoré. Je croyais que le rythme lent de cette série tourné à fin des années 60 allait avoir vite avoir raison de sa patience d’enfant moderne, mais non.
Ce qui la fascinait le plus, je pense, c’est que Fifi vit seule dans une maison et fait absolument tout ce qu’elle veut. Il règne dans Fifi Brindacier une liberté et esprit subversif qu’on ne voit plus guère aujourd’hui. Fifi fait des mauvais coups, tient tête aux adultes et refuse d’aller à l’école. Pour elle, être un enfant est une bénédiction, pas un problème. J’ai eu l’impression que c’était une nouveauté pour ma nièce.
Pour passer le temps dimanche soir, on lui a fait regardé des épisodes de Fifi Brindacier. À ma grande surprise, elle a adoré. Je croyais que le rythme lent de cette série tourné à fin des années 60 allait avoir vite avoir raison de sa patience d’enfant moderne, mais non.
Ce qui la fascinait le plus, je pense, c’est que Fifi vit seule dans une maison et fait absolument tout ce qu’elle veut. Il règne dans Fifi Brindacier une liberté et esprit subversif qu’on ne voit plus guère aujourd’hui. Fifi fait des mauvais coups, tient tête aux adultes et refuse d’aller à l’école. Pour elle, être un enfant est une bénédiction, pas un problème. J’ai eu l’impression que c’était une nouveauté pour ma nièce.
5.11.06
Mon magasin préféré
Il y a un à Sainte-Anne-de-Bellevue une relique du passé parfaitement adapté au présent: le magasin D’Aoust où j’achète maintenant presque tous mes vêtements.
Fondé en 1900 par Guisolphe D'Aoust, le magasin occupe toujours le même bâtiment sur la rue Sainte-Anne. On y vient surtout pour voir fonctionner son convoyeur à monnaie de marque Lamson – un genre de chemin de fer miniature fait de câbles et de poulies qui relie les rayons du magasin à une caisse centrale situé dans l’arrière-boutique. Ce convoyeur a été installé en 1923 et c’est le seul encore en usage au Canada.
Comme dans un magasin général du bon vieux temps, on trouve de tout chez D’Aoust: des vêtements, des meubles, des accessoires de cuisines, de la décoration et même de la nourriture. Toute cette marchandise n’a rien de kitch ou de rétro. On peut presque parler d’un magasin de luxe.
Pourquoi je m’habille à cet endroit? Surtout parce que le choix est... limité. Le rayon des vêtements pour hommes et juste assez grand pour ma patience. Je trouve toujours des pantalons et des chemises à mon goût et ça se passe toujours rapidement. C’est tout ce que je demande!
Fondé en 1900 par Guisolphe D'Aoust, le magasin occupe toujours le même bâtiment sur la rue Sainte-Anne. On y vient surtout pour voir fonctionner son convoyeur à monnaie de marque Lamson – un genre de chemin de fer miniature fait de câbles et de poulies qui relie les rayons du magasin à une caisse centrale situé dans l’arrière-boutique. Ce convoyeur a été installé en 1923 et c’est le seul encore en usage au Canada.
Comme dans un magasin général du bon vieux temps, on trouve de tout chez D’Aoust: des vêtements, des meubles, des accessoires de cuisines, de la décoration et même de la nourriture. Toute cette marchandise n’a rien de kitch ou de rétro. On peut presque parler d’un magasin de luxe.
Pourquoi je m’habille à cet endroit? Surtout parce que le choix est... limité. Le rayon des vêtements pour hommes et juste assez grand pour ma patience. Je trouve toujours des pantalons et des chemises à mon goût et ça se passe toujours rapidement. C’est tout ce que je demande!
J'ai vu Borat
Alors j’ai vu Borat... J’ai aimé ça, mais je ne peux pas dire que j’ai été emballé. Il faut dire que mes attentes étaient énormes. J’étais convaincu que j’allais mourir de rire sur mon siège.
Cela dit, j’ai quand même passé un bon moment. Le film est rempli de bons gags et comporte une scène que j’intronise immédiatement au temple de la renommée du cinéma comique: le combat de lutte que se livrent Borat et son gérant obèse alors qu’ils sont complètement nus. Du pur délire.
Dans le genre «comédie-niaiseuse-etchoquante-explorant-à-la-fois-les-limites-du-bon goût-les-stéréotypes-culturels», j’ai cependant préféré Team America World Police. Je ne sais pas si c’est une conséquence de la mondialisation mais il semble qu’on voit de plus en plus de films d'envergure planétaire. Le Caire, nid d’espion est un autre exemple récent, de même que Babel.
Tiens, ça me rappelle Les Dieux sont tombés sur la tête, une autre comédie «niaiseuse» faisant s'entrechoquer les cultures. Un de mes beaux souvenirs cinématographiques de ma jeunesse.
Cela dit, j’ai quand même passé un bon moment. Le film est rempli de bons gags et comporte une scène que j’intronise immédiatement au temple de la renommée du cinéma comique: le combat de lutte que se livrent Borat et son gérant obèse alors qu’ils sont complètement nus. Du pur délire.
Dans le genre «comédie-niaiseuse-etchoquante-explorant-à-la-fois-les-limites-du-bon goût-les-stéréotypes-culturels», j’ai cependant préféré Team America World Police. Je ne sais pas si c’est une conséquence de la mondialisation mais il semble qu’on voit de plus en plus de films d'envergure planétaire. Le Caire, nid d’espion est un autre exemple récent, de même que Babel.
Tiens, ça me rappelle Les Dieux sont tombés sur la tête, une autre comédie «niaiseuse» faisant s'entrechoquer les cultures. Un de mes beaux souvenirs cinématographiques de ma jeunesse.
3.11.06
Borat en couple?
Demain, je vais voir Borat: Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan. Et je me demande si je dois amener ma blonde. Ma blonde qui, il y a deux ans, m’a faussé compagnie au beau milieu de Team America World Police parce qu’elle trouvait ça vulgaire, stupide et plate, alors que moi je me tordais de rire dans mon fauteuil. L'humour a parfois un sexe et il est presque toujours masculin.
Être assis à côté de quelqu'un qui s'ennuie, ça peut changer complètement la perception qu'on a d'un film. J'ai pu m'en rendre compte avec Punch-Drunk Love de Paul-Thomas Anderson. J’ai vu ce film-là avec ma blonde au cinéma et «on» n’avait pas tellement aimé. Quand je l’ai revu seul sur DVD, j’ai adoré. Je me demande si le même phénomène va se produire quand je vais revoir tout seul A Prairie Home Companion, un autre film qui «nous» a déçu.
Être assis à côté de quelqu'un qui s'ennuie, ça peut changer complètement la perception qu'on a d'un film. J'ai pu m'en rendre compte avec Punch-Drunk Love de Paul-Thomas Anderson. J’ai vu ce film-là avec ma blonde au cinéma et «on» n’avait pas tellement aimé. Quand je l’ai revu seul sur DVD, j’ai adoré. Je me demande si le même phénomène va se produire quand je vais revoir tout seul A Prairie Home Companion, un autre film qui «nous» a déçu.
2.11.06
Vie intime
Grâce aux blogues, on sait maintenant ce que tout le monde pense. Grâce aux webcams et aux caméras de surveillance, on voit ce que tout le monde fait. Grâce aux téléphones cellulaires, on peut se parler n’importe où, n’importe quand. Bref, le progrès technologique rend notre société de plus en plus transparente.
Le résultat, c’est qu’on a de moins en moins de secrets les uns pour les autres. Pour parler comme les mathématiciens, notre niveau d’intimité tend vers zéro et si la tendance se maintient, on en n’aura bientôt plus du tout. Et ça, moi ça fait peur. J’ai peur que le progrès technologique finisse par nous rendre complètement transparent. Je crains le jour où quelqu’un, quelque part, va inventer la machine à lire dans les pensées.
En fait, la machine à lire les pensées existe déjà. Grâce aux appareils d’imagerie cérébrale, on peut déjà voir ce qui se passe dans la tête des gens. Pour le moment, ses appareils-là sont énormes et pas très performants. Mais comme toutes les autres technologies, elles vont s’améliorer. Tôt ou tard, j’en suis sûr, nos pensées vont se ramasser sur la place publique.
Et ça, j’ai peur que ça tue l’amour. Réfléchissez à ça un peu. Si votre chum ou votre blonde avait exactement toutes vos pensées, toutes vos émotions, tous vos désirs, est-ce qu’il ou elle vous aimerait quand même? Imaginez si il ou elle savait comment il ou elle vous énerve par moment? Imaginez si elle ou elle savait que vous fantasmer sur le voisin ou la voisine. Quelle relation peut survivre à ça?
Le résultat, c’est qu’on a de moins en moins de secrets les uns pour les autres. Pour parler comme les mathématiciens, notre niveau d’intimité tend vers zéro et si la tendance se maintient, on en n’aura bientôt plus du tout. Et ça, moi ça fait peur. J’ai peur que le progrès technologique finisse par nous rendre complètement transparent. Je crains le jour où quelqu’un, quelque part, va inventer la machine à lire dans les pensées.
En fait, la machine à lire les pensées existe déjà. Grâce aux appareils d’imagerie cérébrale, on peut déjà voir ce qui se passe dans la tête des gens. Pour le moment, ses appareils-là sont énormes et pas très performants. Mais comme toutes les autres technologies, elles vont s’améliorer. Tôt ou tard, j’en suis sûr, nos pensées vont se ramasser sur la place publique.
Et ça, j’ai peur que ça tue l’amour. Réfléchissez à ça un peu. Si votre chum ou votre blonde avait exactement toutes vos pensées, toutes vos émotions, tous vos désirs, est-ce qu’il ou elle vous aimerait quand même? Imaginez si il ou elle savait comment il ou elle vous énerve par moment? Imaginez si elle ou elle savait que vous fantasmer sur le voisin ou la voisine. Quelle relation peut survivre à ça?
1.11.06
Piments farcis express
Ingrédients :
-Une voiture
-Des piments poblanos
-De porc haché pour faire des pupusas
-Du fromage havarti râpé
-Une plaque à cuisson
-Un four préchauffé à 400 degrés
Prendre la voiture et se rendre au marché Andes sur la rue Bélanger, juste à l’est de Saint-Denis, à Montréal. Dans l’étalage de légumes, ramasser au moins une demi douzaine de piments poblanos frais. Au comptoir des viandes, prendre quelques paquets de porcs hachés que les latinos utilisent pour faire des pupusas. Rentrer chez soi avec la voiture.
Couper en deux les piments dans le sens de la longueur et retirer les graines. Remplir chaque moitié de piment de porc haché. Déposer les piments dans la plaque à cuisson et mettre au four une trentaine de minutes ou jusqu’à ce que les piments soient très tendres. Sortir les piments et les saupoudrer de fromage havarti. Les remettre quelques minutes au four pour faire gratiner le fromage. Je sais, le fromage havarti est danois. Mais moi, c'est mon préféré pour la cuisine mexicaine.
Servir avec des fèves en purée arrosés de salsa aux tomates. Personnellement, j'ai un faible pour les fèves et la salsa de marque Herdez.
-Une voiture
-Des piments poblanos
-De porc haché pour faire des pupusas
-Du fromage havarti râpé
-Une plaque à cuisson
-Un four préchauffé à 400 degrés
Prendre la voiture et se rendre au marché Andes sur la rue Bélanger, juste à l’est de Saint-Denis, à Montréal. Dans l’étalage de légumes, ramasser au moins une demi douzaine de piments poblanos frais. Au comptoir des viandes, prendre quelques paquets de porcs hachés que les latinos utilisent pour faire des pupusas. Rentrer chez soi avec la voiture.
Couper en deux les piments dans le sens de la longueur et retirer les graines. Remplir chaque moitié de piment de porc haché. Déposer les piments dans la plaque à cuisson et mettre au four une trentaine de minutes ou jusqu’à ce que les piments soient très tendres. Sortir les piments et les saupoudrer de fromage havarti. Les remettre quelques minutes au four pour faire gratiner le fromage. Je sais, le fromage havarti est danois. Mais moi, c'est mon préféré pour la cuisine mexicaine.
Servir avec des fèves en purée arrosés de salsa aux tomates. Personnellement, j'ai un faible pour les fèves et la salsa de marque Herdez.
31.10.06
Halloween pour l'Halloween
Pour fêter l’Halloween, j’ai loué le film... Halloween. Je ne l’avais jamais vu parce que je ne regarde jamais de films d’horreur. J’ai trop peur d’avoir peur. Et je déteste les scènes dégoûtantes.
Halloween n’est cependant pas un vrai film d’horreur, même s’il a donné naissance à toute la vague des «slasher movies» qui enchaînent les meurtres sanguinolents. C’est plutôt un suspense simple mais efficace. On assiste à seulement quatre meurtres – cinq en comptant le chien qui se fait étrangler par le méchant Michael Myers.
Tourné par John Carpenter avec très peu de moyens, Halloween est surtout un exercice d’imagination cinématographique. Quand on n’a pas d’argent, il faut suggérer plutôt que montrer et s’arranger pour créer de la tension avec presque rien. C’est ce que fait Carpenter en utilisant le cadrage, la profondeur de champ, une musique très simple et – oh surprise – des plans longs et larges montrant clairement ce qui se passe.
Le film n’est pas parfait. Certaines scènes de «combat rapproché» entre Mike Myers et l’héroïne (jouée par Jamie-Lee Curtis) sont d’une maladresse presque comique. Ça reste toutefois un très bon divertissement et une leçon de cinéma économe.
30.10.06
Un vrai journal local
Les hebdos locaux ont la réputation d’être des feuilles de chou et ceux que je reçois chez moi à Notre-Dame-de-L’Île-Perrot, L’Étoile et Première Édition, ne font pas exception à la règle.
Voilà pourquoi j’ai été agréablement surpris par un autre journal local que j’ai ramassé l’autre soir en sortant du restaurant: Your Local Journal. Bilingue mais surtout anglophone, le journal basé à Vaudreuil présente un bon mélange d’articles de nouvelles et d’information communautaire. Enfin, une bonne source d’information sur ce qui se passe dans le Suroît!
Ça m’a penser à The Gleaner/La Source, un autre journal local bilingue couvrant la région d’Huntingdon que je lisais avec plaisir quand j’avais un chalet à Saint-Anicet.
Voilà pourquoi j’ai été agréablement surpris par un autre journal local que j’ai ramassé l’autre soir en sortant du restaurant: Your Local Journal. Bilingue mais surtout anglophone, le journal basé à Vaudreuil présente un bon mélange d’articles de nouvelles et d’information communautaire. Enfin, une bonne source d’information sur ce qui se passe dans le Suroît!
Ça m’a penser à The Gleaner/La Source, un autre journal local bilingue couvrant la région d’Huntingdon que je lisais avec plaisir quand j’avais un chalet à Saint-Anicet.
29.10.06
Il vente!
Le vent très violent qui a balayé le Québec aujourd’hui a transformé le lac Saint-Louis en mer déchaînée. J’ai pris cette photo tout près de chez moi et le vent soufflait si fort en provenance du lac que j’ai eu du mal à marcher jusqu’à la berge.
Les vagues s’abattant sur la rives et les «moutons blancs» roulant au large m’ont fait penser au golfe Saint-Laurent et la Côte-Nord, là d’où je viens.
Les vagues s’abattant sur la rives et les «moutons blancs» roulant au large m’ont fait penser au golfe Saint-Laurent et la Côte-Nord, là d’où je viens.
28.10.06
Un soirée avec Ariane Moffat
J’ai bien aimé le spectacle d’Ariane Moffat que j’ai vu hier soir à la salle Pauline-Julien du collège Gérard-Godin à Sainte-Genviève. Même si elle semblait déçue de chanter devant une salle remplie de gens assis dans leur fauteuil, Ariane a livré une très bonne prestation.
Ça doit faire drôle de «rocker» et de se trémousser devant une foule de gens assis. Mais je dois dire que moi après ma journée de travail, j’étais bien content d’avoir mon siège réservé dans la première rangée. Reste que le spectacle d’Ariane Moffat est surtout composé de chansons rythmées et gagne sûrement à être vu dans une salle où il y a un parterre de gens debout pour «rocker» avec elle. C’est une question d’énergie.
Le spectacle m'a fait redécouvrir à quel point la chanson Poussière d'Ange est une réussite littéraire. Écrire un si beau texte au sujet de l'avortement, il faut le faire. J'aime surtout le début du refrain: «Juste au mauvais moment, une poussière d'ange t'est tombé dedans...» Le double sens de «Juste au mauvais moment» frappe particulièrement fort.
Un mot en terminant sur Joseph Marchand, guitariste et grand complice musical d’Ariane Moffat. Le gars semble maintenant assumer totalement sa condition de guitariste le moins cool de l’histoire du rock. Hier soir, il portait de grosses lunettes noires et avait les cheveux séparés sur le côté dans le plus pur style nerd. Et il se tortillait en jouant de la guitare avec toute la grâce et le sens du rythme d’un jeune Bill Gates. Bref, c’est ma nouvelle idole.
Ça doit faire drôle de «rocker» et de se trémousser devant une foule de gens assis. Mais je dois dire que moi après ma journée de travail, j’étais bien content d’avoir mon siège réservé dans la première rangée. Reste que le spectacle d’Ariane Moffat est surtout composé de chansons rythmées et gagne sûrement à être vu dans une salle où il y a un parterre de gens debout pour «rocker» avec elle. C’est une question d’énergie.
Le spectacle m'a fait redécouvrir à quel point la chanson Poussière d'Ange est une réussite littéraire. Écrire un si beau texte au sujet de l'avortement, il faut le faire. J'aime surtout le début du refrain: «Juste au mauvais moment, une poussière d'ange t'est tombé dedans...» Le double sens de «Juste au mauvais moment» frappe particulièrement fort.
Un mot en terminant sur Joseph Marchand, guitariste et grand complice musical d’Ariane Moffat. Le gars semble maintenant assumer totalement sa condition de guitariste le moins cool de l’histoire du rock. Hier soir, il portait de grosses lunettes noires et avait les cheveux séparés sur le côté dans le plus pur style nerd. Et il se tortillait en jouant de la guitare avec toute la grâce et le sens du rythme d’un jeune Bill Gates. Bref, c’est ma nouvelle idole.
27.10.06
Panne sèche
L’avantage de gagner sa vie en écrivant, c’est qu’on peut travailler n’importe où. L’autre jour, je dois me rendre dans un bureau gouvernemental. Comme je m’attends à devoir patienter un bon moment, j’apporte avec moi un cahier et un stylo. Coup de chance: une fois installé dans la salle d’attente, je suis soudain «inspiré». Les idées viennent et je griffonne furieusement dans mon cahier. Le temps passe et je m’en fous. Je n’attends pas, je travaille. Je ne perds pas mon temps, je gagne de l’argent. Bref, c’est le bonheur parfait... jusqu’à ce que mon stylo tombe en panne sèche! Pour une fois, je manque d’encre au lieu de manquer d’inspiration!
J’en ai été quitte pour attendre comme tout le monde.
J’en ai été quitte pour attendre comme tout le monde.
26.10.06
Physique familiale
On n’entend presque plus l’expression «famille nucléaire» qu’on avait inventé pour désigner l’unité familiale composée d’un papa, d’une maman et de leurs enfants. On cherchait ainsi à la distinguer de la «famille élargie» comprenant les grands-parents, les oncles, les tantes, les cousins, les neveux, etc.
De nos jours, on dit tout simplement «famille» pour parler d’un ménage avec des enfants. Quand Jack Bauer, le héros de la télésérie 24, dit qu’il veut protéger sa «famille», on sait très bien que ça n’inclut pas ses oncles, ses tantes et ses cousins. Eux, Jack les laisse aux terroristes.
N’empêche, l’expression «famille nucléaire» exprime bien le côté volatil et explosif de la famille moderne. De la famille nucléaire à la famille éclatée, il y a une progression naturelle. Comme le noyau atomique, les familles modernes vivent parfois une fission ou une fusion. Et on aurait besoin d’un tableau périodique pour classer toutes les configurations familiales possibles de nos jours...
De nos jours, on dit tout simplement «famille» pour parler d’un ménage avec des enfants. Quand Jack Bauer, le héros de la télésérie 24, dit qu’il veut protéger sa «famille», on sait très bien que ça n’inclut pas ses oncles, ses tantes et ses cousins. Eux, Jack les laisse aux terroristes.
N’empêche, l’expression «famille nucléaire» exprime bien le côté volatil et explosif de la famille moderne. De la famille nucléaire à la famille éclatée, il y a une progression naturelle. Comme le noyau atomique, les familles modernes vivent parfois une fission ou une fusion. Et on aurait besoin d’un tableau périodique pour classer toutes les configurations familiales possibles de nos jours...
25.10.06
Radio régionale
Mon émission de radio favorite vient de l’Amérique profonde et je l'écoute... sur Internet. A Prairie Home Companion est diffusée depuis plus de 30 ans à NPR, la radio publique américaine. C’est un mélange de numéros musicaux (surtout du country et du folk) et de sketchs humoristiques rappelant l’époque où les familles se réunissaient dans leur salon le soir pour écouter la radio.
L'âme de l'émission, c'est son animateur, Garrison Keillor. Le type a plus de 60 ans et vit au Minnesota où il est né. Comme Richard Desjardins, c’est un «gars des régions». Comme Pierre Foglia, il est vieux et ne se gène pas pour en parler.
La vie régionale, la vieillesse et la météo sont les sujets de prédilection de son émission. Le meilleur moment de chaque épisode est un monologue livré par Keillor lui-même, The news form Lake Wobegon. Keillor raconte les tribulations des habitants d’une petite ville imaginaire au Minnesota, Lake Wobegon.
Chaque semaine, Keillor conclut son monologue en disant qu’à Lake Wobegon, «all the children are above average». J’ai l’impression que c’est l’objectif que poursuit le ministre de l’éducation du Québec avec sa fameuse réforme scolaire...
L'âme de l'émission, c'est son animateur, Garrison Keillor. Le type a plus de 60 ans et vit au Minnesota où il est né. Comme Richard Desjardins, c’est un «gars des régions». Comme Pierre Foglia, il est vieux et ne se gène pas pour en parler.
La vie régionale, la vieillesse et la météo sont les sujets de prédilection de son émission. Le meilleur moment de chaque épisode est un monologue livré par Keillor lui-même, The news form Lake Wobegon. Keillor raconte les tribulations des habitants d’une petite ville imaginaire au Minnesota, Lake Wobegon.
Chaque semaine, Keillor conclut son monologue en disant qu’à Lake Wobegon, «all the children are above average». J’ai l’impression que c’est l’objectif que poursuit le ministre de l’éducation du Québec avec sa fameuse réforme scolaire...
24.10.06
Popa, Moman, Macha et moi
Pour qu’une télésérie devienne un succès populaire, est-ce que le public doit se reconnaître dans ses personnages? Moi je pense que oui, mais ça n’a pas l’air d’être l’opinion de ceux qui s’étonne des faibles cotes d’écoute que décroche Tout sur Moi, la «fiction-réalité» mettant vedette Macha Limonchik, Éric Bernier et Valérie Blais.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est loin de La Petite Vie! J’adorais Ti-Mé et Môman parce que je trouvais qu'ils étaient une caricature féroce de mes parents. Mes parents aussi adoraient Ti-Mé et Moman – surtout à cause de leur façon de se balancer des vérités par la tête. Je ne pense pas qu’eux «se reconnaissaient» dans ses personnages terribles, mais je suis sûr qu’ils sentaient un lien, une parenté. Même chose avec les Bougon.
Je suis sûr que mes parents ne ressentent pas la même chose pour Macha et ses amis. Même moi, je ne m’identifie pas du tout à ces personnages qui ont à peu près de mon âge. Et pourtant, j’ai déjà eu l’honneur d’habiter sur le Plateau.
La série est bien écrite et intéressante sur le plan formel, mais ses protagonistes sont des acteurs et des vedettes qui ont des problèmes d’acteurs et de vedettes. Ça installe une distance.
Le plus dérangeant, c’est que Tout sur Moi a l’air de s’inscrire dans une tendance. Les Hauts et les Bas de Sophie Paquin se déroule en bonne partie dans le milieu artistique. Et aux États-Unis, NBC a lancé cet automne DEUX séries se déroulant dans les coulisses d’un show d’humour dans le genre de Saturday Night Live. Je sais qu’il faut écrire sur ce qu’on connaît, mais il y a des limites.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est loin de La Petite Vie! J’adorais Ti-Mé et Môman parce que je trouvais qu'ils étaient une caricature féroce de mes parents. Mes parents aussi adoraient Ti-Mé et Moman – surtout à cause de leur façon de se balancer des vérités par la tête. Je ne pense pas qu’eux «se reconnaissaient» dans ses personnages terribles, mais je suis sûr qu’ils sentaient un lien, une parenté. Même chose avec les Bougon.
Je suis sûr que mes parents ne ressentent pas la même chose pour Macha et ses amis. Même moi, je ne m’identifie pas du tout à ces personnages qui ont à peu près de mon âge. Et pourtant, j’ai déjà eu l’honneur d’habiter sur le Plateau.
La série est bien écrite et intéressante sur le plan formel, mais ses protagonistes sont des acteurs et des vedettes qui ont des problèmes d’acteurs et de vedettes. Ça installe une distance.
Le plus dérangeant, c’est que Tout sur Moi a l’air de s’inscrire dans une tendance. Les Hauts et les Bas de Sophie Paquin se déroule en bonne partie dans le milieu artistique. Et aux États-Unis, NBC a lancé cet automne DEUX séries se déroulant dans les coulisses d’un show d’humour dans le genre de Saturday Night Live. Je sais qu’il faut écrire sur ce qu’on connaît, mais il y a des limites.
23.10.06
L'Île Saint-Bernard
Cet été, j’ai fait une très agréable excursion à l’île Saint-Bernard à Châteauguay, un oasis de verdure qui été transformée en refuge faunique en 1993.
Pour les Montréalais, la façon la plus dépaysante de visiter cet endroit est de prendre le bateau-passeur pour cyclistes et piétons qui l’été relient Lachine à Châteauguay. Le bateau traverse le lac Saint-Louis puis remonte la rivière Châteauguay sur une bonne distance.
Pour visiter l’île Saint-Bernard, inutile de faire la traversée avec son vélo. L’île est la chasse-gardée des piétons. Du débarcadère du bateau-passeur, il faut marcher une quinzaine de minutes pour se retrouver sur l’île.
L’île elle-même est parcourue par huit kilomètres de sentiers qui permettent d’en faire le tour. Le côté ouest de l’île offre une belle vue sur le lac Saint-Louis. Il y a quelques petites plages sur ce côté de l’île, mais l’eau est peu profonde et guère propice à la baignade. J'ai quand même fait un peu d'apnée près de la rive... et j'ai croisé une belle anguille dans mon de 50 centimètres d'eau.
On trouve aussi sur l’île des marécages, des zones boisées et des canaux aménagés pour favoriser la reproduction des poissons.
Pour les Montréalais, la façon la plus dépaysante de visiter cet endroit est de prendre le bateau-passeur pour cyclistes et piétons qui l’été relient Lachine à Châteauguay. Le bateau traverse le lac Saint-Louis puis remonte la rivière Châteauguay sur une bonne distance.
Pour visiter l’île Saint-Bernard, inutile de faire la traversée avec son vélo. L’île est la chasse-gardée des piétons. Du débarcadère du bateau-passeur, il faut marcher une quinzaine de minutes pour se retrouver sur l’île.
L’île elle-même est parcourue par huit kilomètres de sentiers qui permettent d’en faire le tour. Le côté ouest de l’île offre une belle vue sur le lac Saint-Louis. Il y a quelques petites plages sur ce côté de l’île, mais l’eau est peu profonde et guère propice à la baignade. J'ai quand même fait un peu d'apnée près de la rive... et j'ai croisé une belle anguille dans mon de 50 centimètres d'eau.
On trouve aussi sur l’île des marécages, des zones boisées et des canaux aménagés pour favoriser la reproduction des poissons.
22.10.06
Fifi, tu m'inspires
D’après mon expérience, mieux vaut ne pas assouvir sa nostalgie télévisuelle. J’ai essayé avec le coffret DVD d’Albator et j’ai trouvé ça tellement plate que je l’ai ai abandoné sans le terminer. Même chose avec la Chaperonnette à Pois. Au début, je capotais... mais j’ai fini par m’ennuyer d’aplomb.
Je viens cependant de trouver une exception à la règle: Fifi Brindacier. Tous les épisodes de cette série tournée dans les années 60 ne sont pas passionnants, loin de là. En fait, je n’ai vraiment aimé que quatre derniers épisodes qui forment une longue histoire intitulée Les randonnées de Fifi Brindacier.
C’est ce que j’appellerais une aventure de grand chemin. Fifi, Tommy et Anika font un voyage, rencontrent des personnages bizarres et vont au hasard d’aventure en aventure. Il y a là-dedans un sentiment de liberté qui donne envie de partir à son tour – ou du moins d’écrire le même genre d’histoire pour les enfants d’aujourd’hui.
Presque tous les bons souvenirs que j’avais gardé de Fifi viennent de ces quatre épisodes. La colle Conrad. La chanson «Dans la joie, nous faisons de la musique, musique, musique». La vieille voiture carburant à la colle Conrad. Fifi qui descend un rapide dans un baril en bois...
Je viens cependant de trouver une exception à la règle: Fifi Brindacier. Tous les épisodes de cette série tournée dans les années 60 ne sont pas passionnants, loin de là. En fait, je n’ai vraiment aimé que quatre derniers épisodes qui forment une longue histoire intitulée Les randonnées de Fifi Brindacier.
C’est ce que j’appellerais une aventure de grand chemin. Fifi, Tommy et Anika font un voyage, rencontrent des personnages bizarres et vont au hasard d’aventure en aventure. Il y a là-dedans un sentiment de liberté qui donne envie de partir à son tour – ou du moins d’écrire le même genre d’histoire pour les enfants d’aujourd’hui.
Presque tous les bons souvenirs que j’avais gardé de Fifi viennent de ces quatre épisodes. La colle Conrad. La chanson «Dans la joie, nous faisons de la musique, musique, musique». La vieille voiture carburant à la colle Conrad. Fifi qui descend un rapide dans un baril en bois...
21.10.06
The Prestige
Je me suis précipité voir le film The Prestige parce que je suis un fan du réalisateur Christopher Nolan depuis son premier long métrage: Following.
Le film raconte une lutte à finir entre deux magiciens de la fin du 19ième siècle, mais je ne l’ai pas trouvé magique. Ou disons plutôt que j’ai eu l’impression d’assister à un tour de magie. C’est habile, éblouissant... mais je suis sorti de la salle avec le sentiment de m’être fait avoir.
Le problème, c’est que je suis resté sur ma faim... thématique. Comme bien des jeunes cinéastes, Nolan a l’air de ne s’intéresser à rien d’autre que le cinéma. Ce n’est pas un obsédé de l’image et des effets spéciaux. C’est plutôt la mécanique narrative qui a l’air de le passionner. Les histoires et les façons de les raconter sur film.
Mais pour qu’une histoire soit satisfaisante, il ne faut pas seulement qu’elle soit logique, excitante et bien racontée. Il faut aussi qu’elle ait une résonance thématique – qu’elle ait un sens ou du moins qu’on n’ai pas l’impression de l’avoir suivi pour rien. C’est à ce niveau que The Prestige rate la cible. On en sort en se demandant: à quoi bon?
Christopher Nolan a un talent fou. Mais au fil des films, je trouve que son travail «résonne» de moins en moins sur le plan thématique. Following, un film fait avec des bouts de ficelle, n’a aucun problème de résonance. Il touche des thèmes comme la quête d’identité et la solitude. Memento, le film qui a fait connaître Nolan, est plus «mécanique» - mais il aborde quand même un thème fascinant: le rôle de la mémoire et de l’oubli dans l’expérience humaine.
De quoi parle The Prestige? Aucune idée. Et c’est bien ça le problème...
Le film raconte une lutte à finir entre deux magiciens de la fin du 19ième siècle, mais je ne l’ai pas trouvé magique. Ou disons plutôt que j’ai eu l’impression d’assister à un tour de magie. C’est habile, éblouissant... mais je suis sorti de la salle avec le sentiment de m’être fait avoir.
Le problème, c’est que je suis resté sur ma faim... thématique. Comme bien des jeunes cinéastes, Nolan a l’air de ne s’intéresser à rien d’autre que le cinéma. Ce n’est pas un obsédé de l’image et des effets spéciaux. C’est plutôt la mécanique narrative qui a l’air de le passionner. Les histoires et les façons de les raconter sur film.
Mais pour qu’une histoire soit satisfaisante, il ne faut pas seulement qu’elle soit logique, excitante et bien racontée. Il faut aussi qu’elle ait une résonance thématique – qu’elle ait un sens ou du moins qu’on n’ai pas l’impression de l’avoir suivi pour rien. C’est à ce niveau que The Prestige rate la cible. On en sort en se demandant: à quoi bon?
Christopher Nolan a un talent fou. Mais au fil des films, je trouve que son travail «résonne» de moins en moins sur le plan thématique. Following, un film fait avec des bouts de ficelle, n’a aucun problème de résonance. Il touche des thèmes comme la quête d’identité et la solitude. Memento, le film qui a fait connaître Nolan, est plus «mécanique» - mais il aborde quand même un thème fascinant: le rôle de la mémoire et de l’oubli dans l’expérience humaine.
De quoi parle The Prestige? Aucune idée. Et c’est bien ça le problème...
20.10.06
Il neige!
En ce moment à Montréal, de gros flocons de neige tombent du ciel et fondent en touchant le sol. Je regarde ça et j’ai hâte que l’hiver s’amène pour vrai – parce que je suis déjà d’humeur à faire du ski de fond.
Le printemps et l’automne sont pour moi les saisons de l’attente. L’été, je joue à la balle, je fais de la plongée et je me promène en bateau. L’hiver, je fais du ski de fond deux ou trois fois par semaine. Entre les deux, j’attends et je prends du poids.
Au printemps et à l’automne, on fait des affaires plates comme prendre des marches. Ou disons plutôt qu’on prend UNE marche. Parce qu’après une, on n’a rarement envie d’en prendre une autre.
Le printemps et l’automne sont pour moi les saisons de l’attente. L’été, je joue à la balle, je fais de la plongée et je me promène en bateau. L’hiver, je fais du ski de fond deux ou trois fois par semaine. Entre les deux, j’attends et je prends du poids.
Au printemps et à l’automne, on fait des affaires plates comme prendre des marches. Ou disons plutôt qu’on prend UNE marche. Parce qu’après une, on n’a rarement envie d’en prendre une autre.
19.10.06
Que les moins pires gagnent
C'est ce soir que se termine (enfin) la série de championnat de la Ligue Nationale de baseball opposant les Mets de New York au Cards de Saint-Louis. Je ne me souviens pas d'avoir vu deux équipes aussi minables s'affronter en série au baseball.
Les Mets ont un bon alignement de frappeurs, mais ils ont perdu deux de leurs meilleurs partants juste avant le début des séries. Steve Trachsel, un autre de leur «partant fiable», a donné 5 points en une manche dans le troisième match de la série avant d'être victime d'une blessure.
Ce soir, les Mets envoient au monticule Oliver Pérez qui a terminé la saison avec une fiche de 3-13 et une moyenne de points mérités de 6,55! C'est ce qu'on appelle tirer sa dernière cartouche!
Le pire, c'est que Pérez a des chances de s'en tirer parce que l'attaque des Cards fait vraiment pitié. Leur seul vrai bon frappeur, c'est le premier-but Albert Pujols. Les autres me semblent tous inférieurs à la moyenne à leur position.
Les Cards sont un peu moins à court de partants que les Mets. Ils envoient ce soir au monticule un lanceur crédible, Jeff Suppan. Par contre, les Mets ont de meilleurs releveurs. On verra bien ce que ça va donner...
Chose certaine, cette «série catatastrophe» reflète bien l'état pitoyable de la Ligue Nationale où le calibre de jeu est très inférieur à ce qu'on voit dans la Ligue Américaine. Souhaitons que les Tigers de Détroit remporte la Série Mondiale en quatre matchs et forcer toutes les équipes de la Ligue Nationale à faire un examen de conscience.
Les Mets ont un bon alignement de frappeurs, mais ils ont perdu deux de leurs meilleurs partants juste avant le début des séries. Steve Trachsel, un autre de leur «partant fiable», a donné 5 points en une manche dans le troisième match de la série avant d'être victime d'une blessure.
Ce soir, les Mets envoient au monticule Oliver Pérez qui a terminé la saison avec une fiche de 3-13 et une moyenne de points mérités de 6,55! C'est ce qu'on appelle tirer sa dernière cartouche!
Le pire, c'est que Pérez a des chances de s'en tirer parce que l'attaque des Cards fait vraiment pitié. Leur seul vrai bon frappeur, c'est le premier-but Albert Pujols. Les autres me semblent tous inférieurs à la moyenne à leur position.
Les Cards sont un peu moins à court de partants que les Mets. Ils envoient ce soir au monticule un lanceur crédible, Jeff Suppan. Par contre, les Mets ont de meilleurs releveurs. On verra bien ce que ça va donner...
Chose certaine, cette «série catatastrophe» reflète bien l'état pitoyable de la Ligue Nationale où le calibre de jeu est très inférieur à ce qu'on voit dans la Ligue Américaine. Souhaitons que les Tigers de Détroit remporte la Série Mondiale en quatre matchs et forcer toutes les équipes de la Ligue Nationale à faire un examen de conscience.
18.10.06
Délima! C'est moi!
Depuis quelques semaines, ma blonde est en congé forcé et s'est transformée en femme à la maison. On découvre donc la vie de couple façon Fred et Délima Cailloux et je dois dire que le bilan est plutôt positif. On s’entend mieux. La tension monte moins souvent. Les chicanes sont plus rares.
Ce qui fait la différence à mon avis, c’est qu’on ne voyage plus ensemble en voiture pour se rendre au travail. Le matin, je fais ma petite affaire tout seul et je pars quand je suis prêt. Même chose le soir: je peux traîner au bureau autant que je veux et on n’a plus à se téléphoner pour se coordonner.
Elle n’a plus à patienter quand je suis en retard. Je n’ai plus à supporter ses commentaires sur ma façon de conduire. Elle n’est plus en ma compagnie très tôt le matin quand je n’ai pas envie de parler à personne. Je peux écouter ce que je veux à la radio. Bref, on a moins l’occasion de se taper sur les nerfs et ça fait du bien.
Conclusion? Non, je ne pense pas que les femmes doivent rester à la maison pour qu’on soit plus heureux en couple. Mais je crois qu’il y a des moments dans la vie où l’homme et la femme ont intérêt à s’éviter. Quand on part pour le travail, on se dépêche et on est stressé. Quand on revient, on est fatigué. Bref, voilà deux moments de la journée où on est loin d’être à notre meilleur. Alors aussi bien les passer tout seul...
Ce qui fait la différence à mon avis, c’est qu’on ne voyage plus ensemble en voiture pour se rendre au travail. Le matin, je fais ma petite affaire tout seul et je pars quand je suis prêt. Même chose le soir: je peux traîner au bureau autant que je veux et on n’a plus à se téléphoner pour se coordonner.
Elle n’a plus à patienter quand je suis en retard. Je n’ai plus à supporter ses commentaires sur ma façon de conduire. Elle n’est plus en ma compagnie très tôt le matin quand je n’ai pas envie de parler à personne. Je peux écouter ce que je veux à la radio. Bref, on a moins l’occasion de se taper sur les nerfs et ça fait du bien.
Conclusion? Non, je ne pense pas que les femmes doivent rester à la maison pour qu’on soit plus heureux en couple. Mais je crois qu’il y a des moments dans la vie où l’homme et la femme ont intérêt à s’éviter. Quand on part pour le travail, on se dépêche et on est stressé. Quand on revient, on est fatigué. Bref, voilà deux moments de la journée où on est loin d’être à notre meilleur. Alors aussi bien les passer tout seul...
17.10.06
Plonger à Saint-Timothée
Mon endroit préféré pour plonger en apnée dans le sud du Québec est le parc de la Pointe-Bayard, sur le fleuve Saint-Laurent, tout juste à l’est de village de Saint-Timothée.
L’endroit est sauvage et ne ressemble pas du tout à un parc. Du stationnement au bord de la route, un sentier conduit juste en aval du barrage de Saint-Timothée. Pour une raison mystérieuse, l’eau au pied du barrage est d’une limpidité exceptionnelle. Certaines journées, on a presque l’impression de nager dans les Caraïbes tellement la visibilité est bonne.
Le paysage sous-marin est diversifié. Près des berges, les plantes aquatiques forment un habitant abritant de nombreux petits poissons ainsi que des brochets toujours bien dissimulés.
Plus loin au large, on survole une plage submergée faite de coquillages brisés où de gros casostomes ont l’habitude de s’alimenter. Ailleurs, le fond est composé de gros blocs de roche intéressants à explorer.
La faune est abondante et variée. J’ai vu à cet endroit de très gros achigans, des barbottes, des perchaudes, des brochets, des crapets-soleil, des crapets harlequins, une carpe gigantesque et même un malchigan.
Le seul bémol, c’est que l’eau sortant du barrage et d’une cascade située juste à côté forment des courants et des contre-courants qui compliquent un peu l’exploration. Comme toujours en plongée, il s’agit de rester prudent.
16.10.06
Paroles de chanson
L’Artiste-Autrefois-Connu-Sous-Le-Nom-De-Jean-Leloup m’énerve avec ses multiples noms et sa manie de renier ses vieux disques, mais il faut lui donner une chose: il sait écrire des textes.
Sur Mexico, son dernier album, il y a deux chansons que je trouve géniale.
Le Malheur raconte avec un tel brio une histoire d’homicide que je la verrais telle quelle dans un recueil de nouvelles. J’aime surtout ce passage:
Elle veut qu’il parte et ce n’est rien
Mais l’imbécile, il la retient
Non pas beaucoup, juste un moment
C’est ça l’erreur, exactement
Non pas beaucoup, juste un moment
C’est ça l’erreur, exactement
La répétition des deux dernières lignes est particulièrement efficace. C’est comme figer l’image au cinéma. Une façon d’arrêter l’action au moment crucial du drame.
L’autre chanson que j’aime beaucoup n’est pas vraiment une chanson mais plutôt un texte récité sur de la musique. Everybody wants to leave parodie ces artistes qui sont toujours en train de parler de leurs projets et des gens extraordinaires qu’ils ont rencontré. C’est très drôle. À lire sur le site Roi Ponpon.
Sur Mexico, son dernier album, il y a deux chansons que je trouve géniale.
Le Malheur raconte avec un tel brio une histoire d’homicide que je la verrais telle quelle dans un recueil de nouvelles. J’aime surtout ce passage:
Elle veut qu’il parte et ce n’est rien
Mais l’imbécile, il la retient
Non pas beaucoup, juste un moment
C’est ça l’erreur, exactement
Non pas beaucoup, juste un moment
C’est ça l’erreur, exactement
La répétition des deux dernières lignes est particulièrement efficace. C’est comme figer l’image au cinéma. Une façon d’arrêter l’action au moment crucial du drame.
L’autre chanson que j’aime beaucoup n’est pas vraiment une chanson mais plutôt un texte récité sur de la musique. Everybody wants to leave parodie ces artistes qui sont toujours en train de parler de leurs projets et des gens extraordinaires qu’ils ont rencontré. C’est très drôle. À lire sur le site Roi Ponpon.
15.10.06
Le parc des Rapides
J’habite dans la région depuis quinze ans de Montréal et c’est seulement hier que j’ai découvert un de ses plus beaux sites naturels : le parc des Rapides à Lasalle.
Le parc est une étroite bande de terre située le long du fleuve entre la 3ième et la 31ième avenue à Lasalle. Ce qui rend l’endroit intéressant, c’est la présence d’une presque île qui s’avance dans les eaux tumultueuses du rapide de Lachine. C’est le site d’un ancien barrage hydroélectrique construit à la fin du 19ième siècle dont il ne reste à peu près rien.
Parcourir à pied la presque île permet d’admirer de près les impressionnant rouleaux formés par les rapides ainsi que l’île aux Hérons et ;'île aux Chèvres qui se trouvent juste en face. J’aimerais bien faire partie des chanceux qui possèdent des chalets sur cette île posée en plein milieu des rapides.
Les rapides sont fréquentés par des kayakistes qui offrent un spectacle impressionnant. Pêcheurs et amateurs d’ornithologie sont aussi nombreux à fréquenter l’endroit.
Le parc est une étroite bande de terre située le long du fleuve entre la 3ième et la 31ième avenue à Lasalle. Ce qui rend l’endroit intéressant, c’est la présence d’une presque île qui s’avance dans les eaux tumultueuses du rapide de Lachine. C’est le site d’un ancien barrage hydroélectrique construit à la fin du 19ième siècle dont il ne reste à peu près rien.
Parcourir à pied la presque île permet d’admirer de près les impressionnant rouleaux formés par les rapides ainsi que l’île aux Hérons et ;'île aux Chèvres qui se trouvent juste en face. J’aimerais bien faire partie des chanceux qui possèdent des chalets sur cette île posée en plein milieu des rapides.
Les rapides sont fréquentés par des kayakistes qui offrent un spectacle impressionnant. Pêcheurs et amateurs d’ornithologie sont aussi nombreux à fréquenter l’endroit.
14.10.06
Simenon
Au cours de la dernière année, j’ai lu une trentaine de romans de Georges Simenon. C’est moins colossal qu’il n’y paraît. Tous les romans de Simenon font environ une centaine de pages et sont tellement bons que ça se lit tout seul.
Simenon écrivait plusieurs romans par année, alternant entre les polards mettant en vedette son extraordinaire commissaire Maigret et des œuvres plus «sérieuses» explorant la vie moderne. Ce qui frappe, c’est l’extraordinaire qualité d’ensemble. Romans après romans, c’est bon. Simenon écrit en français comme personne. Ses romans ont quelque chose de très cinématographique parce que c’est avant tout un raconteur. Un personnage principal très fort dans une bonne histoire. C’est ça, la méthode Simenon.
De tous les Simenon que j’ai lu jusqu’à maintenant, c’est Le Petit Homme d'Arkhangelsk qui m’a le plus impressionné. Si Kafka avait travaillé comme scénariste à Hollywood, j’imagine qu’il aurait écrit ce genre d’histoire. J’ai aussi adoré La Boule Noire, qui se passe dans une banlieue américaine, ainsi que La Fenêtre des Rouets, Les Complices et En Cas de Malheur.
Simenon écrivait plusieurs romans par année, alternant entre les polards mettant en vedette son extraordinaire commissaire Maigret et des œuvres plus «sérieuses» explorant la vie moderne. Ce qui frappe, c’est l’extraordinaire qualité d’ensemble. Romans après romans, c’est bon. Simenon écrit en français comme personne. Ses romans ont quelque chose de très cinématographique parce que c’est avant tout un raconteur. Un personnage principal très fort dans une bonne histoire. C’est ça, la méthode Simenon.
De tous les Simenon que j’ai lu jusqu’à maintenant, c’est Le Petit Homme d'Arkhangelsk qui m’a le plus impressionné. Si Kafka avait travaillé comme scénariste à Hollywood, j’imagine qu’il aurait écrit ce genre d’histoire. J’ai aussi adoré La Boule Noire, qui se passe dans une banlieue américaine, ainsi que La Fenêtre des Rouets, Les Complices et En Cas de Malheur.
13.10.06
Problème de langue
J’ai regardé le premier épisode de la télésérie October 1970 présentée à CBC et je suis convaincu que ses créateurs sont passés à un détail près de produire un authentique chef d'oeuvre canadien.
L’ingrédient manquant: le bilinguisme. Des felquistes qui parlent entre eux en anglais, je ne pense pas que ça fonctionne même pour les téléspectateurs du Canada anglais.
Je ne comprends pas pourquoi les auteurs de la série n’ont pas choisi de faire parler tous leurs personnage dans leur langue natale. L’oeuvre aurait été plus réaliste et dramatiquement plus forte. La dualité culturelle canadienne est justement ce qui est à l’origine de la crise d’octobre. Il aurait fallu l’exprimer plutôt que la gommer.
En y allant avec des dialogues bilingues et en utilisant des sous-titres, on aurait pu produire à un peu de frais deux versions de la série – une pour le Québec et une pour le Canada anglais. On aurait pu ainsi créer la même dynamique linguistique que dans Bon Cop Bad Cop. L’utilisation des deux langues est ce que j’ai préféré dans ce film qui autrement serait assez banal.
L’ingrédient manquant: le bilinguisme. Des felquistes qui parlent entre eux en anglais, je ne pense pas que ça fonctionne même pour les téléspectateurs du Canada anglais.
Je ne comprends pas pourquoi les auteurs de la série n’ont pas choisi de faire parler tous leurs personnage dans leur langue natale. L’oeuvre aurait été plus réaliste et dramatiquement plus forte. La dualité culturelle canadienne est justement ce qui est à l’origine de la crise d’octobre. Il aurait fallu l’exprimer plutôt que la gommer.
En y allant avec des dialogues bilingues et en utilisant des sous-titres, on aurait pu produire à un peu de frais deux versions de la série – une pour le Québec et une pour le Canada anglais. On aurait pu ainsi créer la même dynamique linguistique que dans Bon Cop Bad Cop. L’utilisation des deux langues est ce que j’ai préféré dans ce film qui autrement serait assez banal.
12.10.06
Du piquant à Rigaud
Je suis allé faire du vélo à Rigaud en fin de semaine et j’ai eu la surprise de découvrir dans cette petite ville pas du tout exotique... une fabrique de sauce piquante!
Décorée de piments rouges, la boutique Peppermaster se trouve en plein centre-ville de Rigaud. À l’intérieur, les sauces à base de piments fabriquées sur place sont exposées sur des petites tablettes comme des œuvres d’art dans un musée. Tout ce qu’il y a de plus artisanale, l’usine à sauce se trouve dans l’arrière-boutique.
La présence d’un tel commerce à Rigaud est si incongrue qu’on ne peut s’empêcher de se demander comment l’affaire reste à flot. L’entreprise a été fondée par un type qui a grandi aux Bahamas et qui, contre toute attente, a décidé de s’installer à Rigaud. J’ai essayé sa marinade jerk et je l’ai trouvé fantastique.
Décorée de piments rouges, la boutique Peppermaster se trouve en plein centre-ville de Rigaud. À l’intérieur, les sauces à base de piments fabriquées sur place sont exposées sur des petites tablettes comme des œuvres d’art dans un musée. Tout ce qu’il y a de plus artisanale, l’usine à sauce se trouve dans l’arrière-boutique.
La présence d’un tel commerce à Rigaud est si incongrue qu’on ne peut s’empêcher de se demander comment l’affaire reste à flot. L’entreprise a été fondée par un type qui a grandi aux Bahamas et qui, contre toute attente, a décidé de s’installer à Rigaud. J’ai essayé sa marinade jerk et je l’ai trouvé fantastique.
18.8.06
Canal Soulanges
Je suis allé plongé en apnée dans le canal Soulanges, à Pointe-des-Cascades. Depuis longtemps fermé à la navigation, le canal est devenu un gigantesque aquarium à ciel ouvert.
J'ai plongé dans le bassin situé en contrebas du parc des ancres, au beau mlieu de Pointe-des-Cascades. C'est la section du canal la plus fréquentée par les plongeurs. Je n'ai donc pas été surpis d'y trouver un signe de présence humaine.
En longeant la rive sud du bassin, on découvre une véritable forêt de très grandes plantes aquatiques où vivent une multitude de crapets arlequins.
En fouillant bien parmi les plantes, j'ai aussi fini par repérer un brocet d'assez bonne taille tapis sur le fond.
J'ai aussi vu deux mariganes noires tellement craintives que je n'ai pas réussi à bien les photographier. Dommage parce que c'est sans doute le plus beau poisson vivant au Québec.
Du côté nord du canal, il n'y a presque pas de végétation et j'ai rencontré presque exclusivement des crapets-soleil. Près de la porte de l'écluse, j'ai aussi aperçu un banc de petits poissons argentés nageant près de la surface que je n'ai pas réussi à identifier.
J'ai plongé dans le bassin situé en contrebas du parc des ancres, au beau mlieu de Pointe-des-Cascades. C'est la section du canal la plus fréquentée par les plongeurs. Je n'ai donc pas été surpis d'y trouver un signe de présence humaine.
En longeant la rive sud du bassin, on découvre une véritable forêt de très grandes plantes aquatiques où vivent une multitude de crapets arlequins.
En fouillant bien parmi les plantes, j'ai aussi fini par repérer un brocet d'assez bonne taille tapis sur le fond.
J'ai aussi vu deux mariganes noires tellement craintives que je n'ai pas réussi à bien les photographier. Dommage parce que c'est sans doute le plus beau poisson vivant au Québec.
Du côté nord du canal, il n'y a presque pas de végétation et j'ai rencontré presque exclusivement des crapets-soleil. Près de la porte de l'écluse, j'ai aussi aperçu un banc de petits poissons argentés nageant près de la surface que je n'ai pas réussi à identifier.
5.8.06
Menu fretin
30.7.06
Quai de Saint-Anicet
Les accès publics au lac Saint-François sont plutôt rares et le quai public de Saint-Anicet compte parmi les plus intéressants. Offrant un superbe coup d’œil sur le lac, l’endroit est fréquenté par les pêcheurs, les promeneurs et les plaisanciers qui peuvent y accoster gratuitement leur embarcation. On y trouve une petite plage publique pour la baignade et une cabane à patate frite tout à fait pittoresque.
Le quai a déjà occupé une place beaucoup plus importante dans la vie locale. Au temps de la navigation à vapeur, les bateaux qui transportaient passagers et marchandises sur les eaux du Saint-Laurent y faisaient escale.
Les environs du quai sont aussi riches en histoire. Tout près se trouve la maison où a grandi le cardinal Paul-Émile Léger et son frère Jules, qui a été gouverneur-général du Canada. Juste à côté, le magasin général qui appartenait à leur père abrite maintenant la société d’histoire de Saint-Anicet. Et un peu plus loin se dresse la curieuse église de Saint-Anicet, une imposante construction de pierre de style romano-byzantin. Un parc historique adjacent au quai permet d’ailleurs de se familiariser avec tout ce patrimoine.
Pour voir des vestiges de la «belle époque» du quai de Saint-Anicet, il faut cependant s’aventurer sous l’eau. À une vingtaine de mètres à l’est du quai public se trouvent les restes submergés de deux quais privés qui étaient utilisés au 19ième siècle. Les «ruines» ne sont que larges digues de grosses pierres qui servent maintenant d’habitat à plusieurs poissons : achigans, brochets, carpes, meuniers, crapets... Comme elles se trouvent dans moins de deux mètres d’eau, on peut les visiter en plongée en apnée.
Le quai a déjà occupé une place beaucoup plus importante dans la vie locale. Au temps de la navigation à vapeur, les bateaux qui transportaient passagers et marchandises sur les eaux du Saint-Laurent y faisaient escale.
Les environs du quai sont aussi riches en histoire. Tout près se trouve la maison où a grandi le cardinal Paul-Émile Léger et son frère Jules, qui a été gouverneur-général du Canada. Juste à côté, le magasin général qui appartenait à leur père abrite maintenant la société d’histoire de Saint-Anicet. Et un peu plus loin se dresse la curieuse église de Saint-Anicet, une imposante construction de pierre de style romano-byzantin. Un parc historique adjacent au quai permet d’ailleurs de se familiariser avec tout ce patrimoine.
Pour voir des vestiges de la «belle époque» du quai de Saint-Anicet, il faut cependant s’aventurer sous l’eau. À une vingtaine de mètres à l’est du quai public se trouvent les restes submergés de deux quais privés qui étaient utilisés au 19ième siècle. Les «ruines» ne sont que larges digues de grosses pierres qui servent maintenant d’habitat à plusieurs poissons : achigans, brochets, carpes, meuniers, crapets... Comme elles se trouvent dans moins de deux mètres d’eau, on peut les visiter en plongée en apnée.
27.7.06
Petit brochet deviendra grand...
30.6.06
Carpe Diem
25.6.06
Garde à vous...
Je suis allé plonger aujourd’hui et je suis tombé sur ce bel achigan à grande bouche qui montait la garde autour de son nid dans un peu plus de deux mètres d’eau. Les achigans et les crapets fraient au début de l’été, quand la température de l’eau atteint une vingtaine de degrés. Le mâle se tape presque tout le travail. C’est lui qui aménage un nid en eau peu profonde en creusant une légère dépression avec sa queue. Il garde ensuite les œufs déposés par la femelle jusqu'à leur éclosion. Il fait face tous les intrus, même les plongeurs plusieurs fois gros que lui. On peut donc l’observer à loisir, en prenant soin de ne pas perturber son nid.
Mon achigan était installé à une dizaine de mètres de la rive, face à la descente à bateau du Parc Bord de l’Eau à Valleyfield. C’est un bon endroit pour plonger du bord en apnée et observer la faune du fleuve Saint-Laurent: achigans, crapets, perchaudes, brochets, anguilles, etc. On voit très bien le parc sur cette carte de la ville de Valleyfield.
Mon achigan était installé à une dizaine de mètres de la rive, face à la descente à bateau du Parc Bord de l’Eau à Valleyfield. C’est un bon endroit pour plonger du bord en apnée et observer la faune du fleuve Saint-Laurent: achigans, crapets, perchaudes, brochets, anguilles, etc. On voit très bien le parc sur cette carte de la ville de Valleyfield.
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